Et la lettre T

Chapitre un : Et Kiba trouva le pari du siècle

« J'suis en manque, mec.
- Trouve-toi une meuf. »

Il était marrant ce petit con de Kiba avec ses réponses à deux balles. Merde. Et pourtant, se trouver une petite amie lui aurait fait du bien après cette rupture avec la brune aux piercings.

Shikamaru Nara avait rompu (ou s'était fait larguer, tout dépendait du point de vue) il y avait de cela six mois. Six mois dans un no woman's land complet. Pas de copine, pas d'aventure et sa main comme seule amie intime. La pure misère depuis trop de temps et il ne faisait rien pour changer sa condition de célibataire.

Rien.

La situation commençait à le déranger. Un tout petit peu, Shikamaru Nara n'était pas le genre d'homme à dépenser trop d'énergie pour se trouver une copine (copine ! Même quand il y pensait, rien ne semblait sérieux). Il était à la faculté depuis un an et trois mois mais une fois ses obligations accomplies, il n'avait rien d'autre à faire que d'aller sur l'ordinateur (pour jouer, évidemment, inutile de penser qu'il passait son temps sur Wikipédia !), sortir avec ses amis (qui n'avaient jamais de temps à lui accorder parce qu'ils avaient des petites-amies, Eux) et regarder la télévision en se tordant le cou à cause de la position de l'écran (fallait-il avoir fait Bac+5 pour comprendre qu'une télé de 12 pouces placée en hauteur n'était pas ce qu'il y avait de mieux pour qui que ce soit ?!).

Voilà.

C'était la misérable vie de Shikamaru Nara et de sa chambre d'étudiant pourrie qui sentait le renfermé, le tabac froid et les caleçons sales.

Oh, il n'était pas Non Plus à plaindre. Shikamaru cherchait toutes les histoires qui lui arrivaient !

Petit un : Le fait de se sentir supérieur parce qu'il était l'un des meilleurs éléments de son ancien lycée l'avait poussé à être désagréable avec son ex-petite-amie (et désagréable était bien trop poli pour réellement qualifier ce qu'il était). Et, intelligente comme elle l'était, la jolie jeune fille avait prit le large après un ultimatum qu'il n'avait pas accepté (« Shikamaru ! J'en ai marre de tes réactions exagérées. Soit tu te calmes, soit c'est fini entre nous ! »).

Petit deux : Il avait été extrêmement désagréable avec l'agent immobilier du campus en charge de son dossier d'appartement (« Et alors, rien à battre de votre retard, j'me les pelle ici, trouvez-moi un logement, putain. »). Alors, en plus d'être au dernier étage (sans ascenseur, bien sûr), son vis-à-vis était la façade d'un bâtiment. Sa chambre d'étudiant était donc continuellement sombre et le rendait terriblement morose.

Petit trois : Il était radin (bon, ce n'était pas Forcément un défaut après tout…) et quand il s'était décidé à acheter une télé, il était passé par les petites coupures des Internets pour trouver une annonce alléchante et dans ses moyens. (Vend télévision tube cathodique très bon état livraison et pose gratuite.) Bon, au moins, il n'en avait pas eu pour beaucoup, mais son antenne râteau lui pesait sur le système (le changement de chaîne était un calvaire !), tout était en noir et blanc et il n'y avait PAS de télécommande (sans parler de son torticolis).

Et annotations quelconques pour combler les trous : Sa fierté le poussait à être heureux de sa situation. Parce que comme il le disait toujours : « L'auto-persuasion, y'a que ça de vrai ! »

Puis arrêtons de nous mentir, il le méritait !

Pour en revenir à « une copine, donc ? » Shikamaru aurait pu en avoir une facilement. Malgré son caractère difficile à vivre, il avait un charme fou. Un regard et POUF ! une fille pouvait immédiatement lui tomber dans les bras. Bon, c'était un peu exagéré mais… Ça aurait sûrement pu lui arriver.

Après, tout dépendait des goûts de chacun : un brun aux cheveux longs remontés sur le haut du crâne et une allure tassée à longueur de temps… Chacun son trip après tout. On ne juge pas les goûts et les couleurs, voyons !

« Tu te trouves intelligent à me répondre ça ? souffla Shikamaru en se grattant le ventre »

Le jeune homme face à lui, poussa un long soupir et répliqua : « De toute façon, t'es trop un gland pour que qui que ce soit ait envie de sortir avec toi. »

Shikamaru fusilla son ami du regard et se releva d'un coup en le pointant d'un doigt accusateur.

« Ah ouais, c'est vraiment c'que tu penses ?
- Mais clairement que c'est ce que je pense, mec, s'insurgea Kiba en se relevant à son tour.
- Tu veux parier ?
- Parier quoi, le gland ?
- Que je m'en trouve une dans deux jours ! »

Kiba recula, se réinstallant sur sa chaise, calmé d'un coup. Il posa la main sur son menton, pesant les propos de son ami.

« Hum… non. Pas assez de Challenge. Ce ne serait pas drôle.
- Comment ça Drôle ? Je ne cherche pas à être drôle.
- Un pari doit l'être pour se mesurer à nous. Je sais que t'es capable d'en avoir une rapidement. Et ça, ce n'est pas amusant. Je refuse de parier dans ces conditions. »

Shikamaru leva les yeux au ciel et se posa à son tour sur sa chaise, laissant son regard dériver sur sa fenêtre et le mur dégoutant en vis-à-vis.

« Moi, j'ai une idée, gamin, releva finalement Nara.
- Ah oui, laquelle ?
- Laisse-moi six mois.
- Pour… quoi ? Une seule fille ?
- Non, vingt-six.
- Vingt-six ? Pourquoi spécialement vingt-sss… oh… »

Kiba se permit un sourire en coin et regarda Shikamaru dans les yeux.

« Très bien, tu as six mois à partir de maintenant. Tu as champ libre. Mais si tu me permets une condition : seuls les prénoms compteront. »

Le Shikamaru débraillé acquiesça.

« A comme… »

.

« Premier chapitre. Je ne compte pas les faire très longs ni très sérieux. Amusez-vous bien :). »

Sandou-Soudy