Titre : Glory Up

Auteur : Malhow

Disclaimer : Personnages à J.K.R, l'histoire m'appartient.

Rating : M

Résumé : Draco Malfoy est psychologue à l'hôpital psychiatrique du Libre-Coeur. Alors que la vie qu'il mène ne lui convient pas, il va s'occuper d'un patient qui va changer la donne. Harry Potter, 22 ans, psychotique. A quel moment la limite entre un professionnel et un patient est-elle dépassée ? Et si elle l'avait déjà été depuis le début, en fait ? Et si.. UA HP/DM

Note de l'auteur : Salut à ceux qui passeront par ici ! J'ai du retard pour 'Nouveau départ', mais j'ai pas pu m'empêcher de commencer quelque chose de nouveau. Voici le premier chapitre d'une histoire qui se déroule principalement dans le cadre d'une hospitalisation en soins psychiatriques. Ça fait déjà quelques temps que j'avais envie de tester mais je n'osais pas tellement. C'est pourtant chose faite ! :) J'aimerais que vous puissiez me dire ce que vous en pensez ? Ce n'est pas un univers facile à aborder alors merci à ceux qui le feront :)

PS : Je suis en quête de fanfictions à lire. HP/DM de préférences. Je n'arrive pas trouver de perles rares en ce moment, auriez-vous des noms à me proposer ? Les vôtres, notamment ?

Bonne lecture !

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CHAPITRE 1


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Alors que Draco Malfoy, à coup de grandes enjambées se dirigeait d'un pas pressé vers les rames de métro, il regarda une nouvelle fois la montre à son poignet. 16h50. C'était à présent sûr et certain, il allait arriver en retard. Encore. Et il allait devoir essuyer les regards pleins de dédains de ses collègues, en même temps que les remontrances de son boss se feront entendre. Encore.

Tant pis. Il n'aimait pas son job de toute façon. Enfin si, il l'aimait, mais pas là où il l'exerçait pour le moment. Malheureusement, ses prodigieux projets demandaient de l'investissement, du temps et surtout, de l'argent. Qu'il n'avait pas pour le moment. Dès lors et par conséquent, il se dirigeait d'un pas pressé vers les rames de métro en regardant sa montre, bien qu'il sache pertinemment qu'il ne pourrait pas arriver à l'heure.

Il devait encore traverser la place Hors-Château, généralement noire de monde à cette heure-ci, avant de pouvoir espérer s'engouffrer dans un engin six mètres sous terre. Au pas de course, il slaloma entre les piétons, les vélos et les perdus, jusqu'à ce qu'il entende un bruit de verre cassé quelque part sur sa gauche, suivit de cris qui le firent ralentir l'allure.

« Mais il est complètement malade ce type ! »

Du coin de l'œil, Draco aperçut un groupe de trois policiers se mettre à courir vers l'origine du bruit alors que l'un d'entre-eux criait de lâcher quelque chose pendant qu'un autre posait préventivement sa main sur la crosse de son pistolet à sa ceinture. Ce fut ce geste qui arrêta totalement Draco dans sa route. Il tourna les talons et à l'instar des personnes qui l'entouraient, il se dirigea vers le rassemblement qui se formait peu à peu.

« Lâchez-ça ! Jetez-le à terre immédiatement ! » répéta le policier en tenant en joue ce qu'il s'avérait être un jeune homme.

« Mais vous ne comprenez pas, ils ont essayé de m'attaquer ! C'est eux que vous devez rechercher, vous allez les perdre ! » s'exclama faiblement le jeune gars, les yeux écarquillés par la frayeur et les cheveux sombres sans dessus-dessous.

Il avait l'air complètement désorienté, le regard hagard et la gestuelle mal accordée. Il tournait en rond sur lui-même, avec un tesson de bouteille dans la main qui semblait avoir bien entaillé sa paume. Ses yeux n'arrivaient pas à se poser plus d'une seconde sur les gens qui l'entouraient, trop nombreux, ni sur les policiers qui tentaient de trouver un angle d'attaque pour maitriser le jeune homme sans être touché par ses gestes menaçants.

« Monsieur, c'est un ordre, veuillez jeter ce que vous tenez et levez les deux bras en l'air. » dit encore une fois un des policiers avec autorité.

« Non ! Non, je ne peux pas ! Ils vont m'attaquer je vous dis ! Pourquoi vous ne voulez pas m'écouter ? Pourquoi vous ne m'aidez pas ?! » s'évertua à dire le garçon avec des gestes toujours brusques. Il semblait paniqué, et la situation qui s'envenimait n'aidait absolument pas.

