Cadeau pour Freaky Fair. Two Shot DM/HP. Yaoi et Slah. Lemon.

Oui, je sais, j'ai d'autres fics à finir, mais ne vous inquietez pas, je les continues sans faute, vous aurez les suites dans pas longtemps, c'est promit !


Cadeau d'Halloween

Première Partie

Harry Potter était debout sur un des innombrables balcons du château de Poudlard. Il regardait le paysage sombre, seulement éclairé par la lune qui jouait à cache-cache avec des gros nuages noirs. L'air sentait l'herbe humide et la neige.

La pluie s'était arrêtée voilà une heure, mais depuis une semaine, il pleuvait sans discontinuer, du matin au soir et du soir au matin, comme si un sortilège de Pluies Eternelles avait été jeté sur le domaine. Mais finalement, les soupçons avaient été chassés quand, alors que la nuit tombait en ce 31 octobre, la pluie daigna enfin s'arrêter.

Harry soupira. Il frissonna et rabattit les pans de sa cape sur ses bras pour se réchauffer un peu. Les bruits de la fête d'Halloween lui parvenaient depuis le hall d'entrée non loin duquel il était, mais le Gryffondor n'avait pas plus envie d'aller s'amuser que de danser la lambada tout nu sur le toit du château. En effet, ce soir, c'était le jour de la mort de ses parents, seize ans plus tôt, assassinés par Lord Voldemort, un affreux serpent, vicieux au possible, et Harry n'avait pas vraiment l'esprit à s'amuser. C'était la première fois, depuis qu'il était à Poudlard, qu'il avait un tel coup de cafard le soir d'Halloween. Il se rappelait pourtant bien les années précédentes où il s'était amusé à cette soirée organisée par Dumbledore. Mais cette année là, non, pas envie de faire la fête avec ses deux meilleurs amis, Ron Weasley et Hermione Granger qui devaient se demander où leur ami avait bien pu passer.

Accoudé à la rambarde de pierre, Harry effleurait distraitement des doigts la nuque de la gargouille en forme de chien qui était fixée pour faire joli à une des colonnades. La gargouille ronronnait de bien-être, tel un chat, et Harry se surprit à sourire. Il pensa soudain à Edwige, sa chouette harfang, qui devait certainement chasser quelque part dans les alentours. Il ne l'avait pas vue de la journée, juste ce matin, au petit-déjeuner, lorsque, arrivant avec tous les autres hiboux et chouettes porteurs de courrier, la belle chouette albinos venait réclamer son morceau de lard habituel.

Harry soupira et il sentit tout à coup qu'on lui déposait quelque chose sur les épaules. Une silhouette s'accouda alors près de lui, dos au vide, et le Gryffondor se redressa. Il fut surprit en reconnaissant sa Némésis près de lui, un air indifférent sur le visage, mais il ne dit rien, se contentant de resserrer la cape autour de lui, cape qui était sans aucun doute la sienne, car l'odeur qui s'en dégageait n'avait rien à voir avec l'after-shave pas cher du Gryffondor.

> Tu es tout seul, Potter ? demanda le blond au bout d'un moment.

> Ben ouais, répondit le brun avec un haussement d'épaules. Et toi ? T'es pas à la fête ?

> Je m'emmerde, répondit le blond. Alors je me promène au lieu d'aller glander dans ma chambre… Et toi ? Pourquoi t'es là ? T'as même pas mit les pieds à la fête…

> Ce soir, c'est le soir où mes parents sont morts, il y a seize ans, dit Harry en regardant dehors. Je viens seulement de me rendre compte que je ne devrais pas m'amuser un soir pareil.

> C'est des bêtises, ça, dit Malefoy. Tu peux très bien t'amuser le soir de la mort de quelqu'un, d'autant plus que cela fait seize ans qu'ils sont morts, tes parents… Tu sais, si tu pense de temps en temps à eux, ça suffit…

Harry eut un maigre sourire puis il se redressa et retira la cape du Serpentard. Il la lui rendit en disant :

> Merci pour la cape, mais je crois que je vais rentrer à Gryffondor…

> Tu veux aller faire un tour dans le parc ? proposa alors Malefoy.

> Un tour ? Dans le parc ? Avec toi ? dit Harry.

> Trois questions d'affilée, dit le blond sur un ton légèrement moqueur. Et oui, pourquoi pas ?

> Et si quelqu'un nous voit tous les deux, qu'est-ce qu'il va dire ?

> Qu'est-ce que je peux m'en foutre des avis des gens, Potter, dit le blond en haussant les épaules. Si faut en plus que je demande la permission pour me balader avec qui je veux…

Harry eut un petit rire puis il dit :

> Aller, allons-y avant qu'il ne soit trop tard.

Le blond haussa un sourcil puis il suivit le Gryffondor dans les couloirs du château et, rapidement, ils furent dans le parc, après être passés par la cour intérieure, évitant ainsi la Grande Salle.

> Le Saule Cogneur… dit Malefoy en regardant le gros arbre effeuillé, juché sur son monticule de terre. Il me faut la trouille ce vieil arbre…

> Ce n'est qu'un arbre, pourtant, fit remarquer Harry.

> Remarque très judicieuse, Potter, dit le blond. Mais quand même, un arbre qui cogne n'importe qui et n'importe quoi, c'est trop bizarre.

> Moi je sais pourquoi il est là, mais Dumbledore m'a fait jurer de ne pas en parler, dit Harry.

> Et c'est pas moi qui vais te faire parler parce que je m'en fiche, dit le blond. Aller, on bouge.

Harry hocha la tête et ils s'avancèrent sur les rives du lac. Harry regarda l'eau frémissante sous le léger vent qui baladait les nuages, et il sourit :

> Tu veux voir un truc céleste, Malefoy ?

> Céleste ? T'entends quoi par-là ?

Harry sourit mystérieusement puis il s'accroupit au bord de la berge et sortit sa baguette magique. Il en plongea l'extrémité dans l'eau et des volutes de petites paillettes illuminées s'étalèrent autour, comme la peinture d'un pinceau plongé dans l'eau. Bientôt, les volutes eurent atteint le centre du lac et Malefoy remarqua alors qu'elles s'étaient agencées de manière à former une carte du ciel détaillée.

> C'est très joli, Potter, dit-il. Ouais, très…

> Merci, dit Harry en se relevant. Je l'avais jamais fait sur une surface aussi grande que le lac, mais c'est vrai, c'est du plus bel effet.

> Comment t'as apprit ce sortilège ?

> Dans un bouquin que j'ai trouvé dans la bibliothèque, la semaine dernière, dit Harry en se dirigeant vers un gros arbre tout proche.

Il s'y adossa, se laissa glisser dans l'herbe humide puis reprit :

> La gravure sur le livre montrait un truc tellement joli que j'ai voulu le refaire. D'abord, j'ai essayé sur une flaque d'eau, dans la salle de bains de Gryffondor, puis dans un verre, pour montrer à Ron et Hermione, et ce soir, sur le lac… pour toi.

> Pour moi ? dit le blond, debout aux pieds du Gryffondor. Tu l'as fait exprès pour moi ?

Harry hocha la tête puis le blond s'assit en face de lui, sur sa cape repliée, et il dit :

> Potter, ça te va pas du tout le deuil, sérieux… T'es trop bizarre.

Harry sourit et dit :

> Pourquoi, je ne suis pas bizarre, en temps normaux ?

