Bonjour/bonsoir !
Je vous poste, encore tout chaud, un petit one-shot que je viens de finir. ^^ J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture
Disclaimers : Je ne possède rien. Tout l'univers et les personnages sont à Disney. Je ne fais aucun bénéfice.
Elizabeth. La plus belle et la plus douce des jeunes femmes. Une étoile filante dans le ciel de mon univers, le soleil réchauffant de sa seule présence chaque jour de ma vie. Celle-ci n'avait d'ailleurs rien à envier à tous les habitants de l'île : jeune marin tout juste promu Commodore, l'estime que me portaient mes supérieurs, ainsi que le gouverneur, m'assurait un bel avenir et toute la fortune que je rêvais. Il ne restait cependant qu'une seule chose, et mon bonheur serait parfait : la main de la femme que j'aimais tendrement, et ce depuis de longues années. Or, j'étais bien décidément à prendre mon courage à deux mains aujourd'hui, lui dévoilant mes sentiments dans l'espoir timide qu'elle me rende la pareille. Ce fut donc ainsi que nous nous retrouvâmes, Elizabeth et moi-même, seuls au sommet des remparts de la ville, tandis que je cherchais avec hésitation les mots aptes à lui ouvrir mon cœur.
Mais alors que les termes tant redoutés étaient en train de franchir la barrière de mes lèvres, l'impensable se produisit. Elizabeth -ma douce Elizabeth- fut victime de je ne sais quel perte d'équilibre qui la fit chuter sans que je ne m'en aperçoive, lui tournant le dos à cet instant. Lorsque je réalisai ce qui s'était produit, il était trop tard ; ma tendre avait déjà disparu pour ne laisser que des ondulations à la surface de l'eau. Je sentis alors un terrible sentiment de peur me saisir les entrailles, et le sang battre violemment à mes tempes. D'un geste instinctif, je me jetai contre le mur du rempart et, sondant désespérément l'eau du regard, me mit à hurler de toute la force de mes poumons :
- ELIZABETH !
Mais rien n'y fit. Ma belle ne réapparaissait pas à la surface. D'un mouvement rendu fébrile par l'angoisse, je cherchai alors à me défaire de la veste qui recouvrait mes épaules, ne me rendant pas compte du monde que mes cris avaient attiré. Mais je n'en avais cure ; un seul mot, ou plutôt prénom, tournait en boucle dans ma tête. Elizabeth. C'était impossible. Je ne pouvais pas perdre la personne que j'aimais, la femme de mon cœur et de ma vie, alors que j'étais sur le point de tout lui révéler ! Mais soudain, je sentis une main se poser sur mon avant-bras. Je tournai la tête dans sa direction. Il s'agissait d'un de mes hommes qui, le visage livide, avait compris mes intentions de sauter à l'eau.
- Commodore Norrington, ce serait de la folie. Vous ne pouvez pas... Tenta t-il de me dissuader.
- Allez au diable ! Beuglai-je, le repoussant violemment.
La seconde suivante, à la grande surprise de mes hommes qui étaient au comble de l'horreur, je m'étais jeté dans le vide, sans songer le moindre instant à la dangerosité de mes actes. Ceux-ci m'apparurent enfin lorsque je sentis mon corps entrer brusquement en contact avec l'eau glacée, me sonnant l'espace de quelques secondes. En réalité, et bien que je déteste me montrer faible, je dois bien reconnaître que, l'espace d'un instant, mes membres raides eurent tant de peine à se mettre en marche que je crus me noyer. Ouvrant les yeux dans l'espoir fou d'apercevoir ma bien-aimée, je ne me heurtai qu'à une immensité confuse qui ne fit que grandir l'angoisse dans mon cœur. Soudain, mes bras et mes jambes acceptèrent de nouveau de se mouvoir, et je pus esquisser quelques gestes pour fouiller l'immensité bleue.
Mais rien. Je ne voyais strictement rien. Pas la moindre trace d'Elizabeth. Elle devait être plus en profondeur, songeai-je. Ni une, ni deux, je m'enfonçais davantage dans les flots, épiant la présence d'une robe pastelle au milieu du bleu qui nous entourait.
C'est alors que je réalisai le contraste entre l'eau dont la froideur me tenaillait et mes poumons qui commençaient à brûler de l'intérieur. Je compris que, paniqué à l'idée de perdre celle que j'aimais, j'avais oublié de prendre ma respiration avant de me jeter à l'eau. Mais qu'importait. Qu'importaient mes poumons, qu'importait ma personne. Il n'y avait qu'Elizabeth qui comptait, et je me devais de la retrouver.
Et puis je la vis. Allongée sur le banc de sable au fond de la baie. Presque soulagé, je fis un geste pour me rapprocher encore un peu plus d'elle et la sauver, quand la brûlure dans mes poumons devint insupportable. Je sentais une boule grandeur davantage dans ma gorge, faisant battre le sang de plus en plus violemment dans ma tête. Mais ma belle et tendre n'était pas à dix mètres, je ne pouvais pas échouer maintenant !
