AN: Après un moment d'absence, me revoilà avec une nouvelle histoire. Fini les trucs drôles (pour le moment hein!), place à l'enquête. J'espère que ça vous plaira parce qu'elle m'a faite suer celle là!
Donc histoire en 3 chapitres. (Juste pour vous faire râler et un peu par vengeance aussi je l'avoue!)
Merci particulier à notre Finch à nous alias Miss Isatis du matou.
Bonne lecture.
PoiPoiPoiPoiPoiPoiPoiPoiPoiPoiPoiPoi
Harold fulminait autour de son ordinateur. Voilà déjà 15 minutes qu'il cherchait à contacter John; sans résultat. Il avait traqué son GPS et l'homme au costume était bien à l'adresse où il avait retrouvé leur dernier numéro. "Que faites-vous Monsieur Reese ?" dit-il pour lui même.
Il relança l'appel pour la énième fois. Cette fois ci il entendit décrocher.
-" Ah enfin Monsieur Reese! Je peux savoir ce que vous faites, cela fait un bon quart d'heure que j'essaye de vous joindre!"
Il n'entendit pas la réponse de John mais un tas de bruits sourds qu'il avait déjà entendu une bonne paire de fois, hélas. Des coups. Il perçut le souffle court de son partenaire, quelques "bang" parmi des gémissements de son probable adversaire et de John. Ce dernier fit l'effort entre deux souffles, de lui répondre:
- "Deux secondes Finch..."
Harold sentit sa respiration se couper, tenu en haleine par le combat qui devait se produire. Après plusieurs autres bruits de coups il entendit celui qu'il détestait par dessus tout: un coup de feu. Il se leva de sa chaise soudain inquiet.
-"Monsieur Reese?"
Rien.
-" John?!"
Il tendit son oreille plus attentivement cherchant le moindre bruit susceptible de lui faire comprendre la situation. Quand il perçut à nouveau des bruits de coups, cette fois plus virulents que les précédents, puis un gros boum et la respiration rapide de John. Harold ferma les yeux et se rassit, soulagé.
-" Finch..." Lui dit-il entre deux respirations.
-"Est-ce que vous êtes blessé?"
Il faisait tout pour garder son calme mais il n'arrivait cependant pas à maintenir une voix neutre. Son inquiétude étant perceptible dans le son de sa voix.
-" Je vais bien. Je vous rejoins, le temps de prévenir Fusco de venir chercher Sheppard."
Harold n'était pas convaincu de l'état de son partenaire qui cherchait encore sa respiration. D'ordinaire, il se reprenait beaucoup plus rapidement.
-"Vous êtes sur que ça va?"
-" Oui, il m'a donné du fil à retordre c'est tout. "
-"Très bien, à tout de suite, je vous attends. "
John raccrocha et chercha à se redresser. Bien évidement il n'allait pas si bien que ça. Sheppard lui avait assené quelques coups bien placés qui allaient sans aucun doute le faire souffrir encore quelques jours. Il appela Fusco et lui indiqua les coordonnées de son fugitif puis il rentra à la bibliothèque. Il monta les marches en grimaçant. Le coup qu'il avait pris dans le dos lui faisait adopter une démarche qui aurait pu être qualifiée de "Finchesque". Il sourit à cette évocation. Une fois en haut, Bear vint l'accueillir. Reese vit qu'Harold s'était immédiatement levé de son fauteuil pour regarder son partenaire. Il s'efforça alors de prendre une démarche naturelle et de cacher ses douleurs comme il avait l'habitude de le faire devant l'informaticien.
- "Finch, rangez votre trousse de secours je vais bien, regardez? "
John s'approcha d'Harold. Celui-ci fronça les sourcils et chercha la moindre preuve de douleur.
-"Permettez-moi d'en juger par moi même Monsieur Reese."
-"Vous n'allez pas me déshabiller quand même?"
Finch leva les yeux au ciel. Si John savait ce que l'informaticien avait envie de faire, il ne lui tendrait peut-être pas une telle perche. Harold s'avança pour ouvrir la veste de John et chercher d'éventuelles traces de sang. L'ex-agent se laissa faire en souriant devant l'entêtement de son partenaire.
-"Vous voyez? Bon, à part quelques traces de transpiration... "
Mais Harold continua ses recherches.
-" Finch, vous ne trouverez rien, et loin de moi l'idée de vous empêcher de me tripoter, mais j'aimerais bien aller prendre une douche. "
Harold stoppa son inquisition.
-"Vous êtes un fin humoriste Monsieur Reese. Mais effectivement, je crois qu'il est nécessaire, afin de préserver mon odorat, que vous alliez faire vos ablutions! "
-" Je vous avais prévenu. "
Harold parut rassuré. Mais lorsque que John partit en direction de la douche, il observa sa démarche et vit imperceptiblement qu'il était tendu et le dos beaucoup plus rigide qu'à l'ordinaire. Bien sûr quiconque ne connaissant pas John Reese, n'y aurait rien vu. Mais Harold connaissait par cœur les différentes façons de se déplacer de John. Sa démarche décontractée quand il approchait une personne qu'il voulait amadouer, sa démarche séductrice quand il cherchait à attirer une femme, sa démarche tendue quand il était en alerte, celle prête à se mouvoir rapidement quand il jouait avec Bear. Mais celle-ci, il ne l'avait vu que très rarement, pour comprendre qu'il souffrait probablement. Il soupira devant les faits: jamais John ne le laisserait entrevoir sa souffrance, et cela le fit souffrir à son tour. Parce qu'il aurait tout fait pour lui. Et encore plus maintenant.
