L'espoir d'une âme perdue
Après la mort de Sirius, Tonks est effondrée. Mais personne n'est là pour l'aider à se remettre sur pieds. Personne ne se rend compte de son malaise suite à la perte de son cousin. Sauf l'unique personne dont la mort n'avait pas affecté le moins du monde. Severus Snape voit la jeune femme perdue et malgré son naturel froid et mordant, il ne peut la laisser s'aigrir et devenir comme lui. Il décide de l'aider à la remettre d'aplomb. Il n'aurait jamais imaginé qu'en agissant ainsi, la jeune femme serait en réalité son salut et lui redonnerait le goût aux différents plaisirs de la vie.
Attention : Lemon.
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Une jeune femme marchait dans la rue, sous la pluie. Cela faisait des heures qu'elle errait ainsi sans but. Elle était trempée jusqu'aux os. Ses cheveux gris souris lui collait au visage et dégoulinait sur son manteau moldu. Mais elle s'en fichait, elle ne s'en rendait même pas compte en fait. Tout ce qu'elle ressentait, c'était cette douleur dans sa poitrine. Elle venait de perdre son cousin et ami. Sirius Black venait de mourir. Il venait de disparaître à travers l'arcade du Ministère. Personne ne savait vraiment ce qu'il lui était arrivé. Elle-même n'avait rien vu, se battant contre des mangemorts. Sirius, lui, se battait avec Harry contre Lucius Malfoy et, d'après le jeune sorcier, Bellatrix Lestrange, sa tante, lui aurait lancé l'impardonnable et il aurait traversé le voile.
Au même titre qu'Harry Potter, Nymphadora Tonks, dite Tonks, pleurait la perte de l'homme. Il pleurait la perte de son parrain, son dernier parent. Elle, elle pleurait son cousin mais aussi un bon ami, un confident, un autre Black que la famille Sang-Pur avait déshérité. Un blagueur, un bon vivant que la vie n'avait pas gâté, le sort s'était acharné sur lui, mais jamais il n'avait perdu son sourire ni sa détermination au combat. Il savait ce qu'il voulait même si le ministère était contre lui. Quelqu'un de fort. Pas comme elle …
Elle marchait alors sous la pluie, ses larmes se mêlant aux gouttes sur son visage et ses vêtements déjà détrempés. Elle trébucha en traversant une rue de Londres et se vautra lamentablement sur le sol. Elle s'était déchiré le jeans sur le macadam et sérieusement éraflée le genou. Il saignait abondement mais elle ne l'avait pas remarqué. La douleur que son âme éprouvait était plus forte que celle de son corps. Elle continua de marcher. Elle aurait encore marché longtemps si un patronus n'était pas apparu devant elle pour l'intimer de rejoindre le Terrier. C'était le patronus de Dumbledore, sa voix, son phénix.
Elle inspira profondément, ravala un sanglot et transplana.
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Severus avait entendu parler de la mort du clébard Black. Etrangement, il n'en avait pas été heureux. Il n'en était pas affecté non plus, mais …. Il pensait qu'il aurait été plus heureux d'apprendre la mort de l'un de ses bourreaux de Poudlard. Mais non. Il ne ressentait rien. Rien si ce n'est de la pitié pour Potter qui venait de perdre encore quelqu'un. Il ne l'avouerait certes jamais à haute voix mais la vérité était là. Il chassa ses pensées Poufsouffle et se rendit au Terrier, le nouveau QG de l'Ordre du Phénix. Le Square Grimmaurd n'était plus sûr, pas tant qu'on ne savait pas qui hériterait du titre de Lord Black. Et Drago était totalement susceptible d'en hériter. C'était soit lui, soit Potter. Il n'y avait plus d'autres descendants mâles de la lignée Black pouvant encore prétendre à ce titre.
En transplanant à la maison des Weasley, il atterrit dans un terrain boueux, sous la pluie torrentielle. Il se lança rapidement un sort d'imperméabilité et avança vers la bâtisse dont l'élévation défiait toutes les lois de la gravité, ne devant tenir que par la magie. Il entra et avisa les lieux. Tout respirait la pauvreté mais la chaleur d'une famille unie. Malgré la chaleur du lieu, l'humeur était sombre, endeuillée. Tous les visages étaient marqués par la perte de Sirius. Chacun surmontait cela à sa manière. Mme Weasley cuisinait, les jumeaux Fred et Georges Weasley travaillaient sur une énième expérience bien qu'avec moins d'entrain, Ronald Weasley s'empiffrait, Ginny Weasley regardait par la fenêtre la pluie qui tombait, Hermione Granger était plongée dans un livre, …
Sans surprise, le serpentard trouva le loup, Lupin, assis dans un fauteuil près du feu, un verre de Whisky dans la main, la lueur dans son regard était éteinte. D'une certaine manière, Severus le comprenait, il était le dernier. Mais des discussions qu'il avait entendue, il avait compris qu'il était toujours là, qu'il tenait le coup juste pour le jeune Potter. Ce dernier était d'ailleurs chez ses relatifs moldus, à l'abri sous les barrières de sang.
Cela faisait maintenant un peu près un mois que le cabot était mort, quinze jours depuis la fin des cours. Et le temps était maintenant à la terreur dehors. Le Seigneur des Ténèbres était de retour, même le Ministère ne pouvait plus nier l'évidence. Le Lord Noir n'en avait pas été content dans un premier temps et chaque mangemort avait eu son lot de doloris pour la forme. Mais par la suite, le Lord Noir s'était délecté de la terreur qu'il inspirait. Il en jubilait. Cela en était effrayant.
Severus s'installa à la table de la cuisine et accepta d'un hochement sec de la tête la tasse de café que lui présentait Mme Weasley. Il resta silencieux jusqu'à ce que tous les membres de l'Ordre n'arrive.
