Oyé ! Une bonne et heureuse année à ceux qui passeront par ici !
Me voici avec un nouvel OS, que j'ai transformé en Two Shot quand j'ai remarqué sa longueur !
C'est toujours à la merveilleuse J.K Rowling (sauf quelques persos, Hallelujah !).
Et c'est toujours HP/DM ^_^
J'ai envie de mettre un petit M pour le rating, mais pas pour ce chapitre.
Autres blablas : Ce TS est un résultat de la récente période un peu morose que j'ai passé, sorry...J'ai écris en écoutant notamment Black Beauty "Main Theme" et Ludovico Einaudi "Divenire". Il n'est pas corrigé, d'avance je suis désolée pour les fautes (en priant pour qu'elles ne soient pas trop nombreuses). La suite sera en ligne rapidement. Sur ce, je me tais.
Bonne lecture.
V-F
-Papa ?
-hm ?
-Est-ce que tu penses que, parmi toutes ces étoiles, certaines contiennent de la vie ?
Drago fronça les sourcils. A vrai dire, il ne s'était encore jamais posé la question. Encore une fois, il s'étonna de la curiosité enfantine. Il leva à son tour les yeux vers le ciel.
-Probablement, murmura-t-il, c'est même tout à fait certain, imagine un peu les milliers de planètes qui se trouvent dans l'univers. Je doute fort qu'on ne trouve pas d'êtres vivants sur plusieurs d'entres elles.
Mahé approuva, satisfaite de la réponse. Cependant, Drago pouvait voir que son visage demeurait tendu. Signe que d'autres questions -existentielles- se profilaient dans son esprit.
-Et, continua-t-elle d'une petite voix, crois-tu que les…morts peuvent nous voir d'où ils sont ?
Elle se colla un peu plus à son père, frissonnante. Un petit vent venait de se lever dans la nuit inquiétante du parc. Après quelques secondes seulement, elle se sentit à nouveau sereine contre l'épaule de Drago. Celui-ci grimaça légèrement à la question.
-Je…oui, cela ne fait aucun doute.
-Crois-tu que…
Drago se leva précipitamment sur ses coudes, l'herbe humide commençait -de toute manière- à lui tremper les cheveux.
-Mahé, coupa-t-il d'un ton brusque, il n'est pas mort.
Elle leva sur lui un regard attristé, en le tirant par la manche pour qu'il se rallonge. Drago prit sa fille dans ses bras, avant de lui déposer un tendre baiser sur le front.
-Je t'en prie, souffla-t-il douloureusement, il ne faut jamais cesser d'y croire.
-Je…je ne peux plus, bégaya t-elle en s'asseyant, j'ai peur.
Drago abaissa très fermement les paupières, tentant de garder un minimum de contenance.
-Moi aussi, mais il ne faut pas qu'on abandonne, tu comprends ?
Il attrapa les épaules fluettes de sa fille et la regarda droit dans les yeux. Une larme perlait sur sa joue rougit. Drago ressentit une pointe dans le cœur quand il remarqua son regard vert, à l'accoutumé si pétillant, se voiler de plus en plus.
-Cela fait trop longtemps…
-Non, princesse, s'il te plait…
-Mais papa, s'énerva-t-elle un peu, quel espoir peut-on avoir au bout de quatre ans ?
Drago l'attira soudainement à lui pour la laisser déverser dans son cou toutes les larmes qu'elles retenaient depuis plusieurs mois.
Il caressa ses cheveux châtains pendant quelques minutes et l'entraîna de nouveau sur l'herbe.
Une fois allongée, Mahé ne lâcha pas l'étreinte rassurante.
-Tu sais, dit Drago en pointant un doigt dans le ciel, je suis sûr que si tu fais un vœux, si tu demandes à l'une de ces étoiles de nous le ramener, il s'exaucera.
La brune arbora un petit sourire et acquiesça avant de tomber de fatigue.
Pendant ce temps là, Drago priait tous les Saints pour que le ciel l'entende.
OoO
Le lendemain, Mahé se réveilla dans la chaleur douillette de son lit. Elle frotta ses yeux douloureux, asséchés par la quantité de larmes qu'elle se rappelait avoir versé la veille. Elle se leva alors avec une idée bien précise en tête.
Elle enfila sa robe de chambre et dévala les escaliers, parfaitement consciente que son père était déjà réveillé depuis longtemps, à vrai dire, elle ne savait pas depuis quand celui-ci avait dormi correctement.
-Papa ! Cria-t-elle une fois dans le salon.
Avec un petit sursaut, Drago leva brusquement la tête de son journal.
-Qu'est-ce qu'il y a ma puce ? Tu m'as fichu les jetons.
Mahé eut un petit rire avant d'embrasser jovialement son père sur la joue.
-Papa, commença-t-elle, je veux le voir.
Drago écarquilla les yeux avant de laisser échapper un soupir que Mahé qualifia de mauvais signe.
-S'il te plait, j'en ai besoin, je veux le voir.
-Crois-moi, tu n'en as pas besoin Mahé, ce n'est pas une bonne idée, moi-même j'ai du mal et…
-Mais, protesta la jeune fille, tu vas le voir tous les jours ! Je veux venir avec toi.
