-Vous prendrez quelque chose à boire Monsieur? demanda l'hôtesse de l'air avec le sourire forcé qu'elle devait sans doute réserver à tous les clients voyageant à bord des avions de l'American Airline.
-Non merci, j'aime bien souffrir de déshydratation quand je voyage, répondit House d'un ton brusque.
L'hôtesse garda son sourire, mais se raidit quelque peu, ne sachant quoi répondre.
-Bien sûre que je vais prendre quelque chose à boire! Vous ne croyez quand même pas que j'ai payé des billets d'avion de première classe pour ne rien avaler de tout le vol? Un verre de Jack Daniel's pour moi, et ça serait bien qu'il arrive avant que cet avion atterrisse.
House se cala confortablement dans son siège pendant que l'hôtesse s'éloignait, visiblement ravie de prendre congé de ce client malcommode. Dans le siège voisin de House, Cuddy soupira longuement avant de dire :
-Vous n'avez pas payez ce billet, c'est l'hôpital qui le défraie, j'espère que vous vous en rendez compte. Est-ce que vous ne pouvez pas vous contenter de regarder le film sans harceler le personnel de cet avion House?
-Bien sûre que je peux; mais où est le plaisir là-dedans? Il faut bien que je me divertisse un peu avant d'arriver à cette super conférence à laquelle vous me forcer d'assister, répondit House. Pourquoi vous n'avez pas emmené Wilson à ma place, l'homme aux multiples mariages? Las Vegas me semble la ville tout indiquée pour lui, étant donné qu'on peut y contracter un mariage à tous les coins de rues…
Cuddy, habituée aux multiples plaintes et remontrances du brillant docteur, ne broncha pas.
-Ah! Oui, j'avais oublié que c'était encore ma faute si vous étiez complètement incapable d'interagir avec un autre être humain. Pour ce qui est de la conférence, elle portera sur le diagnostique, et aux dernières nouvelles, c'est toujours vous qui êtes à la tête de ce département, pas Wilson. En plus, j'aurais effectivement été obligé de le surveillé pour ne pas qu'il se remarie, tandis que j'ai l'esprit tranquille avec vous.
House prit un air faussement offusqué.
-Pourquoi auriez-vous l'esprit tranquille avec moi? Je peux moi aussi me marier si je le désire.
Cuddy laissa échapper un rire amer, tandis qu'House levait les sourcils, en attente d'une explication de la doyenne.
-Pour vous marier, il faudrait qu'un autre être humain consente à cet acte, et je ne suis pas sûre de l'importance de la population de femmes célibataires masochistes résidant à Las Vegas.
House dut se forcer pour ne pas laisser un rire lui échapper. Cuddy était la seule personne qu'il connaissait qui avait un tel sens de la répartie et qui pouvait lui tenir tête quand il lui prenait l'envie soudaine de déblatérer des insanités. Bien qu'House n'oserait jamais l'admettre à quiconque, il aimait bien ces petites altercations, qu'il voyait comme autant de parties de plaisir. Il savait qu'il était le seul à pouvoir déclencher de telles réactions chez Cuddy, et ceci lui procurait un plaisir, une fierté qu'il ne pouvait s'expliquer. L'hôtesse revint finalement avec le verre qu'il avait commandé, interrompant le cours de ses pensées. Il le but d'un trait en avalant au passage un Vicodin, sous le regard agacé de Cuddy, puis tâtonna dans la pochette du siège devant lui, à la recherche du bandeau pour les yeux. L'ayant afin trouvé, il le mit sur ses yeux, descendit son siège, puis lança à Cuddy :
-La seule consolation de ce voyage, c'est que sur une période de deux jours, la conférence ne dure que 3 heures. Ensuite, à moi le casino et le resto bar de l'hôtel!
Et ceci dit, il ferma les yeux, l'effet du Vicodin combiné à celui du verre de fort qu'il avait bu commençant à apaiser la douleur qu'il éprouvait à sa jambe droite lorsqu'il restait immobile trop longtemps. Cuddy, dont le siège était du côté de l'allée, se leva pour aller utiliser les toilettes. Lorsqu'elle revint, House était profondément endormi dans son siège, la couverture fournit par la compagnie aérienne trop courte pour couvrir à la fois ses longues jambes et le haut de son corps. Cuddy se rassit dans son siège, songeant à quel point House semblait paisible ainsi, ayant les allures du petit garçon sage qu'il n'avait probablement jamais été. Elle se pencha pour récupérer sa propre couverture sous son siège, la déplia et s'en servit pour couvrir House. Il grogna dans son sommeil et Cuddy ne put s'empêcher d'esquisser un petit sourire, plaçant la couverture jusque sous le menton de House, son éternelle barbe lui éraflant le dessus de la main au passage. Elle le contempla pendant un petit moment, puis se secoua et entreprit la lecture de rapports importants qu'elle avait apportés avec elle.
