Nom de la Fanfiction :

Au Garde à Vous

Prologue

Un jeu d'enfant

Disclamer :

Les personnages de cette histoire ne m'appartiennent pas tant mieux pour eux !

Pairing :

Maes/Roy

Note de l'auteur :

Suite à une envie subite de regarder les Brotherhood (que je m'étais juré de pas regarder xD) ma vie de yaoiste a changé... Bon d'accord je faisais déjà du Maes/Roy... mais ça n'avait pas cette dimension là ! Quand on voit comment notre Flame Alchemist démonte sa tête de palmier à Envy... Maes et lui n'ont FORCEMENT pas été qu'amis , c'est une évidence. Bref c'est sur cette constatation et par ma manie d'inventer des backgrounds à des persos qui ont des trous dans leur histoire (TOUS les persos quoi...) que je vous livre cette fanfiction.


POV ROY

Cela avait commencé comme un jeu.

Un jeu stupide, le jour même de notre admission à l'école militaire. Nous avions quinze ans, l'âge légal pour entrer dans l'armée sans passer le concours d'alchimiste d'état. Nous avions passé trois heures dans la cour de la caserne, sous la pluie, au garde à vous en attendant l'instructeur. Celui-ci nous annonça, en arrivant sous un large parapluie. Qu'il nous avait observé depuis la fenêtre et que tous ceux qui avaient bougé étaient recalés. Il donna les numéros... les rangs se vidèrent de près d'un tiers des candidats sous le seul commentaire du colonel Berthram : « Y avait trop de recrues par dortoir de toute façon. ».

J'avais mal au bras et je remerciai tous les dieux en lesquels je ne croyais pas qu'il pleuve autant ce jour là. J'avais des crampes un peu partout, et l'eau qui ruisselait sur mon visage empêchait de voir mes larmes couler. Merde … On avait été réveillés à trois heures du matin par l'alarme incendie du réfectoire où nous étions tous installé jusqu'aux sélections... Nous avions eu une minute pour nous habiller et deux pour être en position dans la cour pour attendre notre instructeur. Nous étions restés immobiles jusqu'à six heures sous l'orage. La pluie et le vent nous frigorifiait et l'envie de bouger, n'aurait-ce été que pour se réchauffer, nous avait tiraillé au bout de quelques minutes.

Le calvaire avait pris fin lorsque le Colonel Berthram avait crié « Rompez ». Redescendant mon bras contre ma hanche d'un geste raide, je jetai un coup d'œil à mon voisin qui souriait nerveusement. L'ensemble des soixante futurs-soldats restants prièrent pour qu'il n'y ait pas un exercice physique à la clef de ce bizutage. Ce ne fut pas le cas... car le test n'était pas fini.

« Allez chercher votre barda ! Installez vous dans les dortoir vous avez quartier libre jusqu'à l'heure du déjeuner. Ceux qui tomberont malade seront recalés ! »

« OUI MON COLONEL. » répondit le groupe d'une même voix.

Et nous nous dispersâmes comme une volée de moineaux. L'uniforme des recrues n'était pas bleu à cet époque là, il était d'un vert foncé bordé de jaune. Je me souviens que j'en étais venu à détester cette couleur. Dès le premier jour. Son tissu était affreusement lourd et raide, il me forçait à me tenir parfaitement droit, position à laquelle je n'étais pas habitué. J'avais toujours eut tendance à me pencher vers l'avant, les épaules légèrement tombantes à force de me pencher sur des bouquins. J'arrivai dans les premier à la cafétéria, nous devions débarrasser le plancher avant que les recrues confirmées n'arrivent pour le petit déjeuner. Mon sac sur l'épaule, je montais au troisième étage du bâtiment où nous nous trouvions et j'ouvris toutes les portes fermées qui pouvaient laisser entendre qu'ils étaient encore vide . Je finis par en trouver un et j'étais en train de passer ma veste d'uniforme par dessus ma tête lorsqu'on frappa.