-Je vais le voir dans la douleur, je le vis très mal, je ne veux pas que tu sois traumatisée par ça…
-Je sais que Pa' est dans un lit, immobile, je le sais ! Prends ça comme un cadeau de Noël ! Je ne veux rien d'autres ! Hurla t-elle en croisant les bras.
Drago envoya son journal dans le feu et vint se tenir devant sa fille.
-Un cadeau ? Dit l'homme avec un léger sarcasme dans la voix, voir Harry sans vie dans sa chambre blanche pour Noël ?
-J'en ai besoin…répéta-t-elle les yeux humides.
-Non, répondit simplement Drago en baissant la tête.
Et quand il tendit un bras devant lui, dans l'espoir de réconforter sa progéniture, celle-ci avait déjà disparu.
OoO
Quand Hermione arriva dans la salle d'attente de l'hôpital Ste-Mangouste, elle découvrit Drago assit sur un des sièges, la tête enfoui dans les mains.
Elle se racla timidement la gorge.
Aucune réaction.
-Drago ? Tenta la brune, est-ce que…Est-ce que ça va ?
-Hmm…
Elle vint s'installer à côté de lui, approchant sa fine main près de son dos, puis se ravisa au dernier moment. Le Serpentard et elle n'avaient jamais été en très bons termes. Mais malgré tout, depuis l'accident, il s'étaient légèrement rapprochés. Elle pensa avec un sourire triste que Harry aimerait voir ça. Lui qui s'était tant battu pour avoir un repas civilisé tous ensemble. Elle renifla.
Ce qui eu pour effet de remuer un peu Drago qui retira ses mains pour poser ses yeux rouges sur Hermione. Il paraissait si fatigué. La brune n'hésita plus, elle lança son bras par-dessus ses épaules et essuya les larmes avec un mouchoir qu'elle venait d'invoquer.
-Mahé veut absolument voir Harry, murmura Drago en tremblant.
Hermione se mordit violemment la lèvre inférieur, elle avait tant redouté ce moment.
-J'avais pensé…qu'en grandissant, c'est effectivement ce qui se passerait si…enfin si Harry n'était toujours pas de retour parmi nous, dit doucement la brune.
-Moi je ne me suis pas méfié, j'étais tellement abasourdi que j'ai même été…désagréable avec elle.
-Je suis sûr que tu n'as pas été injuste, il n'y a pas plus gentil et doux que toi depuis que Mahé est arrivée, elle a de la chance de t'avoir.
-Elle me boude depuis cette scène, avoua Drago comme si cela expliquait tout.
-Veux-tu que je lui parle ? Je connais bien le caractère qu'elle possède, dit t-elle amusée.
Drago sembla hésité un instant, puis sourit légèrement. Il savait que sa fille idolâtrait Hermione. Celle-ci prit cela comme un oui et, d'un signe de tête, montra le Médicomage Evans qui venait d'entrer dans la pièce.
-Mr Malefoy ? C'est terminé, vous pouvez aller le voir.
Drago remercia l'homme en blouse blanche et se dirigea vers la chambre d'Harry.
Hermione le regarda s'éloigner et transplana vers la nounou attitrée de Mahé, Molly Weasley.
OoO
Harry était beau. Si son visage serein ne cachait pas un manque de vie pesant pour tout le monde, on aurait pu penser qu'il dormait paisiblement. Comme d'habitude, Drago le décala doucement pour s'asseoir près de sa hanche sur le matelas. Il avait encore reçu tout un tas d'analyses, et une toilette quotidienne, il sentait le printemps. Harry aimait ce savon. Drago prenait un soin particulier à ce qu'on ne lui change pas.
-Harry, chuchota-t-il, Harry, reviens nous…
Il le lui demandait, à chaque fois, mais rien n'y faisait, ce satané Gryffondor gardait les yeux clos.
-Je n'y arrive pas Harry…
Drago cligna des yeux en regardant le plafond, il ne pouvait pas pleurer, pas encore.
-Tu nous manques, ne nous laisse pas…
L'ancien Serpentard prit la main froide de Harry dans la sienne. Il la caressa doucement.
-Tu sais, Mahé veut te voir… et…moi je ne veux pas qu'elle te voit comme ça. Je ne sais plus, Harry, je veux qu'elle garde une belle image de toi, je veux dire, en train de rire, en train de raconter des blagues foireuses. Jusqu'à ce que tu reviennes.
Il marqua une pause.
-Tu te souviens ? C'était dans le parc, on était avec Ron et Hermione. Mahé n'avait que six ans, et elle se demandait pourquoi sa « tata Mione » avait le ventre si rond. Alors tu t'es assis devant elle, tu m'as jeté un regard complice, et tu as dit très solennellement : « C'est parce qu'Hermione a mangé trop de chocolats, voilà pourquoi tu ne devrais plus autant en manger, sinon tu lui ressembleras ». Hermione avait poussé un cri indigné et Mahé était parti dans sa chambre pour récupérer tout le chocolat qu'elle avait caché dans son armoire pour le jeter par sa fenêtre. On avait bien ri mais tu avais fini par retrouver ta fille choquée et lui expliquer tout simplement que Hermione attendait un petit bébé, un futur copain pour elle…
Drago essuya ses yeux d'une main rageuse.
