Rating : K+ je pense...

Disclamer : Seule Ange est à moi. Tous les autres sont à Eiichiro Oda (à mon grand regret, d'ailleurs...)

Couple : Ace x OC (OC faisant référence à Ange, bien sûr)

Petit mot de l'auteure : J'espère que ma fiction vous plaira (parce que je l'ai faite avec amour – si je puis dire –). Et c'est la première fois que je publie sur , alors ça me fait un peu bizarre... M'enfin bon, on s'en fout de ça ! xD

UN DEPART -

Il paraît que l'université Sapientia de Earthsea, la plus grande ville portuaire de South Blue, est très réputée dans le milieu de l'enseignement. Ce n'est qu'une rumeur, qu'une phrase qui se passe de bouche à oreille... mais curieusement, Sapientia semble la prendre au pied de la lettre.

Déjà, n'est-ce pas prétentieux de s'autoproclamer le Savoir ? (oui, Sapientia veut dire Savoir, Intelligence, Sagesse en latin). C'est une université très chère, où le port de l'uniforme est obligatoire, où le règlement est très strictes et les sanctions très lourdes. Quelque chose à ne pas prendre à la légère. Pour beaucoup de gens de mon âge, ce serait un véritable honneur que d'y faire ses études : après, on peut avoir un poste d'officier de la Marine très rapidement, avec beaucoup d'avantage. Parce que oui, il s'agit d'un établissement financé par la Marine pour former ses nouvelles recrues. Ingénieux de leur part, non ? Ils ont tout compris du commerce et des techniques de vente. D'ailleurs, seuls ceux qui ont réussi à passer une série de test assez compliquée peuvent espérer y entrer. Ainsi, il ne faut pas si aller si on n'a pas la rage de réussir, si on n'a pas la volonté profonde de vouloir être accepté.

Bizarrement... ce n'est pas mon cas.

Je m'appelle Ange Curtis. Mais contrairement à mon prénom, je ne suis pas un ange. Première différence : je n'ai pas d'ailes, je ne peux donc pas voler. Et ça, c'est bien quelque chose que je regrette, croyez-moi. Je suis élève à Sapientia, en seconde année pour être précise. Mais très sincèrement, je n'en ressens pas la moindre once de fierté. Je dirais même que tout ça me rend incroyablement indifférente. Les gens autour de moi ressemblent à des ombres. Je n'aime pas être ici... mais je ne peux pas partir. Je n'ai nul part où aller, sinon. L'appartement que j'ai acheté est gris, vide de sens, comme tout ce qui m'entoure. Et que suis-je sensée faire de ma vie au juste ? Tout ça est fade. Ça n'a le goût de rien.

Nous sommes en cours, comme la plupart du temps de la journée. L'amphithéâtre dans lequel nous sommes placés peut accueillir plus d'une centaine d'élèves à ma connaissance. Savoir qu'un tel nombre d'ombres peut se rassembler ici me donne presque la nausée. Mais heureusement pour moi, il n'y a qu'une cinquantaine de places occupées. Dieu merci...

Oui, je sais, je suis un peu ochlophobe. J'ai peur de la foule qui se presse, qui se condense, qui oppresse... et alors ? Ce n'est pas le sujet, n'est-ce pas ?

Dans tous les cas, le professeur, monsieur Durens, continuait son monologue sur la jurisprudence sur les droits de succession en matière de propriété intellectuelle. Un cours fort passionnant, je vous l'accorde... De manière plus générale, monsieur Durens enseigne le droit. Avant d'être professeur, il était officier supérieur de la Marine pendant plus de trente ans. Il paraît aussi qu'il est l'idole de plusieurs élèves de cette salle. Un vieil homme gras qui est tombé assez bas pour faire des discours aussi peu intéressants à des jeunes qu'il ne verra plus jamais après, ne me faites pas rire !