« Où est Tonks ? » demanda Dumbledore à Andromeda.
« Je ne sais pas, Dumbledore, » répondit-elle. « Cela fait plusieurs jours qu'elle n'est pas rentrée. Elle ne répond pas à mes appels. Même Ted n'arrive pas à la joindre via la technologie moldue. Il dit que sa boîte à message est éteinte. Je ne sais pas du tout ce qui lui prend, je suis désolée. »
C'est à ce moment-là que Tonks entra dans la cuisine, souffla une brève excuse pour son retard et s'installe en face de Severus, silencieuse. Ce dernier haussa un sourcil en voyant son état. Elle était trempée, ses vêtements dégoulinaient littéralement sur le sol. Elle ne semblait même pas s'en soucier.
« Nymphadora ! » s'exclama Andromeda. « Ta tenue, voyons ! Tu pourrais faire plus attention ! »
La sorcière lança un sort de séchage. La métamorphomage n'avait fait que murmurer des excuses avant de sombrer dans son mutisme. Severus la gardait à l'œil. Elle n'avait pas réagi quand sa mère l'avait appelée par son prénom hors qu'elle explosait à chaque fois que quelqu'un osait le faire. Ses yeux gris étaient hantés, douloureux. Il reconnaissait cette lueur. La même que celle qui habitait ses sombres onyx quand il venait de perdre sa Lily, sa meilleure amie, son amour interdit. C'était quelque chose de malsain. De destructeur. Il le savait par expérience. Il se promit de garder la métamorphomage à l'œil pour voir si elle arrivait à reprendre du poil de la bête d'elle-même. Sinon, il l'aiderait. Il ne fallait pas qu'elle devienne comme lui. Une personne aigrie par la guerre et ses ravages était suffisante, il n'était pas nécessaire d'en avoir deux.
Il sentit une douleur vive, brûlante, dans son bras gauche. Il y pressa sa main droite pour tenter d'en atténuer la douleur.
« Albus, je suis navré mais je dois partir, » dit-il en plongeant son regard noir dans celui azur du vieux mage. « Il appelle. Mieux vaut ne pas le faire attendre. »
« Un mangemort, Dumbledore ! » fit Maugrey en se levant pour menacer Severus de sa baguette. « Il vaudrait mieux le tuer tout de suite. Cela fait un ennemi de moins ! »
« Du calme, Alastor, » tempéra Albus d'une voix calme mais ferme. « Severus est de notre coté. Il nous faut un espion dans le plus proche cercle de Voldemort. » Le mangemort siffla en entendant le nom de son détesté Maître, la douleur se faisant encore plus vive dans son bras. « Severus assure ce rôle. Il nous est indispensable ! » Dumbledore se tourna vers le serpentard. « Allez-y, mon garçon. »
Severus inclina la tête et partit prestement, sachant déjà qu'il allait recevoir au moins deux doloris pour son retard.
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A la fin de la réunion de l'Ordre, dont elle n'avait absolument rien retenu, Tonks se leva et s'apprêtait à partir quand elle fut saisie par le bras. Elle croisa le regard soucieux et colérique de sa mère.
« Il serait temps que tu te reprennes, Nymphadora, » dit-elle d'une voix ferme. « C'est la guerre ! Certes la mort de Sirius est regrettable mais ce n'est pas le moment de pleurer. Il est l'heure de se battre ! Alors maintenant tu te ressaisis, tu prends ton courage à deux mains et tu affrontes la réalité. Si tu ne le fais pas, tu vas mourir, ma fille ! Tu entends ? Tu vas mourir ! »
« Oui, maman, » murmura la métamorphomage.
Elle se dégagea de la poigne de sa mère, traversa la barrière anti-transplanage du Terrier et disparut avant même que sa mère ne puisse la rattraper. Comment pouvait-elle lui dire cela ? Elle atterrit dans un parc de Londres. Elle s'assit sur un banc et replia les jambes contre sa menue poitrine. Il pleuvait toujours autant. Le ciel avait la même humeur qu'elle : triste, désespérée, sombre… Elle recommença à pleurer.
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« Monsieur Snape, » fit Dobby en apparaissant à l'Impasse du Tisseur. « Dobby a retrouvé Miss Tonks. Miss Tonks est dans le Hyde Park Memorial, du côté moldu. »
Severus remercia l'elfe et transplana. Cela faisait quinze jours depuis la dernière qu'il l'avait vue. Elle n'avait pas assisté à la dernière réunion. Et elle était injoignable. Il craignait le pire pour cette jeune femme. Le soleil était brûlant. Il se lança un sort rafraichissant pour ne pas en subir la chaleur suffocante à travers ses habits noirs. Il parcourut rapidement le parc, cherchant la métamorphomage des yeux, remerciant ses années d'espionnage pour repérer rapidement l'objet de ses recherches.
Elle était assise sur un banc, les yeux fermés. Sa chevelure grise dans un état indescriptible. Elle ne semblait pas avoir changé d'habits, elle portait les mêmes que la dernière fois, un jeans délavé déchiré et un manteau noir. Elle devait avoir chaud. Deux sillons clairs étaient visibles sur son visage, ainsi que les yeux rouges, preuves qu'elle avait pleuré énormément. Elle avait aussi le visage plus maigre et plus pâle. Il s'approcha d'elle et s'installa à son tour sur le banc. Elle n'avait rien remarqué. Elle n'avait aucune conscience de son environnement. Cela pourrait être un ennemi, un mangemort et elle se ferait tuée sur le champ sans qu'elle puisse réagir. Mais le voulait-elle seulement ?
Il soupira.
« Tonks. »
Elle ne réagit pas.