Prit au dépourvu, Malefoy haussa les sourcils puis il vit que le Gryffondor souriait, et il dit :

> C'est bien la première fois en sept ans qu'on peut se parler sans s'envoyer des vannes à chaque phrase…

> Oui, approuva le Gryffondor avec un hochement de tête. Tu sais, Malefoy, ajouta-t-il. J'aurais tant aimé qu'on ne soit pas aussi ennemis…

> Ce qui veut dire ? C'est toi qui as refusé ma main, le jour de notre première rentrée ici…

> Oui, mais tu avais traité mon premier ami de je sais plus quoi, et ça m'avait blessé, répondit Harry. Ron et Hermione ont été les deux premiers sorciers de mon âge avec qui j'ai sympathisé. Avant, je n'avais pas un seul ami, pas même mon cousin. Il se servait de moi comme punching-ball alors c'est dire…

Le blond ne répondit pas. Il se contenta de se tortiller sur son séant puis Harry reprit :

> Tu as raison, je crois, je suis bizarre…

Il regarda alors vers le lac où subsistaient encore quelques fragments de son sortilège, et il ferma les yeux. Des larmes roulèrent alors sur ses joues et il renifla en baissant la tête.

> Potter, je t'en prie, je ne t'ai pas demandé d'aller faire un tour pour servir de distributeur de mouchoirs…

> Excuses-moi… je ne sais même pas pourquoi je pleure…

Malefoy roula alors des yeux puis soupira. Il se décala contre l'arbre et attira le Gryffondor à lui en disant :

> Pleure va, ça fait du bien des fois…

Le Gryffondor frotta son visage contre le creux de l'épaule du blond puis il eut un hoquet et se mit à pleurer à grandes eaux. Le Serpentard passa un bras autour des épaules de sa Némésis et le tint un moment sans bouger, regardant autour de lui au cas où quelqu'un se pointerait.

Harry pleura une bonne dizaine de minutes, blottit contre le torse de Malefoy qui lui tenait chaud. Quand enfin, il n'eut plus de larmes, il se calma mais resta contre le blond qui dit :

> Ça y est, le gros chagrin est passé ?

Harry sourit sous la remarque enfantine puis il leva la tête et dit :

> Malefoy, je te préfère comme ça.

> Comme ça ? Ça veut dire quoi ?

> Quand tu es toi, dit Harry. Je te connais bien, tu sais, et je vois bien que ce n'est pas toi quand tu t'amuse à faire peur aux petits premières années.

Il appuya sa joue contre le torse du blond et ajouta :

> J'aime bien être dans tes bras… Dommage, je suis pas une fille, ce petit plaisir sera de courte durée…

> Fille ou garçon, ça n'a rien à voir, tu sais Potter, dit alors le blond en retirant son bras. Et puis les filles, en général, je m'attarde pas à les cajoler…

> T'es qu'un rustre, Malefoy, dit Harry avec un sourire en se passant les mains sur les joues. Une fille, c'est délicat, ça se prend doucement… Sans mauvais sous-entendus…

Malefoy plissa le nez puis il dit :

> Les Malefoy ne sont pas du genre romantique. Nous, on prend, on utilise puis on jette.

> Et c'est bien dommage, dit Harry. Tu sais pourquoi ?

> Non, mais tu va me le dire, Saint Potter…

Harry marqua un silence puis dit :

> Oh et puis non, je vais rien te dire. On va pas se prendre le bec maintenant. Et puis j'ai froid, ajouta-t-il en prenant le bras du blond et se glissant dessous.

> Ne te gêne surtout pas, grommela le blond en se laissant faire.

> Non, dit Harry avec un sourire en se serrant contre le Serpentard. J'aime bien t'enquiquiner, tu le sais pas depuis le temps ?

Malefoy roula des yeux puis soupira et Harry s'enroula dans sa cape. Il remua contre le blond puis se tint tranquille. Progressivement, son corps se détendit et Malefoy finit par réaliser que le Gryffondor s'était endormi contre lui. Soupirant discrètement, il glissa sa main droite sous la cape du brun puis passa son bras gauche sur la taille du Gryffondor pour avoir un peu plus chaud. Harry gémit dans son sommeil et Malefoy se surprit à se sentir bien. Il chassa ce sentiment déstabilisant de ses pensées puis appuya sa tête contre l'arbre et regarda le château. De la lumière et de la musique sortait par les Grandes Portes, et de nombreux élèves et professeurs allaient et venaient sans se soucier des deux garçons assis contre l'arbre, caché dans l'ombre de celui-ci qui, Malefoy en était certain, avait avancé ses rameaux pour les cacher un peu plus de son ombre.

Malefoy sursauta soudain. Il regarda autour de lui et remarqua qu'il s'était endormit lui aussi. Baissant les yeux, il vit que le Gryffondor dormait toujours, lové contre lui, et il regarda sa montre. De la musique sortait encore du château, mais plus faiblement, comme si les musiciens étaient fatigués.

Harry remua soudain. Il soupira et fit jouer ses mâchoires pour humidifier sa bouche pâteuse. Il se frotta ensuite les yeux et leva la tête vers Malefoy qui le regarda.

> Je me suis endormit ?

> Oui, et bien comme il faut, dit le blond. Il est minuit passé…

> Déjà ? dit Harry en se redressant. Brrr… J'ai froid… ajouta-t-il.

Malefoy se hâta de s'enrouler dans sa cape, puis il se leva et Harry en fit autant. Le brun dit alors :

> Je… Je crois que je vais aller me coucher… Cette petite soirée étais pas mal, tu es plutôt confortable, ajouta-il avec un petit sourire espiègle.

Malefoy eut un rictus puis Harry se tourna vers le château. Il se retourna lors vers le blond et lui fit un sourire. Il remit ensuite sa cape d'aplomb puis regagna le château et la Tour de Gryffondor, sous le regard un peu perdu de Malefoy.

Se secouant, le blond se glissa dans un passage secret derrière un rideau de lierre qui pendait contre le mur du château, puis il se rendit à sa chambre de Préfet-en-Chef où il retrouva Hermione, Préféte-en-Chef, comme lui.

> 'Soir Granger… dit le blond en posant sa cape. T'es pas à la fête ?

> Je viens juste de rentrer, et toi ? répondit Hermione, assise dans un vaste fauteuil, les jambes repliées sous elle. Je t'ai pas vu longtemps, dans la Grande Salle.

> Je suis allé faire un tour, je m'ennuyais, répondit Malefoy en allant dans un vaisselier.

Il en sortit un verre et le montra à Hermione. La jeune fille secoua la tête, signifiant par-là qu'elle ne désirait rien, et le blond se servit un jus de citrouille avant de souhaiter une bonne nuit à la jeune fille et de s'enfermer dans sa chambre.

Hermione soupira, son livre à la main. Depuis le mois de septembre, depuis qu'elle et le Serpentard avaient mis les points sur les i, ils s'efforçaient tous deux de ne pas se crêper le chignon quand ils étaient dans cet endroit, mais parfois, c'était dur, autant pour Hermione et que pour Malefoy, si ce n'était plus.

Fermant son livre, Hermione se rendit dans sa chambre et, quand elle en eut fermé la porte, qui était en fait un tableau, les lampes dans la salle principale s'éteignirent et le feu devint seule source de lumière et de chaleur.

Le lendemain dimanche, Harry décida de faire la grasse matinée, comme la plupart des élèves et des professeurs du château, même si pour eux, faire la grasse matinée revenait à dormir jusqu'à huit heures.

A dix heures, le Gryffondor émergea enfin et décida de se lever malgré l'envie qu'il avait de rester bien au chaud sous ses lourdes couvertures.

Après une rapide douche bien chaude, il descendit dans la Salle Commune. Elle était quasiment vide et il n'y avait pas trace de Ron ou Hermione. Harry se rendit donc dans la Grande Salle pour manger quelque chose et seuls deux Serdaigles se trouvaient là, à déjeuner tranquillement en lisant le journal.

Assit tout au bout de la table de Gryffondor, Harry remuait distraitement son café au lait quand un groupe de bruyants Serpentards entra dans la Grande Salle. Parmi eux se trouvait Blaise Zabini et Pansy Parkinson, riant aux facéties d'un de leur compagnon, mais pas trace de Malefoy.