Ma tête appuyée dans la paume de ma main, je regardais la fenêtre qui se trouvait sur ma gauche. Il y avait un beau ciel bleu, parsemé de petits cotons blancs. La brise semblait légère, deux oiseaux jouaient avec les nuages. Je les trouvais agréables à regarder, à suivre leur vol, à les voir tournoyer. Comme j'aurais voulu être un oiseau...

― Mon cours est à mourir d'ennui, je suppose, fit une voix grave et contrariée qui me rappela où j'étais.

C'était monsieur Durens, là, juste devant moi. Il me regarda à travers ses lunettes rondes, les sourcils froncés.

― N-Non, pas du tout, monsieur... tentai-je de me rattraper sans vraiment d'espoir.

― Dans ce cas, je te prierais de faire plus attention à ce que je suis en train de dire. Et ne rêvasse plus. Tu es dans l'université qui forme l'élite de la Marine, et donc l'élite du Gouvernement Mondial.

Et il continua de me sermonner encore un moment, prônant la réputation de Sapientia, la chance que j'ai d'être ici, la dignité dont je dois faire preuve... de vieux radotages, rien de plus. Je le regardais, sans vraiment le voir. Lui aussi était une ombre.

― Même si ce monde est envahi par les ombres, je suis incapable de m'envoler au moi, puisque je ne suis pas un oiseau, marmonnai-je tout bas.

― Qu'avez-vous dis ?

― Rien... du tout.

― Si vous avez quelque chose à ajouter, dites-le moi en face au lieu de médire dans le dos des gens. Vraiment, vous n'avez aucune manière, mademoiselle Curtis.

― Veuillez m'en excuser, demandai-je machinalement.

― Bien. Fais attention à l'avenir. L'élite de ce monde ne doit plus faire ce genre d'erreur.

Il se redirigea vers l'estrade comme si rien ne s'était passé, mais l'incident déclencha chez les autres étudiant un élan de bavardage.

― Et voilà, elle refait son intéressante.

― Elle en a pas marre de refaire tout le temps le même cinéma ? À croire qu'elle veut être renvoyée.

― C'est juste une pauvre folle qui ne réalise pas sa chance. Laissez-là dans son monde.

Folle ? Je suis folle ? Peut-être que oui, après tout. Je me demande même si ce n'est pas mieux d'être fou que d'être sain d'esprit... De toute façon, ça fait bien longtemps que ce genre de remarque ne m'affecte plus. Je suis comme... indifférente à ça.

― Dans tous les cas, coupa monsieur Durens une fois revenu à sa place habituelle, je vous prierais de venir me voir à la fin du coups, mademoiselle Curtis. Je serais en salle des professeurs.

Ça par contre, je ne m'y attendais pas. C'était bien la première fois que j'étais convoquée quelque part. Moi qui préférait passez le moins de temps possible avec des ombres, ça n'allait pas être possible aujourd'hui.

Qu'est-ce qui cloche chez moi, au juste ?

Deux heures. Ce cours a duré deux heures. Deux heures à rien faire d'autre qu'à faire semblant d'écouter un monologue fatiguant. Comment perdre du temps dans votre vie ? C'est très simple : demandez conseil à Ange Curtis, la spécialiste en la chose !

Regardant vivement par la fenêtre, je vis le ciel rosé du soir. J'aime vraiment l'admirer le soir comme maintenant. Il a quelque chose d'inédit, de paisible, que je ne saurais expliquer.

Cependant, avant de m'émerveiller devant ce ciel vaste et rougeoyant, il fallait passer par une étape bien moins attirante. La fameuse étape « monsieur Durens ». Rangeant mes affaires à la hâte dans mon sac qui m'accompagne depuis le collège, je me dirigeai après vers la salle des professeurs en espérant bien me souvenir du chemin. Il faut dire que c'est tellement grand ici, il n'est pas rare de se perdre dans ces couloirs qui se ressemblent tous. Enfin, ma marche rapide me fit arriver devant la porte que je cherchais – ou pas –. Sur une plaque métallique très bien taillée, il y avait très clairement marqué « SALLE DES PROFESSEURS – ELEVES INTERDITS ». Élèves interdits ? Je vais me faire une joie d'enfreindre cette règle, alors.

