Hé, vous êtes Lena Luthor ?

Auteur : gveret

Traductrice : moi


Traduction de Hey, Are You Lena Luthor ? de gveret

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Ceci n'est qu'une humble traduction de la fanfiction de gveret. Un grand merci pour me laisser traduire sa fiction. L'histoire a deux chapitres.

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Hé, vous êtes Lena Luthor ?

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Lena avait entendu ces mots des dizaines et des dizaines de fois. Lorsqu'elle était accostée par des journalistes alors qu'elle était encore une enfant ; quand les fanatiques du génocide extraterrestre voulaient qu'elle leur dise quelle marque de déodorant Lex utilisait ; lorsqu'elle allait dans un hôtel ou prenait un taxi ou qu'elle faisait n'importe quel type d'achat par elle-même. Telle une phrase banale et anodine. Et pourtant, chaque fois qu'elle l'entendait, il y avait une petite secousse, une tension de reconnaissance, d'espoir et d'angoisse, car ce sont des mots qu'elle connaissait depuis toujours, bien avant qu'elle ne prenne le nom de Lena Luthor. C'était les mots avec lesquels elle était née. Les premiers mots que son âme sœur était destinée à lui dire.

-Hé, vous êtes Lena Luthor ? demanda la livreuse, qui était sur le seuil de sa porte. La femme était petite, trapue et ronde, cheveux bruns, brillants de sueur dans un chignon bâclé sous son chapeau et la jolie courbe de sa lèvre supérieure, même si ses lèvres étaient assez foncées et charnues, sa lèvre supérieure donc était interrompue par une vieille cicatrice plissée.

Ça arrivait si souvent, ça voulait dire si peu, et pourtant, à chaque fois, Lena ne pouvait empêcher cette pensée de traverser son esprit : était-ce son âme-sœur ?

- Ouais ? Dit Lena, la voix trop haute, se brisant ridiculement au milieu. Elle s'éclaircit la gorge. C'est moi.
La livreuse ne sembla pas très déconcertée.

-Super, répondit-elle, vive et professionnelle. Signez ici s'il vous plaît. Alors qu'elle tendit le bloc-notes pour qu'elle signe, Lena put distinguer les mots « siège pris ? » sur le poignet de la femme, furtivement sous sa manche de chemise.

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Peut-être que c'était stupide de mettre autant de poids dans une tradition aussi fataliste et fondamentalement superficielle, cette tradition d'âme-sœur… Certes, il n'était pas trop difficile de trouver des occasions de rencontres et de relations où les marques d'âme-sœurs n'étaient pas importantes. Mais les occasions où le nom de famille de Lena n'était pas important, d'un autre côté, étaient légèrement plus difficiles à trouver. Surtout avec le nombre limité de lesbienne à National City. Encore plus spécialement quand Lena essayait d'éviter les anti-aliens, qui étaient assez terrifiants.

Considérant ses perspectives, et considérant son grand appartement vide, ses vacances passées à manger à emporter à son bureau, ses nuits à câliner son oreiller pendant qu'elle dormait, il lui était plutôt difficile de résister à l'idée du partenaire destiné, un couple mis en place par l'Univers lui-même, mais c'était seulement un fantasme inaccessible mais réconfortant. Quelqu'un qui lui conviendrait parfaitement, qui pourrait apprécier ses forces et l'aider à lutter contre ses défauts, qui pourrait ignorer sa réputation et la voir pour qui elle est quelqu'un qui pourrait la vouloir malgré tout.

C'était idiot. Elle le savait. Mais que pouvait-elle y faire, elle était parfois stupide. Et ces foutus mots continuaient à la hanter.

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-Hé, vous êtes Lena Luthor ?
Lena jeta un coup d'œil oblique à l'homme bien habillé qui avait posé la question, son seul compagnon d'ascenseur Il était petit et jeune et assez beau, carré, musclé et tout et tout...

Puisque c'était sa putain d'entreprise, elle n'avait pas beaucoup l'occasion d'entendre ces mots absurdes. Ici, à son travail, son seul refuge. Cet homme devait être nouveau. Quelle chance elle avait d'être coincée dans un ascenseur avec lui spécifiquement. Elle fit une estimation interne rapidement. Son bureau était au 46ème étage et les ascenseurs de L-Corp se déplaçaient assez vite. Elle respira délibérément, ajusta les sangles de son sac sur son épaule.

-Non, désolé, dit-elle. Mais on me le dit souvent. Les portes s'ouvrirent juste au moment où elle eut fini de parler, révélant le grand panneau sur lequel on lisait "Le bureau de Lena Luthor".
Lena sortit, contente d'elle-même. Elle avait chronométré cela parfaitement.

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Les bracelets larges et les manches détachées ont été très populaires pendant un certain temps au début, mais sont tombés en désuétude. Comme il n'y a généralement rien de très révélateur dans la première phrase d'une personne à une autre, la nécessité de dissimuler les marques était généralement considérée comme quelque peu anachronique et puritaine. Lena connaissait un garçon au collège dont le poignet disait : « Sautes-moi dans la salle de bain ? », il avait pensé que c'était hilarant, et depuis, il avait été un enfant très charismatique et avait réussi à tirer assez efficacement une grande popularité.