Harold entendit la douche s'arrêter. Il prépara rapidement un café, et vint à la rencontre de John pour le lui proposer. Quand il entra dans la pièce il eut à peine le temps d'entrapercevoir les omoplates légèrement ecchymosées, alors que John remontait sa chemise. Son cœur se serra. Combien de marques avait-il eut sans qu'il s'en aperçoive? Combien en prendrait-il encore, avant qu'il ne se passe quelque chose de plus grave? Il suffirait d'une seule fois... Harold secoua mentalement sa tête pour chasser ses idées noires. Il s'approcha de son ami et lui tendit le café.
-" Je vous ai fait un café... peut-être aurais-je dû vous proposer quelque chose de plus fort quand je vois vos omoplates."
John se tourna, le visage fermé.
-" Ca va Harold. Ce n'est pas la première fois, et ce n'est rien qu'un bleu. Je ne sens rien."
Il se dirigea vers la salle de la machine.
-" Merci pour le café. "
Finch ne dit plus rien, sachant parfaitement quand ne pas continuer les discussions qui tourneraient mal. Alors il se tût et le rejoignit en se posant devant l'ordinateur et en tapotant sur son clavier. John se posta derrière lui, en sirotant son café.
-"Du nouveau?"
-" Non, pas pour le moment. Vous pouvez aller vous reposer."
-" Vous me mettez dehors Finch?"
Harold ne le regarda pas.
-" Y arriverais-je seulement Monsieur Reese? Quant à vous répondre, non, je ne vous mets pas dehors, et quoi qu'il en soit, je dois faire une mise à jour. Par conséquent, aucun numéro ne sortira avant demain. Donc..."
-" Je vais aller me reposer. J'ai compris. "
John tapa amicalement, sur l'épaule de son partenaire avant de sortir.
-" Il faut que vous arrêtiez de vous faire du souci pour rien. C'est pas bon pour votre cœur. "
Finch se tourna vers lui.
-" A l'allure où vous encaissez cette violence physique, je crains que mon cœur ne fasse d'avantage de vieux os que le votre. "
-" Vous êtes un maitre dans l'art du positivisme Finch! "
-" Monsieur Reese, vous voulez sans doute parler du fait d'être positif, car le positivisme est ici employé à mauvais escient... vous devriez savoir que cela signifie..."
-" Bonne nuit Finch!"
John partit en souriant et Harold comprit immédiatement que son partenaire l'avait fait exprès pour emmener son esprit ailleurs et lui faire oublier le sujet principal de la discussion. Il ne put s'empêcher de sourire à son tour devant la manœuvre. Une fois que Reese eut disparut:
-"Bien joué Monsieur Reese. "
Le lendemain matin, l'homme au costume arriva comme d'habitude, un café, un thé et une boite de gâteaux à la main.
-"Bonjour Finch."
-" Bonjour Monsieur Reese. Comment va votre dos?"
-"Il a bien dormi, merci. Et le votre?"
Harold ne répondit pas devant la taquinerie et le sourire ravageur de son partenaire. Il détestait quand il faisait ça. Non pas parce que ça l'énervait, mais parce que ça lui rappelait encore et encore que ses sentiments avaient évolués et qu'il ne pourrait jamais rien faire d'autre que contempler celui qu'il n'aurait jamais.
-"Nous avons un nouveau numéro. "
Il se leva et se dirigea vers l'imprimante, attrapant la photo de leur prochain numéro, et le scotcha sur la vitre.
-" Alan Strike surnommé "Apollo"."
John s'approcha de Finch en levant un sourcil. Harold se tourna vers lui.
-"C'est un ancien boxeur."
Reese sourit et porta son gobelet de café à la bouche.
-"Pas très original comme surnom. "
Devant le mutisme total et l'incompréhension de son partenaire, il crut bon d'ajouter:
-" Appollo Creed."
-" Je ne connais pas."
-" Allons Finch!... Rocky? ... Le film?... Stallone?"
Blanc.
-" Il vous est arrivé de regarder autre chose que des films sous titrés?... Laissez tomber."
-" Monsieur Strike, comme j'essayais de vous le dire, est un ancien boxeur dont la vie n'a pas été toute rose. Après avoir perdu sa femme, les services sociaux ont décidé de placer sa fille."
-" Il a commit des délits?"
-" Ils estimaient qu'une petite fille de 7 ans n'avait pas sa place avec un père qui ne pensait qu'à la violence et qui sombrait dans l'alcoolisme. "
Finch observa attentivement le visage de John, sachant très bien que cela lui évoquerait des souvenirs de son propre passé. Mais Reese ne laissa rien paraitre.
-" L'assistante sociale lui a proposé de lui rendre sa fille, Kara, si il se rachetait une conduite."
-" Donc elle pourrait être une cible potentielle et donc il pourrait être un criminel."
-" Possible oui. Il a arrêté l'alcool. Mais ses finances étant dans un état déplorable, il s'est remis à boxer clandestinement. "
-" Histoire de renflouer ses comptes. "
-" Exactement. Une fois toutes les deux semaines, il perçoit un montant de 500 dollars sur son compte que j'ai réussi à pirater. "
Harold se rassit devant son ordinateur et tapota. Reese se positionna derrière lui.
-" Je suppose que vous avez trouvé un plan pour que je l'approche?"
-" C'est un peu compliqué à vrai dire. Je me suis renseigné sur les méthodes de recrutements des boxeurs de ce club. A priori, ils ne prennent pas n'importe qui. Que des anciens boxeurs, ou des champions. Et avec agent."
John se déplaça à côté de son patron afin de le regarder.