Un sourire amusé apparut sur mon visage. Violer les lois de cette soi-disant meilleure université du monde était sans mentir un de mes divertissements préférés.

Je remis une de mes mèches rebelle en place et toquai brièvement pour indiquer ma présence si monsieur Durens était là, bien sûr. mais je ne le saurais pas avant de l'avoir fais.

― Entrez. fit sa voix que je reconnus.

Je poussai la porte et pénétrai à l'intérieur de la pièce richement décorée – et un peu trop à mon goût – pour la première fois de ma vie – et, j'espère, la dernière –. J'avais préalablement effacé mon sourire pour une expression neutre. Regardant autour de moi, je vis plusieurs portraits immenses qui ornaient la salle, sans compter les décorations murales, les meubles de bois sculptés, les tasses de thé en porcelaine et les tapis tissés hors de prix. Bon sang, on est sensé être dans une salle de professeurs, pas Versailles ! C'est quoi ce délire ? Tous ces détails me donnaient la nausée. Mais remarquez, comme dit ma mère : « Le luxe ne s'achète pas par goût, mais parce qu'on peut se l'offrir. » Maman, ce que tu disais n'a jamais été aussi vrai... Mon dieu. Et on dit encore que les professeurs ont des salaires minables, hein ? Comme quoi, les préjugés ne valent vraiment rien.

Au milieu de la pièce, monsieur Durens était confortablement installé dans un fauteuil en cuir, en face d'un autre homme que je n'avais jamais vu. Celui-ci me souris, contrairement à mon professeur.

― Approchez, mademoiselle Curtis, me fit monsieur Durens. Je vous présente l'officier supérieur Kraus.

― Enchantée... fis-je machinalement.

― Monsieur Kraus, voici Ange Curtis, qui étudie dans notre glorieuse faculté.

― J'ai beaucoup entendu parler de vous, jeune fille, commença Kraus avec une certaine lueur dans les yeux. Malgré un certain désintéressement aux études (Durens émit alors une moue pour confirmer la chose sur le ton du reproche), vos notes sont vraiment impressionnantes !

― ... Oserai-je demander dans quel sens ? demandai-je méfiante et distante.

― Oh ne vous méfiez pas autant, mademoiselle. Votre moyenne scolaire est vraiment excellente ! Je n'en attendais pas moins de la fille de l'amiral en chef Sengoku !

L'évocation du nom de mon père me fit grincer des dents. Un père qui ne voit jamais sa fille à cause de son travail, même pour son anniversaire, est-ce que c'est toujours un père ? Personnellement, je ne pense pas. Mais ça ne semble pas être l'avis des autres. Foutu monde !

― Je suis très sincèrement impressionné par vos capacités, avoua-t-il en continuant sur sa lancée.

― Eh bien...

Concrètement, je ne savais pas quoi répondre. Soit c'était le plus gros mensonge que je n'avais jamais entendu, soit il croyait dur comme fer en chacune de ses paroles... en fait, les deux options me font peur.

De son côté, Kraus sortit de sa petite mallette (vous savez, celles qui vous font penser « Wow ! Un homme d'affaires – ou un truc du genre – ! ») un paquet de feuilles imprimées et agrafées entre elles. Il me les tendit avec un autre sourire.

― Nous voudrions, énonça-t-il, que vous intégriez la Marine dès maintenant. En effet, votre intelligence est loin d'être négligeable et le fait que vous êtes la fille de l'amiral en chef vous propulsera vers le sommet en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire.

― C'est... incroyable, mais... tentai-je de placer.

― De plus, cette requête ne vient pas que de moi, continua-t-il sans se soucier d'Ange. L'amiral en chef lui-même souhaite la même chose.

― Ce serait fantastique, reprit Durens. À vrai dire je me demandais pourquoi est-ce que vous restiez ici alors que visiblement, ce n'était pas du tout fait pour vous. Une Einstein telle que vous...