Secouant la tête, Harry regarda son café et constata qu'il était froid. Il remit du café noir pour le réchauffer, rajouta un cube de sucre puis vida son bol et quitta la Grande Salle sans regarder les Serpentards qui s'étaient brusquement mis à le siffler, allez savoir pourquoi.

Alors qu'il rejoignait la Tour de Gryffondor, Harry tomba sur un autre groupe de Serpentards qui le regardèrent de travers.

« Ils m'en veulent ou quoi aujourd'hui ? » songea-t-il.

Soudain, une évidence lui frappa l'esprit : Malefoy. Ce crétin avait eut la langue trop pendue et il en avait encore trop dit, à coups sûrs !

Tournant à un coin de couloir, Harry se hâta de trouver un escalier ou un passage secret qui le conduirait à l'étage des Préfets-en-Chef. Il finit par en trouver un – qui descendait, étonnement, alors que la Salle des Préfets-en-Chef se trouvait deux étages plus haut – et il l'emprunta. En deux minutes même pas, il se retrouva devant le tableau qui marquait l'entrée de la Salle Commune des Préfets-en-Chef, et il prononça le mot de passe :

> Sagouin ! dit-il.

> Entrez… soupira le Griffon peint sur la toile. Décidément, ajouta-t-il.

> Toi ! s'exclama Harry en repérant tout de suite Malefoy allongé sur le canapé, en train de lire tranquillement.

> Qu'est-ce que j'ai encore fait… soupira le blond en pliant le journal. Vas-y Potter, accouche… Et je te ferais savoir au passage que tu n'es pas censé avoir le droit d'entrer ici…

> M'en fiche, dit Harry en croisant les bras.

Il décroisa aussitôt et ajouta :

> T'a parlé a tes potes de notre balade nocturne ?

Malefoy haussa un sourcil et cligna des yeux. Il s'assit et demanda :

> Non pourquoi ?

> Ment pas, j'ai croisé deux groupes de Serpentard depuis ce matin et tous m'ont regardé de travers ou sifflé. T'as forcément quelque chose à voir là-dedans.

> Pas du tout, dit Malefoy sur un ton nonchalant en se rallongeant. J'ai rien dit à personne.

> Je te crois pas, dit Harry, soupçonneux.

> Libre à toi, dit le blond en rouvrant son journal.

Harry fulmina et s'approcha vivement du Serpentard. Il lui ôta brusquement le journal des mains et Malefoy soupira en roulant des yeux :

> Ecoute, Potter, dit-il en récupérant son journal. Je ne vois pas pourquoi j'irais raconter quelque chose dont je suis condamnable, à mes camarades de Maison alors qu'ils me voient tous comme celui à suivre. S'ils savaient que j'ai proposé à un Gryffondor, Harry Potter qui plus es, de sortir avec moi l'espace d'une soirée, tu crois que je serais encore là en train de te parler ? Moi pas. Maintenant, laisse-moi finir de lire le journal et va donc passer tes nerfs ailleurs.

Harry serra les mâchoires. Ses poings tremblèrent et il fit volte-face. Il quitta la Salle Commune des Préfets en claquant férocement la porte et Malefoy regarda le panneau de bois en soupirant. Il reprit ensuite sa lecture mais soudain, il plia le journal et se leva en jurant. Il empoigna une cape et quitta la pièce à la poursuite du Gryffondor.

Ne pouvant demander à personne par où était partit le brun, cela serait vu comme étrange, il fut obligé de confier la recherche du Gryffondor à son instinct, et il ne fut guère étonné de trouver le brun assit au pied d'un des trois buts d'or les plus proches, en train de faire un petit monticule de sable pour passer ses nerfs.

> Potter… dit le blond, les mains dans les poches, en approchant.

> Dégage, répondit le brun sur un ton rageur en détruisant son « chef d'œuvre ». Tu te fiche de ma pomme et…

> Je ne me fiche pas de ta pomme, comme tu dis, dit Malefoy. C'est juste que je ne participe pas à de tels emportements infantiles.

> Infantiles ? Alors tu trouve qu'avoir peur est infantile ? Tu n'es qu'un crétin, Malefoy, comment j'ai pu te faire confiance, hier…

> Et de quoi aurais-tu peur ? Tu n'es même pas fichu d'affronter la vérité en face.

> Et toi donc ! répliqua Harry en bondissant sur ses pieds. Tu ne sais pas à quoi je pense, tu ne me connais pas plus que ça !

> Je pourrais en dire autant de toi mais je ne le ferais pas car nous ne sommes plus des gosses. Nous avons passé l'age de nous chamailler pour une chose aussi stupide.

> Stupide ? couina Harry. Je vois… dit-il ensuite. Efface de ta mémoire ce que j'ai pu te dire hier soir, jamais plus ça ne se reproduira, ce genre de tête-à-tête. Je n'ai été qu'un imbécile d'accepter cette balade, c'était une grossière erreur !

Il s'éloigna alors mais Malefoy ne comptait pas laisser partir le Gryffondor aussi facilement une deuxième fois. Il le saisit par le poignet et l'entraîna à l'abri de la palissade de bois du stade. Il le poussa alors dos au mur de bois et se planta devant lui en disant :

> J'en ai assez maintenant, Potter. Qu'est-ce que je t'ai fait pour que tu m'en veuilles à ce point ? Je ne suis pas stupide, je n'ai pas colporté à tout va notre « rencontre » d'hier soir ! Pourquoi tu m'agresse comme ça alors que tu sais parfaitement que très peu de Serpentards arrivent à t'encadrer ! Tu deviens parano, ma parole !

Surprit par l'éclat de colère du blond, Harry ne trouva rien à dire. Il se contenta de fixer du regard le Serpentard, ne sachant comment réagir. Un blanc s'installa alors puis soudain, Harry se jeta au cou du blond en s'excusant. Malefoy le réceptionna puis le repoussa et Harry dit :

> Pardon, Malefoy, je te demande pardon, je ne sais pas ce qu'il m'a prit, j'ai été bête et stupide… Pardon.

> Cesse de t'abaisser, dit Malefoy sur un ton dur en se détournant. C'est de ma faute, hier soir, je t'ai laissé entrevoir une possible amitié entre nous mais ce n'était pas mon intention. Nous sommes ennemis et nous le resterons, nous avons trop de points en commun pour s'entendre.

Et il fit volte-face.

> Je… Attends Malefoy, ne t'en va pas, s'il te plait…

> Je n'ai rien à faire avec toi, Potter, si le Destin avait voulut que nous soyons amis, cela se serait fait depuis notre première rencontre, or, cela n'a pas été le cas donc nous resterons ennemis, quoi que tu en dises.

> Malefoy… Malefoy, attend…

Mais le blond reprit son chemin et se dirigea vers l'entrée du terrain de Quidditch.

> Malefoy…

Harry tomba soudain sur les genoux et le bruit mat attira l'oreille du Serpentard qui se retourna, intrigué. Il vit alors le Gryffondor, à genoux dans le sable, la tête baissée.

> Potter ?

Des larmes ruisselaient sur le visage de Harry et allaient s'échouer dans le sable en formant des taches sombres.

> Malefoy, ne me laisse pas, je t'en supplie… dit alors Harry. Ne m'abandonne pas…

Malefoy fronça les sourcils. Il s'approcha alors d'un pas et Harry reprit :

> Malefoy, depuis sept ans j'espère qu'un jour nous parviendront à nous entendre, depuis sept ans je veux essayer de construire quelque chose avec toi, mais tous mes espoirs sont démolis à chaque fois que nous nous croisons dans les couloirs du château. Mais hier soir, quand tu es venu spontanément à moi, j'ai comprit une chose, une chose que je me refusais à accepter jusqu'à aujourd'hui.