« Tonks, regardez-moi, s'il vous plait. »
Toujours rien.
Il commençait vraiment à s'inquiéter. Il posa sa main sur le bras de la jeune femme et la secoua. Elle était une véritable poupée de chiffon. Elle ouvrit toutefois un œil fatigué empli de douleur et hanté d'un sentiment comme … de l'abandon ?
« Severus ? »
Sa voix était à peine audible, elle ne l'avait apparemment pas utilisée depuis un moment. Le serpentard n'avait pu entendre qu'un faible –us. Il avait toutefois reconnu son prénom en lisant sur ses lèvres.
« Venez avec moi, Tonks. »
Il se leva et lui tendit la main. Il la vit hésiter avant de la prendre en tremblant. Sa poigne était faible. Quand elle se leva, elle vacilla sur ses jambes et tomba. Elle se serait vautrée sur le sol une fois encore si Severus ne l'avait pas rattrapée. Ce dernier était vraiment inquiet. Elle était si légère dans ses bras. Trop légère. Il serra sa prise autour de sa taille et transplana immédiatement à l'Impasse du Tisseur. Elle tremblait alors qu'il la menait vers son canapé miteux du salon minable de sa maison familiale.
Il l'aida à se débarrasser de sa veste et alla lui préparer un thé. Quand il revint, il la trouva la tête en arrière sur le dossier, les yeux fermés, les bras autour de son corps tremblant. Il posa la tasse sur la table de salon et porta sa main fine à son front. Elle était brûlante. Il soupira et sortit sa baguette pour lui lancer un sort de diagnostic. Elle était déshydratée et sous-alimentée, elle avait une bronchite qui commençait à muer en bronchiolite. Et elle avait quelques plaies mineures sur ses mains et ses genoux qui commençaient à s'infecter.
Elle s'était négligée, abandonnée dans son chagrin. C'était pire que lui. Elle abandonnait juste sa vie. Il soupira et attira à lui une potion pour protéger ses poumons et soigner ses bronches, de la pimentine et un baume de soin. Il fit venir à lui un short et un T-shirt propre et changea la sorcière d'un coup de baguette. Elle frissonna. Il lui donna les potions et soigna ses blessures. Son genou gauche était fortement infecté, cela devait faire un moment qu'il était dans cet état. Il attira également à lui une potion nutritive qu'il envoya dans son estomac grâce à un sort. Elle était épuisée, endormie. Il la laisserait se reposer. Elle en avait clairement besoin. Il la prit dans ses bras, grimaçant en se rendant compte combien elle était vraiment légère et la mena à l'étage, dans sa chambre. Il la glissa sous les couvertures et posa une alarme magique pour le prévenir quand elle se réveillerait.
Il redescendit les escaliers d'un pas lent en soupirant. Dans quoi s'embarquait-il ? Il se laissa tomber dans le fauteuil de son salon et renversa sa tête en arrière, fixant son plafond sans le voir. Il se perdit dans ses pensées. En se remémorant sa vie, sa misérable vie, il se souvint qu'il avait tenté à un moment de se laisser mourir également. Finalement, il n'était pas si différent de Tonks. Il avait juste eu Mme Pomfresh pour le soutenir alors qu'il était à Poudlard. Tonks était seule, apparemment. Il avait entendu les remarques de sa mère. Comment pouvait-elle ne pas comprendre qu'elle était coincée dans une spirale infernale dans son deuil ? Elle avait besoin de soutien, pas qu'on lui rappelle la guerre !
Il soupira en se disant que finalement, ce ne devrait pas être si difficile d'aider cette jeune femme à se reprendre en main et à la renvoyer au front au meilleur de sa forme et non pour qu'elle se fasse tuer. Car c'est ce qu'il allait se passer si elle n'était pas aidée rapidement, du moins si elle ne meurt pas de son propre fait …
Il s'allongea sur son canapé et s'endormit. Il ne pouvait rien faire de plus qu'attendre.
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Tonks se réveilla dans une chambre grise et terne. Elle ne reconnut pas les lieux, elle se redressa sur son séant et observa les murs et les meubles. Puis, la douleur de la mort de Sirius se fit plus présente dans son esprit et dans son cœur et elle oublia totalement l'endroit, s'enfonçant dans ses sombres pensées. Elle ne remarqua pas qu'un corps s'était assis juste à côté d'elle, enfonçant un peu le matelas.
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Severus était entré avec un plateau-repas dans la chambre. Il avait toqué mais elle n'avait pas répondu. Il savait pourtant qu'elle était réveillée. N'entendant aucun son, il soupira et entra dans la chambre. Elle était assise sur le lit, les genoux repliés sur sa poitrine, les serrant entre ses bras, et pleurant encore silencieusement. Il posa le plateau sur la table de chevet et s'installa sur le bord du lit.
« Tonks. »
Aucune réaction.
« Tonks, regardez-moi. »
Il glissa une main fine son le menton de la sorcière et releva sa tête avec une douceur qu'il ne pensait pas être capable. Il sortit un mouchoir en tissu bleu nuit, sur lequel étaient brodées ses initiales, et lui frotta le visage pour effacer ses larmes. Il avait ensuite plongé son regard onyx dans le liquide argenté qu'étaient les yeux de la métamorphomage.
« Tonks, » l'appela-t-il.
Elle ne réagit pas. Elle ne semblait même pas le voir. Il soupira et sortit sa baguette en bois d'ébène. Il n'allait pas aimer mais il fallait sortir la sorcière de cet état et c'était le seul moyen qu'il connaissait.