Curieusement, j'eus une envie soudaine de rigoler suite à la phrase de mon professeur. Ce serait fantastique pour lui surtout : il n'aurait plus une rêvasseuse dans les pattes. Ensuite il se demandait pourquoi je restais ici ? Sans doute parce que je n'avais pas tellement le choix ! (mon père s'est arrangé pour me faire avoir une place. Sans doute plaçait-il quelques espoirs en moi – que je me ferais un plaisir de pulvériser –). « Ce n'est pas du tout fait pour vous » non sans rire ? C'est que maintenant qu'il le remarque ? Et pour finir en beauté, voilà qu'il place le petit compliment à la fin, histoire de prouver la « sincérité » de ses dires...

― Nous allons arrangé votre départ pour Marineford pour demain. conclut Kraus. Le plus tôt sera le mieux, croyez-moi.

Marineford ? Le quartier général de la Marine ? Rien que ça ? C'était beaucoup trop précipité cette histoire ! Et puis pourquoi la Marine ? Pourquoi est-ce que la Marine la poursuivait à chacun de mes pas ? Bon d'accord, dans une université comme celle-là, ce n'était pas très étonnant, mais quand même ! Mon père, amiral en chef de la Marine. Mon enfance, entourée d'ombres de la Marine. Mes études, dans une université de la Marine. Mon avenir, dans la Marine ?!

Mais pourquoi donc ? Pourquoi ne pouvais-je pas choisir ? Parce que je... n'étais pas comme un oiseau ? Je n'avais pas d'ailes, c'est pour ça ?

― Je ne... vous crois pas... réussis-je à articuler sans m'en rendre compte.

― Pourtant, il faudra vous y faire, mademoiselle. Ce soir, préparez vos valises, vous partez demain au matin, lui dit Kraus comme s'il ne se rendait pas compte de l'état dans lequel j'étais.

― J-Je...

Impossible... Je ne veux plus voir la Marine de ma vie. Je... ne veux pas. Ce ne sont que des hypocrites qui prônent être la Justice et l'Ordre qui maintient l'Harmonie des Peuples. Et là-bas, il y a mon père... Je ne veux pas le voir ! Plus jamais... Laissez-moi... tranquille...

... oOo ...

Laissez-moi tranquille...

Cette phrase résonne encore dans ma tête. Allongée sur mon lit, le visage vers le plafond et la main sur mon front, je fixait ma lampe donc la qualité premier prix était irrévocable. Je n'avais qu'une vague idée de l'heure qu'il était, mais ça n'avait aucune importance pour moi. Il était sûrement tard, la nuit était tombée depuis longtemps. Mais de là où je suis, je ne peux pas voir les étoiles : il y a trop d'éclairage public dehors.

Je ne veux pas partir...

Finalement, je me demande si Dieu existe... S'il existait, il serait bien cruel, n'est-ce pas ? Quelque chose en moi refuse catégoriquement d'aller à Marineford. Et je suis d'accord avec ce quelque chose !

Je ne veux pas aller là-bas...

Je refuse, refuse, refuse, refuse, refuse, refuse ! Mais j'ai beau me répéter ça, rien ne change. Le matin arrivera bien à un moment où à un autre, me forçant à partir à Marineford...

Sauf s'ils n'ont personne à emmener.

Cette idée apparut comme une fleur dans ma tête. Si je ne suis plus là, si personne ne se présente, ils ne pourront emmener personne, n'est-ce pas ? Mais si mon plan s'arrêtait là, ils n'auraient qu'à fouiller cette ville de fond en comble pour me trouver, ce qu'ils arriveraient certainement à faire. Et là, je serais de retour en case départ. Dans ce cas, il faudrait que je me réfugie autre part que dans les environs, que dans Earthsea... Oui mais facile à dire. Je ne connais rien à l'extérieur de la ville, moi ! Je suis née ici et je ne suis jamais partie de ma vie !

