La soirée avait pourtant bien commencé. Rosalie et Emmett nous avaient rejoints pour un dîner improvisé qui s'est terminé en longue discussion sur nos erreurs de jeunesse. Nous étions tous sacrément détendus, les Margaritas maison d'Alice y étaient sûrement pour quelque chose. Nous avons beaucoup ri, jusqu'à ce que Rosalie évoque Carlisle.
Carlisle était mort suite à un tragique accident de voiture il y avait à peine plus d'un an. Esme commençait à peine à s'en remettre, tout comme le reste de la famille, tous sauf Edward, qui visiblement avait plus de mal que les autres à l'accepter.
La tristesse avait alors traversé le visage d'Edward et Rosalie, gênée d'avoir mis la mort de son beau-père sur le tapis, avait préféré remonter chez elle, suivie de près par Emmett, plutôt que d'affronter le visage d'Edward.
Alice me rappela que j'étais de corvée ce soir avant d'aller se coucher. Alors je me mis immédiatement à débarrasser, pressée moi aussi d'aller rejoindre mon lit, quand Edward me proposa son aide. Sur le coup j'ai répondu oui, sans même y réfléchir… ah l'alcool et ses effets secondaires.
Je savais au fond de moi que c'était une mauvaise idée de rester seule avec lui, mais je ne savais pas encore à quel point, jusqu'à ce que je me relève un peu trop rapidement et m'écroule dans ses bras.
Après m'avoir remise d'aplomb, nos regards se sont croisés, et j'ai pu lire toute la tristesse que le décès de son père avait laissée dans ses magnifiques yeux émeraude. C'était exactement la même tristesse que le décès de ma mère avait laissé dans mes yeux chocolat.
Et c'est à ce moment là qu'il a pris mon visage entre ses mains et a déposé, aussi légèrement que cela lui était possible, ses lèvres douces et chaudes sur les miennes. Chose qu'il a répété trois fois sans que je ne bouge ne serait-ce qu'un cil, avant de partir dans sa chambre et me laisser seule et tétanisée au milieu du salon.