Draco, qui s'était suffisamment approché au moment où la personne cernée se demandait pourquoi personne ne l'aidait, écarquilla les yeux en reconnaissant le jeune homme. Harry Potter.

« Merde ! Merde, merde, merde, putain. » jura-t-il entre ses dents tout en poussant les dernières personnes qui faisaient barrage entre lui et Harry, jusqu'à arriver aux côtés des policiers.

« Putain mais qu'est-ce qu'il fout celui-l… » s'énerva un policier en se faisant bousculer sans ménagement par un Draco Malfoy qui fendit le cercle qu'avait formé les forces de l'ordre pour se retrouver en face de l'agresseur.

« Mr Potter. » dit-il doucement, calmement, en n'affichant pas le torrent d'émotions qui le traversait à l'instant. Il vit le jeune homme écarquiller les yeux en le fixant, ce qu'il interpréta positivement.

« Je suis Draco Malfoy, votre psychologue. Est-ce que vous me reconnaissez ? » continua-t-il toujours calmement, mais fermement. Il essayait de maintenir l'autre garçon dans sa concentration. Il le fallait.

« Je… Oui. Monsieur Malfoy. » balbutia Harry Potter plus pour lui-même que pour autre chose. Puis il releva brusquement la tête et sembla être plus présent que jamais.

« Malfoy ! enchaîna-t-il avec conviction, cette fois. Vous devez m'aider ! Aidez-moi ! Personne ne comprend ici, regardez ! On veut m'arrêter ! »

Et tout en se faisant, Harry Potter regarda les badauds autour de lui, qui l'encerclait, et sembla prendre enfin conscience de leur présence. Il tourna encore une fois sur lui-même, plus doucement que l'instant d'avant, et Draco sentit une angoisse sans-nom envahir le brun en face de lui. Son corps se recroquevilla sur lui-même et ses membres se mirent à trembler nerveusement. Il fallait agir, maintenant.

« Monsieur Potter, je vais vous aidez, moi, si vous êtes d'accord. Je ne vous laisserai pas tomber. Vous êtes d'accord ? interrogea Draco en faisant un signe du bras vers les policiers pour les intimer de se taire alors qu'il voulait interrompre l'échange. Regardez-moi. Harry, est-ce que vous me laisseriez vous aider ? réitère-t-il en fixant plus que jamais ses orbes grises dans les vertes de son vis-à-vis.

« Je… » Harry semblait toujours perdu mais une lueur d'espoir apparut dans ses yeux. « Oui, oui. Aidez-moi. Ne me laissez pas, d'accord ? Ne m'abandonnez pas. » souffla-t-il avec fougue en lâchant enfin son tesson de bouteille et en se jetant dans les bras de Draco. Il serra si fort sa chemise que le blond l'entendit craquer mais n'essaya pas pour autant de déloger le brun. Il referma plutôt ses bras autour du corps qui lui semblait si chétif à ce moment-là et chuchota des formules de soutien.

C'est bon, c'était passé. La crise était passé. La phase aigüe du moins. Draco prit le temps de souffler et de relâcher la pression avant de se tourner vers les policiers, en maintenant Harry Potter contre lui qui n'avait pas relever la tête depuis qu'il l'avait enfoncé dans un pan de la chemise du blond.

« Appelez une ambulance, vous attendez quoi sérieusement ? » s'agaça-t-il en voyant les trois têtes penaudes qui lui faisait face.

... ... ...

Hôpital du Libre-Cœur, 06h56 du matin…

La nuit avait été longue. Draco n'arrivait presque pas à garder les yeux ouverts. Quelques heures de sommeil ne feraient pas de mal, se disait-il en se dirigeant vers le rapport inter-équipe du matin. Il était 7h, et l'équipe de nuit laissait sa place à celle de la matinée. Les infos devaient se partager entre les membres, et puisque Draco était directement concerné par les faits de la veille et de cette nuit, sa présence était réclamée.

Le blond fit un dernier arrêt devant la porte du bureau derrière laquelle se trouvait l'équipe de son service, il se pinça l'arête du nez en soufflant doucement par la bouche comme pour se donner un dernier sursaut de courage et entra dans la pièce.

