Bonjours à tous et à toutes et bienvenue dans cette fic dédiée à Yami no Matsuei, la meilleure série shônen ai du moment ! XD

Eh bien, je constate que la section française est déjà bien remplie, ça va être dur de se poser au milieu de toutes ces fics et de bonnes en plus (qu'il faudrait que je lise quand j'aurai un peu de temps libre)… -.-' Va falloir assurer !

J'avais gravé l'anime sur DVD depuis longtemps et après les exams, je me suis permise à ENFIN le visualiser. Et j'adore (la voix d'Hisoka me rend dingue lol XD). D'autant plus que d'un coup, une bouffé d'inspiration est montée en moi. Une semaine après, c'est pondu !

Alors, les détails…

¤ Sérieux ou portnawouak ? : Je préfère le sérieux à l'OOC donc, j'essaie de respecter au max. Cela dit, les psychologies sont tellement complexes dans cette série, c'était un vrai défi pour moi ! J'espère que les fans de Tsuzuki et Hisoka ne vont pas me tuer.

¤ Genres ? : Pas de style en particulier. On va dire que c'est comme la série de base : de l'horreur, du psychologique, un peu d'humour avec des dérapages, un peu de douceur avec Tsuzuki et Hisoka.

¤ Spoilers ? : Je n'ai pas envie de me spoileriser, donc non, je ne sais rien. Je me base sur le manga, comptez après l'affaire de Muraki à Kyôtô (soit la fin de l'anime). Si par malheur j'étais venue à écrire des choses qui se passeront plus tard dans le manga (ce dont je doute), tout ceci ne serait alors que purement fortuit (idem pour d'autres fic. Je n'en ai lu qu'une seule, un one-shot. Si j'ai fait des trucs ressemblants, c'est un hasard, je ne me serai pas permise de copier !)

¤ Ca dure longtemps ? : Vous serez amené(es) à suivre une enquête policière de 10 chapitres.

¤ Autre chose à déclarer ? : Un petit détail pas importants : 1) J'ai décris Hisoka comme un « blond cendré » et non comme un châtain. C'est juste une affaire de point de vue alors inutile de me faire la remarque si vous n'aimez pas, lol. C'est stupide mais parfois, je tombe sur des gens trèèèèès pointilleux. Peut-être aussi que je le fai un peu "fragile" physiquement, mais c'est volontaire pour créer plein de situations. XD

¤ Une dernière volonté ? : C'est quoi, cette question ?! O-o' On me fusille si ça ne plait pas, c'est ça ? Euh… ben… j'espère que vous aimerez, voilou !

Allez, on démarre ! C'est le chapitre le plus court des 10, mais c'est normal, c'est juste le chap d'exposition, le préambule, quoi. Histoire pour vous de pouvoir prendre la température du style.

Bonne lecture !


(※) LE CORP DE LA VENGEANCE (※)


Chapitre 1 : Le lycée de la mort

Dans le Royaume des Morts, que l'on appelle « L'Autre Monde », il existe un Tribunal où les morts sont jugés pour les crimes qu'ils ont commis de leur vivant : le Juo-Cho, le département des dix rois. Le Bureau des Assignations de l'Enma-Cho intervient pour régler les problèmes administratifs du Juo-Cho. C'est une section spéciale directement dirigée par Enma, le roi des Enfers.

Aujourd'hui était une matinée comme beaucoup d'autres au Royaume des Morts. Le ciel était clair, parsemé de quelques nuages filandreux par ci par là, habité par un soleil pâle de printemps. Une faible brise soupirait entre les branches des fleurs de cerisiers qui pleuraient leurs larmes de pétales rosés. La pluie de poussière parfumée tombait, virevoltait, doucement, presque au ralenti.

Non loin de cette quiétude extérieure, dans le bureau du chef Konoe, l'ambiance était tendue et frémissante. En dépit des fenêtres qui laissaient entrer la lumière du dehors, il faisait presque froid ici. La salle était silencieuse et les personnes qui s'y trouvaient étaient en stand by dans une réflexion grave.

Assis derrière son bureau, les mains croisées devant son menton, le chef Konoe quitta du regard le dossier qu'il lisait jusqu'à présent et leva lentement ses petits yeux enfoncés vers la personne en face de lui. Resté près de lui comme à son habitude, Tatsumi releva négligemment ses lunettes sur son nez et fit glisser à son tour son regard d'apparent jansénisme vers le jeune homme de l'autre côté du bureau.