Dans ce cas, il faudra changer ça.

Pour ne pas aller à Marineford, la solution la plus simple serait de disparaître, non ? Eh bien je n'ai qu'à disparaître. Non, ce n'est pas du suicide : ça a toujours été un acte vain à mon goût. Juste... une fugue. Une fugue de collégienne, dans une autre échelle.

Dans un livre de maman, j'ai lu que « la Mer est la maison de tous les humains ». Certes, c'était un livre qui faisait l'éloge des pirates... mais si je ne peux plus compter sur ma maison actuelle (quoique, à bien y réfléchir, je n'y ai jamais vraiment compté), autant tenter le tout pour le tout et prendre la mer. J'ai lu assez de livres sur les marins pour connaître les bases de la navigation, et trouver un bateau ne doit pas être très compliqué vu que nous sommes dans une ville portuaire. Je ne suis pas sûre que des gens louent ne serait-ce une petite barque à l'heure qu'il est, mais sachant que je vais figurer sur la liste des disparitions inquiétantes, ce n'est pas bien grave si un bateau – ou une barque – disparaît elle aussi... Elle passera sans doute inaperçue.

Décidée, je me levai de mon lit énergiquement (bien qu'il soit deux heures du matin à mon réveil). Je me dirigeai vers la cuisine où je mis dans mon sac des provisions... un peu de tout, certes, mais je ne n'avais pas vraiment d'idée sur combien de temps je pourrais tenir... Bah au pire, je verrais bien ! De toute façon, quand bien même je mourrai de faim, ce sera toujours mieux que d'aller à Marineford !

Pour la dernière fois, je passais le seuil de ma maison. Enfin, c'était plus un appartement qu'autre chose, mais vous m'avez comprise. Pour être honnête, elle ne me manquera pas tellement. Rien de cette ville me manquera. Je suis en train de dire « adieu » à un ramassis d'ombres, je ne voix pas ce qui pourrais me manquer chez ces ectoplasmes. Agrippant les lanières de mon sac, je descendis dans la rue jusqu'au port sans croiser personne.

Arrivée sur place, je scrutai le quai. Sans doute trouverai-je un bateau que je sache manœuvrer sans problème... Les uns après les autres, je les inspectais du regard et les jugeais aptes ou non à me servir. Je ne cherchais pas de paquebot, ni un planche de bois flottant à peine sur l'eau.

Enfin, mon regard fut attiré sur cette barque, cachée par des caisses de bois et sacs de toile. En fait, il s'agissait plus d'un bateau de pèche, mais au vu de son état, je pense qu'il n'a pas servi depuis longtemps. Ce n'est pas plus mal, à vrai dire ! Comme ça, s'il était, comme je le pensais, abandonné, il ne manquera à personne et je pourrais l'emprunter sans histoire. Parfait.

Ma cible en vue, je me hâtai vers lui et me mis à bord. Il était déjà à l'eau et il ne semblait pas y avoir de fuite. Il ne restait plus qu'à espérer qu'il n'y en aura pas durant la traversée. À présent, il me fallait vérifier le gouvernail, les voiles, et tout ce genre de choses.

Une fois mon inspection faite, j'en arrivai à un bilan que je qualifierai d'acceptable. J'étais assez fière de moi, à vrai dire. C'était la première fois que je faisais ce genre de chose, et si j'oubliais le but premier de cette expédition, je trouverais tout ça vraiment excitant. Un sourire satisfait s'empara de mon visage.

Mais il me fallait partir maintenant. Pas besoin d'attendre que tout le monde se réveille. Et plus tôt je partirais, plus tôt je pourrais quitter cette ville d'ombres. Cette pensée me fit à nouveau sourire.

Je retirai les deux cordes qui liaient le bateau au port et leva les voiles. La légère brise m'emmena lentement mais sûrement vers l'horizon. Il est à ma montre cinq heures et quarante-cinq minutes du matin, et je viens de prendre le large.