Tout le monde semblait l'attendre. Dès qu'il passa le pas de la porte, les regards se tournèrent vers lui. Comme s'ils attendaient tous quelque chose, un geste, une parole, une explication de sa part qui pouvait justifier le comportement que l'un de ses prétendus patients avait adopté la veille. Sauf qu'il ne savait rien.

Même Jon Wright, le médecin-psychiatre du service et l'unique collègue que Draco respectait et estimait, le regardait d'un air étrange.

'Ok' se dit-il sourdement. 'Ok'.

« Vous vous demandez tous s'il y a une ou plusieurs raisons au comportement que Monsieur Potter a adopté hier en fin d'après-midi. Pourquoi a-t-il décompensé, de plus sans signe précurseurs, et en ayant de surcroit des gestes agressifs envers autrui. » entama Draco d'un air posé. Il croisa les bras sur son torse et jaugea des yeux la petite assemblée qui le regardait toujours. « Ce que je me demande moi, par contre, c'est pourquoi un patient que j'avais prévu de voir hier pour sa toute première séance s'est finalement retrouvé en-dehors de l'hôpital, seul, en état de destructuration alors que son hospitalisation vient à peine de débuter. » enchaina Draco en levant un sourcil inquisiteur. Il n'allait sûrement pas se laisser faire par cette bande d'incapables. Il était peut-être nouveau dans le service, il n'en était pas moins compétent, lui.

« Ce n'est de la faute de personne, souligna le médecin-psychiatre Wright en prenant la parole. Je tiens à le dire et à le répéter s'il le faut. » Sa dernière phrase avait été dite avec les yeux plissés vers Draco. « Ce qu'il s'est passé hier est malheureux, mais chacun sait ici que ça peut arriver, reprit-il. Monsieur Potter a profité que les techniciens et les techniciennes de surfaces entrent dans le service pour filer par la porte de secours. Ceux-ci n'ont rien à se reprocher non plus, étant donné qu'ils ont pris le patient comme agent de maintenance, expliqua le Docteur Wright, faisant ainsi la lumière sur l'incident. »

« Ne portait-il pas la tenue de l'hôpital ? Le pyjama, le blouson ? demanda Draco, sceptique.

- Non. Il a réussi à entrer dans le local d'entretien, et à prendre l'uniforme qui s'y trouvait, souffla le docteur d'une traite, comme pour enlever un pansement douloureux. Sa fuite était préméditée. »

« Quoi !? fit Draco avec fureur. Et comment aurait-il pu y avoir accès ?! Ce local est rempli de produits chimiques ! Pourquoi n'était-il pas fermé à clefs ? C'est insensé ! dit le blond avec colère.

- Cela s'est pourtant produit. Cette partie de l'incident sera traitée avec la rigueur qu'il faut, rassure-toi, s'exclama le Docteur Wright avec douceur avant de souffler un bon coup. Et si on procédait au rapport de la nuit, maintenant ? Certains d'entre-vous sont fatigués, et à juste-titre. Je propose qu'on commence par Monsieur Potter et qu'on enchaîne avec les autres patients après, comme ça Monsieur Malfoy et les infirmières de la nuit pourront partir. Madeleine, tu t'en charges ? »

Ladite Madeleine acquiesça et commença son récit. « Monsieur Potter est arrivé en ambulance hier en début de soirée, aux alentours de 18h – soit environ 8h après sa fuite. Il était accompagné de Monsieur Malfoy et de trois policiers qui avaient tenté de l'interpeller pendant l'incident dans le centre-ville. Monsieur Potter a été emmené en chambre d'isolement par les pompiers, sur le brancard. Le médecin de garde, qui avait été prévenu par Monsieur Malfoy durant le trajet jusqu'à l'hôpital, était déjà sur place quand ils sont arrivés. Monsieur Potter n'était plus agressif à son entrée à l'hôpital, mais il ne voulait néanmoins pas coopérer dans sa prise en charge. Inertie, mutisme. Ce n'est que lorsque Monsieur Malfoy est entré à son tour dans la chambre d'isolement que Monsieur Potter a commencé à réagir à son environnement. Il a accepté d'aller sur le lit de la chambre et à accepter d'être maintenus liés par les sangles pendant la durée de son apaisement. De même, il a accepté que le médecin lui injecte un tranquillisant. Ce n'est que lorsque que le médecin à inviter tout le monde à sortir de l'isolement que le patient s'est mis à s'agiter et à se débattre. Il ne voulait pas que Monsieur Malfoy quitte la pièce, étant donné que celui-ci lui avait dit, je cite « Je ne vous laisserai pas tomber. ». »

A cet instant, tous les regards se tournèrent une fois encore vers le blond qui fit son possible pour rester impassible face aux regards scrutateurs. Il n'allait pas se justifier quand même. C'était son job de rassurer.