Correctement calé contre le siège de son fauteuil, une jambe croisée sur l'autre, celui-ci observait avec grande attention un couple de clichés que le chef venait de lui tendre. Ses paupières dotées de cils encore plus fins et plus longs que ceux d'une femme se plissèrent encore un peu, cachant davantage le vert pénétrant irréel de ses iris. Une mèche de cheveux cendrés retomba sur son visage. Le simple arrondi de sa frange légère suffisait à faire ressortir la douceur des courbes de son visage fin et délicat qui aurait pourtant pu davantage souffrir des horreurs que son propriétaire avait pu connaître.

Konoe se racla un peu la gorge avant de se laisser lentement retomber contre son dossier, le dos un peu endolori.

- Alors ?

Hisoka cligna des yeux et releva le menton, le visage fermé par une expression qui dissimulait sa répulsion.

- C'est récent ?

- Cela s'est passé…

Le vieil homme s'interrompit, le regard rivé au fond de son bureau avec une fureur plutôt bien contenue. Déjà que depuis le début de cette réunion, il semblait énervé et avait préféré ignorer cette source d'agacement, mais là, il ne pouvait plus supporter telle indolence. Tatsumi eut un long soupir las tandis qu'Hisoka pivotait sur son siège, lui aussi visiblement éreinté.

Loin de tout ce sérieux et de la lourdeur qui émanaient de la nouvelle affaire qu'on était en train de leur présenter – et qu'il avait jugé ne pas être obligé de suivre-, un bel homme de 26 ans aux cheveux chocolat en bataille et à la carrure imposante se frottait les mains avec délice, éperdu dans la contemplation d'un large plateau de pâtisseries fraîchement achetées.

La cravate desserrée, sa chemise blanche retroussée jusqu'à ses coudes, Tsuzuki attrapa d'un geste quasi virtuose sa petite fourchette à trois dents. L'éclat de ses yeux améthyste s'illumina d'une nouvelle lueur gourmande. Il semblait aussi heureux qu'un petit enfant qui venait d'apprendre que Noël avait été avancé dans le calendrier tant son sourire jovial était étiré.

- Aaaaaah… soupira-t-il avec aise. Tourte au citron, parfaits à l'orange, financiers au chocolat, bavarois à la framboise… Par quoi vais-je donc com… ?

La vision enchanteresse et appétissante de ses petits trésors de sucre disparut brutalement derrière une photographie de cadavre qu'on venait de mettre sous son nez.

- Whouaaaaaaaaaa ?!

Sous la violence du choc, Tsuzuki bascula de son siège qui se renversa en arrière, les yeux révulsés par une horreur gravée dans ses traits délicats et le corps agité de spasmes.

- Tu vas un peu nous écouter, oui ? morigéna Hisoka en reposant le cliché sur le bureau du chef.

- M-M-Mais… bégaya Tsuzuki en se redressant difficilement. C'est ignobl... Aaaaaaaaaaaaaah ! Tatsumiiiiii !

Et là, c'est le drame. A peine avait-il réussi à se relever que l'aîné du Bureau des Assignations se pétrifia sur place, saisi par ce qu'il était en train de voir : Tastumi qui… jetait à la poubelle la boite signée de la pâtisserie où il avait acheté ses douceurs ?! Ses pupilles se dilatèrent d'effroi et le peu de résistance que son cœur avait pu conserver suite à la présentation de la photo gore se craquela jusqu'à se briser.

- Mes gâteaux !! explosa-t-il, des larmes au coin des yeux. Tatsumi, espèce d'iconoclaaaste !

- « Iconoclaste » ? répéta le chef, une goutte sur la tempe. Tu considères des pâtisseries comme des œuvres d'arts ?

Tandis que notre bouche sucrée préférée s'en était allée dans un coin du bureau, tout recroquevillé sur lui-même à se répéter « Mes pâtisseries… pourquoi… ? » avec toute la peine qu'un homme pouvait porter en ce monde, Hisoka s'approcha discrètement du secrétaire qui relevait une nouvelle fois ses lunettes :

- Tatsumi-san… Vous y êtes allé fort, confia le garçon à voix basse.

- Je n'ai jeté que l'emballage et ai caché les gâteaux, répondit-il avec un sourire discret et très satisfait. Hors de question de faire du gaspillage, vu ce qu'il nous coûte déjà.

Hisoka chancela jusqu'à son siège, l'échine raidie par ce frisson glacé qui remontait dans son dos. Il en avait presque pitié pour son partenaire. Tatsumi avait vraiment quelque chose d'effrayant quand il s'agissait d'argent et d'économie. Sa cruauté et son machiavélisme ne connaissaient-ils donc pas de limites ?