-Puis plus tard dans la soirée, quand Mahé dormait déjà, tu t'es écroulé, tout comme le monde autour de moi…
Il se leva et s'effondra sur une chaise un peu plus loin. Son visage retrouva ses mains moites et il sanglota doucement. Après un moment, il leva son regard près de la fenêtre, puis vers Harry. Il secoua vivement la tête et retourna près du brun. Il effleura son doux visage mate, passa l'index sur son front, le long de son nez, puis atteint sa bouche parfaite. Il se baissa pour l'embrasser du bout des lèvres, puis recommença plusieurs fois, humidifiant sa bouche devenue trop sèche.
-C'est bientôt Noël, dit-il en se relevant, le quatrième sans toi. Mahé veut vraiment te voir, elle m'a affirmé qu'elle ne voulait que ça comme cadeau. Hermione va lui parler, peut-être que elle, elle l'écoutera. Moi elle ne veut pas m'écouter Harry, elle dit que je te vois tous les jours…Mais elle ne se rend pas compte, à quel point c'est dur. Serais-tu d'accord toi, hein ? Je suis sûr que non…Oh, reviens je t'en supplie…
A ce moment là, on toqua à la porte. Drago força son esprit à se remettre en place.
-Oui ? Héla t-il.
Le Médicomage entra dans la chambre, l'air grave.
Il jeta un coup d'œil à son patient endormi et ouvrit le carnet qu'il tenait dans les mains.
-Mr Malefoy, puis-je vous parler ? Dans mon bureau.
Drago acquiesça et serra la main de Harry avant de la lâcher difficilement.
Le Médicomage les conduisit dans la pièce à deux portes de là. Il proposa poliment à Drago de s'asseoir et se racla la gorge.
-Mr Malefoy, j'ai bien peur de vous annoncer une mauvaise nouvelle, et j'en suis sincèrement navré.
Le cœur du Serpentard tambourina dans sa poitrine. Il réunit fortement ses mains ensemble, faisant apparaître ses jointures sur sa peau déjà blanche.
-Moi-même j'en suis profondément touché, je tiens beaucoup à mon patient…Mais il semblerait que celui-ci ne réponde plus à aucun traitement. A cause de cela, son état s'aggrave. Son corps n'accepte plus rien, il ne veut plus être nourri. Il va s'affaiblir…
Drago respira difficilement. Ce n'était pas possible, il y avait bien un moyen.
-Pourquoi ? Parvint-il seulement à dire.
-On ne sait pas, il rejette tout, Mr Potter veut peut-être tout simplement partir.
Drago se leva d'un bond, il manqua de faire tomber sa chaise et le bureau qu'il tenait maintenant fermement.
-Non ! Hurla-t-il. Non ! Il ne veut pas partir ! Il…non…
Il manquait d'oxygène, son souffle avait de plus en plus de mal à revenir dans ses poumons.
-Mr Malefoy, dit le Médicomage sinistrement, ne vous êtes-vous jamais demandé ce que cela faisait d'entendre la souffrance de son compagnon chaque jour ? Il entend très bien ce que vous dîtes.
Drago se rassît, plus blanc que jamais.
-Je…
-Ça doit être aussi dur à vivre pour lui, Mr Malefoy, cela fait maintenant quatre ans que vous venez tous les jours, que vous lui montrez votre souffrance, que vous exprimez la souffrance de votre entourage, et tous ses amis font de même. Que feriez-vous à sa place ? Si vous sentiez qu'il n'y a plus rien à faire.
-NON ! Je ne le laisserais pas faire ! Ce satané…Non ! Je reconnais mon erreur, je…je le comprends. Il faut qu'il se batte !
-Je pense qu'il a essayé.
-Pas assez !
Drago refusait d'admettre que Harry ne faisait plus rien pour s'en sortir, ce n'était pas lui ! Ce n'était pas la réaction de son putain de statut de Gryffondor !
Il devait réagir autrement…Merlin, c'était sa faute. Il ne l'avait pas assez encouragé. Il s'en voulait tellement, comment avait-il pu. Il grogna pour lui-même et planta ses yeux dans le professionnel en face de lui.
-Je ne l'abandonnerais pas, si il faut je viendrais…je viendrais moins le voir, et quand ce sera le cas, je ne serais pas aussi dépité que je le suis à chaque fois.
-Alors je vous souhaite bonne chance Mr Malefoy. Nous continuerons à faire notre possible.
Sur ce, Drago claqua la porte derrière lui et courut vers la chambre n°6.
-C'est moi, dit-il en entrant, d'un ton qui paraissait presque joyeux. Il prit une profonde inspiration. Harry, il faut que tu te battes, je sais que tu peux le faire, tu n'as jamais rien abandonné ! Bon sang ! Tu t'es toujours acharné, tu as toujours tout réussi… Même à me donner la plus belle des petites filles… Ce n'est pas maintenant qu'il faut laisser tomber, Monsieur Potter.
Et Drago envoya un regard menaçant à l'homme de sa vie.
OoO
Mahé sauta dans les bras d'Hermione quand elle passa la porte du terrier. Elle répondit chaleureusement à son étreinte.
-Salut ma puce, dit la jeune femme d'une voix douce, tu vas bien ?
-Oui ! Mais Molly est trop maternelle, je vais finir par prendre du poids !
