-Et c'est encore un but pour les Gryffondors ! Décidément les lions sont en folie ce soir. Il faut admirer la belle performance de Seamus Finnigan, nouveau poursuiveur de l'équipe. Oh vous avez vu, j'ai cru voir un ronflax cornu !

La voix de Luna Lovegood, coiffée de son désormais traditionnel chapeau à tête de Lion, résonnai dans tout le stade de Quidditch. Les Gryffondors jouaient contre les Serpentards, c'était la finale de la coupe. Les élèves en rouge et or entonnaient l'air de Weasley est notre roi, tandis que Malefoy hurlai à qui voulait l'entendre que les Gryffondors avaient triché. Les échanges du souaffle entre les joueurs s'exécutaient à une vitesse extrême, et les Serpentards se rapprochaient dangereusement du but de Ron. Le gardien se cramponna à son balai, les yeux fixés sur le souaffle. Ils allaient tirer. Le pauvre rouquin ne vit même pas le cogneur qui s'élancé droit sur lui. Celui-ci percuta Ron, qui poussa un cri de douleur et tomba de son balai. Personne dans les gradins n'eu le réflexe de stopper sa chute, et il fini sa course sur le sol, inconscient. Autour de lui se pressaient déjà de nombreux élèves affolés.

A son réveil, Ron cru qu'on lui tapait dessus à coup de balai, tant sa migraine était insupportable. Autour de lui, il ne vit personne. Il se trouvait dans une étrange pièce rose bonbon, qui rappelait étrangement le bureau qu'avait occupé Ombrage. Sur une tablette jaune se trouvait un instrument de torture que Ron reconnu tout de suite : une roulette de dentiste. Il entendit un bruit sourd provenant de la pièce d'à côté. Il regarda par la fenêtre de la porte et vit madame Pomfresh, minijupe dévoilant une couche impressionnante de cellulite et d'un bustier pas très catholique. L'infirmière « auscultait » une personne que Ron reconnu comme étant le minuscule professeur Flitwitch. Ne pouvant supporter plus longtemps cette vision horrible, Ron se dirigea vers la sortie. Quand il tourna la poignée, une pluie de confettis s'abattit sur lui. C'était quoi cette nouvelle infirmerie ? Mais il fut encore plus surpris par le couloir, exclusivement composé de photos de sorciers dansant le disco. Il cru d'ailleurs reconnaître le professeur Mcgonagall, avec quelques années de moins. De plus en plus inquiet, Ron se précipita vers la salle commune de Gryffondor, espérant de tout son cœur retrouver ses repaires.

La grosse dame n'avait pas changer : elle était toujours aussi bizarre. Il lui dit son mot de passe, mais elle lui répondit que ça n'était pas le bon. Ron ne s'y attendait vraiment pas. Pris au dépourvu, il attendit, quand il entendit un rire étrange, il se retourna et vit Neville, qui riait faussement, une fille pendue à chaque bras.

-« Ronny, mon pote, ça va ? Qu'est ce que tu fais devant la porte ? La grosse te laisse pas passer ? Bah alors mamie, c'est pas sympa ça. Aller, v'la le mot de passe : Disco feaver.

- Euh… Neville, ça va ? tu… tu es bizarre !

- Non man, c'est toi qu'est pas net ! Allez les miss, on y va. Ronny, on se vois plus tard ! »

Et Neville repartit accompagné de ses deux « copines ». Ron s'engouffra dans le portrait de la grosse dame. La salle commune ressemblait étrangement à Woodstock, et il n'eut aucun mal à trouver Harry, assis sur un énorme pouf, un collier à fleur autour du coup et une cigarette entre les doigts. Sa chemise à fleur et son pantalon rose contrasté étrangement avec ses cheveux noirs. Hermione se trouvait un peu plus loin, en train de lire un livre sur « le meilleur moyen de rester cool ». Qu'est ce que c'était que cet endroit, où est-ce qu'il avait atterri ? Sa chute de balai ne pouvait pas avoir à ce point changé ses souvenirs. Est-ce qu'il perdait la tête ?