-" Hors de question Finch!"
-" Je n'ai rien dit encore Monsieur Reese."
-" Je vous vois venir. Vous allez jouer l'agent, et c'est un milieu dangereux. Alors pas question de vous exposer à quoi que ce soit."
Finch fut touché par la réaction de son associé, protecteur quoi qu'il arrive. Il continua à écrire sur son clavier et cliqua sur la souris, faisant apparaitre un ensemble de fichiers, des coupures de journaux, des extraits de presses. John observa.
-" Vous n'avez pas le choix Monsieur Reese. Vous serez John Smoke dit le "dragon" et je serais Harry Buntings."
-" Le dragon? Vous êtes sérieux Finch?"
-"Les dragons sont associés à la force de la nature. Ils sont dangereux mais pas hostiles. En chine ils sont symboles de vie et de puissance, en Indonésie et en Grèce se sont des protecteurs, et se sont des ravisseurs de princesses en Europe médiévale. Je trouve que cela vous correspond plutôt bien. "
John se sentit fier comme un paon et bomba le torse, devant Finch qui roula des yeux mais qui n'en pensait pas moins. Il crut bon de rajouter une taquinerie pour ne pas le laisser percevoir les sentiments cachés derrière ce simple surnom:
-" Sans parler du fait qu'il s'agisse d'un mythe bien sur."
John ravala son sourire faignant d'être vexé. L'homme au costume se pencha sur l'écran, lisant grossièrement les articles.
-" Vous nous avez carrément crée un passé de boxeur? C'est crédible?"
Finch se pivota pour lui lancer un regard noir.
-" Douteriez vous de mes capacités Monsieur Reese?"
-" Non, non Finch. Mais là, c'est pas rien."
-" Vous êtes un champion en Russie et avez été plusieurs fois champion d'Europe. Ils n'y verront que du feu. L'Europe ne les intéresse pas visiblement."
John se redressa.
-" Très bien. Mais je vous préviens, je vous veux le moins possible dans les parages."
-" Evidemment. Je ne suis que votre agent. Et il va falloir que je m'occupe de la fille de Monsieur Strike. Nous avons rendez vous cette après-midi à 14 heures avec Michael Hodges que tout le monde appelle "Miky". C'est le gérant du club. Il est très sélectif, c'est pour ça qu'il n'a que des champions. Et si j'en crois sa façon de travailler, vous devriez très vite l'intéresser. Mais Monsieur Strike serait son poulain."
John soupira. Il détestait que son partenaire soit mêlé à son enquête mais Harold ne lui laissait pas le choix. Il se résigna et se promit de faire en sorte que son patron soit le moins exposé possible. Il lui tapota l'épaule.
-" Très bien, mais il va nous falloir changer de tenue. On ne sera jamais pris au sérieux comme ça."
-" J'en ai bien peur. Je vais devoir ressortir ces vieux costumes en polyester..."
John sourit devant l'air désespéré d'Harold.
-" Mon pauvre Finch, vous vivez dans un monde injuste. Le polyester devrait être interdit!"
Il lui fit un clin d'œil et se dirigea vers la sortie. Harold sourit, amusé par les taquineries.
-" Rendez-vous dans deux heures! Et ne soyez pas en retard!"
Mais c'était trop tard, John avait déjà disparu dans l'escalier. Finch observa Bear.
-" Bien, tu viens? Allons-nous vêtir de nos vêtements de monsieur tout le monde."
Bear se leva et ils partirent à l'appartement du millionnaire.
Deux heures plus tard les deux hommes se retrouvèrent devant le club. John avait revêtu un jean bleu marine, une paire de basket, un pull à capuche gris foncé et pris un sac avec tout le nécessaire de boxe. Harold portait un costume une pièce, dans un tissu d'une qualité médiocre, d'un gris chiné fade. Une chemise à petits carreaux bleus, ouverte, laissant entrevoir son tee-shirt blanc.
Ils sortirent du véhicule et John sourit en voyant Harold dégager son col de veste de son cou.
-" Un souci avec votre veste Harold?"
-" Comment font les gens pour supporter un tissu pareil? C'est un crime pour la peau!"
John le scruta de bas en haut, ce qui mit mal à l'aise l'informaticien.
-" J'avoue que vous êtes nettement mieux dans vos costumes hors de prix. A part le col ouvert."
Harold ne put s'empêcher de rougir devant le compliment. Surpris d'ailleurs d'entendre son agent les lui faire. Mais il prit ça pour une énième taquinerie. Sauf que la taquinerie arriva juste après.
-" Bien, quand vous aurez fini de faire votre princesse Finch, on pourra peut-être y aller?!" Dit-il en se pinçant la lèvre pour ne pas rire.
Harold lui lança un regard assassin et passa devant lui pour entrer dans le club. Il fut tout de suite suivi de John qui lui lança au creux de l'oreille:
-" Ne refaites jamais ça : rentrer seul! C'est dangereux."
-" Une princesse n'a peur de rien!"
Ils furent coupé par une armoire à glace, noir.
-" Qu'est-ce que vous voulez?"
John se plaça immédiatement devant Harold.
-" On a rendez-vous avec Miky."
-" Et vous êtes qui?"
L'informaticien plaça sa main sur le bras de John pour l'apaiser et le pousser légèrement.
-" John et Harry. Et on ne voudrait pas être en retard. Si vous croyez qu'on a que ça à faire?! Mon poulain a un autre rendez-vous. Alors on se bouge et vous nous emmenez à lui. Pas de temps à perdre avec son gorille."