Hermione sourit devant l'importance que portait Mahé à son apparence physique. Il ne fallait pas chercher d'où ça venait.
-Tu es la plus belle, dit Hermione sincèrement.
-Pour le moment, répondit Mahé en levant le menton, mais si…
-Hermione ! Salua Molly depuis l'autre bout de la pièce.
-Bonjour Molly ! Je suis contente de vous voir !
-Également ma jolie, veux-tu quelque chose à manger ?
Mahé se tapa le front en marmonnant un « et ça recommence » qui amusa beaucoup Hermione.
-Je vous remercie, Molly, je n'ai pas très faim, je voudrais avoir une petite discussion avec ma nièce préférée.
-Tu n'en as qu'une ! Se plaignit Mahé.
-Très bien, dans ce cas, je vous laisse, lança gentiment Molly en retournant dans son jardin.
-Viens t'asseoir, proposa Hermione en montrant le fauteuil devant la cheminée.
Mahé s'exécuta et fronça les sourcils devant la brune devenue subitement beaucoup trop sérieuse.
-Qu'y a-t-il tante Mione ?
-Il s'agit de ton père, il…
-Lequel ? Demanda-t-elle précipitamment
Hermione prit la main de la fillette dans la sienne.
-Les deux, en fait.
-Je t'écoute, dit très grièvement Mahé du haut de ses 10 ans ½.
-Drago m'a dit que tu voulais voir Harry.
-C'est exacte.
-Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
-Mais…tante Mione ! Tu ne vas pas te mettre contre moi aussi ! J'ai besoin de le voir.
-Mahé, tu es trop jeune, tu ne pourrais pas supporter, même pour nous, c'est difficile.
-Je peux supporter ! Claqua-t-elle irritée. Je suis assez grande ! Je vais avoir 11 ans dans un mois et rentrer à l'école de Poudlard l'année prochaine !
Hermione se mordit la lèvre, elle pouvait très bien la comprendre, elle se mettait dans la mesure du possible à sa place.
-Je sais…seulement, ton père n'est pas d'accord. Et il faut que tu sois grande justement, que tu comprennes ce qu'il ressent aussi…il ne veut pas que sa petite fille vive cela.
Mahé pleurait à présent. Hermione prit la jeune fille dans ses bras.
-Alors je vais plutôt espérer très fort qu'il revienne, et…et que je le verrais bien vivant la prochaine fois.
-Oui, ma puce, murmura la Gryffondor dans ses cheveux, il faut y croire, pour lui.
OoO
Plus tard, Drago trouva Mahé endormit sur le canapé, une couverture sur les jambes.
Il sourit devant la position de sa fille, puis devant le filet de bave qui coulait paresseusement au coin de sa bouche. Il repoussa une mèche de cheveux indomptable. Elle avait ses traits fins, mais la couleur de peau de Harry, ainsi que les yeux. C'était tout simplement la plus belle petite poupée qu'il lui ait été donné de voir.
Molly se montra en bas des escaliers et adressa un sourire à Drago qui le lui rendit.
-Je n'ai pas osé la bouger, chuchota-t-elle. Elle s'est endormi après la visite d'Hermione.
-Merci Molly, à demain.
Il prit très soigneusement Mahé dans ses bras pour ne pas la réveiller et transplana.
Comme souvent, il s'étonna de ne pas la trouver les yeux grands ouverts après le transplanage. Il la reposa délicatement sur le canapé et se dirigea vers la cuisine dans l'intention de se préparer un café bien fort.
-Papa…marmonna-t-elle immédiatement, papa…
Drago fit demi-tour.
-Oui, ma puce ?
-Pardonne moi.
Il s'agenouilla devant elle, le regard interrogateur.
-Pardonne moi d'avoir boudé.
Un feu de joie explosa dans le ventre du Serpentard, ému de voir que Mahé n'avait plus l'intention de lui faire la tête.
-Non, c'est moi qui suis désolé, je n'aurais pas dû te parler ainsi. Et je comprends parfaitement que…
-Moi aussi je comprends, papa, Hermione m'a expliqué.
Drago nota qu'il devait -encore une fois- une fière chandelle à son amie. Il sourit de toutes ses dents, comme il ne l'avait plus fait depuis trois jours.
-Je t'aime.
-Moi aussi Papa.
OoO
Le Médicomage Daniel Evans tournait les pages de son carnet médical dans un geste mécanique, pour la centième fois. Il était plus de 3h du matin, et son crâne lui faisait un mal de chien.
On frappa à la porte, c'était un collègue de garde aussi, de l'étage du dessous.
-Tu m'as demandé Evans ?
-Salut Charly, répondit le Médicomage, oui j'ai besoin de ton avis.
L'autre lui envoya un sourire cynique.
-Joues pas à ça, grogna Daniel, c'est pas le moment.
-C'est au sujet d'un de tes patients j'imagine ? Dit-il alors plus sérieusement.
-Oui, le plus important.
-Je vois, murmura Charly Dives, Harry Potter ?
-Dans le mille, je m'inquiète beaucoup de son cas.
-Que se passe t-il ? Demanda Dives en s'asseyant.
-Il se laisse mourir. Regarde un peu les résultats de ses dernières analyses.
Il lui tendit le carnet.