- Hey Ron ! Tu rentres d'un enterrement ou quoi ? Regarde toi mon vieux, t'es tout en noir, quelqu'un est mort ? Si c'est Dumby, il est temps de te mettre à la page, ça fait un bout de temps qu'il est parti le papy !

Ron était perdu, il croyait tomber fou. Il se dit que le seul endroit où il serait enfin en paix, du moins il l'espérait, c'était dans son lit, alors il se rua vers son dortoir. Harry le regarda partir et se mit à rire. Ses deux neurones lui conseillèrent de le suivre, mais ils se déconnéctèrent aussitôt, et Harry resta là, comme un légume, à rire comme un idiot. Ses camarades ne faisaient rien de plus brillant. Hermione se releva, mit son livre dans son sac et sauta sur une table, à côté de Ginny et Lavande. Toutes trois se mirent à danser sur une chorégraphie qui rappelait étrangement la macaréna.

Le dortoir des septièmes années n'avait plus rien à voir avec ce que Ron avait connu. Les lits à baldaquins avait disparu, laissant place à une multitude de lits double, recouverts de coussins en soie. Il poussa un cri d'horreur : l'un des lit était occupé par Seamus et Parvati…

-Mais qu'est-ce que vous faites dans le même lit vous deux ??? Demanda le rouquin d'une voix paniquée. Parvati, c'est le dortoir de garçon !

-Finement observé poil de carotte, lui répondit la jeune fille d'un air de dédain, tout en enfilant un tee-shirt. Mais comme tu sembles l'avoir oublié, il y a des années que les filles dorment avec les garçons ici ! Tout comme des garçons dorment chez les filles… Bienvenue dans le monde moderne Ron !

En proie à la panique la plus totale, Ron fit demi-tour. Il voulu d'abord rejoindre Harry, mais il se rappela son état et préféra ne pas le déranger. Il se dirigea vers Hermione, qui était dans les bras d'un garçon dont il n'avait pas souvenir. Les oreilles rouges, signe distinctif de colère chez Ron, il marcha d'un pas mal assuré vers la jeune fille. Quand elle le vit, elle le regarda avec une expression de débilité qui ne lui correspondait pas plus qu'à Harry. Il allait ouvrir la bouche pour parler mais elle le devança :

-« Ron, je te présente Jeffrey Middleton, il est nouveau à Poudlard. Je me charge de lui faire découvrir les… euh… bienfaits de Poudlard ! Jeff, je te présente Ronald, un ami. On partage le même lit depuis la troisième année.

-Quoi, rugit Ron, toi et moi dans le même lit, mais ça va pas ma pauvre, même pas en rêve !!! C'est quoi cette école de fous ?!!

-Mais calme toi Ronny chou, lui dit Hermione, puis elle parla à voix basse afin que lui seul l'entende. Tu sais, ça ne sert à rien de faire semblant, il connaît les règles de Poudlard. Et de toute façon, le mollusque qui est là-bas (elle désigna Harry du doigt), m'a dit que je te plaisait ! » Et elle se mit à glousser avant de retourner dans les bras de Jeff.

Las de voir ses amis dans un état qui n'était pas le leur, Ron s'assit dans un coin, à l'écart des autres, et contempla le spectacle. C'était vraiment l'orgie, certain semblait s'amuser à imiter les animaux, et il vit même des deuxièmes années pendus au lustre. La plupart se contenter de paresser dans les bras de leurs conjoints, qui devaient, Ron en était persuadé, changer tous les jours. Même Ginny, sa propre petite sœur, qu'il croyait irréprochable, embrassait langoureusement un garçon de sa classe, Dylan Atfire.

Ron regarda sa montre : c'était l'heure du dîner, les élèves commençaient à gagner la grande salle. Ron les suivit, traversant les couloirs où le tableau de Mcgonagall continuait un disco endiablé, rejoint par un professeur Rogue, ses cheveux gras et noirs devenus rouge vif. Décidément, ce n'était pas son jour à ce pauvre Ronny !