Une conséquence intéressante de tous les étés bras nu était à l'ère de l'information, la drague. Pendant un séjour à l'hôpital, Lena avait regardé un documentaire sur une voleuse d'âme-sœur en série qui allait puiser dans différentes images de surveillance prenant en note les marques des gens, puis elle les traquait, les rencontrait, disant les mots et tatouait plus tard la réponse de la victime sur sa propre peau, puis elle effaçait le tatouage et recommençait.

Bien sûr, la plupart des gens n'auront jamais leur carte de crédit piratée, et encore moins leur vie amoureuse. Mais Lena préférait ne porter que des manches longues en public. Et de toute façon, pour Lena, se promener avec sa marque exposée n'était pas seulement potentiellement embarrassant ou même dangereux elle portait déjà littéralement l'étiquette Luthor, c'était bien assez.

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-Hé, vous êtes Lena Luthor ?
Lena se retourna. Derrière elle, une grande femme avec des lunettes et des yeux sombres et une posture décontractée irrésistible. Sa voix était riche et basse et Lena se battit contre elle-même pour ne pas créer une image mentale de ses bras autour d'elle.
-Salut Bonjour ! Lena balbutia, un peu essoufflée, priant de dire les bons mots. Euh, oui, je…

La femme la frappa au visage.

La tête de Lena tourna latéralement à l'impact, elle trébucha et recula d'un demi pas. Elle sentit le tissu de sa joue s'écraser contre l'os. Heureusement, la femme ne portait pas de grosses bagues et ne visa pas la bouche de Lena pas de coupure. Elle allait avoir une marque et enflée et souffrir, mais au moins il n'y aura pas de sang.

A moins que la femme ne souhaitait la frapper au nouveau, bien sûr. Lena cligna des yeux furieusement pour effacer sa vision trouble et leva les bras pour se protéger. Mais la femme ne fit que la repousser et recula, puis resta simplement là, lui lançant un regard noir.

Elle attendit que Lena se rétablisse, probablement pour que ses mots aient plus de poids, aient plus d'impact.

-C'est pour la boulangerie de ma famille, dit alors la femme, et se tourna pour partir.
-Oh, qu'est-ce qui lui est arrivé ? Lena demanda d'un air hébété.

Les yeux de la femme clignèrent rapidement.

-Votre frère l'a détruite ! sa voix s'effondra Notre assurance, c'est de la merde, nous ne pouvons pas recommencer à zéro, mes parents ont plus de soixante ans et ils pourraient perdre leur maison à cause de vous.
-Oh, dit encore Lena. Je suis désolée.

La femme la regarda pendant un long moment. Puis elle grimaça, et sembla envisager de frapper à nouveau Lena; mais elle se retourna et s'éloigna.
-Ok. Bonne journée, lança Lena après elle.

Lena marcha dans la direction opposée pour quelques blocs, complètement sur le pilote automatique, sans autre but que de mettre un peu de distance entre la jolie femme en colère et elle-même. Puis elle prit un taxi jusqu'à son bureau, où elle mit sur son visage un sac de glace pilée et elle sanglota de colère pendant vingt-cinq minutes.

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Plus tard, elle regarda les boulangeries que Lex avait fait exploser, en trouva une à National City qui avait appartenu à une grande famille aux yeux sombres, et elle leur acheta une nouvelle boutique.

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S'excuser est un aveu de culpabilité et, selon ses avocats, elle ne devrait jamais le faire. Selon son thérapeute, accepter le blâme pour les actions de sa famille était déraisonnable et contre-productif. Mais les informations disaient qu'elle récolte les fruits des atrocités de son frère, et à bien des égards, elles avaient raison.

La solution fastidieuse à tous ces dilemmes était, bien sûr, une autre conférence de presse, son passe-temps favori. A quoi elle se montra avec un visage gonflé et un œil ouvert à demi. La cerise sur le gâteau de son épuisement à toujours répété la même chose.

-Mme Luthor, que diriez-vous à ceux qui vous accusent d'avoir tenté de soudoyer vos critiques les plus virulents ?

-Si vous n'étiez pas complice, pourquoi continuez-vous à rembourser les victimes de votre frère? Cela fait-il partie d'un arrangement avec la police ?

-Que pouvez-vous nous dire au sujet du bond de vos actions quand la peine de votre frère a été annoncée pour être prolongée ?

-Hey Luthor, qui t'a frappé au visage !

Et ça continuait, encore et encore.

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Une fois la conférence terminée, Lena se glissa dans un café à proximité. Pas trop proche elle dépassa la demi-douzaine les plus proche et choisit une grande chaîne de merde. Elle aimerait vraiment éviter toute forme d'attention. Elle s'assit à la table d'angle la plus éloignée et commanda une tasse de thé, but une demi-tasse et commanda du chocolat chaud avec de la chantilly supplémentaire à la place de son thé.