John observa Finch, semblant être à côté d'un homme qu'il ne connaissait pas. L'informaticien s'était complètement mis dans son rôle. Le grand baraqué s'approcha de Finch cherchant à le toiser de toute sa hauteur et à le menacer, mais Harold ne se laissa pas impressionner. Ils furent interrompus par une voix venant du fond.
-" Hey Duke! Laisse-les, c'est mon rendez-vous de 14 heures. Vas voir Alan, il a besoin de toi."
-" Très bien patron."
Reese et Finch s'avancèrent vers Miky qui leur tendit la main. Un homme d'une soixantaine d'année, un cure dent entre les lèvres, moustache tombante. Et visiblement ancien boxeur également à en juger par sa carrure.
-" Désolé, il est un peu brut de décoffrage mais il faut ça, vu le nombre de branleurs qui s'pointent ici. Vous comprendrez que j'ai pas de temps à perdre."
-" Nous non plus Monsieur Hodges."
Le gérant observa Finch du coin de l'œil et lui empoigna la main en la serrant d'une poigne ferme que Finch chercha à maitriser.
-" Ah, j'vous en prie, appelez moi Miky. Asseyez-vous."
Il regarda John.
-" Alors c'est toi le champion d'Europe, le fameux "Dragon"? C'est quoi ta catégorie? Poids plume? Remarque j'me méfie toujours de vous. Vous avez l'air de petits moineaux mais souvent y'en a sous les plumes!"
Mais John ne lui répondit pas et laissa Harold le faire.
-" On cherche un club où il pourra montrer ce qu'il sait faire et pourquoi pas prendre le titre. On nous a dit que vous saviez faire ça."
-" Vous savez donc aussi que je ne prends pas n'importe qui. Et faut aligner si votre p'tit vaut le coup."
-" Ca ne sera pas un problème."
Miky siffla un grand coup et hurla:
-" Hank! Ramène ton cul!"
Un autre boxeur passa la porte.
-" Ouais patron?"
-" Fais faire un tour à Johnny. Et dis à Alan de se préparer, j'voudrais le voir à l'œuvre."
Mais Harold l'arrêta.
-" Hors de question qu'il s'abime si je n'ai pas de garantie. Il ne combat pas n'importe quand et n'importe comment."
John s'interposa, jouant aussi son rôle.
-" Ca va Harry. Ca me fera du bien de me dégourdir les bras un peu."
Miky claqua ses mains, heureux.
-" Super! Voilà un gars comme j'les aime. Allez Hank bouges-toi un peu."
-" Très bien patron. Allez viens."
John se leva et disparu dans la salle, laissant Harold à contrecœur. Mais s'il voulait approcher Alan et se faire une place dans le club il fallait qu'il s'intègre et vite.
-" Ici c'est la zone pour les débutants. On a pas mal de jeunes de la rue qui viennent s'entrainer ici. Miky aime s'occuper des laissés pour compte. "
-" Ca fait longtemps que tu bosses pour lui?"
-" Ouais, j'étais un de ces jeunes. Je serais sans doute mort dans ma banlieue si il ne m'avait pas gardé pour boxer."
Il ouvrit une porte et entra. John tomba sur une autre salle avec deux rings, du matériel de boxe partout autour et vit une dizaine d'hommes cette fois ci, s'entrainer.
-" Ici c'est notre coin. C'est là que tu t'entraineras si jamais il te prend. Mais si ton agent a du pognon, il te prendra. On est un peu dans une mauvaise phase là."
-" Tous les clubs ont du mal à vivre de toute façon."
-" C'est sûr. Mais Miky a fait un très gros crédit pour faire cette salle et il n'a pas trouvé encore quelqu'un qui lui rapporte suffisamment."
Hank se tourna et fit un geste à un homme au fond qui s'entrainait. John reconnu immédiatement Alan.
-" Hey, viens là!"
Alan s'arrêta de frapper son sac et s'approcha.
-" Miky voudrait que tu testes ce mec."
John lui dit bonjour et Alan lui renvoya.
-" Il fait chier, j'ai autre chose à foutre. Demande à Jim! Il en branle pas une."
-" Je sais mec, mais c'est toi qu'il veut. Et tu sais qu'il y a que toi pour savoir."
-" Ouais, bah dis lui d'aller se faire foutre!"
Alan soupira et retourna sur son sac. L'employé de Miky se tourna vers John.
-" Désolé, il a des soucis en ce moment. Hey Jim! Tu peux v'nir?"
Hank expliqua à Jim et alla voir Miky pour lui expliquer le changement, puis revint vers John.
-" Allez viens, je vais te montrer les vestiaires et tu te prépares comme ça on envoi après."
John le suivit et alla se préparer.
Pendant ce temps Harold avait négocié la prise en charge de "Johnny". Il avait eu envie de reprendre Miky à plusieurs reprises, ne supportant pas qu'on appelle John ainsi.
-"Jim va un peu le boxer, c'est un de mes meilleurs éléments. Ca me permettra de savoir son niveau."
-" Vous verrez, John est bien au dessus de votre homme."
-" Laissez-moi en juger. Allez, allons voir ça."
Les deux hommes allèrent dans la grande salle. John et Jim étaient déjà sur le ring. Reese avait retiré son pull et s'était mis en pantalon de survêtement et tee-shirt. Harold ne put s'empêcher de le détailler, le voyant pour la première fois dans une tenue beaucoup plus décontractée. Miky se dirigea vers Jim et lui donna des instructions. Finch en fit de même.
-" Soyez prudent, et tachez de ne pas le mettre KO dès le départ. " Lui dit-il tout bas.
-" Ne vous en faites pas, je vais le laisser un peu se fatiguer."