« Legilimens. »
Il se plongea dans l'esprit de la sorcière. Il atterrit dans un paysage glacé battu par le vent et la neige. Une véritable tempête. Et il faisait sombre. Et froid. Il marcha en tachant de maintenir un minimum de chaleur, serrant ses bras autour de son torse. Une buée s'échappait de ses lèvres à chaque expiration. Chaque flocon qui tombait sur lui, touchait sa peau, le brûlait par le froid. Il arriva sur le bord d'une falaise, une rivière gelée coulait en contrebas. Il observa autour de lui, à la recherche de la jeune femme mais il faisait tellement froid, tellement horrible qu'il ne pouvait voir à plus de quelques mètres. Il continua toutefois de marcher. Il fallait qu'il la retrouve, qu'il la sorte de cet état. Et il devait aussi bouger pour éviter de mourir de froid !
Au bout de ce qui lui semblait une éternité, ou peut-être deux, il la retrouva, au milieu d'une clairière. Elle était assise sur un rocher dans une robe noire, ses cheveux gris fouettant l'air, elle retenait ses genoux contre sa poitrine. Elle avait les épaules, les bras et les jambes recouvertes de neige, et elle en était entourée, un peu plus sur un côté que de l'autre, jetée par la tempête. Il s'approcha d'elle et posa ses mains glacées sur ses frêles épaules.
« Tonks, » dit-il en faisant un effort surhumain pour ne pas claquer des dents. « Tonks, il faut que tu lâches prise, laisse-le partir sinon tu seras engloutie et détruite avec lui. Tonks, il ne voudrait pas que tu abandonnes. Il voudrait que tu te battes. Black voudrait que tu te battes pour toi, il voudrait qu'on se batte tous pour soutenir Potter. S'il te plaît, lâches prise et reviens avec moi. Sors de cette torpeur. Cela sera dur, tu pleureras encore beaucoup mais c'est la vie ! C'est la guerre ! C'est injuste ! S'il te plaît, Tonks, reviens ! Pour ton cousin ! »
Il lui parla pendant ce qui lui sembla des heures, mais cela porta ses fruits. Elle finit par réagir et il put la ramener dans la réalité, la sortir de la prison qu'était devenu son esprit. Il la tenait maintenant dans ses bras, dans le lit. Elle s'était mise à pleurer sur son épaule. Il la serra tout contre lui et la berça, la laissant se calmer, il avait dit ce qu'il avait à dire pour la faire réagir, elle l'avait entendue. Maintenant, elle avait juste besoin d'un pilier. Et il avait accepté d'être le sien par défaut.
Quand elle finit par se calmer, il lui tendit son mouchoir. Elle se frotta les yeux et se moucha. Il déposa ensuite le plateau-repas sur le lit et lui tendit les fioles de potions pour sa bronchite ainsi qu'une potion nutritionnelle. Il garda le silence en la regardant manger. Elle avait recommencé à pleurer silencieusement, mais elle finit son repas. Severus débarrassa le plateau et se leva. Quand il ouvrit la porte, il se tourna vers la sorcière.
« Tonks. » Elle leva les yeux. « Je sais ce que c'est que de perdre un proche, quelqu'un sur lequel on tient plus que tout. Ce n'est pas bon de rester ainsi et de garder tout en soi, se renfermer. Parler te ferait beaucoup de bien. Si jamais tu as besoin, je suis disposé à t'écouter, même s'il s'agit de Black. Sinon, tu peux rester ici aussi longtemps que tu le souhaites mais ne disparais plus comme tu l'as fait ces derniers temps. Tu as inquiété l'Ordre. Nous avons cru que tu t'étais fait tuée… »
« Je suis désolée, » murmura-t-elle.
« De quoi ? » fit Severus en relevant un sourcil. « De faire ton deuil ? Ne le sois pas. Chacun affronte la mort à sa manière, et ce n'est jamais deux fois de la même manière. De nous avoir inquiétés ? Eh bien, ta mère ou un autre membre de l'Ordre aurait dû t'empêcher de partir. Je l'aurais fait si j'avais pu rester. Tu n'es pas en état d'être sur le terrain. »
« Merci, Severus. »
« De rien, Tonks. »
Et il sortit pour la laisser un peu seule, posant juste une alarme au cas où elle voudrait partir pour pouvoir la garder à l'œil.
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Durant les semaines qui suivirent, une routine s'installa à l'Impasse du Tisseur. Severus préparait des potions tant pour l'Ordre que pour les mangemorts, faisait quelques missions et revenait chez lui pas toujours dans un état impeccable. Surtout quand il revenait de chez le Seigneur des Ténèbres et qu'il avait subi doloris, Crucio et autres sortilèges de tortures. Au sein de la maison, Tonks avait légèrement nettoyé les pièces et lisait beaucoup. Elle avait pris congé au Ministère pour se ressourcer. Et elle discutait énormément avec Severus. Même quand elle parlait de Sirius, il écoutait sans rien dire, parfois il avait les lèvres un peu pincées mais il ne répliquait jamais.
Elle allait un peu mieux. Elle était complètement guérie et mangeait tous ses repas. Ils étaient convenus qu'ils feraient la cuisine une fois sur deux. Elle s'occupait d'ailleurs du repas, un simple tagliatelle carbonara avec un petit supplément de lardons.
Severus transplana dans son salon en catastrophe et s'effondra, inconscient par la quantité de magie que lui avait couté le voyage. Tonks hurla et se précipita sur lui après avoir ôté la casserole du feu.
« Severus ! »
Elle lui toucha le dos. Il n'émit qu'un gémissement de douleur dans son inconscience. Elle lui ôta ses robes noires d'un sort, ainsi que sa chemise pour voir les dégâts. Il avait plusieurs entailles sur le torse et dans le dos et il perdait pas mal de sang. Pas assez pour en mourir mais c'était malgré tout assez sérieux. Il pouvait risquer une infection. Elle referma les plaies en agitant sa baguette au-dessus en de rapide va-et-vient tout en murmurant des Vulnera Sanentur dans une longue litanie. Elle n'était pas douée en sorts de soin et les plaies restèrent malgré tout mais elles étaient dorénavant beaucoup moins graves. Elle attira à elle un baume et l'appliqua en douceur avant d'appliquer des bandages.