Lena monopolisa sans vergogne la table pendant plus de trois heures, longtemps après que le flux en direct de CNN ait cessé de diffuser. Le personnel du café pouvait probablement sentir qu'elle n'allait pas bien, et ils ne passaient pas à côté de sa table ou ne lui lançait pas des regards subtils dans sa direction. Un serveur avec une horrible barbe à la mode l'avait approchée vers la deuxième heure.

-Hé, êtes-vous ... réussit-il à dire avant de reculer sous le poids de ses yeux noirs. Lena ne savait pas ce qu'elle aurait fait si ses capacités d'intimidation lui avaient fait défaut à ce moment-là.

Vingt minutes après la troisième heure, une belle femme vêtue d'un costume bon marché et de cheveux blonds ondulés entra. Un passe de sécurité attaché à son revers indique « CatCo Worldwide ». Lena se recroquevilla sur son siège, essayant de se fondre dans l'arrière-plan synthétiquement confortable, priant de ne pas être remarquée. Mais, son penchant malheureux à regarder les femmes attirantes lui avait fait relevé la tête.

Le journaliste commanda neuf sortes de pâtisseries et un café glacé (en janvier). Deux plateaux débordant dans ses mains, elle se fraya un chemin et s'assit à la table juste devant Lena. Bien sûr. Et, bien sûr, elle leva les yeux, bien sûr attrapant l'œil de Lena, bien sûr, la jeune femme lui fit le sourire le plus éblouissant et plein de pâtisserie que Lena n'avait jamais eu dirigée vers elle.

Lena put sentir le moment où elle l'eut reconnu. Le journaliste se figea, puis recommença à mâcher beaucoup plus vite, abaissant sa pâte d'ours et enlevant le sucre de son visage. Lena jeta quelques billets de cent dollars sur la table et se précipita à la porte avant que la femme puisse ouvrir la bouche.

Lena arriva presque à la porte quand elle fut rattraper.
-Hé, vous êtes Lena Luthor ? demanda la jolie blonde, en tendant la main pour attraper son bras.
Lena grinça des dents et se déroba au contact, grognant avec colère.

-Hé, va te faire foutre ! cracha-t-elle.

Le journaliste la regarda fixement, légèrement bouche bée la vue remplit Lena d'une satisfaction sinistre. Mais alors la femme cligna des yeux, et fit un pas audacieux en avant et plus loin dans l'espace personnel de Lena, le visage s'épanouissant dans un beau sourire lent. Elle voulut à nouveau attraper le bras de Lena et Lena était trop confuse pour l'éviter.

-Oh, mon dieu, je ne m'attendais pas… tu es si jolie, babilla la femme. Me laisserais-tu voir ton avant-bras ? Elle rit, un peu et elle était extatique. Je n'aurais jamais pensé qu'être insultée de la sorte pourrait être si agréable.

Lena avait été harcelée par des journalistes avant, mais jamais tout à fait comme ça.

-Mais… Qu'est-ce que… Dégagez ! ordonna-t-elle, rapprochant son bras de sa poitrine.
La femme la lâcha rapidement, levant les mains en l'air, les paumes ouvertes. Elle prit du recul, mais elle était encore trop proche pour le confort de Lena. Cette dernière la regarda avec méfiance, s'agrippant à sa manche.

-Je suis désolée, c'était tellement impoli, je suis juste… La femme secoua la tête, comme si elle ne pouvait pas croire son propre comportement. Regarde, là. dit-elle doucement, apaisant, et tendit lentement son bras. Elle défit sa manchette et enfonça ses doigts sous elle, en tirant vers le bas. La manche se coinça le long de son poignet, la veste raide refusant de bouger. La femme lança à Lena un regard qui semblait s'excuser mais il changea très vite. Car elle souriait toujours follement, pour une raison inconnue. Je me suis toujours demandée ce que je ferais pour te mettre en colère contre moi, dit-elle alors qu'elle se déshabillait et roulait la manche de sa chemise avec mouvements rapides, comme si elle avait l'habitude. Il s'est avéré que demander ton nom était tout ce qu'il fallait, c'est un soulagement, j'étais inquiète, parce que je pensais que j'allais être genre une vraie lourde ou une trou du cul bien pire... tu vois… Lena la regarda stupidement. Elle était celle qui était bouche bée, maintenant... Elle avait du mal à comprendre les mots de cette femme. Sûrement elle n'impliquait pas cela, que Lena était... Quoi qu'il en soit, salut, conclut la femme joyeusement. Je m'appelle Kara Danvers, je pense que je connais déjà le vôtre.

Kara Danvers tendit son bras à moitié découvert pour que Lena regarde. Et là, épelé en lettres moulées claires dans l'encre verte distincte:

Hé, vas te faire foutre!

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Voilà voilà.

La suite demain.