Comme Draco ne semblait pas avoir envie de répondre aux questions muettes de ses collègues pourtant avides de renseignements, l'infirmière Madeleine reprit les données du rapport.

« Monsieur Potter ne s'est calmé que lorsque le médecin de garde a accepté que Monsieur Malfoy reste dans la chambre d'isolement avec le patient, pour autant qu'il soit lié au quatre membres, jusqu'à ce que celui-ci s'endorme. Le patient n'a pas dû dormir longtemps, puisque Monsieur Malfoy n'est sorti de la chambre que très tôt ce matin. » conclut l'infirmière avec un regard entendu vers sa voisine de gauche.

Draco quant à lui leva un sourcil interrogateur dans sa direction et la fixa intensément pour la mettre volontairement mal à l'aise. Une fois qu'elle détourna les yeux, gênée, le blond sourit narquoisement.

Alors qu'il allait prendre la parole pour expliquer sa présence tout au long de la nuit dans l'isolement avec le patient Potter, le médecin-psychiatre le devança.

« Bon, dit-il en frappant les mains et en se relevant d'une traite. Voilà qui est dit, et transmis. J'invite l'équipe de la nuit à rentrer chez eux et à celle du jour à lire les notes du rapport sur les autres patients. Monsieur Malfoy, puis-je m'entretenir avec vous quelques instants avant que vous ne partiez aussi ? » La demande n'attendait pas de réponse, car le Docteur Wright parti de la pièce et rejoignit son bureau en deux ou trois enjambées. Une fois que Draco l'eut rejoint, le Docteur ferma la porte derrière lui et regarda le blond.

« Monsieur Malfoy.

- Docteur Wright, répondit le blond avec un léger sourire en coin. »

Le médecin souffla en secouant sa tête, passa à côté de son collègue pour faire le tour de son bureau et s'asseoir lourdement sur sa chaise. Il avait l'air crevé.

« Quelle histoire… ». Il passa ses mains sur son visage qu'il frotta vigoureusement avant de tourner à nouveau ses yeux vers le blond qui n'avait pas bougé.

« Ecoute Draco… Je sais que ton travail ici n'est pas exactement ce que tu espérais… » Commença-t-il avec l'air de chercher ses mots. Son vis-à-vis décida de l'aider un peu.

« Jon, ça va c'est bon. C'est ok, d'accord ? Je gère la situation, dit-il, confiant.

- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée que tu t'occupes de ce patient, fit quand même le médecin-psychiatre. Rien qu'à voir comment s'est déroulé cette nuit…

- Oui, et quoi ? Tu aurais voulu que je fasse quoi ? Tu l'as entendu toi-même, le patient ne voulait pas se calmer autrement. Je n'ai pas dépassé les limites que je sache. Et c'est vrai, c'est vrai que je lui ai dit que je ne le laisserai pas tomber.

- Mais tu ne crois pas que tu t'impliques trop ? Rester une nuit entière à côté d'un patient, dans un isolement, c'est …

- De la conscience professionnelle. » acheva Draco à sa place. « Ecoute, je vais faire attention, d'accord ? Mais quand je l'ai vu en ville, désorienté et paniqué, je me suis senti complètement démuni. Au moins autant que lui. Je veux l'aider, ne me l'empêche pas s'il te plait… »

Jon Wright regarda longuement son collègue, réfléchissant à toute allure. C'était une affaire peu commune, délicate. Mais il avait confiance en Draco. Non ?

« D'accord… D'accord, capitula le médecin-psychiatre. Mais je veux qu'on travaille ensemble. Tu me feras des rapports, des comptes-rendus de tes hypothèses et diagnostiques et je ferai la même chose. »

Le blond acquiesça et s'apprêta à quitter la pièce quand le médecin l'interpella.

« Eh, Draco ? Va dormir, rentre chez toi. Ne passe pas par l'isolement avant de partir, ok ? » fit-il en penchant la tête vers lui, avec l'air de celui qui sait exactement ce que l'autre avait prévu de faire.

« Non, bien sûr que non, répondit Draco avec un air trop faussement choqué. »

Il ne s'avoua pas à lui-même non plus qu'il avait profondément envie de retourner voir le patient et s'assurer qu'il allait bien.

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A suivre... ! Aloooors ?