Durant le processus, elle n'avait pu s'empêcher de remarquer la fine musculature et les biceps de Severus. Il était bien bâti. Elle observa ensuite son visage qui n'était plus déformé par la douleur. Sans son masque de froideur, il avait l'air tellement plus séduisant. Et il avait tout pour plaire à la gente féminine et il se cachait sous un masque et de larges robes noires. Elle avait un peu deviné pourquoi. Elle commençait à comprendre le serpentard. Il avait aimé quelqu'un et l'avait perdu. Et depuis il avait peur de s'ouvrir pour être blessé à nouveau.
Elle le fit léviter et l'allongea dans le canapé. Elle le recouvrit ensuite d'une couverture avant de mettre ses robes à laver et de continuer à préparer le repas.
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Quand Severus se leva, il faisait nuit noire dehors. Il était tout courbaturé. Il retint un gémissement en s'asseyant sur le canapé. La première chose qu'il remarqua fut les bandages serrés sur son torse. Il y passa une main. Il ne ressentait aucune douleur à ce niveau. Il les enleva délicatement et inspecta sa peau. Les plaies infligées par son détesté Seigneur étaient refermées, mais toujours visibles. Sa peau pâle était rouge autour. Il prit sa baguette et termina les soins qui lui avaient été administrés avant de se lever.
Il alla dans la cuisine et avisa le plateau-repas qui attendait sur la table. Il y avait une note juste à coté de la tasse de café.
Severus,
Tu m'as fait peur ! Je me suis occupée au mieux de tes blessures mais les sortilèges de soin n'ont jamais été mon fort. J'espère que cela suffira.
Je te souhaite un bon appétit et une bonne nuit.
Bises.
La Miss Catastrophe.
Severus sourit et s'installa à sa table pour manger calmement le repas en lisant la Gazette de la veille. Il reçut un appel urgent de Dumbledore et se précipita dans la cheminée après s'être rapidement habillé. Il arriva en trombe dans le bureau de Dumbledore. Il le voyait assis sur le sol, se tenant la main en grimaçant. Cette dernière noircissait à vue d'œil sous le regard horrifié du serpentard. Il s'agenouilla auprès du vieil homme et, après avoir lancé un sort de diagnostic, limita les effets du maléfice à la main à défaut de pouvoir l'arrêter. Il aida ensuite Dumbledore à s'installer sur une chaise avant d'aller dans son laboratoire privé préparer une potion pour aider. Hélas, il ne pourrait rien faire pour sauver l'homme. Il ne pourrait que retarder sa mort.
Il se leva et se préparait à partir.
« Ne m'ignorez pas, Severus, » fit Dumbledore.
Il se figea. Une expression de tristesse passa sur son visage avant qu'il ne replace son masque froid et qu'il se tourne vers le vieil homme.
« Vous savez tout comme moi que Lord Voldemort va ordonner au jeune Malfoy de me tuer. » L'expression sur le visage de Dumbledore était suppliante. « S'il arrivait à Drago d'échouer, il se pourrait que Voldemort se tourne vers vous pour achever le travail. »
Severus serra les poings. Il croisa le regard bleu du vieil homme quand ce denier ajouta une dernière phrase. Un ordre. « C'est vous qui devrez me tuer, Severus ! »
« Pour que tout le monde me croit du coté du Seigneur des Ténèbres ! Etes-vous devenu fou, Albus ?! » s'indigna le serpentard. « Non, je ne vous ôterai pas la vie, jamais ! »
« Severus ! »
Mais l'homme en noir était parti en claquant violemment la porte.
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Tonks descendit les escaliers pour prendre son petit-déjeuner. Elle s'arrêta dans le salon en voyant Severus assis dans le canapé la tête dans ses mains. Elle s'approcha de lui et posa une main sur son épaule.
« Severus ? Quelque chose ne va pas ? » demanda-t-elle.
Il redressa la tête et croisa le regard mauve de la métamorphomage. Cette dernière remarqua tout de suite la douleur dans les deux billes onyx. Et il était à la limite de craquer. Des larmes étaient contenues.
« Sev ? »
« Dumbledore est mourant, » murmura-t-il.
« Quoi ? »
Elle s'assit sur la table de salon. Elle avait répondu d'une voix blanche, même pas sûr d'avoir bien compris.
« Dumbledore est mourant, » répéta-t-il plus fortement.
« Comment est-ce arrivé ? »
« Un maléfice du Seigneur des Ténèbres. J'ai réussi à le ralentir et le limiter mais il ne lui reste pas plus d'un an à vivre. »
« Cela va aller, Severus, » dit Tonks d'une voix rassurante.
« Je ne t'ai pas encore tout dit. Il … Il m'a demandé, quand le moment sera venu, que je le tue à la place de mon filleul. »
« Quoi ?! »
« J'ai déjà l'âme souillée par le crime. Drago est encore pur. Il m'a demandé de le tuer à sa place. »
« Mais pourquoi ? S'il est déjà mourant … »
« Je ne sais pas. Ce n'est pas ça qui me tracasse. Je le tuerai volontiers pour lui soulager de la douleur car il va souffrir de plus en plus. Mais c'est plutôt le regard des autres… »
« Ils vont te prendre pour un traître, » comprit la jeune femme.