Il ajusta ses gants et se tourna. Harold sentit son cœur battre plus vite. Inquiet de devoir assister à ça. N'aimant pas voir son agent prendre des coups. Et il savait qu'il allait devoir en prendre pour créer une illusion. Une fois de plus il repensa à ses pensées de la veille. Il était responsable des blessures et des bleus de John. Et il en avait assez. Parce que depuis quelques temps il n'aspirait plus qu'au bonheur de Reese. Il fut sorti de sa rêverie par la voix de Miky sur le ring.
-" Bien les gars. Un petit combat à la loyale, juste pour voir ce que tu vaux Johnny. Mais ne vous ménagez pas hein. J'ai besoin de savoir à qui j'ai affaire."
Il fit un signe à Jim et lança le combat. Harold se retint de respirer en voyant les deux hommes se tourner autour. Jim cherchait d'emblé à frapper. John esquiva les trois premiers coups puis laissa le quatrième l'atteindre en plein visage. Finch ferma les yeux. Il fut rejoint par Miky.
-" Il a un bon déplacement."
Jim lança un uppercut qui atterrit directement sous la mâchoire de John mais il ne vacilla pas et rétorqua avec une série de coups droits et un revers dans les côtes de Jim. Miky sembla ravi.
-" Jolie série! Il est sec votre type. Y a de la nervosité dans ses coups, j'adore ça."
Jim tenta de reprendre ses esprits et lança un coup dans les côtes de John qui cette fois se plia. Harold s'avança immédiatement comprenant qu'il ne jouait pas la comédie, repensant aux ecchymoses qu'il avait vu hier. Il savait que d'autres devaient parsemer son torse. Miky sembla déçu mais Finch se tourna pour lui donner une explication.
-" Il s'est entrainé violement hier et il a sans doute une côte fêlée. Il ne voulait pas que je vous le dise. Il ne se laisse jamais tomber."
Miky sembla impressionné cette fois, au grand soulagement du millionnaire. Il se retourna vers le ring, observant les deux hommes se boxer et s'envoyer des coups plus violents les uns que les autres. Les deux hommes semblaient réellement se battre et John ne retenait plus ses coups. Il fronça les sourcils. Miky se rapprocha d'Harold.
-" Ils ont le même style de boxe. Ca m'va!"
Il siffla.
-" C'est bon les gars, j'en ai assez vu. Merci Jim. Tu peux retourner t'entrainer."
Jim observa John d'un œil inquisiteur.
-" Tu boxes bien pour un gars rachitique comme toi"
-" Tu as de la chance que je me sois retenu"
Jim s'avança tout proche du visage de John pour le menacer du regard.
-" Tu vas voir espèce de tarlouse ce que je vais te mettre dans la gueule la prochaine fois."
Miky intervint en les séparant.
-" Du calme les gars. On en fera un autre ok. Pour l'instant c'est tout ce que je veux voir."
John finit par descendre et Harold se précipita vers lui.
-" Tout vas bien?"
Il vit tout de suite qu'il cherchait à masquer sa douleur aux côtes.
-" Ca va. J'espère avoir été convainquant."
-" Ne vous en faites pas pour ça. Vous lui avez plu."
John attrapa son sac et se dirigea dans les vestiaires. Pendant ce temps Harold se dirigea dans le bureau de Miky.
-" Vous voyez? Et encore il s'est retenu."
Le gérant fouilla ses papiers, tout en allumant un cigare. Finch toussota sous la fumée.
-" Ouais ça me va. J'aime ce genre de gabarit. Il a l'air d'en avoir sous le capot. Voila le contrat. Il pourra venir quand il veut. Je vais organiser des combats dans la semaine. Je pense qu'il est déjà prêt, vous en pensez quoi?"
Finch attrapa le contrat et le signa. Il se pinça la lèvre en imaginant déjà John encore en train de se battre. Il détestait ça mais il n'avait pas le choix.
-" Je vais voir ça avec lui."
Miky claqua une nouvelle fois ses mains, heureux.
-" Fantastique."
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John et Harold rentrèrent à la bibliothèque. Finch observa du coin de l'œil son partenaire qui continuait à masquer ses douleurs.
-" Je vais rentrer et prendre une douche si ça ne vous gênes pas."
-" Vous pouvez la prendre ici si vous voulez Monsieur Reese."
-" Finch, ça va. Je sais que vous vous inquiétez pour moi. C'est juste une côte et elle n'est pas cassée."
-" Non ce n'est pas *juste* une côte John. Vous êtes douloureux et ce n'est pas la peine de chercher à le masquer, je vous connais par cœur. Je ne comprends pas votre obstination à m'empêcher de prendre soin de vous. "
John vit la colère à peine retenue dans le ton de son patron. Il était touché de sa sollicitude mais ne pouvait pas s'empêcher de vouloir être cet homme fort sur lequel Finch pouvait s'appuyer. Et lui montrer sa faiblesse était hors de question.
-" Ce n'est pas la première fois, ni la dernière. Et je sais très bien m'occuper de moi."
Harold se sentit vexé d'être repoussé de la sorte et s'installa devant son ordinateur sans le moindre regard.
-" Très bien. Faites comme bon vous semble. Maintenant tachez d'être en forme pour la semaine à venir, Monsieur Hodges veut déjà organiser des combats. Bonne soirée Monsieur Reese."
Aussitôt les mots sortit de sa bouche Harold les regretta. Et son ton sec eut l'effet escompté. John s'était immédiatement tendu sous l'agression verbale et n'avait pas demandé son reste.