> Quelle… chose ? demanda le blond, soudain méfiant.

> Malefoy… Malefoy, je crois que je suis tombé amoureux de toi.

Le teint déjà pâle de Malefoy devint encore plus pâle et il bafouilla quelque chose d'incompréhensible. Harry se releva alors. Il tituba jusqu'au blond et s'effondra contre lui, son front contre son torse, en disant :

> Ne me rejette pas, s'il te plait…

> Mais je… dit le blond en prenant le Gryffondor par les épaules. Je… Je suis touché mais je ne sais pas comment réagir… J'étais préparé à tout mais pas à ça…

> A tout ? demanda Harry en relevant la tête, les sourcils haussés en question. A tout quoi ?

> Ben je sais pas… A un défi, une bagarre, je sais pas… A tout sauf à ça.

Harry baissa alors les yeux puis il repoussa les mains du blond et dit :

> Je ne sais pas ce qui m'a prit de te dire une telle chose… Tu va sans doute me rejeter maintenant que tu sais ce que j'éprouve pour toi.

Malefoy ne répondit pas. Il pinça les lèvres puis regarda le Gryffondor tourner en rond sur le sable. Il alla s'appuyer contre le plus proche poteau de but puis il revint et repartit. Agacé, Malefoy le pria d'arrêter de tourner en rond et il lui demanda en prime de vider son sac.

> Vider mon sac ? demanda Harry, étonné. Que veux-tu que je te dise ?

> Hé bien… Pour commencer, quand t'es-tu rendu compte que tu avais quelque sentiment pour moi, je veux dire, autre que de la haine.

> Quand ? Hé bien, pour tout te dire… Je ne sais pas vraiment. Un soir, j'étais sur mon lit, en train de penser à tout ce qui m'était arrivé depuis la découverte de mes pouvoirs de sorciers, et tu es venu dans mes pensées, tout naturellement. Je n'ai pas cherché à te repousser et j'ai composé avec. Je me suis alors rendu compte que tu étais toujours là, où que j'aille dans le château, je tombais toujours sur toi à un moment ou à un autre, mis à part dans ma Tour, mais je m'égare.

> Maintenant que tu le dis, c'est vrai, dit Malefoy. C'est vrai que moi-même, où que j'aille, je tombe toujours sur toi à un moment ou à un autre. C'est comme si on était attiré l'un vers l'autre. Le seul problème, c'est que chaque fois qu'on se voit, on s'en balance à la tronche. Je ne peux pas m'empêcher de t'envoyer des piques à chaque fois que je te vois, c'est plus fort que moi.

> Et moi, pour ne pas perdre la face, je dois répliquer, dit Harry.

Il sourit légèrement puis dit :

> Nous ne sommes vraiment que deux idiots, et tu sais pourquoi ?

> Non, mais j'espère pour toi que tu as une bonne raison de me traiter d'idiot…

Harry eut un sourire :

> Au lieu de nous « taper dessus » à longueur de journée, on aurait peut-être tout à gagner à être amis, tu ne crois pas ? Ami pour commencer et plus si affinités.

> Pour les affinités, on verra plus tard, dit Malefoy, le rose aux joues. Je ne pense pas être encore prêt pour répondre à tes sentiments, même si cela me touche énormément.

> Dans ce cas, je ferais mieux de te laisser prendre la direction des choses et ne pas te bousculer, dit Harry.

> Ce qui veut dire ? demanda Malefoy en haussant un sourcil.

> De ? Que je te laisse faire ce que tu veux ? Tu ne comprends pas quoi dans la phrase ?

> Non… dit Malefoy. Laisse tomber…

Harry se mordit soudain la lèvre inférieure et le blond le questionna du regard :

> Non, répondit Harry. J'essaie juste de retenir un désir…

> Voyez-vous cela ? dit Malefoy avec un sourire en coin. Et quel genre de désir ? Cela me concerne ?

> Oui, mais tu va pas apprécier…

> Demande toujours, on verra bien…

Harry pinça les lèvres puis détourna la tête et demanda :

> Estcequejepeuxtembrasser ?

> Hein ? J'ai rien comprit, dit le blond. Parle moins vite.

> Je disais… J'ai envie de t'embrasser, dit Harry d'une voix plus intelligible.

> Allons bon… Et ça te prend comme ça ?

> Je suis désolé, je savais que ça allait pas te plaire…

> Potter… soupira alors le Serpentard.

> Quoi ? J'ai dit une connerie ?

> Hum… On va dire que oui.

> Ha ?

> Quand t'ais-je dit que ta demande n'allait pas me plaire ? Je n'ai pas encore dit non…

> C'est vrai ?

> Mais j'ai pas dit oui non plus.

> Ha…

Harry baissa alors les yeux et Malefoy s'approcha de lui. Il posa une main sur sa joue et lui dit, en le regardant dans les yeux :

> Potter, je t'ai dit que je n'étais pas prêt pour te rendre tes sentiments, quand je le serais, tu le sauras, fait-moi confiance.

> Mouais… dit Harry, peu convaincu en faisant la moue.

> Ne fait pas la tête, s'il te plait, tu as assez versé de larmes depuis deux jours. Aller, viens-là…

Il le prit alors dans ses bras et le serra contre lui. Harry fourragea son visage dans son cou puis soupira et recula. Le blond garda ses mains posées sur les reins du Gryffondor et Harry dit :

> Tu es certain de ne pas t'engager sur une voie que tu ne seras pas certain de contrôler ?

> Hum… dit Malefoy en baissant la tête. On verra bien. Si ça dérape alors on prendra les mesures qu'il faut. Mais ne t'en fait, j'ai une maîtrise de moi-même surprenante dans les cas extrêmes.

Il sourit alors puis Harry sourit à son tour et surprit le Serpentard en l'embrassant sur la joue, délicatement. Il lui sourit ensuite et le blond dit :

> Tant que ça reste dans ces limites là, ça me va. Mais pas trop souvent et pas en public, d'accord ?

> Je pense pouvoir m'y tenir, dit Harry en souriant.

Il noua ensuite ses bras autour du cou du blond et ils restèrent ainsi quelques secondes avant que la cloche du château ne sonne, indiquant l'heure du déjeuner. Ils se séparèrent alors et partirent chacun de leur côté. Harry rejoignit ses amis près de la cabane de Hagrid et Malefoy les siens à Serpentard. Ils ne se revirent pas de la journée mais cela n'empêcha pas Harry de penser au blond. Ce dernier, par contre, essaya de toutes ses forces de chasser le brun de sa tête et, contre toute attente, il y parvenait plutôt bien… hélas, pas pour longtemps. A chaque fois que le blason de Gryffondor ou un lion lui passait sous les yeux, ou même la couleur rouge, que ce soit dans un livre ou sur les murs du château, l'image de Harry revenait au galop dans sa mémoire.

Soupirant, Malefoy décida de passer la fin de l'après-midi dans sa chambre de Préfet-en-Chef et il pria pour qu'Hermione ne se trouve pas dans la Salle Commune. Heureusement, elle n'y était pas et le Serpentard décida finalement de rester dans la Salle Commune et il s'affala dans le canapé devant la cheminée. Il fit venir à lui un livre d'un geste de sa baguette magique mais le livre se posa sur son ventre sans même qu'il y touche. Le regard fixé au plafond, il pensait à ce qu'il s'était passé depuis la veille au soir. Ce rapprochement si brusque avec son ennemi… sa demande si… perturbante… et ses actes…

En repensant au « bisou » le blond porta une main à son visage puis il soupira et s'assit au bord du canapé, la tête dans les mains. Soudain, la porte de la Salle Commune claqua et le fit sursauter. Il regarda dans la direction de l'entrée de la pièce et vit Hermione, figée, son sac à la main.