Sa petite récréation de dégustation tombée à l'eau, ou plutôt à la poubelle, Tsuzuki ravala avec peine ses larmes et s'approcha du bureau de son supérieur pour s'enquérir du sujet de l'affaire du jour. Après avoir bu une gorgée d'eau pour faire passer ses cachets contre sa migraine montante, le vieil homme tendit au shinigami les deux mêmes clichés qu'il avait auparavant donné à Hisoka.

- Mon dieu… murmura-t-il quand il découvrit les photos.

Il n'avait pas eu le temps de bien voir tout à l'heure, mais à présent, il pouvait étudier avec soin la photographie de trois corps de garçons qui baignaient dans une mare de sang au beau milieu d'une ruelle désertique. Ils devaient probablement être lycéens, ils portaient encore leur uniforme. Leur veste couleur lie de vin paraissait ne faire qu'un avec le liquide carmin qui les recouvrait tel un linceul mortuaire. Leur trois visages, filés d'un rideau d'hémoglobine qui coulait de leur tête étaient imprimés d'une terreur à jamais figée dans la mort.

Sur la seconde photographie, un quatrième adolescent y était dépeint quand il avait rendu son dernier souffle de vie. Lui aussi portait un uniforme avec une veste pourpre, il était certainement dans le même établissement que ces trois autres homologues. La différence résidait dans l'état dans lequel il se trouvait. Ses jambes avaient été arrachées pour être déposées un peu plus loin avec une traînée dégoulinante et un bandeau détrempé entourait sa bouche qui vomissait du sang. Le corps reposait sur le seuil de la porte de son domicile.

Il déglutit. Ils étaient si jeunes tous les quatre, à peine l'âge d'Hisoka. Leurs êtres sans vie avaient gardé dans leur dernière attitude toute la terreur qu'ils avaient dû ressentir quand la mort était venue les chercher. Les yeux largement écarquillés, leurs doigts crispés par la peur, tout indiquait une frayeur sans pareil.

Secoué d'un haut le cœur, Tsuzuki reposa d'un geste fébrile les morceaux de papier glacé sur le bureau. Il avait la sensation que ses doigts se brûlaient au contact de ces représentations de morts.

- Quelle horreur… souffla-t-il en détournant la tête comme pour chasser ces images.

Tatsumi opina faiblement du chef puis se pencha vers le dossier à la couverture brune qu'il tenait en fronçant les sourcils.

- Eisaku Hiroi, Fukuto Ujima, Junpei Nobe et l'autre se prénommait Kantarô Sejiku. Tous étaient au lycée Haijaku de Kumamoto. Tous les quatre ont été retrouvés morts il y a quatre jours, les premiers dans une ruelle de la ville alors qu'ils sortaient d'une arcade de jeux et l'autre juste sur le pas de sa porte.

- Kumamoto ? répéta Hisoka en croisant les bras. C'est à Kyûshû, ça va donc être pour nous.

- On sait qui a fait cela ? intervint son aîné avec sérieux.

Le chef secoua la tête et soupira de résignation. C'était là que le bât blesse. Au tout début, quand on leur avait annoncé que quatre élèves d'un même établissement s'étaient faits sauvagement assassiner, ils avaient tout de suite pensé à un autre élève de la classe pour avoir fait le coup.

- Cependant, reprit Tatsumi en regardant les deux shinigamis. Il s'avère que les trois garçons appartiennent à la Terminale T-4 du lycée et l'autre à la T-3. Ce fait peut déjà poser problème…

Hisoka profita de la pause marquée par le secrétaire pour regarder de nouveau les photographies. Même établissement mais pas la même classe. Il fallait donc trouver un autre point commun, à supposer qu'il y en avait un.

- La cause de la mort ? demanda-t-il à Tatsumi.

Ce dernier replongea dans son dossier et tourna quelques pages avec un « Humm… » évasif.

- On suppose un coup de hache net et précis dans la nuque pour le trio et l'hémorragie due à l'arrachement de ses jambes aura eu raison du dernier. On lui a aussi coupé la langue.

Tsuzuki croisa les bras sur sa poitrine, la tête un peu baissée, et réfléchit à haute voix. C'était étrange qu'ils n'aient pas été tués de la même manière tous les quatre. Y avait-il une raison à ce changement ? L'assassin était-il le même pour les uns et pour l'autre ? Peut-être en était-ce un autre. Les lieux eux-mêmes n'avaient rien de communs.

- Il demeure tout de même deux choses intrigantes dans cette affaire… poursuivit Tatsumi en pinçant légèrement les lèvres.

Les yeux d'Hisoka s'agrandirent alors qu'il parcourait rapidement une feuille du dossier.

