La Clé

Chapitre 1 : Rentrée au collège

Aléna n'est pas heureuse. Toute sa vie se résume à l'orphelinat, d'aussi loin qu'elle se souvienne. À bientôt 11 ans, Aléna se demande si un jour elle pourra quitter cet endroit qu'elle n'aime vraiment pas, mais alors pas du tout. En ce lundi 2 septembre 1991, Aléna fait sa rentrée au collège public de sa ville. Après avoir peu dormi de la nuit, Aléna se lève de bonne heure, elle mange à peine au petit-déjeuner, l'appréhension grimpe en elle tel un poison. Quitter l'école primaire de l'orphelinat qu'elle déteste est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle, bonne car enfin elle va pouvoir peut être se faire des amis et mauvaise car elle a beau détester cette école, celle-ci lui est familière, pas comme ce grand collège où elle va devoir étudier pendant 4 ans.

C'est avec excitation et un mince désespoir qu'elle grimpe dans le mini-bus où plusieurs autres orphelins montent avec elle. Après un trajet d'une vingtaine de minutes, le bus s'arrête, les nouveaux élèves descendent. Aléna est resté figé dans son siège, elle a peur des autres, elle aperçoit à sa fenêtre pleins d'élèves plus ou moins âgées qui marchent et discutent, se dirigeant vers une grosse bâtisse. Un grand bâtiment gris qui parait immense aux yeux de l'enfant. Au premier abord, le collège ressemble à une prison selon elle, et plus tard dans la journée elle trouvera toujours qu'il ressemble a une prison.

Aléna rassemble tout son courage pour quitter la chaleur du bus et affronter sa journée. Elle sort et prend une grande inspiration, croyant avoir de l'air pur c'est de la fumé de cigarette qui entre dans ses poumons. Elle s'étouffe et tousse, elle tourne la tête pour voir qui fument à côté d'enfants, et découvrent que se sont les élèvent eux-même qui fument, ils sont plus âgées de quelques années mais elle est pratiquement certaine qu'un des orphelins fume avec eux. Dégoutté de voir des personnes bousillées leurs santé aussi tôt dans la vie, elle se dirige vers le portail.

Elle passe ensuite une grande et vielle porte et se retrouve dans le hall. Une cacophonie résonne alors à ses oreilles, une grande partie des élèves, si ce n'est tous, sont rassemblés et regardent des affiches. Curieuse, elle commence à se rapproché des panneaux mais avant d'avoir pu les atteindre, une grosse voix retentit. " Attention à tous les élèves, les élèves de 5ème, 4ème et 3ème années sont priez de trouvé leurs classes sur le panneau d'affichage et de rejoindre la classe de leur professeurs principal. Les élèves de 6ème doivent se rassembler au milieu du hall et attendre." Le grand et gros monsieur se trouvait au milieu du hall, et observait les élèves avancer. Ce monsieur semblait être le directeur de l'établissement.

Avec une certaine nervosité, Aléna alla au milieu du hall, elle remarqua que d'autres élèves de son âge font la même chose. Après quelques minutes de chaos, les étudiants plus âgées sortent du hall pour rejoindre leur classes. Il est 8h40, il reste dans le hall au moins 200 élèves. Une fois les 6ème rassemblés et le calme revenu, le grand monsieur à l'air patibulaire reprend. "Bien, je suis le Directeur Mouchard, je dirige ce collège depuis 10 ans maintenant. Vous entrez aujourd'hui dans l'âge où rigueur et discipline sont les maîtres mots de votre éducation. Pendant 4 ans vous allez étudier dans cet établissement scolaire public et laïque donc je ne tolèrerai aucune marque quelconque religieuse sinon une sanction sera appliquée. Il existe un règlement que vous devrez respecter tout au long de votre scolarité ici. Je vais maintenant vous appelez par votre nom et prénom et vous irez avec votre professeur principale désigné."

En effet, des professeurs attendaient derrière leur directeur. Après ce discours plus ou moins engageant, s'en suivi une longue attente pendant la lecture de la liste des élèves.

Pour la jeune étudiante, l'attente fut bien longue puisque son nom figure en bas de liste, Aléna Valorem a alors attendu tout en regardant ses nouveaux camarades. Aucuns n'avaient parlés entre eux mais lorsque qu'ils étaient une fois réparti, un léger brouhaha pouvait s'entendre des différentes classes. Au final, 7 classes d'une trentaine d'élèves par classes étaient éparpillés dans le grand hall quelque peu lugubres avec ses murs gris et ses quelques fenêtres qui n'avaient pas du être nettoyés depuis 5 ans selon l'orpheline. Enfin le directeur Mouchard prononça son nom et la jeune fille se trouva en 6ème5 avec pour professeur principal, une jeune femme fluette et fragile du nom de Mme. Férence. Une fois la liste terminé, le directeur s'en alla après un regard scrutateur sur les nouveaux élèves et les différentes classes partirent aussi rejoindre leurs salles avec leurs nouveaux professeur principal.