> Je t'ai fait peur ? demanda-t-elle en réagissant. Je pensais qu'il n'y avait personne…

> J'étais dans mes pensées et ton arrivée m'a surprit, se contenta de dire Malefoy, ne voulant surtout pas reconnaître qu'il avait manqué avoir une crise cardiaque deux secondes plus tôt.

> Et… Tu pensais à quoi ?

> Ca ne te regarde pas, bougonna le blond en se levant.

Il se dirigea vers sa chambre puis s'arrêta, la main sur la poignée ronde. Hermione le regarda en haussant un sourcil puis Malefoy dit :

> Si demain quelqu'un te disait qu'il t'aime, Granger, alors que toi tu le déteste, comment tu réagirais ?

Hermione cligna des yeux, surprise de la question, puis elle sourit et dit :

> Hé bien… Je pense que je reconsidérerais ce que je ressens pour cette personne et que j'essayerais de savoir si cela vaut vraiment le coup que je la déteste. Mais… Pourquoi cette question ?

> Non… Juste pour savoir, dit Malefoy.

Il se détourna alors, resta quelques secondes face à sa porte puis l'ouvrit et disparut dans sa chambre.

Hermione regarda le panneau de bois se refermer puis elle haussa les épaules et vaqua à ses occupations.

Après le dîner, Malefoy alla se promener dans le parc. La nuit était déjà tombée et le vent s'était levé mais peu importe. Quand on a besoin de réfléchir, on ne fait plus attention à ce qui nous entoure.

Harry, Hermione et Ron sortirent du château, eux aussi, après le dîner. Ils n'avaient plus de devoirs à finir et il leur restait une bonne heure avant le couvre-feu.

> Tiens, dit Ron alors qu'ils se dirigeaient tous trois vers la maison de Hagrid dont les fenêtres étaient allumées. C'est Malefoy là-bas, vers le lac ?

Harry regarda vers le lac et hocha la tête pour confirmer. Il regarda alors ses amis qui avaient reprit leur marche et il bifurqua sur la droite, se dirigeant sur le blond.

> Tu va choper la mort, dit-il en lui balançant sa cape sur le dos. On n'a pas idée de sortir sans manteau en plein vent…

> Et toi, si tu te balade sans manteau, c'est toi qui va choper la mort, dit le blond. Garde ta cape, cela vaut mieux.

> Non, je vais chez Hagrid, il fait au moins trente degrés chez lui, dit Harry avec un sourire. Garde ma cape, tu me la rendras plus tard…

Malefoy resserra le manteau sur ses épaules avec un petit sourire puis Harry lui souleva la tête avec son index.

> Regarde-moi, dit-il. Tu réfléchis à ce que je t'ai dit ce midi ? Ca te travaille à ce point ?

Malefoy se dégagea et baissa les yeux. Il détourna ensuite la tête vers le lac et soupira. Harry regarda autour de lui puis pencha la tête et cueillit les lèvres du blond l'espace d'une seconde avant de dire :

> Ne te tracasse pas tant, d'accord ?

> Pourquoi tu as fait ça ? demanda alors le blond. Pourquoi tu m'as embrassé ?

Harry sourit puis il renouvela son geste et cette fois-ci, le blond y mit un peu plus du sien. Il dit ensuite :

> N'essaie pas de m'influencer, d'accord ? Je dois prendre cette décision seul et tes baisers risquent de me fourvoyer.

Il marqua une pause puis ajouta, avec un sourire en coin :

> Tu embrasse très bien, au fait…

Harry eut un large sourire puis Hermione l'appela depuis la cabane de Hagrid et le brun fit volte face et courut jusqu'à la cabane.

> Tu faisais quoi avec Malefoy ? demanda Ron, les sourcils froncés. Et ou est ta cape ?

> Oh, maman, tu me lâche ? demanda soudain Harry.

> Mais ? dit Ron.

Il grommela quelque chose puis rentra dans la cabane et Hermione prit le bras de Harry alors qu'il suivait le rouquin :

> Harry, dit-elle. Je t'ai vu à l'instant, ne va pas commettre une bêtise…

> Tu as vu quoi, Hermione ?

> Cet… échange, avec Malefoy, dit la brunette en baissant les yeux. C'est lui qui a ta cape, je ne suis pas dupe, et deux ombres qui se rejoignent, ce n'est certainement pas pour discuter. Réfléchit bien, Harry, s'encombrer d'un tel nom est très… pesant.

> Hermione, tu n'es pas ma mère ni ma sœur, mais tu es ma meilleure amie et une très bonne philosophe. Seulement, ma vie amoureuse ne regarde que moi, je n'ai pas de comptes à te rendre et si j'ai jeté mon dévolu sur quelqu'un qui me déteste, alors c'est mon problème. Je n'en sortirais que plus fort, que mon projet soit un échec ou une réussite.

> Si tu le dis, dit la jeune fille en baissant la tête.

Harry la regarda puis sourit et l'embrassa sur le front avant de rentrer dans la cabane. La brunette le suivit puis la porte se referma sur elle et la grosse voix de Hagrid qui demandait qui voulait du thé.

Le lendemain lundi, Harry fut le premier levé et le premier dans la Grande Salle. Il avait besoin d'être seul et rien de mieux pour réfléchir qu'en attendant les autres pour le petit-déjeuner.

Assit au bout de la table des Gryffondors, Harry suivait de l'index les dessins des veines du bois brun quand soudain, une main se posa sur son épaule. Il leva les yeux et vit Malefoy, une cape dans les bras, le regarder.

> Salut, dit le brun avec un léger sourire.

> Tiens, ta cape, dit le blond en tendant le tissu au Gryffondor qui la prit.

> Alors ? demanda-t-il ensuite. Tu as réfléchit ?

Le blond regarda alors par-dessus Harry puis pinça les lèvres. Il hocha alors la tête puis dit :

> Oui, je crois que j'ai tout à gagner en me rapprochant de toi, Potter. Seulement, j'ai un peu peur de la réaction de notre entourage et surtout des Serpentards. Ils risquent de te pourrir la vie…

> Ce n'est pas nouveau, dit Harry avec un sourire, ayant l'impression d'avoir le cœur plus léger. Au fait, j'espère que je ne t'ai pas « fourvoyé » en t'embrassant hier soir…

Malefoy sourit alors légèrement et répondit :

> Non, rassures-toi. Au contraire, ça m'a grandement aidé.

> Ha bon ?

> Ouais, la deuxième fois que tu m'as embrassé, je me suis rendu compte que j'aimais beaucoup ça.

> Voyez-vous cela, dit Harry avec un petit sourire ironique.

> Tu as de le ressentir, non ?

Harry hocha la tête puis le blond regarda autour de lui. Les élèves commençaient à arriver, leurs voix se faisaient entendre dans les couloirs du château.

> Je vais à ma table, on se retrouve après le déjeuner pour parler tranquillement d'accord ?

Harry hocha la tête puis le blond alla à sa table et s'y installa. Blaise et Pansy le rejoignirent peu après et Ron et Hermione vinrent s'asseoir près de Harry juste après.

Au regard qu'il reçut de la brunette, Harry se sentit soudain coupable, mais il ne dit rien et se servit du café quand la cafetière apparut sur la table, la subtilisant sous le nez de Neville qui grommela.

Un peu plus tard dans la matinée, alors que les Gryffondor de septième année étaient en cours de DCFM, Harry, lui, était dans les nuages. Il se fit redescendre sur terre par Rogue, qui assurait les cours de Défense en l'absence de leur professeur, miss Market, et il fit perdre cinq points à sa maison en plus de prendre une heure de colle pour le soir même.

> Fait chier ! jura-t-il en sortant de la salle, à la sonnerie de la cloche. Putain, il me bousille ma journée.

> Potter ! dit soudain la voix froide de l'homme depuis la salle de classe. Deux heures…

> Quoi ? Non, c'est pas juste ! s'exclama Harry.