« Oui, » murmura-t-il. « Et Harry aussi. Je ne veux pas qu'il me voit comme un traître. Même s'il ne sait rien du lien que j'ai eu avec sa mère, je ne veux pas qu'il me voit comme un fidèle du Seigneur des Ténèbres. Je l'ai toujours protégé. Pour elle. Je ne veux pas qu'il me voit comme un traître. J'ai déjà fait tellement d'erreurs… »
Il craqua. Pour la première fois en quinze ans, il craqua. Et Tonks le prit dans ses bras et lui frotta le dos pour le réconforter. Severus serra la femme dans ses bras et inspira son odeur. Ses cheveux dégageaient une douce flagrance mentholée.
« Severus ? » fit-elle. « Quoi que tu décides de faire, je te suivrai car je sais que tu es un homme bien. Tu ne fais que te sacrifier pour les autres. Penses un peu à toi. »
« Tant que le Seigneur des Ténèbres sera, je serai coincé. Un esclave. »
Elle l'écarta lentement de lui et prit son visage entre ses mains. « Harry le tuera. Et nous l'aiderons dans sa tâche. »
Il plaça une de ses mains sur la sienne. Elle avait la peau si douce. Elle avait pris un peu plus d'assurance ces dernières semaines et c'était maintenant à elle de le remettre sur pied. C'était affligeant. Pourtant, cela ne le dérangeait pas plus que cela. Au contraire, cela lui avait fait beaucoup de bien. Il observa la jeune femme plus attentivement, ses yeux, la lueur, leu feu qui y brûlait. Puis, il sentit le besoin de faire quelque chose de stupide. Il déplaça sa main et la posa sur la joue de Tonks. Il regarda ses lèvres et doucement il s'en rapprocha pour l'embrasser.
Tonks se figea de surprise avant de le lui rendre avec un léger sourire. Elle entrouvrit ses lèvres, lui autorisant l'accès pour approfondir le baiser s'il le désirait. Severus glissa sa langue dans la bouche de la métamorphomage et commença un ballet avec son homologue. Tonks avait une saveur fruitée. Il décala un peu sa tête sur le côté pour avoir un meilleur accès à sa bouche et glissa une main dans les cheveux qui avait repris depuis le temps une teinte auburn avec des mèches fushia.
Ils furent obligés d'interrompre ce pur moment de félicité pour reprendre et leurs esprits et leur souffle. Severus avait posé son front contre celui de la jeune femme, une main toujours glissée dans sa douce chevelure. Il rouvrit les yeux pour croiser le regard heureux et le sourire de Tonks. Mais elle ne dit rien. Le serpentard ne dit rien non plus. Elle se glissa dans ses bras et se serra tout contre lui. Elle soupira d'aise tandis que Severus l'entourait de ses bras puissants, un léger sourire sur les lèvres.
Sa journée avait très mal commencée, avec Dumbledore, et voilà qu'il se retrouvait maintenant avec une femme aimante et compréhensive dans les bras. Il n'aurait jamais pensé qu'une femme puisse lui laisser une chance. Lui le bâtard graisseux, la chauve-souris des cachots, le mangemort, le serpentard aigri qu'il était. Et Tonks venait de lui en laisser une. Elle lui avait promis de le suivre, quoi qu'il décide.
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L'école reprit, Severus dut repartir pour Poudlard. Mais il laissa à Tonks la possibilité d'occuper sa maison si elle le désirait. Elle avait décliné en souriant, disant que la maison perdait son charme sans lui à l'intérieur. Le serpentard retourna à ses cours – de DCFM cette fois, enfin, après toutes ces années – tandis qu'elle retournait travailler au ministère en tant qu'auror.
Au bout de quelques jours, le serpentard se mit à regretter l'absence de Miss Catastrophe qui avait égayé sa vie en l'espace de quelques semaines. Surtout la toute dernière où ils avaient passés beaucoup plus de temps ensemble à se parler, se découvrir totalement, se câliner et surtout s'embrasser. Avec elle, il se sentait rajeunir. Il se sentait vivre. Il se sentait libre.
Ensemble, ils avaient pris une décision : il tuerait Dumbledore pour le soulager mais aussi pour sauver Drago. Il resterait 'fidèle' au Lord Noir le temps qu'il faudrait à Harry pour le tuer, tout en aidant ce dernier dans l'ombre comme il l'avait toujours fait. Et quand la guerre sera finie et que le ministère commencera à faire des prisonniers et que sera venu le moment de son jugement, elle fournirait la preuve que Dumbledore lui avait demandé ce sacrifice. Combiné au souvenir de la discussion avec Dumbledore dans son bureau, il aurait ses chances. A condition qu'il survive jusque-là, avec le Seigneur des Ténèbres, rien n'était moins sûr.
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C'était le réveillon de Noël. Pour une fois, tant Dumbledore que le Seigneur des Ténèbres le laissèrent tranquille. Il avait invité sa petite Nymphe à venir diner. Il avait commandé chez un traiteur moldu un menu pour deux et rendait la maison un peu plus accueillante que d'habitude, avec les couleurs de Noël. Cela faisait longtemps, très longtemps que l'Impasse du Tisseur n'avait plus arboré ces couleurs. Il ajouta à cette ambiance festive une petite touche romantique avec quelques pétales de roses, mais pas trop, des bougies et quelques chandelles. Il espérait, après ces quelques mois à apprendre à se connaître et se chercher, s'échangeant quelques mots doux et de tendres baisers, qu'ils pourraient avancer d'un pas dans leur relation.
Quelqu'un toqua à la porte. Il sourit en allant ouvrir, allumant la radio d'un coup de baguette pour qu'il y ait un peu de musique, bien qu'en sourdine. Elle était là, sur le seuil de la porte, avec un merveilleux sourire.