L'orpheline espère vraiment se trouver des amis dans tout ces élèves. Après quelques heures incluant la visite du collège, le discours de sa professeur principale et d'un déjeuner à la cantine pas très ragoutant. Aléna se dit que finalement sa décision de se socialiser envers les autres sera plus compliqué à réaliser qu'elle ne le pensait. En effet, à la fin de la journée, elle eut le temps d'assister à deux bagarres, l'une entre deux 3ème dans le couloir du réfectoire et l'autre avec cinq élèves dont un de sa classe dans la cours de récréation. Après cette violence gratuite, Aléna crut que sa journée serait enfin fini mais non, juste avant de sortir de sa nouvelle prison, quelques 3ème qui avaient redoublés plusieurs fois trainaient vers le portail et faisaient peur aux autres élèves, des caïds qui n'hésitaient pas à malmenés et insultées les autres.

Aléna se fit alors toute petite et espérait passé inaperçue mais manque de chance ou coup du destin, un des jeunes la vit et l'interpella : " Eh gamine ! Viens là pour voir ! Aller viens j'te dit ! " Avant même d'avoir esquissé une retraite stratégique Aléna se retrouva entouré de deux autres adolescents. Ils l'emmenèrent vers les autres qui attendaient nonchalamment appuyés contre un mur extérieur du collège. Presque tous les élèves étaient sortis et avaient rejoint le parking des bus ou étaient partis à pied ou à vélo.

Aléna se retrouva quasiment seule avec se groupe d'une dizaine d'élèves bien plus âgés qu'elle. Elle priait intérieurement qu'un surveillant la voit et la sauve ou qu'un autre élève vienne l'a sortir de là. Elle regardait partout autour d'elle et quand elle repéra un surveillant, elle le vit se tourné vers elle, la voir, voir les autres élèves à l'air méchant qui commençaient à rire de manière inquiétante et ensuite il lui jeta une regard blasé et parti rejoindre sa voiture sans un autre regard. Aléna se dit qu'au final, ce collège était peut être pire que son école primaire et son orphelinat ou en tout cas du même acabit.

L'orpheline encerclé par les autres élèves, pâlit, baissa les yeux au sol et se prépara à se faire chahuter. " Alors p'tite, t'es nouvelle au collège ? Mais dit donc c'est quoi cette tête de fantôme là ! Dis-moi pourquoi t'as l'air morte hein ? Tu veux un nouveau nom avec ta tête ? On va t'appeler la zombie tarée vu que tu répond pas quand on t'causes ! Aller zombie tarée t'es pas contente de ton nom?! " Aléna continuait de baisser les yeux tout en s'efforçant de ne pas pleurer, c'est comme à l'orphelinat ou à l'école primaire. Ne pas montrer sa peur et faire le moins de vague possible et seulement après elle pourrait craquée mais pas maintenant, encore subir un peu, prier pour qu'ils partent bientôt et rentrer dans son lit le plus vite possible.

Malgré toute ses bonnes pensées, les caïds continuaient de la charrier et de l'insulter. Quand à un moment donnée une voix fit rire les autres après cette simple phrase : " Attendez les gars, moi je l'aime bien cette meuf, j'crois je vais la garder un peu ! " Sur le coup, Aléna cru que cette voix pourrait être son sauveur, elle releva la tête en direction de la voix. Une type dégingandé à l'haleine pas fraîche et l'air menaçant l'a regardait avec intérêt. Pourtant la jeune étudiante se prit une douche froide lorsqu'un des adolescents dit à la voix précédente : " Ah tu l'a veux pour toi Frank ! Bah on va pas te déranger longtemps alors, profites bien de la zombie tarée et tu nous raconteras ! " Tout le groupe rigola avec leurs airs menaçants. Aléna commença a tremblé de peur, mais qu'est ce qu'il allait lui faire, elle devait partir, loin et vite, tout de suite même.

Et en deux en trois mouvement elle s'échappa du groupe et commença à courir, aussi vite qu'elle pouvait. Ses pieds battaient le bitume à un rythme infernale, son coeur tapait à mille à l'heure dans sa poitrine. Elle entendait le groupe courir après elle, la peur et l'adrénaline courrait dans ses veines, l'a faisant accéléré encore l'allure. Elle avait presque atteint le parking des bus qui était presque vide à par un ou deux bus quand un des garçons plus âgé l'attrapa par l'épaule et la fit tombé avec lui.

Elle n'eut même pas le temps de se relever que celui qui voulait l'a gardé pour lui l'agrippa par sa longue tresse de cheveux noir et l'a tira vers lui. Aléna cria fort sous la douleur et pria pour que quelqu'un l'entende. Frank lui cria après : " Alors comme ça tu croyait t'échappé vermine ! Bah non c'est raté, tu vas resté avec moi pendant un moment si tu continu de te débattre, j'adore quand elles sont difficiles ! " Sa dernière phrase glaça le sang d'Aléna. Oh mon dieu que quelqu'un m'aide ! La panique revint au galop et de la sueur dévalait son dos. Elle commença a crier et se débattre de toute ses forces, mais en comparaison d'un troupeau d'ados en colère et excité elle ne faisait malheureusement pas le poids.