Je n'étais plus qu'à quelques mètres d'Elizabeth lorsque ma vision commença à s'obscurcir. Le rythme de mon cœur semblait quant à lui se ralentir, me plongeant dans une sorte d'état léthargique presque agréable si je n'étais pas moi-même en train de me noyer. Et puis, dans le fond...Pourquoi pas ? Si je ne parvenais pas à sauver celle que j'aimais, je n'avais plus aucune raison de remonter moi-même à la surface. Les choses étaient certainement mieux ainsi, remarquai-je avant de sombrer définitivement.
- Commodore ! Commodore, je vous en prie ! Réveillez-vous !
Une voix. Certainement pas celle d'Elizabeth. Et pour cause, il s'agit d'un timbre masculin...Qui m'est d'ailleurs familier. Est-ce donc ça, la mort ? Le noir complet et une voix d'homme pour venir me tourmenter dans le sommeil éternel ? Je n'eu pas le temps de creuser la question que je me redressai brusquement, ouvrant les yeux par le même coup, et recrachai sur mes genoux un mélange d'eau salé et de bile. Je n'étais pas mort. Ou bien le Paradis ressemblait fort à Port Royal.
Je compris bientôt que je me trouvai allongé sur un quai du port, entouré d'une multitude de mes hommes et, un peu plus loin, du gouverneur Swann. Mais ce dernier ne semblait pas me prêter attention. Comme si...
- Non...Non...Bafouillais-je, le visage décomposé, horrifié à l'idée d'avoir compris ce qui se passait.
Avec la précipitation de l'homme qui craint d'avoir perdu tout ce qu'il aime le plus, je tentai de me remettre debout pour rejoindre le gouverneur. Mais mes jambes, encore glacées, ne tinrent pas le choc, et je m'écroulai, à quatre pattes, sur le quai. Impossible, me répétait ma raison. Mais transi de terreur, je me trainai à genoux jusqu'à mon vieil ami, faisant fi des contenances. Et c'est alors que je ne pus plus nier.
Elizabeth était là. Endormie. Le visage pâle encadrée par ses cheveux trempés. Les miens aussi l'étaient, d'ailleurs, et j'avais perdu ma perruque dans ma chute. A moins que ce ne fut durant ma noyade. Mais la réalité était là. Elizabeth. Ma belle et tendre était là... Je sentis alors un sanglot monter du plus profond de ma gorge, et peinai à le contenir. Mais bientôt, sans que je ne puisse faire autrement, un gémissement douloureux s'échappa de mes lèvres et des larmes vinrent se mélanger à l'eau qui me trempait encore le visage. Le gouverneur Swann aussi pleurait, agenouillé près du corps de sa fille. Mes hommes d'équipage, eux, restaient solennellement derrière nous, au garde à vous.
Je ne sais pas ce qui me pris à ce moment, mais tout l'honneur que je m'efforçais de garder d'habitude parut s'évaporer instantanément, et lorsque je rampais jusqu'à celle que j'aimais, je tenais plus du désespéré que du brillant commodore. Le visage tordu de douleur, je cachais ce dernier contre l'épaule d'Elizabeth, sous le regard anéanti du gouverneur. Nous restâmes ainsi de longues minutes avant qu'un de mes hommes n'osent prendre le parole. Il m'expliqua alors qu'ils avaient tout fait pour nous récupérer, mais qu'alors qu'ils étaient parvenu à me sauver, Elisabeth n'avait pas survécut. Je sentis alors mes sanglots redoubler, et m'accrochai d'autant plus désespérément à la robe de celle qui aurait dût m'épouser.
Ce ne fut qu'une dizaine de minutes plus tard que je relevai enfin la tête, le visage encore trempé de larmes, mais le regard tentant de reprendre de l'assurance. Mes prunelles se posèrent alors sur l'homme qui se tenait près de nous, mais que je n'avais pas remarqué jusqu'ici. Jack Sparrow. Un pirate. Un de ses hommes que je haïssais. Et aujourd'hui, je le haïssais d'autant plus qu'il était là, et n'avait rien fait pour tenter de sauver Elizabeth. Ce fut alors avec toute la violence du désespoir que je me relevai et bondit sur lui, et me saisissant du col de sa chemise, le secouait comme un prunier.
- C'est vous ! Hurlai-je comme un fou. C'est de votre faute ! Si vous aviez essayé de la sauver...
Il fallut toute la volonté de mes hommes pour me séparer de l'homme sur lequel je passais mes nerfs. Le visage encore tordu par le choc de l'accident, les yeux furibonds, je ne cessai de me débattre lorsque deux marins me prirent par les bras pour me mener un peu plus loin.
- Jack Sparrow ! Je vous haïs ! Vous entendez ? Je vous haïs ! Allez au diable ! Demain matin, dès l'aube, je vous envois à la potence ! Vous êtes un...
Je n'eu malheureusement pas le temps de finir ma phrase, la douleur physique et morale reprenant le dessus, je tombai entre les bras des marins, évanoui.
Et voilà ! Pas très très gai tout ça, mais n'hésitez pas à me laisser une petite review pour me donner votre avis, ça fait toujours plaisir ^^
A bientôt je l'espère
XXX
