C'était la dernière fois qu'il travaillait pour le gouvernement des Etats-Unis. Il était déjà allé beaucoup trop loin mais Kim avait encore une fois menaçé Pamela et Cameron. Cette fois-ci, ca serait simple: aller au Panama, coffrer Burrows et Scofield et revenir auprès de sa femme et son fils. Rien de plus mais surtout rien de moins. Retourner à sa vie d'avant, voilà le seul but que se fixait Alexander Mahone, voilà la seule pensée qui lui traversait l'esprit tout au long du vol qui l'emenait vers Panama City.

Dès qu'il eut mit le pied sur la terre panaméenne, l'agent du FBI commença à repèrer les lieux. Plus vite il aurait les deux frères, plus vite il serait avec sa famille. Il scruta la foule avec attention, peut-être qu'avec un peu de chance, il pourrait apercevoir les fugitifs. Voyant sa cherche vaine, il interrogea les passants aux alentours.

- Avez vous déjà vu ces hommes? Ils sont américains et il n'y en a qu'un qui parle espagnol, demanda Mahone dans un espagnol parfait.

- No senor, sorry, répondit l'homme en roulant les ' r ' comme le font tous les espagnols parlant anglais.

- De nada. Gracias senor, enchaina l'agent toujours avec cet accent qui ne trahissait en rien sa condition d'Américain.

Sa maîtrise de l'espagnol lui serait utile dans sa dernière chasse à l'homme. Il pouvait très bien passer pour un Américain vivant ici depuis des années, ce qui ne serait pas en mesure d'inquièter Scofield s'il venait à apprendre qu'on le recherchait. Alexander avait décidé de mettre tous ses talents à contribution pour sa dernière mission. En jouant toutes ses meilleures cartes, il assurait la reussite de son entreprise et cela dans les meilleurs délais.

Après Oscar Shales et Michael Scofield, sa nouvelle obsession était le temps. Chaque minute passée à se reposer ou à interroger inutilement des personnes, était une minute de plus qui le separait d'êtres qui lui étaient chers. Au moment où il avait décidé d'abandonner et de changer de méthode, un passant courant vers lui, lui redonna espoir.

- C'est vous le senor qui recherchez deux Americains?, s'enquit le panaméen désireux d'aider une autorité américaine croyant que ca lui ouvrirait les portes de l' «American Dream».

- Oui. Vous les avez vu? Dites-moi où? Il y a combien de temps?, le harcela Mahone tant il bouillonnait d'excitation.

- Doucement... J'ai quoi en échange moi?

- Comment ça en échange? Vous voulez de l'argent? En voila.

Il sortit avec peine deux grosses liasses de deux cent dollars chacunes de la poche interieures de sa veste et les tendit à l'homme en face de lui. Ses mains tremblaient de rage,d'impatience et d'excitation. Il était à deux doigts de mettre la main sur Scofield. Il avait déjà eu plusieurs fois l'occasion de l'avoir mais là tout était différent. C'était son avenir qui était en jeu et non plus celui de Scofield ou de son frère.

Le panaméen regarda l'argent que lui tendait l'Agent avec envie et dédain. Même s'il en avait besoin, ce n'était visiblement pas l'argent qui l'interessait le plus. Mahone comprit que c'était l'entrée sur le territoire Américain qu'il visait. En temps normal, il se serait arrangé pour le faire passer en sachant très bien qu'il reviendrait un jour où l'autre dans son pays probablement les pieds devant. Mais là, Mahone n'avait pas la tête à tergiverser. L'hésitation du Latino le mit dans une colère folle. Il l'entraîna de force avec lui dans un batîment désaffecté et se calma d'un seul coup, ce qui produisit l'effet de surprise escompté sur son interlocuteur. Alexander l'observa l'observer pendant une dizaine de minutes. Le silence commençait a mettre mal à l'aise l'homme aux envies de rêve Américain mais Mahone ne détacha pas son regard pénétrant de lui. Ses yeux de couleur opaline sondait l'homme au plus profond de lui. Quand l'Agent atteigna son objectif: tétaniser de peur son captif; il glissa lentement sa main à l'interieur de sa veste, mimant ainsi l'action de dégaigner une arme. Ce simple geste eut le resultat que Mahone attendait:

- No, no senor ne tirez pas! Il est entré dans l'immeuble d'à côté il y a dix minutes. Il y avait pas le grand baraqué... seulement le petit accompagnée un gros blanc et d'un latinos. Voilà, c'est tout ce que je sais. Je le jure devant Dieu. Pitié, ne tirez pas!

- Et bien voilà. Merci beaucoup pour les renseignements. Tenez... prennez quand même l'argent. Avec ça vous pourrez peut-être vous payer un passeur.Allez, partez.

L'homme prit son argent sans demander son reste. Il continua de courir sans se retourner jusqu'à ce qu'il ne puisse plus apercevoir l'immeuble dans lequel l'avait piègé Mahone.

Il n'y avait donc que Scofield à Panama City. Le gros blanc ne devait être que Bellick et le latinos Sucré. Même un pourri et moins que rien comme Bellick l'avait trahit. Que pouvait-il attendre d'un homme qui n'était même pas capable d'avoir l'examen d'officier. Maintenant, il n'avait d'yeux que pour les cinq millions de dollars. Il agissait tel un mercenaire: il allait là où on lui offrait le plus. Dire qu'il l'avait sortit de prison où il risquait la mort... la gratitude ne semblait pas être un sentiment de premier ordre chez cet homme. Peut-être qu'il pourrait faire d'une pierre deux coups: avoir les deux frères et prendre sa revanche sur Bellick... En attendant de savourer une victoire tant espèrée, il se plaça derrière la fenêtre du bâtiment dans lequel il venait d'entrer et attendit que Scofield sorte de l'immeuble juste en façe.

Scofield, Bellick et Sucré sortirent une heure plus tard. Pendant son attente, Alexander a eu le temps de penser à sa vie future. Il se voyait loin, très loin des Etats-Unis. Le changement serait dur pour sa famille mais son fils était d'une intelligence rare, il pourrait s'adapter parfaitement à toutes sortes de situations. Et lui, il serait là pour l'aider à developper cette intelligence,à developper d'une manière constructive cet espèce de don qu'on les Mahone.

Dès qu'il appercu les fugitifs, il redevena, pour la dernière fois, l'excellent Agent du FBI qu'il était. Il les laissa prendre de l'avance et sorti de sa planque pour les suivre. Il était tout près de Scofield quand quelqu'un lui tomba dessus et le jeta dans un entrepot. Il voulu prendre son arme pour tirer sur son agresseur mais il constata avec etonnement que celui-ci le lui avait dérobé pendant leur chute. Mahone se releva prudemment et découvrir avec stupefaction le visage de l'homme qui l'avait agressé.