Pendant un moment, Charly donnait l'impression de lire le dernier bulletin météo. Puis il se stoppa net.
-Il rejette absolument tout. Même l'oxygène !
-Oui, on lui en envoie toutes les heures pour l'aider à respirer, mais…on dirait qu'il bloque ses poumons, c'est assez insensé, avoua Daniel d'un air lugubre.
-Je suis d'accord avec ton diagnostic. Je pense qu'il veut vraiment qu'on le laisse partir. Il sent qu'il ne pourra pas revenir.
Evans ferma les yeux, épuisé. Il avait échoué. Il hocha la tête et remercia vaguement son collège.
-Tu vas bien ? Demanda prudemment Charly.
-Non, Dives, je ne vais pas bien. Je n'ai pas réussi, c'est un échec, et c'est dur à encaisser pour tous les Médicomages, tu devrais le savoir.
Charly lui tapota maladroitement l'épaule.
-Tu abandonnes ?
Evans sembla réfléchir, et après une longue pause, il plissa les yeux et fit non de la tête.
-Je vais attendre un peu, son compagnon va tenter de changer son comportement, c'est sa seul chance. On verra comment réagit le corps de Monsieur Potter dans les jours qui viennent. Je dois mettre en garde ses amis aussi, ils doivent faire cet effort.
OoO
Le lendemain, le cas d'Harry s'aggrava encore. Il maigrissait à vu d'œil. Ce jour là, Drago ne vint pas le voir. Une véritable épreuve pour lui. Mais il se devait de donner de l'espoir à Harry, lui montrer qu'il…qu'il acceptait. Même si c'était terriblement faux. Il fallait que le brun ne ressente plus ce chagrin, cette souffrance qui l'entourait à chaque fois qu'un proche venait lui rendre visite. Il comprenait maintenant que cela devait être insupportable pour lui. Comment avait-il pu ne pas s'en rendre compte ? Il avait été égoïste. Ils l'avaient tous été. Il se sentait terriblement coupable.
Drago referma d'un coup sec son livre de comptes. Il tentait de s'occuper l'esprit, en vain. Il avait calculé qu'ils pourraient encore vivre sans travailler, cinq petites années. Heureusement, Mahé serait à l'école. Il écarquilla les yeux à cette pensée. Est-ce qu'il venait d'admettre que Harry ne serait plus jamais auprès d'eux ? Il se résigna, son cerveau ne fonctionnait plus correctement, il fallait qu'il dorme.
Avec chance, il lui restait une potion de sommeil, il l'avala d'un coup sec et s'endormit instantanément sur son lit bien trop grand pour lui seul.
Quant à Mahé, elle se réveilla en sursaut. Elle venait de faire un cauchemar atroce, mais elle se retint d'appeler son père, elle ne voyait pas de lumière, il devait dormir, et il en avait besoin. Elle attrapa son vieil ours en peluche, et s'assit en tailleur devant sa fenêtre. La nuit était claire, une belle lune pleine laissait paraître tout le parc du Manoir. Et enfin, elles étaient là, bien visibles cette nuit, les étoiles. C'était l'occasion ou jamais.
-Doris ?
Instantanément, un petit Elfe de Maison, habillé d'un pyjama à rayures vertes et blanches, transplana devant elle.
-Maîtresse Mahé a fait appeler Doris, Mademoiselle ?
-Oui, Doris, je veux que tu me conduises dans le parc.
-Mais, hésita l'Elfe, Mademoiselle Mahé n'a pas le droit à cette heure-ci.
-S'il te plait, supplia la jeune fille, je ne resterais pas longtemps, je le dirais à papa demain matin, sans faute. Il dort à présent, je dois voir les étoiles depuis le parc, Doris…
-Bien, Bien, Maîtresse, Doris emmène Mahé dans le parc, mais pas plus de cinq minutes. Et s'il arrivait quelque chose à Mademoiselle, Doris se punirait jusqu'à la fin de ses jours.
-Il ne m'arrivera rien, Doris, le parc est sécurisé, merci.
-Maîtresse, Doris voudrait que Mahé enfile cette protection contre le froid.
L'Elfe fit apparaître un gilet bien chaud qu'il tendit à Mahé.
Elle lui envoya un clin d'œil et, après avoir mis le vêtement, s'accrocha au bras de Doris. Celui-ci les fit transplaner juste devant le Manoir.
-Doris laisse la jeune Maîtresse seule, mais Doris n'est pas loin, il veille.
-Je sais Doris, merci.
Un « pop » retentit et Mahé sut qu'elle était à présent seule. Elle marcha en pantoufle dans l'herbe grasse du jardin et vint s'allonger devant la mare. Ce même endroit que son père et elle avaient fréquenté il y a quelques jours.
-Pa'…chuchota-t-elle, cette nuit, je vais faire un vœux, je vais prier pour toi.