Une fois l'ex agent sortit, Finch soupira et se laissa aller contre le dossier de son fauteuil. Il attrapa ses lunettes et se massa l'arrête du nez. Fatigué de se faire rattraper par ses sentiments. Tout ce qu'il voulait c'était protéger John, comme lui le faisait. Mais Reese était têtu. Il savait que cette enquête allait sans doute mettre ses nerfs à rude épreuve. Et ce n'était que le début. Il espérait juste que ses mots un peu durs allaient vite être oubliés.
De son côté John tentait de se détendre sous la douche brulante. L'eau coulant sur ses épaules et coulant sur son dos meurtrit. Il ne comprenait pas l'attitude de Finch. Pourquoi ce ton et cette attitude ? Cela faisait déjà plusieurs fois qu'il se mettait sur la défensive dès qu'il était blessé et surtout parce qu'il le repoussait dès qu'il voulait s'occuper de lui. Il se promit de cacher davantage ses douleurs. Il voulait retrouver la paix entre eux. Et surtout il ne supportait pas de savoir que son partenaire s'inquiétait pour lui; ça c'était son boulot à lui.
Deux jours s'étaient écoulés, avec une tension palpable entre les deux hommes. Le seul avantage qu'en avait tiré John était que Finch ne venait plus au club et se mettait hors de danger. Reese avait réussi à nouer le contact avec Alan qui restait cependant très fermé à toute discussion d'ordre privé. Il ne parlait que de boxe. John avait réussi quand même à le faire évoquer le sujet de sa paternité mais sans en savoir d'avantage. Miky s'approcha des deux hommes en pleine discussion.
-" Salut les gars. Bon, j'ai pas réussi à avoir un match valable cette semaine."
Alan le coupa.
-" Tu fais chier Miky! Ca fait déjà deux semaines sans rien. Tu sais que je peux pas rester comme ça."
-" Hey, je fais ce que je peux ok? Et si tu me laissais finir au lieu de toujours la ramener, tu saurais que j'ai trouvé un arrangement. Un type a bien voulu organiser un combat mais il veut que ce soit entre deux types de mon club. Et c'est bizarre, parce qu'il a demandé à ce que ce soit vous deux."
Il pointa son doigt sur John.
-" T'as dit à quelqu'un que tu t'entrainais ici?"
Reese fronça les sourcils, se demandant comment cela pouvait être possible. Peut-être que Finch avait fait sa promotion.
-" J'en sais rien. Peut être qu'Harry en a parlé autour de lui."
-" Bon vous êtes ok?"
Alan prit enfin la parole.
-" Ca dépend. Ca paye bien?"
-" Vous aurez 1000 chacun. Et un bonus pour le vainqueur."
-" Ca m'va. C'est quand?"
-" Dans trois jours, le temps de faire un peu de promo, mais je vous préviens les gars, c'est pas légal alors motus c'est clair?"
John hocha la tête en signe d'approbation et Alan répondit par l'affirmative. Miky et Strike partirent dans le bureau laissant John seul. Il se dirigea vers les vestiaires et appela immédiatement son patron.
-" Finch?"
-" Oui Monsieur Reese?"
John fronça les sourcils en entendant des voix d'enfants dans son oreillette.
-" Où êtes-vous?"
-" Je suis allé voir les services sociaux qui s'occupent de Mademoiselle Strike. La petite fille semble très attachée à son père mais cela fait quelque temps qu'elle ne l'a pas vu. Et visiblement, l'assistance sociale n'a pas l'air très encline à vouloir céder sur le cas de Monsieur Strike."
-" Ca expliquerait son agressivité ici. Vous avez trouvé quelque chose de louche?"
-" Non pas vraiment. Tout semble normal, si on peut considérer une situation comme celle là normale. Et de votre côte Monsieur Reese?"
Le ton semblait plus détendu. Harold avait brisé la tension qu'il y avait entre eux.
-" Impossible d'avoir une discussion personnelle avec Alan. Il se ferme dès que j'aborde le sujet. Par contre Miky est venu nous trouver. Il a organisé un combat entre Alan et moi."
Harold s'arrêta de marcher et son cœur s'accéléra. Il tenta de masquer son angoisse.
-" Quand est-ce?"
-" Dans trois jours. Finch, vous avez dit à quelqu'un que j'étais là?"
Cela inquiéta d'avantage Harold.
-" Non pourquoi cette question Monsieur Reese?"
-" Apparemment un type a commandé ce combat et il voulait que ce soit Alan et moi en face à face. Je ne sais pas qui c'est."
-" Qui pourrait bien savoir?"
-" Peut-être que tout le passé que vous m'avez crée est arrivé aux yeux de ce type. Mais j'ai un mauvais pressentiment."
Finch reprit sa marche encore plus anxieux. Quand son agent avait un pressentiment, il était généralement avéré.
-" Je rentre immédiatement à la bibliothèque et je fais une recherche. J'espère trouver qui a fouillé votre passé."
-" Très bien, je vous rejoins dans une demi heure. Indien ce soir?"
Harold sourit, les repas étaient leur façon de se faire pardonner. Il savait que son attitude avait blessé John. C'était pourtant à lui de s'excuser mais visiblement l'ex agent avait quelque chose à se reprocher aussi. Il choisit de ne pas chercher et accepta volontiers la marque de paix.
Quand l'homme au costume arriva avec le repas, Harold était affairé devant son ordinateur, le visage fermé. Bear vint immédiatement saluer son maitre qui le récompensa d'une caresse. Il s'approcha de son partenaire et posa le sachet sur la table à côté de lui.