« Salut, je m'appelle Maes ! Tu attends des potes en particulier ou je peux venir squatter ici ? »

Je sortis la tête de mon vêtement trempé pour lui faire signe d'entrer.

« Ah génial ! Ya que des abrutis et des râleurs dans les autres chambres que j'ai visité, je t'avoue que j'ai pas super envie de me faire recaler par association avec des types comme ça. »

J'étais à présent torse nu et à la recherche d'une serviette dans mon sac. J'entendais ce qu'il me disait sans écouter vraiment. L'important, ce jour là, c'était de ne pas tomber malade... et je savais que c'était mal parti. Je rejoignis la salle de bain, m'enfermai avec des vêtements propres dans la petite pièce et commençai à faire couler l'eau. Les vapeurs brûlante eurent tôt fait de réchauffer la pièce et je restai là le temps qu'il fallut pour me sentir réchauffé de l'intérieur. Mais qu'est ce qui m'avait pris exactement de m'engager dans l'armée ? Je n'étais même pas vraiment un alchimiste accompli. Il me sembla que j'aurai mieux fait de rester au près de mon maître... Lorsque je ne put plus supporter l'enfer que j'avais créé dans la salle d'eau, je finis par sortir. Habillé d'un uniforme propre et sec, les cheveux encore humide. Mon colocataire s'était déjà largement installé.

« Je commençais à me demander si tu n'étais pas mort ! »

Je haussai les épaules et entrepris de défaire mon sac complètement. J'empilai soigneusement les livres d'alchimie dans l'espace sous la table de chevet, pendit mes affaires dans l'armoire sous des yeux noisettes scrutateurs.

« T'es pas du genre bavard... » Pas de réponse. « Tu sais parler au moins ? C'est quoi ton nom ? »

« Roy. »

« Ah ah sérieux ? Dis … t'es du genre intello coincé non ? » Il regardait mes bouquins avec un air contrit « Tu dois pas rigoler tous les jours.. »

Je me répétais en boucle que cet idiot était beaucoup trop bavard pour survivre à la sélection des futurs soldats, et que j'aurai la paix dans quelques temps. Oubliant que mon maître ne m'avait finalement pas enseigné comment créer des flammes dignes de ce nom, il me prenait l'envie de lui cramer la tronche pour le faire taire. Son bavardage était déjà par trop insupportable et en plus il était continu...

« ...Et là Martinez a voulu se gratter le nez, il a essayé de le faire discrètement mais t'as bien vu, il a été dans les premiers à se faire sortir... » Il fit une pose. « Hey... tu souris jamais ? »

Au diable le self contrôle...

« En général quand je me fais réveiller à trois heures du mat par une alarme stridente, que je m'habille au milieu d'une centaine de mecs qui m'ont empêché de dormir en parlant de leurs histoires de cul, tout ça pour attendre trois heures sous la pluie... non je n'ai pas vraiment envie de sourire. » fis-je entre mes dents en lui jetant un regard que j'espérai plus froid que la banquise.

Il y eut un moment de flottement puis cet énergumène éclata de rire, littéralement.

« Ahahah … mais quel poseur ! »

Il repartit dans un fou-rire. Je le regardai, dépité et m'arrêtai sur ma posture. J'étais en train d'enfiler des gants, dans mon uniforme militaire, raide comme la justice, le regardant de haut... et mon sourire méprisant n'arrangeait sûrement pas le tableau. Constatant que mon comportement n'avait pas eut l'effet escompté, je me trouvai à mon tour ridicule et un sourire s'étendit malgré moi sur mes lèvres jusqu'à ce que son rire communicatif ne m'arrache un gloussement. Ce son l'arrêta net. Il se leva et passa le bras autour de mes épaules avec un air séducteur que je connaissais bien, puisque je l'utilisais souvent...