Elle observa une étoile en particulier pendant une minute entière, elle brillait. Elle étincelait. Tout comme son père, Harry, quand il la regardait. Elle s'en souvenait parfaitement. Elle se souvenait de son doux regard, aimant et rieur à la fois. Elle se souvenait de la sensation qu'elle éprouvait quand il la prenait dans ses bras musclés et chauds, quand il la serrait fort contre lui. Quand il lui lisait une histoire, avant de dormir. Quand il préparait à manger, il faisait les meilleurs tartes à la mélasse, il disait qu'il avait piqué la recette à Molly, mais qu'il avait tout de même rajouté sa touche personnelle. Il riait, tout le temps. Il faisait même rire Drago, et Merlin savait que cela n'avait jamais été une mince affaire ! Elle les voyait, ses parents, heureux, et amoureux. Toujours soudés, fidèles l'un envers l'autre, complices. Ils formaient une famille parfaite. Mais le sort en avait décidé autrement ce jour terrible. Ce jour où Harry était tombé dans le coma, pour on ne savait quelle raison. Maintenant, son père Drago faisait son possible pour rendre leur vie meilleure, mais, malgré tous ses efforts, tous deux ressentaient ce vide, qui ne serait jamais comblé. Il s'occupait bien d'elle, oh ça oui, mais elle souffrait de la perte d'Harry, et elle souffrait aussi de voir Drago s'éteindre de jour en jour. Le seul moyen de raviver la flamme, c'était qu'il revienne. Elle le voulait plus que tout. Elle ferma vigoureusement les paupières et pria de toutes ses forces de revoir son père, debout, en bonne santé, vivant.
Quand elle ouvrit les yeux elle poussa un cri de surprise. Une lueur blanche flottait sur la mare. Elle serra avec plus de puissance l'ours en peluche, toujours niché dans ses bras. Elle plissa un œil, puis l'autre, et l'image devenait de plus en plus nette. Il s'agissait d'un animal, robuste et imposant. C'était…un cerf.
Plus loin, Doris renonça à déranger Mahé pour le moment.
La jeune fille se leva pour confirmer ce qu'elle voyait. Elle ne rêvait pas, c'était le Patronus de son père. Elle se retint d'hurler de joie devant cette apparition. Après tout, il était tard et elle divaguait peut-être. L'animal s'était arrêté. Il observait Mahé avec un œil bienveillant.
-Pa' ? appela-t-elle en tremblant.
C'est alors que le cerf acquiesça doucement.
Mahé était sur le point de s'évanouir. Mais non, elle devait le voir. Elle avança tout au bord de l'eau, haletante.
Mais le cerf commençait à disparaître. Ce n'était pas possible.
-Non ! Cria-t-elle. Ne pars pas !
Elle commençait à pleurer quand elle aperçut une silhouette, qui elle apparaissait, de l'autre côté de la mare. Elle recula d'un pas, légèrement apeurée. Mais une force et une aura rassurante flottait dans l'air. Elle la sentait, elle la reconnaissait.
-Ce ne peut pas…
Mais la fin de sa phrase resta bloquée dans sa gorge quand elle le reconnut. Harry était là, devant elle, comme elle l'avait si souvent souhaité.
-Papa…c'est toi…murmura-t-elle plus pour elle-même.
En un instant, Harry traversa la mare et ne se trouva plus qu'à quelques mètres de Mahé.
-Mon bébé…
Mahé ne l'avait pas seulement entendu, elle l'avait également ressenti jusque dans ses veines. Son père venait de lui parler et elle était incapable de sortir une syllabe. Il était exactement comme dans ses souvenirs, souriant, les chevaux en bataille, le regard perçant et de la même couleur qu'elle, et cette nuit il était vêtu de blanc, du lin. Elle lâcha son ours, et osa un pas en avant.
Il en fit de même.
-Mahé…
-Papa… couina-t-elle.
Elle avança encore, le discernant de mieux en mieux. Il était bien là, réel. Et non pas transparent comme les quelques fantômes que Mahé avait eu l'occasion de voir.
S'en était trop, elle sanglota de nouveau, tombant presque à genoux.
-Mahé, souffla la voix la plus apaisante du monde, ne pleure pas.
Harry avança encore doucement, il s'agenouilla comme il avait l'habitude de le faire avant de lui offrir un câlin et tendit la main.
La brune le vit à travers ses larmes et, dans un élan d'amour incontrôlé, courut dans ses bras. Ce fût un choque, ce fût comme dans un rêve. A cet instant, les mots n'étaient pas assez forts. Il la serrait fort, comme si sa vie en dépendait, il était chaud, il sentait bon, il était si tranquillisant. Mahé pleurait à grosses larmes contre son torse. Des larmes de joie, de bonheur intense.
-Papa, gémit t-elle, papa…
-Mon bébé, répéta-t-il d'une voix rauque.
-Papa, comment…
Mahé n'avait jamais été aussi heureuse, elle était si bien. C'était comme si leurs magies respectives s'accordaient parfaitement entres elles, comme s'ils ne faisaient plus qu'un. Elle ne voulait plus jamais quitter ses bras.
-Papa, je t'aime, papa…tu me manques…
-Toi aussi...
Il enfouit son visage dans ses cheveux, et lui caressa tendrement le dos, la berçant doucement, serrant toujours plus fort, mais avec la délicatesse d'un père qui voulait plus que tout prendre soin de sa fille.
-Ne me quitte pas, je t'en prie…
Une larme dévala sur la joue de Harry, il ferma les yeux, profitant de l'instant, pour le garder en mémoire à tout jamais.
-Je ne peux pas rester, chuchota-t-il douloureusement.
Mahé recula lentement, desserrant l'étreinte. Elle plongea son regard dans celui, similaire, de son père.
