Vous êtes vous seulement un jour soucié de moi ? Il m'arrive de divaguer, certes, mais ce n'est point une raison. Je me souvins seulement d'une personne m'ayant parlé. En réalité il ne m'aurait jamais parlé s'il avait eut le mot de passe. Savez-vous pourquoi m'a-t-on mis à l'entrée du sanctuaire de Gryffondor ? Non ? Cela ne m'étonne pas. Je vais vous raconter comment en est arrivé là, la pauvre malheureuse Grosse Dame.

Tout a commencé un jour de Décembre, soyons plus précis... C'était le jour de Noël de l'année 1942. Un buffet était organisé dans mon magnifique tableau. En réalité ce n'était le mien que par alternance, on surveillait à tour de rôle l'entrée avec une ancienne amie de Poudlard. La joie et la bonne humeur étaient au rendez-vous. Nous buvions et nous mangions sans soif, ni faim. Malgré le peu d'élèves encore présents dans l'établissement nous fûmes dérangé plusieurs fois, tous des élèves de Gryffondors dont les parents ne pouvaient pas s'occuper durant les vacances de Noël. Tous sauf un, c'était un élève de Serpentard. Le jeune homme était de grande taille, avec un visage particulièrement beau malgré sa pâleur. Ses joues creuses mettaient l'accent sur son regard très attrayant. Qui aurait pu résister à ses yeux d'un noir si profond ? Je me rappellerai toute ma vie du regard et de la voix si douce qu'il avait. Autant vous direz qu'au premier regard il m'a séduite. Il me demanda avec gentillesse d'ouvrir le passage, mais j'avais bien reconnu le blason des Serpentards sur sa robe. Sans même réfléchir aux conséquences je lui répondis que je ne pouvais pas le laissé passé. Il tenta de me persuader qu'il ne ferait rien de mal, juste visiter. Il essayait de me séduire, son charme était simplement les maladresses dans ses dires ainsi que sa beauté. J'étais heureuse de déstabiliser un jeune homme aussi séduisant. Cela faisait plus d'un ou deux siècles qu'on ne m'avait pas dragué. Il me promit monts et merveilles. Il me disait qu'il pouvait me faire redevenir une vivante.

Un problème était arrivé à mon amie, et elle ne pouvait plus sortir d'un tableau de famille. Depuis noël le garçon revenait souvent me voir, une à deux fois par semaine. Je ne lui en voulais pas car je savais qu'il était interdit de se promener dans les couloirs le soir après le couvre feu. Moi-même lorsque j'étais étudiante je m'amusais à enfreindre les règles mais que lorsqu'il s'agissait d'une histoire sérieuse. À l'époque j'étais très convoité, et j'en profitais, même si la plupart des garçons avec qui je me permettais quelques petits écarts n'aimaient en moi que ma beauté. J'étais une jeune fille blonde avec la peau très pâle, mon regard était difficilement soutenable, enfin c'est ce que j'en ai déduit dès la première semaine à Poudlard. Mes yeux étaient d'un bleu profond, aux contours extrêmement clairs. J'avais été élue par les filles de mon dortoir la fille plus belle fille, de ce faite elles trainaient toujours dans mes pattes pour trouver leurs cavaliers lors des bals. C'est ceci qui m'a valu ma première mort : coup de poignard dans le dos par une des filles jalouses de Serpentards. Mes bonnes actions précédentes ma mort m'ont permis de gagner une place dans un des tableaux de Poudlard.

C'était un garçon très intelligent, lorsqu'il ne pouvait pas passer me voir, il m'envoyait un petit mot doux. Je ne sais pas comment a-t-il pu faire pour assurer l'apparition d'un bout de parchemin dans mon tableau mais je lui en étais très reconnaissante. Le soir du 24 janvier de l'année 1943, il revint me voir, cela faisait un mois qu'on flirtait ensemble, et il me le fit bien comprendre. Il se tenait devant moi avec une bouteille de vin ouverte dans l'une de ses mains, un flacon dans l'autre. Il portait des habits moldus très à la mode : Une chemise rentrée dans un pantalon haut couture, cachée par un pullover manche court à rayures. Ça ressemblait à un rendez-vous galant. Il me tendit la bouteille à travers le tableau et me dit que le flacon qu'il tenait dans sa main était la potion qui me ferait revivre sans avoir besoin d'un cadre pour me soutenir. Je compris plus tard qu'il voulait en échange que je lui ouvre le passage. Après une longue hésitation, je lui refusai l'entrée. J'avais réfléchi au faite que si je retournais vivre dans la réalité je n'aurais ni amis ni travail et je perdrais tout. Cela faisait six siècles que je régnais sur mon petit monde de tableaux.

Sa réaction fut immédiate. Il me montra tout le mépris qu'il avait pour moi. Ses yeux avaient sensiblement changé de couleur. Je compris que j'allais mourir une seconde fois. Il pointa sur moi sa baguette magique, tout en marmonnant une formule incompréhensible. Je fermai mes paupières pour éviter de regarder l'homme que j'aimais me tuer. Lorsque je rouvris les yeux, je découvris que je vivais encore. Le fameux Tom Jedusor s'en était allé. Soudain la fatigue me prit, je m'endormis et fut réveillé le lendemain matin par les élèves allant prendre leur petit déjeuné. Ils souriaient tous en sortant. Il fallut attendre que les élèves remontent chercher les affaires qu'ils avaient oubliées pour comprendre. Alors qu'ils passaient devant moi, ils parlaient d'une grosse dame moche en la comparant à la belle jeune femme qu'elle remplaçait. Je m'étais bien rendu compte que j'avais grossi, et que je ne pouvais plus sortir de mon fichu cadre. Alors qu'il n'y avait plus personne qui passait je demandai aux tableaux les plus proches de me donner un miroir, ils hésitèrent en me demandant s'il était vraiment nécessaire. Je mis du temps à les convaincre puis sans surprise je découvris le corps immonde d'une grosse femme, habillé d'une robe la boudinant et coiffé d'une couronne de fruit. En regardant plus en détaille mon visage je découvris que même mes yeux avaient changé de couleur : marron. Prise de folie j'ai crié comme une folle pendant toutes les heures où les élèves étaient en cours. Ma voie était beaucoup plus puissante, et résonnant dans tout Poudlard.

« C'est donc ça ta punition ? Je n'ai pas voulu te laisser passer alors tu m'as celé éternellement dans mon foutu tableau. Tu m'as transformé en mégère abominablement grosse parce que mon amour ne me rendait pas aveugle ? Maudit soit tu ! »