Le début de toute cette merde.
Une nouvelle journée commençait, et mon existence m'a paru plus morose encore, j'avais d'ailleurs une irritable envie à la mutilation là.. Pauvre de moi, plus le temps passait, plus j'étais pathétique. Je me levai lentement, marchant à petit pas jusqu'à la salle de bain dévastée, elle était encore plus en désordre qu'hier soir et honnêtement, je n'avais pas la le courage de réparer les bêtises de l'alcoolique qui me servait de mère. J'enlevai l'un des vieux tee-shirts de mon jumeau qui me servait de pyjama et plongeai sous la douche, enclenchant les jets froids qui dégourdissaient mes muscles malheureux. Je n'avais plus de force depuis bien longtemps, tellement d'ailleurs que mon corps tombait régulièrement. Je devais être en fauteuil roulant, mais on n'avait pas les moyens, et maman n'avait plus tellement envie de nous protéger, mon frère et moi.
Quelle misérable vie putain.
J'éteignis l'eau et m'extirpai de la cabine, m'enroulant dans une serviette rigide et froissée. Je me plaçai face au miroir et m'observai. J'avais la peau sur les os, mon corps n'avait plus de formes depuis lui en réalité, de nombreuses cicatrices recouvraient chaque parcelles de ma peau et j'étais défiguré, une cicatrice -encore ouais- traversait mon visage du menton à l'oreille droite, brisant ainsi ma beauté autrefois surnaturelle. Ma chevelure brune était terne et mes yeux aciers avaient perdu de leur éclat. J'étais monstrueuse, ne ressemblant plus à rien. Je portais sur moi l'horreur d'un passé tendre et heureux. Putain ça me foutait tellement les boules.
Je tournai le dos au miroir et enfilai mes vêtements, je brossai ensuite mes cheveux et descendis, en bas, un désordre pas possible régnait. Des canettes, des bouteilles, des cartons de pizzas, des cendres et des meubles détruits étaient avachis sur le parquet, et il y avait même des corps d'hommes nus sur celui tout aussi nu de ma mère, putain, elle avait encore fait une merde de partouse dans notre maison, bordel ! Je grognai, voici ma saloperie de quotidien.
Y'a des jours comme ça, où j'aimerais vraiment crever.
Je récupérai mon sac et sortis sous le perron, attendant mon frère en sortant une cigarette. Il allait encore gueuler en voyant l'état de la maison et celui de maman, j'en étais sûr, mais depuis le temps, il commençait à s'en lasser.
Je n'avais plus que lui dans ma vie et si un jour il se barrait, je m'en irais bien loin, beaucoup plus loin que lui, j'irais à la mort.
Une petite minute plus tard, il débarqua à mes côtés avec son éternel air de dur, gâchant la beauté de ses traits. Il était beau mon jumeau, même plus que beau, mais note passé avait détruit tout ça. Il ne jouait plus comme avant, maintenant, il ne faisait que rester avec moi, me suivant des yeux partout où j'allais. Il était continuellement inquiet, il ne voulait pas que je disparaisse pour de bon, parce-que j'étais la seule chose qui lui restait, tout comme il était ma raison de vivre, alors je survirais, pour lui. Même si les choses empirent, même si mon corps lâche définitivement, je serais là jusqu'à son dernier souffle.
Putain de merde, pendant que j'y pense, aujourd'hui, on entre à cette saloperie de bahut.