-Non, pleura-t-elle, ne me laisse plus jamais, non…
-Je ne peux pas.
-C'est grâce à mon vœux, n'est-ce pas ?
Harry approuva d'un signe de tête.
-Je voulais que tu reviennes pour toujours, ai-je mal formulé mon souhait ? Dans ce cas, je recommencerais !
Le brun sourit tristement devant la détermination de sa fille.
-J'aimerais pouvoir te dire que ça va marcher, mais cela ne fonctionne pas comme ça, chuchota-t-il en lui caressant le visage d'une main douce.
-Je réessaierais quand même ! Chaque jour !
-Non, Mahé, souffla son père, je ne veux pas. Il faut que tu vives ta vie, je veux que tu sois heureuse. Je serais toujours avec toi, juste là.
Et il posa sa paume tout contre son cœur.
-Je ne t'abandonnerais jamais, promets moi d'être heureuse, supplia-t-il.
Mahé essuya ses yeux et hocha positivement la tête.
-Pourquoi es-tu parti ? Dis-le moi... Cela nous aiderait, cela aiderait peut-être papa -elle fit un signe de tête en direction du Manoir- à comprendre.
Harry se laissa tomber complètement sur le sol, entraînant la fillette entre ses jambes.
-Je…j'avais des séquelles, de la bataille.
Elle écarquilla les yeux, stupéfaite.
-Mais, pourquoi on ne s'en est pas rendu compte alors ?
Harry eut un petit rire sans joie.
-On ne le savait pas, on n'aurait rien pu faire pour moi, c'est ça qu'il faut que vous sachiez, j'étais condamné.
Harry leva le visage de sa fille qui recommençait à pleurer.
-Merci.
-Pourquoi ? Marmonna-t-elle.
-Si tu n'avais pas fait ce vœux, je ne serais pas là ce soir.
Mahé sourit et attrapa la main de son père qu'elle déposa sur sa propre joue.
-C'est papa qui me l'a soufflé.
Harry haussa les sourcils.
-Il n'y a pas très longtemps, expliqua-t-elle, on était à ce même endroit, on regardait les étoiles comme on aime le faire, et il m'a dit que je pouvais demander à l'une d'entre elles, -elle pointa les étoiles- il m'a dit que je pouvais souhaiter te revoir.
-Très bonne idée de ton père, je reconnais son intelligence, et…
Il passa le dos de sa main sur ses yeux et prit une grande bouffée d'air, incapable de continuer.
C'est alors que Mahé réalisa quelque chose.
-Il faut que j'aille chercher papa ! Tu restes là, hein ?
Harry retint sa fille dans son élan .
-Non, mon bébé, c'est ton vœux, il ne me verrait pas, dit-il d'une voix qui trahissait sa peine.
-Alors je lui dirais d'en faire un aussi ! Oh, papa, tu lui manques tellement, il ne vit plus et…
-Je sais, murmura périlleusement Harry, je l'entends…
-A l'hôpital ?
-Oui…
-Alors, si j'étais venue te voir, tu m'aurais entendu aussi…
-Il a eu raison, je ne veux pas que tu me vois comme ça…dans le lit.
Mahé se cala à nouveau contre le torse de son père.
-Oui, je lui en ai voulu, mais j'ai compris, et je préfère te voir comme ça…
Et elle chatouilla une partie de son corps qu'elle connaissait pour être très sensible.
Le brun tomba à la renverse dans l'herbe en riant, et il chatouilla à son tour Mahé qui se tordait maintenant de rire contre lui, gesticulant pour éviter ses mains habiles.
-Arrête, papa, non ! Étouffa-t-elle dans un long rire aigu.
Quand ils se calmèrent, tous deux ressemblaient à de belles tomates bien mûres.
-Papa ?
-Hm ?
-Bats toi pour revenir, implora Mahé la tête posée sur son ventre.
-J'essaie, depuis quatre ans, sans succès.
-Tu dois pouvoir y arriver, dit-elle dans un murmure, tu t'es toujours battu pour réussir, tu ne vas pas laisser tomber maintenant.
L'ancien Gryffondor sourit, le regard voguant d'étoiles en étoiles.
-On croirait entendre Drago. J'ai tellement souhaité pouvoir lui répondre.
-Est-ce que tu as mal ?
-Pas physiquement, rassura Harry, mais j'ai mal de le voir si triste pour moi. Hier, cependant, je l'ai senti moins découragé, et puis aujourd'hui il n'est pas venu.
-Tu en étais soulagé ?
-D'une certaine manière, je n'en peux plus, de le voir gâcher sa vie pour moi. Cela m'est insupportable.
-Je ferais mon possible pour le rendre heureux.
Pour seule réponse, Harry embrassa Mahé avec tendresse.
-Je vous aimes...Pour toujours.
Mahé acquiesça, pleurant silencieusement.
-Je lui dirais de faire un vœux, il…
-Je ne pourrais pas revenir, je suis là, je suis là…
-Je vais essayer…
-Ce serait impossible, même en priant mille et une étoiles. Je suis là, toujours. Je t'aime.
-Je t'aime, susurra-t-elle en le fixant.
-Je dois partir, chuchota t-il.
-Non, gémit Mahé en se relevant, non !