- L'heure de la mort…

- En effet, approuva Konoe, le front plissé par le tracas. L'heure estimée du décès est la même pour les deux groupes, soit aux alentours de 23 heures. Et leurs positions étaient séparées de deux kilomètres.

Tsuzuki et Hisoka se concertèrent d'un regard interpellé. Quatre étudiants d'un même lycée qui se faisaient assassiner au même moment alors qu'ils étaient assez éloignés les uns des autres était une coïncidence plutôt troublante. L'assassin devait avoir des complices ou alors il n'était pas humain.

- Et l'autre chose ? questionna Tsuzuki.

Tatsumi tourna les pages de son dossier et vint prendre un groupe de quatre photographies qu'il déposa sur le bureau et les fit glisser du bout des doigts vers les deux shinigamis.

- Les quatre victimes avaient une inscription gravée dans une de leurs mains. Elle a été faite après la mort.

Les deux jeunes hommes se regardèrent un instant puis s'approchèrent de la table. Tsuzuki en avait la gorge serrée. Chacun se saisit d'une photo et la porta à lui.

Le cliché laissait apparaître sur presque toute la feuille la paume d'une main pâle aux doigts encore repliés et raides. L'éclairage d'une lumière vive faisait nettement ressortir dans la main blanche et froide des caractères finement tracés comme par le pinceau du calligraphe une inscription sanguine qui gouttait de quelques perles rouges. L'écriture était parfaitement lisible, nette et soignée avec une profondeur homogène sur tout le long de la phrase qui était inscrite :

« Le clou qui dépasse appelle le coup du marteau »

- « Le clou qui dépasse appelle le coup du marteau » ? lurent-ils à haute voix avec incrédulité.

Voilà un dicton japonais qui était bien connu, mais pourquoi le graver ici dans la main de quatre étudiants assassinés aussi brutalement ? Etait-ce là une sorte de signature ?

- Qu'en pensez-vous ? demanda Konoe qui regardait de biais les deux autres photos restées sur son bureau.

- Hum… fit Tsuzuki avec un air profondément concentré. Ca me parait évident…

Les trois autres personnes retinrent leur souffle pour écouter sa suggestion.

- L'assassin est un philosophe, lâcha-t-il d'un très grand sérieux.

Le poing d'Hisoka sur son crâne le fit philosopher dans la joyeuse dimension de l'inconscience. Un peu de sérieux, bon sang !

Après un mauvais regard à son coéquipier assommé contre le rebord de la table, le jeune homme se tourna vers son supérieur.

- Ces inscriptions communes prouvent que c'est bel et bien la même personne qui a tué ces lycéens.

- C'est ce que nous avons aussi pensé, mais nous manquons d'indices, avoua Tatsumi avec ennui.

- Aïe aïe aïe… gémit Tsuzuki qui retrouvait ses esprits. Alors, on est chargés de tout résoudre, c'est ça ?

- En effet ! confirma Konoe en croisant les mains sur son bureau.

Ils devraient découvrir qui était l'auteur des faits et pour quels motifs il faisait cela car d'autres morts prématurées comme ces quatre-ci allaient sans doute créer des problèmes non négligeables au Juo-Cho. Ils auraient également pour mission d'arrêter le responsable de ces atrocités dans les plus brefs délais.

- Et, dans la mesure du possible, sans tout détruire sur ton passage, Tsuzuki… précisa un Tatsumi tout sourire d'un ton affable mais néanmoins péremptoire. Sinon, je m'assurerai que cette mission soit ta dernière.

Caché derrière Hisoka qu'il tenait en tremblant par les épaules, l'homme hocha la tête avec un « P-P… Pas de problème… T-T-Tatsumi » pour le moins hésitant. Dieu cet homme était encore plus terrifiant quand il ajoutait un sourire à ses mena…

- Raaah, lâche-moi ! pesta Hisoka qui ne supportait plus l'état apeuré de son partenaire qui perturbait son don d'empathie.

Ejecté par cette vocifération bien sentie, Tsuzuki eut ce qu'on appelle, un grand moment de solitude. Mais pourquoi personne ne voulait donc le soutenir ? Quelle cruauté dans le monde d'Hadès…

- Les Gushôshins s'occuperont de vous exposer les modalités de votre mission, informa le chef tandis qu'Hisoka avait déjà tourné les talons vers la sortie. Bon courage et n'oubliez pas de me ramener de l'aka-zake, c'est une spécialité locale !

Plus ou moins remis, le shinigami aux yeux prune sortit à son tour du bureau et accourut jusqu'aux côtés de son coéquipier qui marchait avec nonchalance, les mains dans les poches. Tsuzuki était heureux. Cela faisait un moment qu'ils n'avaient pas eu de mission tous les deux, il espérait pouvoir resserrer ses liens avec Hisoka.

