Courir, obscurité, courir, obscurité, courir, courir, courir...

Mon corps ne connaissait que cette action en cet instant cauchemardesque. Mes jambes m'emportaient dans le néant, une route qui me paraissait sans fin...mon esprit entrait définitivement dans le tunnel du désespoir.

Une force invisible à mes yeux vînt souffler de l'air glacial à mon visage...ainsi qu'à mes larmes chaudes coulant sur mes joues.

« Qu'est ce que tu fous putain ?! Arrête tes conneries tout de suite ! »

Ces pleurs pitoyables, que je hurlais presque, faisaient écho dans les ruelles en cette heure nocturne. Des jurons volant de ma bouche par milliers, toutes adressés au téléphone portable que je serrais anxieusement de ma main, comme par peur de perdre le peu d'espoir qu'il me restait.

Aucune réponse. Je continuais pourtant sur ma lancée.

« Tu peux pas me faire ça...t'entends ?! T'as pas le droit ! »

Mon honneur, ma fièrté, mon allure, ma vie...je n'en avais plus rien à faire. Tout ce qui m'importait en cet instant, c'était toi.Juste toi. Je ferais n'importe quoi pour te ramener, même si cela impliquait de pousser mon corps à la limite, de courir à un point que même mon cœur pourrait lâcher...je ferais tout.

Après plusieurs secondes de silence semblant interminable, où seul mes pleurs et mes halètements pouvaient se faire entendre, un doux murmure parvînt du portable à mon oreille : « Pardon ».

Immédiatement après ces mots, un fracas assourdissant me crispa les tympans. Puis, plus rien.

Non, non, non, non...

Toute activité de mon corps s'arrêta net, comme soudainement paralysé par une vérité dont je ne voulais pas y croire. Tremblant, des flots de larmes vinrent définitivement envahir mon visage, tandis que je poussais un cri effroyable, presque agonisant, tout en ayant lâché mon portable. « No signal » était tout ce que l'on pouvait lire sur l'écran.

Pourquoi tu en es arrivé là ? Tu m'avais dit que tout irait bien...

Tu l'avais promis.