Mais son père commençait déjà à disparaître.
-Je t'en supplies, dit-il une dernière fois, ne sois pas triste, ne pleure pas, on se reverra, un jour.
Mahé eut à peine le temps de le serrer une dernière fois avant qu'il ne devienne complètement invisible.
Son cœur se déchira en deux, elle voulait crier, hurler, se jeter dans l'eau, courir à en perdre haleine. Mais elle avait promis, il voulait qu'elle soit heureuse.
Doris fit son apparition, le visage larmoyant.
-Maîtresse Mahé, il faut rentrer maintenant, couina t-il, prenez ma main.
Celle-ci s'exécuta et s'endormit aussitôt.
OoO
Pour la énième fois, Drago se réveilla avec un sursaut, transpirant comme un bœuf. Toujours le même souvenir cruel, il voyait Harry tomber dans ses bras, s'évanouir. Puis un cri, le trou noir. Ces cauchemars cesseraient-ils un jour ? Drago finirait par être dépendant de la potion de sommeil sans rêves. Severus lui avait pourtant assez répété qu'il ne fallait pas en abuser.
A quoi bon, il n'y avait qu'un seul remède à ce problème récurrent. Et chaque jour il devenait de plus en plus inaccessible. Drago fut parcourut d'un grand frisson, il fonça sous un jet d'eau bouillante.
Bientôt, de la buée se forma sur les miroirs. Le Serpentard jeta un coup d'œil plein d'espoir près du lavabo, mais la glace ne dévoilerait aucun message.
Il se rappela tristement comment il découvrait, à chaque douche, les mots ou les dessins tracés de la main de Harry.
Comment pourrait-il continuer à vivre ainsi ?
Il enjamba la baignoire et essuya le miroir d'un geste rageur.
Aujourd'hui, il retournerait le voir, avec cette nouvelle détermination. Si les rôles avaient été inversés, Harry aurait fait preuve de plus de courage. Lui, il était faible face à la situation. Ce n'était qu'une pauvre loque. Drago fronça hargneusement les yeux à son propre reflet. Avant il était fort ! Avant il était sûr de lui ! Avant il était fier…
Il sortit -tout nu- de sa chambre, complètement remonté. Il allait lui délivrer ce courage, qu'il avait si souvent mis de côté ces derniers temps.
Il enfila en vitesse un jean et un t-shirt noir, sans prendre la peine de se coiffer, et marcha jusqu'à la chambre de Mahé, il ouvrit la porte dans un imperceptible grincement, et la découvrit dormant toujours paisiblement. Elle avait le sourire aux lèvres. Entre les rideaux, Drago aperçut de la neige tombée. Mahé allait être ravie, elle adorait la neige, elle et Harry ne perdaient pas un instant pour s'amuser dedans.
Il descendit dans l'intention de se préparer un rapide petit déjeuner quand il entendit qu'on tapait sur la fenêtre du salon. Un Grand Duc brun attendait patiemment derrière le carreau. La gorge de Drago se noua, c'était le hibou du Médicomage Evans.
Il entrouvrit la porte-fenêtre d'un coup de baguette, tremblotant. Il en oublia presque sa nouvelle résolution. Néanmoins il redressa ses épaules et pris une profonde inspiration convaincante. Après tout, le Médicomage s'était peut-être inquiété de ne pas le voir la veille, pour la première fois depuis quatre années.
Il attrapa la boite de Miam-Hibou à l'aide d'un Accio et en offrit à l'animal qui s'envola dès qu'il détacha la lettre.
Il recula pour trouver son fauteuil et tomba dedans. Il décacheta la lettre après avoir lu l'écriture soignée du Médicomage, confirmant que le parchemin était bien pour Drago. Il se toucha le front, résistant à l'envie de se mettre une claque. Puis, dans un geste lent, il déplia la lettre.
Plus sa lecture évoluait, plus son visage devenait pâle. Il ne voyait plus rien. Il ferma ses paupières. Non, il avait mal lu. Il les rouvrit avec le profond désir que les mots se transformeraient. Il lut, de nouveau, et il réalisa. Il se leva d'un bond, retombant instantanément à genoux.
-NON ! Hurla-t-il de toutes ses forces ! NON ! Ils n'ont pas le droit… ils…non…
Il pleura de fureur, déchirant le parchemin en milles morceaux.
-Spero Patronum ! Vociféra-t-il.
Un cheval trapu galopa dans la pièce, laissant une traînée argentée sur son passage. Il vint ensuite se poster devant Drago.
-Dis à Molly Weasley que Mahé est à la maison, et qu'elle vienne la chercher. Je pars en urgence à Ste-Mangouste.
Aussitôt, l'équidé se volatilisa, partant remplir sa mission. Drago serra abruptement sa baguette entre ses doigts et transplana immédiatement.
Un bruit de pas étouffés résonna dans le Manoir, Mahé se hâtait, effrayée par les hurlements qui l'avaient si brusquement sorti du lit. En arrivant dans le salon, son ours pendant au bout de son bras, elle aperçut le sol jonché de petits morceaux de papier. Elle comprit qu'elle était seule. Elle comprit que quelque chose n'allait pas.
-Papa…souffla-t-elle.
OoO
A dans quelques jours. En espérant que cela vous plaise.