> Trois heures, dit Rogue.

> Mais ?

> Continuez et vous en aurez une de plus, dit Rogue sans lever le nez de ses copies qu'il corrigeait depuis son bureau.

Harry pinça les lèvres, serra les mâchoires puis fit volte face.

> Oh Potter… dit Rogue. Une dernière chose. Ce soir, vous viendrez avant de dîner. Cela vous apprendra à vous rebeller. Venez dans mon bureau, je verrais ce que je ferais de vous.

Harry grommela quelque chose puis s'en alla à grand pas et Ron et Hermione le suivirent rapidement.

Les deux heures de Botanique qui suivirent furent un désastre pour le Gryffondor qui se mit mordre par une plante vénéneuse ressemblant vaguement à un affreux crapaud. Son bras se mit à enfler mais madame Pomfresh réussit à le faire désenfler mais la blessure resta jaune, suintante d'un pus vert peu ragoûtant et extrêmement douloureuse.

Après le déjeuner, que Harry passa dans le silence le plus total, étant d'une humeur massacrante, il rejoignit le Serpentard sous la salle de Divination et le blond sentit tout de suite, en voyant approcher le brun, que ça n'allait pas.

> Je suis furieux, dit Harry en guise de bonjour, lâchant son sac sur le sol.

> Je vois ça, dit Malefoy, les bras croisés, adossé contre le mur. Et quelle est la raison de cette colère ? Tu avais l'air de bonne humeur ce matin…

> Je me suis fait coller par Rogue, pendant trois heures, ce soir, et en Botanique, je me suis fait bouffer le bras par un Croptera Vénéneuse. Y a pas à dire, la chance est avec moi aujourd'hui.

Malefoy eut du mal à se retenir de rire devant le désarroi du jeune homme, mais, dignité oblige, il réussit à se contenir. Il fit alors un geste qui surprit Harry tout autant qu'il lui mit du baume au cœur : il le prit dans ses bras.

> Aller, c'est pas la mort, dit-il alors que le Gryffondor s'appuyait contre son torse, un bras autour de sa taille – l'autre étant en écharpe.

> J'en ai marre… Je vais aller me coucher, dit le brun en s'éloignant brusquement.

> Nan, nan, dit Malefoy en le retenant par le poignet. N'y compte pas, pas maintenant en tous cas. Nous devons parler, tu as oublié ?

> Non, pas du tout, bougonna Harry. Mais franchement, je suis pas vraiment d'humeur, j'ai plutôt le moral dans les baskets…

Malefoy regarda le Gryffondor puis il le lâcha et lui fit un signe de tête. Harry lui sourit, revint l'embrasser sur la joue puis s'en alla vers Gryffondor où il se planqua sous ses couvertures jusqu'à ce que la cloche sonne la reprise des cours à quatorze heures.

A dix-huit heures, à Harry, un peu moins de mauvaise humeur, gagna les cachots. Il venait de terminer ses devoirs qu'il avait plutôt expédiés et comptait bien ne pas traîner non plus en colle, même si elle durait trois heures.

Frappant contre le panneau de bois, Harry attendit que Rogue vienne lui ouvrir ce qui ne tarda pas. L'homme le regarda un instant, les sourcils froncés, puis il s'effaça et le Gryffondor entra, un peu méfiant, en regardant autour de lui.

Il avait un très mauvais souvenir de ce bureau contre les murs duquel étaient fixées des étagères supportant des pots remplis de choses plutôt bizarres. Cela remontait à sa troisième année, alors que Ron et lui, ayant loupé le train à cause d'un certain Elfe de Maison, avaient été obligés de prendre la voiture ensorcelée du père de Ron, et s'étaient lamentablement écrasés dans le Saule Cogneur.

Harry regarda autour de lui. L'endroit n'avait pas vraiment changé en quatre ans. Il y avait quelques bocaux de plus, une armoire de plus près de la fenêtre, et le bureau avait changé de place.

> Asseyez-vous, dit Rogue en montrant une chaise devant son bureau. Je n'ai pas de travail à vous faire faire.

> Alors pourquoi suis-je collé ?

> Une heure pour rêvasserie et les deux heures suivantes pour rebellions et langage incorrect, répondit Rogue. Jusqu'à dix-neuf heures, vous allez méditer sur vos erreurs, après, j'aviserais.

Harry déglutit puis prit place sur la chaise et Rogue retourna s'asseoir derrière son bureau. Il reprit la correction de copies et Harry le regarda faire tout en marmonnant.

L'heure s'écoula ensuite si lentement que le Gryffondor cru devenir fou. Assit sans bouger, il avait mal au derrière et les jambes engourdies. Son dos lui faisait mal aussi et il ne cessait de se tortiller dans l'espoir de soulager les tensions.

Enfin, Rogue posa sa plume en regardant la montre à gousset posée devant lui. Il regarda ensuite Harry puis dit :

> Aller va, fichez-moi le camp…

> Hein ? dit Harry.

> Aller dîner, vous vous êtes tenu tranquille, cela suffit. De plus, votre bras vous fait souffrir, allez donc le faire soigner, dit Rogue.

> Merci, professeur… bafouilla le brun en se levant.

> Potter, dit Rogue alors que le Gryffondor ouvrait la porte du bureau.

> Oui ?

> La prochaine fois que vous parlez sur ce ton sans prendre la peine de faire attention si je vous écoute ou non, ce que vous gagnerez ne sera pas qu'une simple heure assit sur une chaise, vous m'avez comprit ?

> Oui, monsieur…

Le Gryffondor baissa les yeux puis il quitta le bureau et remonta dans le hall d'entrée. Il se faufila dans la Grande Salle et se laissa tomber entre Ron et Hermione, surpris.

> Il t'a relâché ? dit Ron, étonné.

> Oui, ce n'était qu'un avertissement, dit Harry en se servant du poulet et du riz. Il m'a dit que la prochaine fois, je ne passerais pas l'heure assit sur une chaise…

Hermione hocha la tête puis elle piqua quelques anneaux d'encornets avec sa fourchette en tournant la tête vers le professeur de Potion qui venait d'arriver et qui prenait place à table, entre Sinistra et Flitwick.

Après le dîner, alors que Ron et Hermione gagnaient Gryffondor, Harry alla se promener dans le château et s'arrêta sur un des balcons qui donnaient sur le parc. Il s'accouda à la rambarde de pierre et soupira. Son bras le lançait et Pomfresh n'avait rien à lui donner pour calmer la douleur. Il fallait que le poison sorte de lui-même et cela pouvait prendre plusieurs jours.

> Salut, dit soudain une voix traînante.

Harry sursauta et se retourna. Il reconnut Malefoy et lui sourit mais ce n'était pas un sourire sincère et le blond s'en rendit compte :

> Ca ne va pas ? demanda-t-il en s'accoudant à son tour à la rambarde. Ca s'est mal passé avec Rogue ?

> Non, au contraire, dit le Gryffondor. Mais je sais pas, j'ai un coup de cafard tout d'un coup… Et toi, qu'est-ce que tu fais là ?

> Je te cherchais, j'ai croisé Granger qui rentrait à Gryffondor, elle m'a dit que tu te promenais quelque part dans le château. Je pensais mettre les choses au clair avec toi mais visiblement ce n'est pas le moment…

> Excuses-moi, dit Harry. Mon bras me fait mal et je pense que c'est le poison qui me rend morose. Je suis désolé…

Le Gryffondor baissa alors les yeux et Malefoy fit glisser une main sur son ventre avant de l'attirer à lui et de le tenir dans ses bras en disant :

> Tu sais, je suis très doué pour faire remonter le moral.

Harry sourit puis il se blottit contre le torse chaud du blond et ferma les yeux. Malefoy l'entoura de sa cape puis resta sans bouger jusqu'à ce que le Gryffondor se dégage de lui-même, peu de temps après.