« Bonsoir, Sev. »
« Bonsoir, Nymph' »
Il la débarrassa de son gros manteau noir et découvrit une magnifique robe longue en satin vert émeraude en dessous qui mettaient ses formes en valeur. Les manches étaient courtes et ornées de strass, les flancs étaient brodés de fils d'argent. Elle avait gardé ses cheveux détachés pour l'occasion mais au lieu des mèches fushia, on pouvait en voir quelques vertes dans sa tignasse auburn. La métamorphomage était ravissante.
Il l'embrassa tendrement après autant de temps séparés l'un de l'autre. Il était ravi de la revoir. Il l'amena ensuite lentement vers le salon pour discuter et se retrouver enfin, se complaisant dans une bulle de bonheur, rien que tous les deux, loin des soucis de la guerre, loin de Dumbledore, et surtout loin du Seigneur des Ténèbres. Ils mangèrent ensuite le repas. Un peu joueur, Severus piqua dans un roulé de sa Nymph' et le lui donna à manger. Elle avait ri doucement avant de venir le chercher. Elle lui avait rendu la pareille avec un morceau de bûche de Noël. Et pour dernier dessert, elle s'était retrouvée sur les genoux de son amant à l'embrasser.
Puis leur baiser se fit plus profond et passionné. Elle avait fait glisser ses mains sur sa chemise tandis qu'il tenait, une main dans son dos, l'autre sur sa cuisse. Alors que leurs langues dansaient à un rythme lent et qu'ils se gouttaient l'un l'autre, de doux gémissements de désirs s'échappèrent de leur échange. Le serpentard banda ses muscles, assura sa prise sur son aimée et se leva. Tonks, quant à elle, passa ses bras autour du coup de son amant et, riant doucement de son initiative, continua de l'embrasser dans le cou. L'homme installa sa belle dans le canapé entreprit de déposer de doux baisers sur sa joue, dans son cou, dans le creux de son oreille, tout en lui caressant le corps à travers le tissu de satin de sa robe. Il n'attendait qu'un mot pour aller plus loin. Qu'un mot pour lui offrir le paradis.
Elle se mit à gémir de plus en plus, le faisant sourire. Il commençait à se sentir à l'étroit dans son pantalon. Elle avait ouvert sa chemise et faisait glisser ses mains sur son torse, dessinant le contour de ses muscles avec ses doigts.
« Sev, » haleta-t-elle. Il croisa son regard argent en ce jour. Elle brûlait de désir. « Est-ce que tu pourrais … ? » Elle rougit. « Est-ce qu'on pourrait … »
Il releva un sourcil, attendant qu'elle finisse sa demande, bien qu'ayant parfaitement compris ce qu'elle voulait. Mais il était un serpentard …. Il sourit et s'approcha de son oreille pour lui demander dans un murmure sensuel.
« Oui ? Que veux-tu, Nymph' ? »
« Je voudrais que … » Il continua de la distraire de baisers et de caresses appuyées sur son corps à travers sa robe. « Je voudrais m'offrir à toi. »
« Ce qui veut dire ? »
« Est-ce que tu veux bien … me faire l'amour ? »
« Eh bien, voilà, » sourit Severus en croisant son regard. « Était-ce si difficile ? »
Elle sourit en levant les yeux au ciel avant de laisser échapper un couinement alors qu'il la caressait une fois de plus entre les jambes à travers le tissu. Il glissa une main derrière son dos pour défaire lentement la fermeture. Il parsema chaque nouvelle parcelle de peau découverte de baiser, la faisant languir. Elle goutait la pêche. Pendant ce temps, elle avait ôté entièrement la chemise de Severus et le caressait toujours plus, titillant de ces doigts ses tétons, allant jusqu'à les pincer avec délice. Le serpentard gémit. Il attrapa son aimée et l'installa à califourchon sur elle après lui avoir dénudé le haut du corps.
Il glissa ses mains sur sa menue mais ferme poitrine tout en l'embrassant à pleine bouche. Il refit courir ensuite sa langue sur sa peau douce et sucrée. Il aurait aimé gouter à ses mamelons, mais la métamorphomage décida de prendre un peu plus de contrôle sur leurs ébats et entreprit de l'embrasser, le lécher et lui mordiller le torse tout en descendant avec ses mains au niveau de sa taille. Elle défit lentement sa ceinture tout en laissant parfois volontairement déraper sa main vers le renflement qui commençait à se faire délicieusement douloureux. Severus gémit. Elle baissa ensuite lentement son pantalon et son boxer, libérant sa verge de l'étau serré que représentait le tissu. Tonks commença à la caresser avec lenteur, tirant gémissement sur gémissement, tout en continuant d'embrasser le ventre du serpentard, descendant toujours plus bas.
Quand elle arriva au niveau de l'objet de ses convoitises, elle souffla dessus, notant déjà la présence d'une perle blanche de désir qu'elle prit soin de lécher. Nouveau gémissement. Elle sourit en attrapant le sexe dans sa bouche et en commençant un lent va-et-vient et en faisant tourner sa langue autour. Elle malaxa les bourses et les pétrit avec amour. Au bout de quelques instants, elle sentit Severus donner des coups de reins et elle accéléra le mouvement avec plaisir. Le serpentard n'était plus que sensation. Il avait les poings serrés sur le dossier de son canapé et gémissait de plaisir. Il glissa ensuite une main dans les cheveux de sa belle. Il se sentit monter.
« Aah … Nymph' ….. Nymph'… Je vais … »
Il se tendit sous la libération. Il en trembla de plaisir. Nymphadora, quant à elle, but la semence de son homme jusqu'à la dernière goutte avant de revenir l'embrasser à pleine bouche.
« Tu as avalée… Tu n'étais pas obligée, » murmura-t-il, tremblant toujours de plaisir.