-" Finch, arrêtez de froncer les sourcils comme ça vous allez finir par être marqué à force."
Harold se tourna vers lui avec un semblant de sourire cherchant à cacher sa nervosité et son anxiété.
- " Je cherche celui qui a commandé le combat, mais à part quelques farfouilleurs visiblement inoffensifs, je n'ai rien trouvé de préoccupant. Ni qui il est. "
John sortit la nourriture et tendit la boite à Harold puis s'assit à ses côtés tout en commençant à ouvrir son paquet et à manger goulument sous le sourire, cette fois amusé, de Finch.
-" Alors pourquoi vous avez l'air si tendu?"
Raté. John avait remarqué. Harold commença à manger également.
-" Parce que je ne comprends pas comment quelqu'un peut savoir qui vous êtes."
-" Laissez tombé Finch. Je crois que c'est les types du club. De vraies pipelettes. Et dans ce milieu, le bouche à oreille va bon train."
-" J'espère que vous avez raison Monsieur Reese."
L'ex reclus observa du coin de l'œil son partenaire. Il avait l'air en forme et affamé. Il sentit une vague de tendresse l'entourer. Il aimait le voir ainsi, détendu et dans les gestes du quotidien. Il aimait avoir des moments normaux. Leurs repas étaient les seuls qui lui faisait se sentir vivant. Il aurait donné n'importe quoi pour avoir plus. Et pour soulager les douleurs et le poids que portait John. Car il le savait, malgré son apparente détente, John était un homme torturé de l'intérieur. Il fut tiré de son questionnement par la prise de parole de son partenaire.
-" Moi ce qui me tracasse c'est qu'on n'ait toujours pas vu la trace d'une quelconque menace."
-" Peut-être un combat truqué? Allez savoir. Mais moi non plus je ne trouve rien."
-" Votre machine s'est peut-être trompée pour une fois."
-" Allons Monsieur Reese. Combien de fois allons nous avoir cette conversation?"
John sourit.
-" Autant de fois qu'elle vous fera réagir Finch."
Harold sourit. Les taquineries étaient de retour, signe que leur relation était revenue au beau fixe. Il soupira d'aise. Et ne put s'empêcher de dire:
-" Comment vont vos côtes?"
-" Ca va mieux. Je serais prêt pour dimanche."
-" Bien."
Ils s'installèrent dans un silence confortable, chacun perdu dans ses pensées.
Dimanche arriva plus vite que Finch ne l'aurait cru. Le matin ils s'étaient encore disputés. Cela devenait un peu trop récurant à son gout. Mais John avait refusé catégoriquement qu'Harold assiste au match. Prétextant, à juste titre, que si quelque chose se produisait, il ne pourrait pas protéger le numéro et lui. Ce à quoi avait évidement répondu Finch par un "Seul les numéros comptent Monsieur Reese." S'en était suivi une joute verbale qui avait dégénéré. Tout ça parce qu'Harold craignait pour la sécurité de John. Et bien sur John usa de son côté protecteur et menaça de ne s'occuper que de Finch et pas du numéro. Et l'informaticien avait fini par céder. Craignant aussi d'exposer d'avantage Reese au danger. C'est donc derrière son ordinateur qu'il attendait avec angoisse l'appel de son partenaire. John ne pouvant pas porter son oreillette.
Cependant Harold ne résista pas à ses pulsions d'angoisse et pirata le téléphone de Miky de façon a entendre le combat.
-" Mesdames et messieurs, bienvenue pour ce combat exceptionnel, proposé par nos sponsors Archanum. Ce soir, un match qui va opposer deux pointures de la boxe. Avant de vous les présenter, n'oubliez pas d'aller poser vos paris."
Le cœur de Finch commença à accélérer, se rendant compte de la situation dans laquelle John était.
-" Bien, à ma droite, pesant 90 kilos, pour 1 mètre 90, votre chouchou mesdames, le beau gosse de Manhattan, plus de 23 victoires en championnat, et à ce jour invaincu chez nous, veuillez faire un triomphe pour Appolllllllooooooo!"
La foule acclama Alan. Bear sentit le malaise chez son maitre et vint poser son museau sur la jambe d'Harold qui le caressa immédiatement, trouvant un peu de réconfort.
-" Espérons que tout se passe bien."
Il entendit une nouvelle fois la voix du présentateur.
-" Et maintenant à ma gauche, tout droit venu d'Europe, pensant 85 kilos pour 1 mètre 88, plusieurs fois champion d'Europe et pour la toute première fois chez nous, veuillez faire un accueil chaleureux pour Johhhhhnnnny le dragon!"
Harold entendit les sifflets et les "huuus" de la foule. Il retira ses lunettes et se frotta les yeux. Il n'allait pas survivre. Le combat finit par commencer, et les commentaires du présentateur allaient à une vitesse folle. L'ex reclus chercha à visualiser le match, grimaçant quand il savait que John se laissait frapper, se crispant quand il entendait que son dragon rétorquait avec fougue. Puis vint le ding du premier round.
-" Quel match messieurs! C'est très serré. Johnny le dragon ne ménage pas ses coups, et Apollo semble plus en forme que jamais! Les paris sont actuellement très serrés. Donnant notre champion vainqueur. Mais rien n'est joué. N'hésitez pas à continuer à placer vos paris messieurs, dames."
Puis vint le deuxième round. Il semblait plus violent que le premier. Harold se leva à plusieurs reprises en entendant les décomptes du juge. Quelqu'un était au sol mais il ne savait pas qui. Une fois se fut Alan, puis cette fois ci John. Il allait finir par avoir une crise cardiaque. Pourquoi avait il refusé d'y aller! C'était bien pire de rester là. Il entendit la sonnerie de fin de round. Soulagé. Puis il entendit la voix de Miky parler à Alan.