> Tu sais, Malefoy, dit-il, les yeux baissés. Je suis désolé de t'avoir fait des avances…

> Bah, dit le blond en haussant les épaules. C'est pas grave maintenant que j'ai prit ma décision.

Harry offrit un rictus puis Malefoy lui prit le visage entre ses mains et l'embrassa. Le baiser, sans pour autant être un vrai baiser, fit remonter le moral de Harry de plusieurs cran et il tenta de l'approfondir mais Malefoy lui refusa le passage de ses dents. Il le repoussa doucement en secouant la tête et Harry s'excusa.

> Arrête de t'excuser tout le temps, Potter, ce n'est pas ta faute, ok ?

> Oui mais…

> Chut, dit le blond en posant son index sur les lèvres du brun qui se tut, surprit.

Il l'embrassa alors à nouveau en posant ses mains sur ses hanches et Harry prit un grand plaisir au baiser. Il recula de lui-même, manquant d'air, puis il s'accouda à la barrière, les sourcils froncés, une main sur son bandage orné d'une tâche verdâtre.

Malefoy l'entoura de ses bras et le tint dos à lui, son menton sur son épaule, et il regarda le paysage assombrit du parc. Les ombres agrandies par la lune donnaient la chair de poule et un clapotis renseigna aux deux garçons que le calamar géant avait émergé pour prendre un bain de lune.

Au bout d'un moment, alors que Malefoy jouait distraitement avec le bouton de la chemise de Harry, celui-ci se redressa et tourna la tête vers le blond qui le questionna du regard.

> J'ai envie de toi, Malefoy, dit alors Harry.

Le blond resta coi un instant puis secoua la tête :

> Non, Potter, je ne suis pas prêt encore, je te l'ai dit… T'embrasser, c'est différent, reprit le Serpentard en anticipant la question de Harry. Ca me fait du bien, mais franchir le pas, je ne suis pas encore prêt. Je suis désolé de te frustrer mais…

> Je comprends, rassures-toi, dit Harry. J'attendrais…

Malefoy sourit puis Harry se remit dos à lui et le blond lui susurra à l'oreille :

> Et ne t'avise pas d'aller voir ailleurs, hein ?

> Pas de risques, dit Harry en souriant. Maintenant que je t'ai sous la main, j'ai bien l'intention d'en profiter.

> Moi aussi, dit Malefoy avec un petit sourire vicieux.

Il embrassa alors Harry dans le cou et lui mordilla le lobe de l'oreille. Il redescendit dans le cou et Harry renversa sa tête en arrière pour offrir plus d'espace au Serpentard qui arrêta brusquement son exploration.

> Quoi ? demanda Harry, inquiet.

> On vient, dit le blond. Fait silence et ne bouge surtout pas.

Malefoy resserra alors sa prise sur le Gryffondor puis se concentra et, tout d'un coup, Harry ne vit plus ses bras posés sur la rambarde.

> Malefoy… dit-il, encore plus inquiet.

> Chut, ne panique pas…

Harry se tut et Malefoy resserra sa prise.

> Ne bouge pas, dit-il.

Une ombre se profila alors au bout du couloir et le professeur Sinistra apparut, une lanterne à la main. Elle regarda dans la direction des deux garçons, plissa ses yeux soulignés d'un épais trait de crayon noir, puis elle continua son chemin et, lorsque ses pas se furent estompés, Malefoy desserra son étreinte et Harry lâcha un profond soupir.

> Comment tu as fait ? demanda-t-il.

> J'ai créé un bouclier occulteur autour de nous, dit le blond sans lâcher le Gryffondor. C'est très pratique pour se promener sans se faire voir dans le château.

Il sourit et Harry dit :

> Tu as apprit comment ?

> C'est ma mère qui m'a montré comment faire. Elle l'a apprit de sa mère et elle s'en est beaucoup servit quand elle était à l'école à Durmstrang. Apparemment, ce serait un secret de la famille Blackcar elle m'a dit de ne jamais en parler à mon père.

Harry haussa un sourcil puis il posa sa tête contre l'épaule du blond, sensiblement de la même hauteur que lui, et ce dernier reprit ses explorations tactiles innocentes.

Au deuxième passage d'un professeur dans le couloir, les deux garçons décidèrent de se séparer et, après un baiser, chacun retourna chez lui et Harry s'effondra sur son lit, heureux. Certes, il n'aimait pas trop la tournure que prenaient les choses, mais elle n'était pas désagréable non plus.

Plusieurs jours passèrent et le bras de Harry finit enfin par rejeter le poison. Ce ne fut pas un spectacle des plus féeriques, mais au moins, après cela, la plaie put se refermer et il ne resta sur le bras du Gryffondor qu'une simple ligne rouge.

Quant à Malefoy, il lui semblait que retrouver le Gryffondor lui était devenu vital en quelque sorte. Depuis le 31 octobre, ou plutôt le 2 novembre, précisément, il ne se passait pas une soirée sans que les deux garçons se retrouvent dans un recoin du château, histoire de passer un peu de temps avec l'autre, mais sans aller plus loin que des baisers.

Harry réussit à voler au blond un vrai baiser, un samedi soir, alors qu'ils venaient de se rejoindre sous la salle de Divination. Le Gryffondor n'avait pas vraiment laissé le choix au Serpentard. Il lui avait saisit le menton dans sa main, l'obligeant à ouvrit la bouche, puis il l'avait embrassé. Malefoy n'avait pas vraiment apprécié mais au moins Harry était satisfait.

Ce matin-là, dimanche, c'était sortie Pré-au-Lard et tous les élèves au-delà de la troisième année trépignaient dans le hall d'entrée en attendant que McGonagall veuilles bien leur permettre de sortir.

Il était neuf heures du matin et beaucoup bâillaient encore. Seulement, pour pouvoir bien profiter de la sortie, il fallait y aller tôt et y passer toute la journée.

Harry, qui trépignait avec Ron près de McGonagall, Hermione ayant une nouvelle fois disparut, avait prévu de retrouver Malefoy dans le petit village seulement habité par les sorciers. Ils avaient décidé, d'un commun accord, de s'afficher ensemble pour la première fois, le blond ayant un peu bousculé le Gryffondor en prétendant que se voir la nuit était trop risqué.

Quand Harry fut arrivé à l'entrée du village, il s'arrêta et Ron revint sur ses pas, étonné. Mais la mâchoire lui en tomba littéralement, ainsi qu'à une bonne centaine d'autres élèves les suivant quand Malefoy, le Prince de Serpentard et la Némésis du Gryffondor, rejoignit celui-ci avec un grand sourire à peine complice et qu'ils partaient ensuite tous deux se promener dans le village.

> Alors ça… dit un Gryffondor en s'approchant de Ron. Mais c'est quoi ce bordel ?

> J'en sais rien, dit Ron en reprenant ses esprits. Le voilà qui fraternise avec l'ennemi… Mais qu'est-ce qui lui prend ?

Neville s'approcha alors et regarda Harry montrer au blond un truc dans une vitrine avant de hocher la tête et rentrer dans la boutique, suivit par le blond. Ils ressortirent deux minutes plus tard et Malefoy avait dans les bras un petit chat tout blanc. Il embrassa alors Harry sur le front et Ron, Neville et le Gryffondor réprimèrent une violente nausée.

> Je crois que j'ai comprit, dit le Gryffondor. C'est même très clair, Malefoy et Potter sortent ensemble.

> Quoi ? dit Ron. Tu divague là, Marton…

> Pas du tout, c'est limpide comme de l'eau de source, dit le dénommé Marton.

Hermione arriva alors, essoufflée, et Ron bafouilla quelque chose en lui montrant Harry et Malefoy, plus loin sur la grand-rue du village, en train de regarder une autre vitrine devant laquelle ils ne restèrent pas.

