Maman
Dis maman, quand on meurt, est-ce que c'est pour la vie ?
Parole d'enfant.
« Au Manoir Malefoy, le 30 avril 1998
Mon fils,
Tu dois être étonné que je t'écrive une lettre commençant par "mon fils". Je n'ai pas pour habitude de t'appeler ainsi. Seulement, aujourd'hui, toutes nos habitudes sont changées.
Mon fils,
Tu es à moi. La seule chose dont je suis fière c'est toi. Tu es ma création. Ce n'est pas le Seigneur des Ténèbres qui t'a porté dans son ventre durant neuf mois. Alors ce n'est pas lui qui doit décider de ton avenir.
Je veux que tu te bâtes. Ne reste pas parmi les mangemorts. Ton père a fait cette erreur et à cause de cela, tu gâches ton adolescence à essayer de réparer les siennes. Ne fais pas cela.
Je veux que tu profites de la vie que je t'ai donné. Tu es jeune. Tu es beau. Tu es intelligent. Joue, rêve, amuse toi comme un enfant de ton âge. Je t'en prie mon fils, sois heureux. Même si tu dois l'être loin de nous... Sois heureux.
Tu en as le droit. Depuis que tu es tout petit, tu as tous les droits. Tu as eu droit à eu éducation très respectable, tu as eu droit à deux parents qui ne te montraient peut-être pas leur amour, mais saches qu'ils t'aimaient du plus profond d'eux-mêmes. Je t'aime encore mon fils. Il ne m'est pas interdit de te le dire et il ne t'est pas interdit d'aimer.
Je veux que tu tombes amoureux. Je veux que tu laisses une femme entrer dans ton cœur. Cela sera risqué, mais si elle en prend soin, tu vivras auprès du femme qui t'aime. Et tu l'aimeras en retour. Ne prête pas attention à la pureté du sang, à la beauté impériale du physique. Choisis la pour l'amour qu'elle sait te donner, pour le plaisir qu'elle te procure.
L'amour ce n'est pas si compliqué tu sais... Quand tu es amoureux, tu n'as qu'une seule envie : être avec elle, la regarder, l'écouter, lui parler. Lui adresser tes sourires en échange des siens. Juste parce que c'est elle, juste parce que tu l'aimes. Elle est comme un rêve, mais éveillé. Elle n'est pas magnifique, sublime, splendide, non, elle est belle. Elle est faite pour toi. Son corps et le tien sont en parfait osmose. Lorsque tu fermes les yeux, tu imagines sa présence, son corps lové dans tes bras qui la protègent, ses doigts emmêlés dans les tiens. Tu vie dans une dimension totalement étrangère. Tu vis pour elle parce que tu l'aimes.
Mon fils,
Tu dois déjà le savoir, dans peu de jours je vais certainement mourir. C'est cette partie la plus difficile à écrire. Je l'ai su dès que j'ai commencé cette lettre. Je n'arrive pas à retenir mes larmes. Je n'arrive pas à me dire que peut-être je ne te verrais plus jamais. Peut-être que je ne pourrais plus jamais te toucher, te sentir, te parler pour te dire que je t'aime. Merlin ! Comme je t'aime mon fils. Tu n'as pas idée ! L'amour qu'une mère ressent pour son enfant est indescriptible Je t'aime plus que ma propre vie, je pourrais tuer, torturer et être torturée et tuée à mon tour si cela me permettait de te protéger. J'espère grandement que la femme que tu auras choisi te donnera un enfant ou même plusieurs et que tu sauras leur donner tout l'amour que tu ressens pour eux.
J'aimerai qu'ils t'appellent "papa" comme j'ai toujours voulu que tu m'appelles "maman". J'ai toujours trouvé ce mot beau. N'est-ce pas ? Il sonne tellement bien dans ta bouche, j'en suis sûre. Je veux que dès que tu finisses cette lettre tu viennes auprès de moi, te jeter dans mes bras et que tu me le dises. Je t'en conjure...
Mon fils. Mon cher fils. Si tu n'as pas le temps ou si tu ne souhaites pas le faire, je te pardonnerai. Mais j'aimerais vraiment que tu viennes. 19 heures dans l'Allée des Embrumes demain soir. Au nom de tout l'amour que je te porte, je t'y attendrai toute la nuit s'il le faut.
Ta maman. »
Il était sur son lit, nu après une douce nuit d'amour auprès d'Hermione. Ils avaient décidé de fêter la victoire du Bien de cette manière. En faisant l'amour. Après plusieurs mots doux et quelques caresses échangées discrètement, le Grand-Duc personnel de la famille Malefoy avait frappé son bec crochu contre la vitre. Drago s'était levé, avait ouvert à son oiseau et avait attrapé la lettre accrochée à sa patte.
Mon Fils
Ces deux mots étaient écrit de la main de sa mère. Il s'était assis sur le lit et avait lu. Il avait pleuré aussi. Il l'avait murmuré, ce mot qu'elle aimait tant. Hermione n'avait pas compris.
Et Drago ne comprenait pas pourquoi cette lettre arrivait maintenant alors que sa mère l'avait écrite quelques jours plus tôt.
Les derniers mots de sa mère lui étaient destinés. Sa mère l'avait supplié de venir la serrer dans ses bras. Il n'avait pas pu. Elle l'avait supplié de l'appeler maman et de lui dire qu'il l'aimait. Il n'avait pas pu. Mais sa mère lui avait aussi ordonné d'être heureux, d'aimer une femme. Et il le pouvait. Si seulement sa mère savait à quel point il aimait déjà Hermione. Si seulement elle savait qu'il connaissait déjà l'amour auprès de cette femme aimante. Si seulement il avait eu le temps...
Hermione regarda par-dessus l'épaule de Drago, et lu quelques mots. Elle comprit de suite. Alors elle prit Drago par le menton, le regarda et l'embrassa fougueusement, lui demandant secrètement de lui faire l'amour.
Ce qu'il fit. Il la bascula sous son corps, continuant de l'embrasser. Elle mêlait ses doigts aux cheveux blonds de son amant. Il n'y avait pas besoin de faire de préliminaires. Et Drago était trop blessé pour y penser. Il la pénétra avec lenteur et douceur, les larmes coulant le long de ses joues, Hermione les léchant sensuellement. Il entama de longs va-et-vient et elle gémissait de plaisir.
« Je suis là maintenant »
Il continuait de pleurer et elle pleura aussi. De douleur, de désespoir, de tristesse aussi. Ils pleuraient. Ils s'aimaient.
« On ira la voir après »
Après...
« Je t'aime Drago »
Je t'aime...
Il continuait se mouvement qui faisait gémir la femme de sa vie. Elle se cambrait sous ses coups de reins. Il pleurait dans son cou. Elle l'aimait. Il l'aimait. Ils s'aimaient.
.
Deux jours plus tard, dans l'Allée des Embrumes, à 19 heures, un jeune homme blond aux yeux gris venait de faire son apparition. Il faisait froid. Il remonta le col de sa veste tout en regardant le mur en face de lui. Il baissa ensuite son regard sur le sol et vit une broche. Une broche en argent incrustée d'émeraude. Il l'a pris, l'emmena à sa bouche pour la baiser et murmura le mot interdit :
"Maman..."
