Chapitre 1 : On pose les bases.
Kurt était assis sur une banquette du bus qui devait le ramener, ainsi que sa chorale, les New Direction, à McKinley.
Il fixait un point devant lui, essayant de retrouver son visage habituel : invisible.
Il venait de faire gagner les Nationales, qui marquaient la fin du mois de Juin, aux New Direction et pourtant, il n'était ni heureux ni fier : le brun repensait à sa chanson. Elle avait un but : faire comprendre ses sentiments à Blaine car depuis que Kurt avait décidé de se réfugier dans le silence, deux ans auparavant, il ne s'exprimait plus que par ses chansons. Bien sûr il avait toujours un calepin sur lui mais il ne s'en servait que si cela était vraiment nécessaire.
Pendant qu'il chantait « Perfect » de Pink, tout à l'heure, il tentait d'éviter le regard de Blaine, un nouveau membre de la chorale. Il savait qu'il ne réussirait plus à se séparer de ces yeux noisette si il les trouvait.
Mais Kurt avait échoué, il s'était perdu dans le regard du bouclé et maintenant, il avait peur que ses sentiments envers Blaine ne soit pas réciproques.
L'objet de ses pensées venait justement de monter dans le car, Blaine se dirigeait vers le fond en direction de Kurt.
Ces deux là ne se connaissaient que très peu mais Blaine espérait avoir compris quelque chose sur Kurt pendant sa prestation.
- Tout le monde fait la fête, tu ne veux pas venir t'amuser ? C'est grâce à toi qu'on a gagné après tout, proposa Blaine avec, trouva-t-il, un peu trop d'envie dans la voix.
Kurt lui répondit en secouant la tête de gauche à droite sans pour autant lâcher le point qu'il fixait depuis plusieurs minutes. Blaine ne fut pas surpris car il avait appris par les autres membres de la chorale que le brun avait arrêté de parler depuis presque deux ans et qu'il ne supportait pas qu'on le touche. Ne serait-ce que pour l'effleurer.
Blaine décida quand même de s'asseoir sur la même banquette que Kurt.
- Pourquoi tu ne veux pas nous rejoindre, questionna Blaine. La réponse l'intéressait vraiment car personne n'avait été capable de lui expliquer pourquoi Kurt ne parlait plus.
Ce dernier venait de sortir son calepin car il ressentait le besoin de se confier et il savait que Blaine l'écouterait, contrairement aux autres. Il nota donc : « Ils s'amusent mieux sans moi. »
- Pourquoi tu dis ça ? S'étonna le bouclé.
« Je les ennuie. Depuis que je ne parle plus, je ne suis plus rien. »
- Mais non, Kurt, écoute : je sais qu'on ne se connait pas depuis longtemps mais je suis sûr d'une chose, tu n'es pas ennuyeux. Tes yeux parlent pour toi et on peut réussir à te déchiffrer en te regardant bien, assura Blaine.
« Vraiment ? » Kurt n'avait pas lâché son point jusqu'alors mais à ce moment-là, il ressentit le besoin de se perdre dans les yeux marron de son vis-à-vis.
- Oui et j'arrive à le faire, parfois, mais de temps en temps, tu es aussi indéchiffrable qu'une toile impressionniste. Sans vouloir te forcer la main, tu ne voudrais pas m'expliquer pourquoi tu as décidé de nous priver de ta magnifique voix ? demanda Blaine qui regretta immédiatement sa longue tirade.
Kurt lâcha instantanément le regard de Blaine et retourna sur son point. Il ne savait pas s'il devait répondre.
Blaine se serait bien frappé s'il avait été tout seul, il se leva pour sortir du bus. Sentant son bras rester en arrière, il se retourna et vit la main de Kurt qui le retenait. Blaine se rassit et vit les yeux bleus de Kurt emplis de tristesse qui regardaient son calepin.
« Il y a deux ans, mon père a fait une attaque alors qu'on venait de se disputer. J'étais parti en voiture pour me calmer. » La vue de Kurt se brouilla mais il devait tenir bon, ne pas s'effondrer surtout devant Blaine. « Si je n'étais pas parti, j'aurais pu appeler quelqu'un. Il serait toujours avec moi. En quittant la maison ce jour-là, j'ai perdu mon père. »
Blaine vit que Kurt n'allait pas bien mais il avait peur de la réaction du brun face à une étreinte. Blaine ne put s'empêcher de se rapprocher et prit son ami dans ses bras.
Kurt fut légèrement surpris mais finit par se laisser aller contre le torse réconfortant de Blaine. Il pouvait entendre les battements affolés du cœur du bouclé mais n'y prêta pas attention. Cela faisait tellement longtemps qu'il ne s'était pas autorisé à pleurer ses parents disparus.
Blaine, quand à lui, était aux anges, bien sûr l'histoire de Kurt l'avait ému mais l'homme qu'il aimait sanglotait tout contre lui, comment ne pas se sentir bien ?En même temps, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver de la compassion et de la tristesse pour ce magnifique orphelin qui était rongé par la culpabilité.
Kurt avait confiance en Blaine.
C'était pour cela qu'il lui avait avoué l'origine de son malheur. Il se retira de l'étreinte si chaleureuse de Blaine et fixa une fois de plus ses yeux si magnifiques. Ce que Blaine vit dans les iris de Kurt lui donna l'impression qu'il ne pourrait plus jamais souffrir. Il venait inconsciemment de se fixer un nouveau but : ne plus jamais voir cette douleur dans les yeux de son amour.
- Merci de m'avoir avoué ça. Même si j'imagine que cela n'a pas été simple pour toi. Je ne le dirai à personne, promit Blaine.
« Merci à toi de m'avoir écouté, ça fait du bien de parler à un ami. »
- Ami…, Blaine avait l'air déçu.
« Ben on est ami non ? »
- Non. Enfin c'est pas ce que je voulais dire. Tu pourrais me laisser essayer quelque chose ? Blaine semblait préoccupé.
Kurt acquiesça mais il ne savait pas à quoi s'attendre avec Blaine. Ce dernier venait d'en arriver à un point où le retour en arrière lui était impossible.