> Mais oui, Ron, j'ai vu, dit la brunette. Et alors, où et le mal.

> Où est le mal ? répéta Neville. C'est tout ce que tu trouve à dire ? Mais Harry et Malefoy se détestent…

> Faut croire que non, dit Marton. Et puis, si Potter a envie de s'encombrer du nom des Malefoy et de tout ce qu'il cache, c'est son problème. Il est suffisamment intelligent pour savoir ce qu'il fait, non ?

> Parfaitement, dit Hermione en hochant la tête. Croyez-moi, j'ai essayé de lui parler, à Harry, mais il m'a envoyé paître alors je laisse courir. Si jamais il se casse le nez, ce sera son problème, je l'aurais prévenu. Aller viens, Ron, ajouta-t-elle. Allons nous promener.

Elle s'éloigna et Ron la suivit en haussant les épaules à Neville et Marton qui partirent ensuite chacun de leur côté.

> Je crois qu'on les a tous bluffés, dit Malefoy en souriant à Harry, le chaton dans les bras. Finalement, ce n'était pas un si mauvaise idée que cela. Merci pour le chat au fait…

> Je savais que tu en voulais un depuis longtemps, dit Harry en caressant la petit boule de poils qui dormait au creux des bras du blond. Ce sera mon cadeau pour… et bien disons… le début de notre amitié, ça te va ?

Malefoy hocha la tête avec un sourire puis les deux garçons reprirent leur balade, créant des séries de regards abasourdis sur leur passage et de nombreuses questions.

A midi, les deux garçons remontèrent au château et déjeunèrent dans la Grande Salle, sous les regards sceptiques de ceux restés au château et des professeurs.

Etonnement, Dumbledore ne vint pas les voir. Il se contenta d'envoyer un sourire éclatant à Harry qui lui rendit son sourire, heureux. Il reporta ensuite son regard sur son repas et sur Malefoy, assit en face de lui à la table des Gryffondor, exceptionnellement.

> Ca fait trop bizarre de manger ici, dit le blond en piquant du bout de son couteau un cornichon. D'habitude, j'ai le mur dans le dos, pas quelqu'un…

Harry sourit puis il avala ce qu'il mangeait et dit :

> Tu sais, je suis content que tu aies accepté mes sentiments. Par contre, je voudrais bien que tu me les retourne mais cela…

> Ne soit pas trop pressé d'accord ? dit le blond. Ce ne sert à rien d'autre qu'à te faire du mal et, même si j'apprécie beaucoup être avec toi, je ne suis pas prêt à aller plus loin pour l'instant.

Harry eut un maigre sourire puis le blond posa sa main sur la sienne et, à la table des professeurs, Dumbledore dit à McGonagall :

> Vous voyez, j'ai gagné mon pari, Minerva.

Le professeur de Métamorphose grogna quelque chose puis elle tendit deux Gallions à Dumbledore qui sourit comme un gamin en rangeant les pièces dans une des innombrables poches de son manteau. Il dit ensuite :

> J'irais les voir ce soir, après le dîner. Je dois leur parler.

> De quoi donc ?

> D'eux.

McGonagall n'eut pas besoin de poser d'autres questions, elle avait déjà comprit. Elle regarda les deux garçons qui riaient, et elle sourit quand Harry tendit sa fourchette vers le blond qui prit le bout de viande qui se trouvait au bout, histoire de goûter ce que mangeait son compagnon.

L'après-midi, Harry et Malefoy restèrent dans les limites du domaine, passant simplement du temps ensemble. De nombreuses personnes les arrêtaient pour discuter avec eux. Beaucoup les félicitaient, d'autre disaient que ce n'était que du bluff, mais les deux garons n'en avaient cure. Et puis, ils ne sortaient pas encore officiellement ensemble mais se contentaient, pour le moment de se connaître pour espérer devenir amis.

Ron eut le plus grand mal à assimiler la chose, de même que Pansy à qui cette découverte brisait le cœur. Elle n'en montra cependant rien et se contenta de sourire bêtement lorsqu'elle rejoignit, en compagnie de Blaise, leur ami blond et son compagnon Gryffondorien.

> C'est étrange quand même, que vous ayez décidé d'une telle chose sans nous en parler, dit Blaise alors qu'ils marchaient, tous les six, Hermione et Ron compris, dans le parc du château.

> Nous ne voulions pas que tout le monde le sache, dit Malefoy. Et puis, nous ne sortons pas ensemble, nous avons simplement décidé de mettre notre antipathie de côté et de voir si une amitié est possible entre nous.

Blaise haussa un sourcil. A voir comment Harry regardait le blond, tous deux ne devaient pas faire que discuter lorsqu'ils disparaissaient dans le château…

La journée se termina sur une note de bonne humeur et, après le dîner, alors que tout le monde retournait dans son dortoir, Harry et Malefoy se retrouvèrent une fois de plus dans les couloirs du château.

> Les garçons, dit une voix alors qu'ils discutaient tranquillement, assis sur le sol d'un balcon.

> Professeur Dumbledore… dit Harry. Nous allions rentrer dans nos dortoirs…

> Je ne suis pas venu vous envoyer vous coucher, dit le vieux sorcier en faisant apparaître une chaise. Je voudrais simplement vous parler, ajouta-t-il en prenant place sur la chaise.

> Nous… parler ? dit Malefoy.

> Ne vous inquiétez pas, dit Dumbledore avec un sourire. Ce ne sont pas des reproches, au contraire. Je voulais vous dire que je trouve très courageux ce que vous avez fait à Pré-au-Lard. J'espère que vous êtes sûrs de votre coup car une telle alliance peut avoir des conséquences fâcheuses, surtout pour toi, Harry. Tu n'es pas sans connaître le passe-temps de Lucius Malefoy…

Malefoy junior rougit en entendant cela et détourna la tête.

> Ecoutez, Drago, je ne vais pas vous empêcher de vous voir, tous les deux, reprit Dumbledore. Seulement, je voudrais que fassiez extrêmement attention. Tant que vous restez dans le château, vous ne risquez rien, mais à Pré-au-Lard, surtout du côté de La Tête de Sanglier, il y a des gens peu recommandables qu'il ne faut pas approcher. Je sais que vous êtes grands maintenant, mais je suis responsable de vous, moi. Si jamais il vous arrivait quelque chose, que ce soit à l'un ou à l'autre, d'une je ne me le pardonnerais pas et de deux, on ne me le pardonnera pas. Restez ensemble aussi longtemps que vous pouvez, tous les deux, et essayez de mettre vos différents de côté. A deux, on est toujours plus fort, n'est-ce pas ?

Harry sourit puis Dumbledore se leva et sa chaise disparut. Le vieux sorcier leur fit un signe de tête puis se détourna en disant :

> Ne vous attardez pas trop quand même, si vous perdez des points, ce ne sera pas ma faute.

Harry sourit à nouveau puis Dumbledore s'en alla, les laissant seuls. Le Gryffondor se coula alors contre le blond en disant :

> Tu crois qu'on sera assez forts pour tout surmonter ?

Il se laissa glisser sur les cuisses du Serpentard qui dit :

> Dumbledore vient de dire qu'à deux on est plus fort que tout seul, alors obéissons.

Nouveau sourire de la part de Harry et Malefoy lui ravit les lèvres l'espace d'une seconde avant d'engager la discussion sur un autre sujet.


Fin de la Premiere partie. Alors, vous en avez pensé quoi ? C'est bien, c'est pas bien, je garde, je jette, je publie la suite ? A vous de decider ( et d'eliminer le maillon faible, mouahahaha, sob je regarde trop la télé moi...)

Bref, un seul tit bouton pour me mettre votre commentaire, en bas à gauche, marqué GO! lol

Aller, à la prochaine, si prochain il y a !

Phenix