« T'es mignon quand tu souris tu sais ! »

Ce fut évidemment ce moment que choisit le sergent responsable des dortoirs pour ouvrir notre porte. Le moment précis où je posai ma main sur son ventre pour repousser ce démon mouillé et stupide de mes vêtements merveilleusement secs... mais le bruit de la porte arrêta mon geste à l'orée de la chemise de mon compagnon de chambre... Et la scène vue de l'extérieur n'avait absolument pas l'air de ce qu'elle était véritablement. Et c'est ainsi que partit la rumeur. Grâce à un pion un peu trop zêlé venu compter les recrues survivantes de l'orage matinal et leur annoncer qu'ils pouvaient aller déjeuner... et qui referma la porte avec une tête tellement rouge au dessus de son uniforme vert qu'il avait fondamentalement l'air d'une pivoine qui aurait vaguement pris forme humaine.

« … dès le premier jour... » marmonnai-je, dépité...

« Roooh c'est pas si graaaaave si on fait attention ils oublieront vite. »

« Va te sécher ou ils t'oublieront encore plus vite ! »

« Oh mais à vos ordres, à vos ordres mon général... »

Il me fit un salut comique et fila dans la salle de bain. La figure dissimulée dans ma main, je songeai avec désespoir à la réputation que j'aurai dès le lendemain. Si ce sergent répétait ce qu'il croyait avoir vu, j'allais devenir la tête de turc de toutes les recrues. Je me foutais bien des préférences sexuelles des autres, malheureusement tout le monde n'avait pas mon savoir-vivre et l'homosexualité dans l'armée apportait bien des soucis. Je repassai rapidement toutes les recrues féminines que j'avais vu ce matin, il y en avait une dizaine mais quatre avaient été recalées... Mon second cerveau étant toujours actif de façon sous-jacente je résumai rapidement ce que j'avais pu voir de ces filles. L'une d'elle avait l'air passablement vulnérable et avait sangloté dans le froid ce matin. Je n'allai pas lui dire que c'était également mon cas mais c'était sans doute celle qui était la plus accessible pour ce que j'avais en tête. Oui, mon plan était clair et simple, il allait falloir que je porte en bannière mon hétéro sexualité... L'autre se démerderait... qu'est ce qui lui avait prit de faire des sous-entendu pareils dans une caserne militaire ?

Qu'avait dit le sergent déjà ? Il était temps de déjeuner ? Très bien, l'approche à choisir serait facile. Je sortis du dortoir d'un pas conquérant. Séduire je savais faire. J'allais renverser la vapeur avec la facilité renversante qui me sciait !


« QUOI ? » C'était à nouveau cet énergumène à lunettes qui me criait dans les oreilles. « Tu m'as abandonné pour une FILLE ? »

« Bien sûr, qu'est ce que tu crois. Je te connais depuis ce matin, je ne suis ni ton ami, ni ta mère, je ne vais certainement pas me priver de draguer pour occuper tes heures perdues. »

« Mais t'es HORRIBLE ! » Pleurnichait cet imbécile, agrippé à ma jambe au beau milieu du couloir. Tout le monde nous regardait. « Qu'est ce que je t'ai fait pour que tu me détestes comme ça ? »

« Je te déteste pas j'ai juste pas de comptes à te rendre ! » Je fis, en soupirant de manière un peu théâtrale, m'attirant les gloussements des quelques jeunes filles qui essayaient de sortir du réfectoire... vainement.

« Qu'est ce qu'elles ont de plus que moiiiiiiiii ? » Continuait-il, un torrent de larme coulant sur son visage par dessous ses lunettes.