-" Tu le tiens. Surveille bien son côté droit. Et dés que tu peux tape ses côtes. Il a une blessure là, ça devrait le rincer."
Harold se leva à nouveau, faisant bondir Bear qui se mit à aboyer.
-" Espèce de..."
Il ne finit pas sa phrase en entendant le début du dernier round. Puis une discussion à côté des hurlements de la foule attira son attention. Les deux hommes parlaient suffisamment fort pour qu'il entende.
-" C'est bizarre cette histoire. J'ai fouillé sur le passé de cet Harry et j'ai trouvé que de vieilles coupures de journaux. Les victoires de Johnny pareil. Ils ont pas internet en Europe?"
-"Je sais pas. Mais regarde le bien quand même. Il a l'air de savoir ce qu'il fait et surtout de retenir ses coups."
- "Tu parles Alan lui fou la raclée encore."
-" Non, observe ses coudes, il anticipe chaque mouvement et il se contracte pile a l'impact. Je sais pas pourquoi il se retient par contre. Mais t'as raison ces deux là sont louches. Mais tu sais quoi? Je m'en branle, le boss nous a dit de lui amener ce type alors on va le faire et se faire un beau pactole!"
Cette fois-ci cela en fut trop pour Finch. Il se leva, attrapa son manteau et partit vers la salle. Il fallait qu'il voit John, qu'il le prévienne.
De son côté Reese essuyait le sang qui commençait à couler de son arcade visiblement ouverte. Un soigneur s'approcha de lui et lui tendit une bouteille d'eau, il avala et se rinça avec. Le soigneur palpa la plaie et lui tendit les doigts devant ses yeux:
-" Combien tu vois de doigt?"
-" 3"
-" Et là?"
-" 4" Répondit John.
Le soigneur attrapa un tube de vaseline et l'appliqua sur l'arcade de Reese qui avait cessé de saigner. Il fit signe que John était prêt. Le combat reprit de plus belle. Et quelque chose inquiéta l'ex agent. La façon de boxer d'Alan avait littéralement changé. Ses coups étaient plus précis, plus vifs et surtout il aurait reconnu cette façon de frapper entre mille. Il esquiva un énième coup et frappa de toutes ses forces dès qu'il sut que le contact se ferait. La lèvre d'Alan en fit les frais et saigna abondamment mettant fin au round.
La fin du match fut sonnée. Donnant John vainqueur. La foule l'acclamât et Miky fut très content de ses deux poulains. Mais Reese était sur ses gardes. Comment avait-il pu louper ça? Comment avait-il manqué le fait qu'Alan était un ex agent de la CIA lui aussi ? Et surtout pourquoi Finch ne l'avait pas vu ? Maintenant il savait que Strike ne serait pas la victime mais probablement le criminel. Les trois hommes retournèrent au club. Dans le véhicule Miky ne s'arrêtait pas de parler, reprenant le match en l'analysant. Alan était silencieux. John n'hésiterait pas à l'attraper seul à seul pour en savoir plus dès qu'ils seraient arrivés. Il faudrait d'abord qu'il puisse contacter Finch.
Celui-ci arrivait à la salle. Il fut surpris de voir le peu de véhicules devant la porte. Et compris rapidement qu'il arrivait trop tard. Le match était terminé. Il fut rassuré cependant en apprenant que John allait bien. Il appela immédiatement sur son téléphone pour le prévenir de ce qu'il avait entendu mais tomba sur la messagerie. Il laissa un message lui demandant de le rappeler le plus rapidement possible. Il remonta dans sa voiture et se dirigea vers le club sachant que les boxeurs s'y rendraient.
Une fois sur place, John entra et chercha à aller dans les vestiaires mais il fut stoppé par Hank.
-" Y a des types qui veulent te voir avec Miky, dans le bureau, viens."
John soupira. Il fallait absolument qu'il prévienne Harold. Hank ouvrit la porte et laissa Reese entrer. Ce dernier fronça les sourcils en voyant deux hommes en face de lui, se tenant de chaque coté du bureau.
-" Assieds-toi. Il arrive."
Mais John sentit que quelque chose n'allait pas. Il resta debout prêt à bondir sur les deux hommes.
-" Qui êtes vous ?"
Un des deux gars sortit son arme et la pointa tout de suite sur John qui resta de marbre.
-" J'ai dit assieds-toi!"
L'ex agent n'eut pas d'autre choix que de s'exécuter. Il ne lâcha pas son assaillant du regard, réfléchissant à quel moment il allait agir, quand il entendit la porte s'ouvrir. Il n'eut pas le temps de se tourner qu'il sentit un picotement dans sa nuque. Il posa vite sa main comprenant qu'on venait de le piquer. L'homme qui venait de lui injecter un produit paralysant s'avança.
-" Je vous avais dit de l'attacher et de le piquer. Il est extrêmement bien entrainé."
John dû attendre que l'homme se place devant lui pour le voir. Il ne pouvait plus bouger.
-" Bonjour Monsieur Reese. Je vous avais dit que nous nous retrouverions un jour."
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Pendant ce temps, en plein New York Root entendit un téléphone public sonner. Elle se tourna et décrocha:
-" Alpha: gravité, Roméo: drama, November: edition, Gold: lourd..."
Puis une autre série vint s'ajouter. Root raccrocha immédiatement et chercha à identifier les numéros. Puis la machine finit par lui donner distinctement les noms:
"Admin. Asset."
A suivre...