L'adolescent ne changea nullement son expression stoïque et neutre et continua de regarder droit devant lui :

- Tu ne resserreras rien du tout, déclara-t-il d'un ton sans réplique. Tu restes à ta place et moi à la mienne.

L'homme leva des yeux pleins de larmes au ciel, sa gaieté réduite en miettes. Quelle froideur, ce garçon. Et son don d'empathie était parfois assez gênant.

- Ce n'est pas de ma faute si tu es aussi bruyant en pensées qu'à l'oral, bougonna-t-il avec mauvaise humeur.

- Ah ah ! Désolé… s'excusa son ami, une main derrière la tête. En tout cas, tâchons de faire encore de notre mieux, hein, Hisoka ?

Ce dernier dirigea ses grands yeux émeraude vers Tsuzuki qui lui souriait avec toute sa bonne volonté et son alacrité ordinaires et le contempla sans rien dire. Ce type… il en faisait toujours des tonnes. Cependant, sa façon d'être était celle avec laquelle il l'avait accepté, il ne pourrait rien y changer. Et puis, quand il le regardait comme ça, il arrivait à oblitérer un bref instant la douleur qu'il transportait avec lui depuis des années.

Hisoka détourna la tête en haussant les épaules.

- Humph. C'est ça.

Tsuzuki eut un sourire en coin. Il savait qu'il réagirait comme ça. Tellement secret à tout garder pour lui. Mais il ne perdait pas l'espoir de l'ouvrir complètement au monde un de ces jours. Il savait très bien que derrière son masque de gel, Hisoka était une personne qui s'inquiétait pour les autres.

Son attention se reporta sur les deux petits êtres emplumés qui flottaient dans leur direction.

- Ah ! Salut, les Gushôshins ! salua le jeune homme avec un signe de la main.

- Bonjour Tsuzuki-san, Hisoka-san, répondirent en chœur les frères. C'est pour l'affaire du « Lycée de la Mort » ?

- Exact, répondit Hisoka. Vous nous accompagnez à Kumamoto ?

Les deux oiseaux secouèrent négativement la tête. Ils avaient bien trop de travail en ce moment pour pouvoir venir avec eux. Toutefois, ils pourraient toujours communiquer avec eux en cas de besoin. Les bibliothécaires de l'Enma-Cho emmenèrent notre duo de shinigamis dans un autre bureau où ils leur exposèrent la situation :

- Bien ! commença l'aîné des Gushôshins. Tsuzuki-san, vous serez professeur de littérature. Nous nous sommes occupés « d'indisposer » le professeur actuel. Quant à vous, Hisoka-san, au vu de votre âge, vous serez un élève…

- Ah, super ! s'enthousiasma le futur enseignant. On va être ens…

- … dans la Terminale T-3, celle du garçon aux jambes arrachées, poursuivit le Gushôshin cadet avec embarras.

- Hein ? Mais pourquoi ?

Les Gushôshins expliquèrent à Tsuzuki que comme ils ignoraient si oui ou non les victimes avaient un lien entre elles, ils valait mieux élargir les pistes : pendant que lui s'occuperait d'en apprendre davantage sur les T-4, Hisoka mènerait l'enquête du côté des T-3. Son jeune âge ne poserait pas de problème car il y serait admis comme un élève extrêmement intelligent qui aurait sauté deux classes.

Le garçon grimaça. Il n'aimait pas trop cela car qui disait « classe » disait « monde » et cela ne l'animait guère. Toutes ces émotions et ces pensées qui pourraient s'écouler en lui comme le sable glissait dans son sablier le faisaient déjà frissonner de mal-être. Il n'avait hélas pas le choix, il faudrait faire avec. Après tout, le meurtrier se trouvait peut-être dans la T-3.

- Quand partons-nous ? demanda-t-il pour oublier la future perspective.

- Vous êtes attendus au lycée Haijaku dès demain à 9 heures. Vous aurez un appartement non loin du lycée, le temps de la mission.

- Parfait ! En attendant, je m'en vais réviser mes grands classiques ! s'exclama Tsuzuki en brandissant un poing vainqueur. C'est parti !


Voilà ! Je sais que les choses sont floues et que des infos manquent, mais c'est volontaire, on saura tout petit à petit.

Alors, si ça vous a plu, merci de me le faire savoir (j'accepte tout, du moment que les critiques violentes soient constructives) sinon, merci d'avoir tenté le coup !

Chapitre suivant : notre duo préféré commence à tâter le terrain.