« … Déjà ce sont des femmes (gloussements dans l'assistance)... et ensuite elles ne se traînent pas à mes pieds dans les couloirs... sérieux tu fais pitié... »

« Et ça te donne pas envie de me consoler ? »

« … comment on dit déjà ? …. non ! »

Je secouai ma jambe énergiquement pour la lui faire lâcher... sans succès. Les filles gloussaient de plus belle et je leur adressai un sourire désespéré mais charmeur. L'une d'elles rougit furieusement... trop facile. Il fallut quatre recrues -toutes masculines- pour décoller l'autre débile de moi sans que je perde mon pantalon dans l'histoire. Cette petite scène me valut quelques rires de couloir mais ma réputation était sauve. Je m'attardai encore un peu pour discuter avec les filles, leur racontant en détail comment on en était arrivés là. Mon copain de chambrée passa avec une facilité déconcertante pour un idiot érotomaniaque et je me fis plaindre quelques minutes. Les gens étaient tellement simple à manipuler que s'en était presque plus amusant... presque !

Lorsque je revins à ma chambre, je retrouvai .. ah décidément son nom ne voulait pas rentrer dans ma tête... Bref...Il était là. Il me souriait de toutes ses dents alors que je fermai la porte avec précautions.

« Alors j'ai été comment ? »

« Pardon ? »

« Ben quand je t'ai vu avec cette fille je me suis dit que tu essayais de sauver la face alors je me suis dit qu'une belle scène de râteau dans le couloir de la cafétéria rétablirait l'ordre. »

« Tu veux dire que tu m'as coller la honte de ma vie devant toute la cafétéria... et que tu l'as fait exprès ? »

« Ben ouais … ahah aller avoue que tu t'es bien amusé ! Tu as eu le numéro de la petite brune ? »

« Oui. »

« Elle s'appelle comment ? »

« J'en sais rien... »

« ….. t'es sérieux ? »

« Ben qu'est ce que ça peut faire ? J'en ai pas besoin tout de suite, je mènerai mon enquête plus tard. » je me grattai la tête, ennuyé.

« Ahahah tu peux me le dire vas y ! »

« Quoi donc ? »

« Que tu n'aimes que moiiii ! »

J'esquivai une attaque type « baleine échouée » alors qu'il se jetai sur moi. Cette fois pas question qu'on nous surprenne à moins d'un mètre de distance l'un de l'autre, notre petit cinéma ne marcherait qu'une fois et même mes pouvoirs de séduction avaient leurs limites. Ce boulet s'écroula donc par terre avec à peu près autant de grâce qu'un... qu'un hippopotame essayant de faire le grand écart.

« Et au fait ton nom à toi... c'est quoi déjà ? »

« Hughes. » dit-il en se relevant avec un grand sourire. « Maes Hughes ! »

« Roy Mustang. »

Je m'étais déjà présenté partiellement. Mais cette fois ci j'étais bien décidé à retenir le nom de mon colocataire, c'était ma façon de repartir sur de bonnes bases. Ce type avait l'air d'un idiot... mais il était loin d'en être un. Derrière son sourire innocent et ses manières extravagantes je devinai maintenant un tout autre genre d'individu. Je ne savais pas encore ce jour là qu'il deviendrait mon meilleur ami. Qu'il serait à la fois l'homme qui me ferait plus plus souffrir et qui me rendrait également le plus heureux. Je me souviens seulement avoir pensé que si je n'avais pas ce type de mon côté, je n'aurai pas aimé l'avoir contre moi. C'était ce qui m'avait décidé à serrer cette main tendue. J'avais quinze ans, j'étais fier, manipulateur et un peu paranoïaque.

Avec le recul, je suis impressionné de l'assurance dont Maes faisait preuve au jour le jour. De nous deux c'était lui le plus fort. J'étais la figure de proue d'un navire dont il était le moteur... et nous tenions la barre à tour de rôle. Je ne me souviens pas l'avoir vu pleurer alors que j'ai l'impression de n'avoir fait que ça depuis ce premier jour lors des sélections. « Les hommes ne pleurent pas » c'est ce que disait mon maître. Mais je suis toujours là et eux non. Je ne sais pas si les larmes que j'ai versé ont eut un rôle dans cette histoire. Après tout ce n'était qu'un jeu... Un simple jeu. Du moins c'est ce dont nous nous étions convaincus pour avancer.