« Je voyais le plaisir que je te faisais, Sev. Cela m'a fait plaisir de le faire. »
Il sourit et l'embrassa à nouveau et l'attrapa fermement, il remarqua qu'elle avait profité de la fellation pour ôter entièrement sa robe. Il la coucha devant le feu de la cheminée et entreprit de l'embrasser sur chaque parcelle de son corps, léchant un sein, le titillant et le mordillant, tandis qu'il flattait l'autre de sa main. En même temps, il avait glissé son autre main entre ses cuisses, effleurant son bouton d'amour. Elle se mit à gémir de plus en plus fort de cette caresse en particulier. Et entendant cela, Severus se sentit durcir à nouveau mais décida, en bon serpentard, de ne pas précipiter les choses. Il descendit plutôt sur son ventre, l'embrassant, laissant glisser sa langue dans son nombril et arriva lentement entre ses jambes.
« Oh ! Merlin ! » s'exclama Tonks en arquant le dos. « Ah ! »
Severus s'était mis à lécher et à suçoter le petit bout de chair rose extrêmement sensible et appréciait chaque cri de plaisir qu'il soutirait à sa belle. Il sentit une main se glisser dans ses cheveux. Elle serrait un peu plus sa poigne par moment, lui causant un léger étirement du cuir chevelu.
« Je t'en prie, Sev, prends-moi ! Tout de suite ! » s'exclama-t-elle au bout de quelques instants, n'en pouvant plus d'attendre.
L'homme s'exécuta en souriant et, après s'être lancé un sort pour se lubrifier, il s'installa correctement au-dessus de sa Nymph' et l'embrassa tout en rentrant délicatement en elle. Ne voyant sur son visage aucun inconfort, il commença un lent va-et-vient. Les gémissements de plaisir de Tonks se transformèrent rapidement en cris. Lui-même n'était pas avare en gémissements et grognements de félicité. Il accéléra la cadence alors que sa belle se balançait de plus en plus vite sous lui, rapprochant toujours plus ses hanches pour le sentir plus profondément. Elle faisait courir ses mains sur torse et dans son dos, le griffant par moment.
« Plus fort ! Je t'en supplie ! Ah ! Encore ! »
Severus sourit et accéléra ses coups de butoirs. Elle avait fini par enrouler ses jambes autour de sa taille. Il commençait à approcher. Il le voyait, le sentait. Et en croisant le regard plein de luxure, en entendant le cri de son amante, sentant ses mouvements sous lui, autour de lui, il pouvait en déduire la même chose pour elle. Quelques instants plus tard, il se libéra en elle dans un grognement de plaisir alors qu'elle rejoignait le nirvana en même temps que lui.
Epuisé et tremblant encore, il s'effondra sur le corps de sa belle, sa tête sur sa poitrine et il écouta le doux battement de son cœur ralentir et sa respiration s'apaiser. Il se retira quelques minutes plus tard et la prit dans ses bras. Il attira à lui une chaude couverture et rendit le sol un peu plus confortable pour eux deux d'un informulé et ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre, souriant.
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Il savait que ce serait pour bientôt, le Seigneur des Ténèbres jubilait et était un peu trop content à son goût. Les mangemorts allaient bientôt envahir Poudlard. Très bientôt. Quelque chose lui disait que ce serait, le soir même puisque Dumbledore était de sortie avec le jeune Harry. C'était le moment propice.
Rien que de se souvenir des dernières paroles que lui avait dites Dumbledore au sujet du jeune fils Potter lui saignait le cœur. Harry devait mourir. Il devait donner sa vie pour eux tous car une partie du Seigneur des Ténèbres vivait en lui. Il en avait longuement pleuré. Finalement, il ne pourrait pas respecter la promesse qu'il avait faite sur la tombe de sa meilleure amie, son unique amie. Et à chaque fois qu'il y pensait, il priait Lily de le pardonner.
Il transplana jusqu'au Terrier et trouva la personne qu'il espérait trouver. Pas sa Nymph'. Non. S'il la voyait maintenant, il perdrait tout courage et fuirait avec elle en laissant tout derrière lui. Il avait encore une dernière mission à accomplir pour sauver le monde sorcier du Lord Noir. Il devait pour cela se faire haïr encore plus. Mais il espérait malgré tout que, en plus de Tonks, une autre personne croirait en lui. Il avait des doutes là-dessus, mais cela ne l'empêcherait pas de lui demander un service.
Cette personne, Remus Lupin.
Et Lupin se trouvait justement au Terrier. Severus s'avança rapidement vers lui.
« Severus ? » fit le loup. « Je peux faire quelque chose pour toi ? »
« Oui, » répondit le serpentard avec la gorge légèrement nouée. « J'aurais besoin que tu m'accordes une faveur. » Lupin haussa les sourcils, surpris par sa demande. « J'aimerais que tu donnes ceci à Tonks et que, quoi qu'il arrive, quoi que je fasse, je veux que tu me promettes que tu la protègeras. »
« Severus, tu m'inquiètes. Est-ce que tout va bien ? »
« Remus, je t'en prie, » implora le serpentard dans un murmure, audible que du loup. « Promets-le moi. Promets-moi que tu la protègeras quand je ne serais pas là pour le faire moi-même. »
« D'accord, Severus, » répondit Remus, encore plus surpris qu'il l'ait appelé par son prénom. « Je te promets sur ma vie, ma magie et sur mon coté loup que je protègerai Nymphadora Tonks. »
Severus tendit une main reconnaissante au loup qui la serra. « Merci, Lupin. Merci beaucoup. »
« Severus, dis-moi ce qu'il se passe. »
« Demande-lui, elle t'expliquera, » murmura-t-il. « Pardonne-moi. Je n'ai juste pas le choix. »
Et le serpentard partit rapidement, laissant un Remus perplexe derrière lui.