Petit à petit, ils l'amenèrent dans un endroit reculé, entres des murs et des poubelles. Personne n'était venu pour elle, les bus étaient tous partis loin, sans elle, le collège était vide et le désespoir et la colère remuait en elle telle une tempête. Les adolescents ricanaient, ils parlaient lui disaient des insultes, la traitait de faible. Ensuite, les deux plus costaux prirent chacun un de ses bras et l'immobilisèrent au sol sur le dos. À cette position elle sut qu'il lui restait très peu de chance de survivre à ce qui allait suivre, peut être qu'après ils l'a tuerai pour faire bonne mesure.

Frank s'approcha d'elle et lui murmura à l'oreille : " Si tu es sage je pourrai te garder quelques mois, mais si tu te débat je te donne aux autres pour qu'ils en profitent aussi ". Aléna crut qu'elle allait s'évanouir de peur, d'ailleurs son champ de vision commençait à ce réduire et les sons ne lui parvenait plus. Pourtant elle distinguait toujours Frank, elle ne voyait plus que lui, elle le vit débouclé sa ceinture et baisser sa braguette. Ensuite il se pencha sur elle et commença à remonter sa jupe.

Quand les mains vicieuses de Frank touchèrent le vêtement d'Aléna, la colère, la haine et l'indignation prient possession de son corps. Elle hurla, se débattit encore plus forts et la haine s'échappait presque de son corps en furie. Et d'un coup, elle ne sait comment, une lumière blanche aveuglante lui fit fermer les yeux. Après quelques secondes de flottement, elle rouvrit ses yeux pour voir tous les adolescents à terre à plusieurs mètres d'elle, tous hurlaient de douleur.

Effaré, Aléna se releva et remis sa jupe noir en place. Elle les regardait et se demanda ce qu'ils avaient à hurler comme ça. Elle se rendit compte que chacun tenaient un membre de leurs corps, un bras, une jambe, un pied, une main et Frank qui pleurait comme un bébé se tenait l'entre-jambe. Ils pleuraient et appelaient leurs mères, Aléna se rendit compte que les membres qu'ils tenaient formaient des angles bizarres, ils étaient tournés dans un sens censé être impossible et pourtant ils étaient déformés. En fait les os avaient été brisé, se rendit à l'évidence l'orpheline.

Profitant de sa chance extrême elle parti les jambes à son cou sans un regard en arrière, ayant trop peur qu'il lui arrive la même chose qu'aux autres. Elle couru à en perdre l'haleine, et après ce qui lui sembla une éternité, alors que deux minutes à peine s'était écoulé, elle atteint le parking des bus. Elle s'arrêta brusquement, choquer par tout ce qu'elle venait de traverser, elle s'effondra au sol, ses genoux déjà abimés heurtèrent le bitume sale, et les larmes qu'elle retenait depuis tellement longtemps s'échappèrent de ses yeux bleu profond. Elle pleura tous son saoul, désoeuvré, elle ne comprenait pas vraiment ce qu'il venait de se passer. Le parking vide, seul témoin de sa détresse, s'assombrissait petit à petit, la nuit se levait doucement, sous les pleurs de la jeune fille.

Aléna était perdu, tout les évènements de la journée s'emmêlaient dans son esprit, plus rien n'avait de sens. Elle avait froid, elle avait faim et devais rentrer à l'orphelinat mais elle ne connais pas le chemin du retour. Se retrouver seule dans la nuit et aussi près de son lieu d'agression la terrorisa. Alors elle se releva péniblement, se frottant le visage pour enlever ses fichus larmes qui n'arrêtaient pas de couler. Commença alors une longue marche, elle sorti d'abord du parking, bien, première étape accomplit. Ensuite, elle rejoignit la rue, deuxième étape accomplit, après elle marcha un peu et se retrouva dans une grande rue commerçante, étape trois réalisé avec succès. Et maintenant trouvé une gendarmerie ou un commissariat de police pour qu'on puisse l'a ramené à l'orphelinat. Elle n'avait confiance en personne alors elle espérait qu'une autorité compétente pourrait l'aider.

Après 1h30 à errer en ville, la nuit était noire comme l'encre et les quelques lampadaires n'aidaient guère à voir loin. Le froid et l'humidité s'était immiscer dans les vêtements de la jeune orpheline, personne n'était dehors donc aucune mauvaise rencontre pour elle, sa peur s'était essoufflé et restait juste sorte d'apathie très prégnante. Les yeux dans le vague, elle se rendit compte que depuis cinq minutes elle s'était arrêter de marcher et regardait fixement une enseigne. Elle lut machinalement ce qu'il y avait écrit : Gendarmerie Nationale.