Le lendemain, Oscar décide d'aller voir la Reine pour lui demander une nouvelle affectation qui la tiendrait loin de Fersen.

- Bonjour votre majesté.

- Bonjour Colonel Oscar.

- Votre majesté, j'aimerais vous soumettre une requête qui me tient à coeur.

- De quoi s'agit-il Oscar ?

- J'aimerais que votre majesté me retire le commandement de la Garde Royale et qu'elle m'affecte à un autre régiment.

- Comment Colonel ! Pourquoi me demandez-vous cela ? De quoi s'agit-il, parlez !

- Je vous prie de me pardonner votre majesté, mais je ne puis révéler les motifs de ma demande.

- Colonel, dans ce cas je ne puis y répondre favorablement si vous ne n'exposez pas les raisons pour lesquelles vous souhaitez un tel changement. N'aie-je pas toujours répondu à vos attentes Colonnel Oscar ?

- Bien sur votre Majesté et je puis vous assurer que vous n'êtes en rien concerné dans ma décision, mais comme je vous l'ai déjà expliqué, il s'agit d'une démarche personnelle et rien de plus.

- Colonel Oscar, dois-je vous rappelez que votre devoir est de veiller sur la Reine et si vous ne m'apportez aucune raison valable devant remettre en cause cette obligation, je suis au regret de refuser votre requete.

- Votre majesté, si vous le permettez ...

- Colonel Oscar, ma décision est prise. L'interrompa-t-elle. - Bien dans ce cas, permette-moi de me retirer votre majesté.- Vous pouvez disposer Colonel.

- Merci votre majesté et j'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ce moment d'égarement de ma part.

- Soyez sans crainte Colonnel, vos années de service ont déjà prouvés votre loyauté à mon égard, vous pouvez partir tranquille.

Oscar sortit du boudoir de la Reine à la fois confuse et anéantie. Comment allait-elle se conduire en société tout en occultant ses sentiments pour Fersen. Elle devait faire son possible pour l'éviter à la cour.

La semaine qui suivit son intervention auprès de la Reine fut très éprouvante, non seulement il lui arrivait d'apercevoir Fersen au détour d'un couloir, mais les rumeurs sur sa liaison avec la Reine se firent de plus en plus persistantes et commençaient à entacher la crédibilité de la Reine aussi bien à la Cour qu'au près du peuple français.

La Reine avait juré de ne plus revoir Fersen si son fils était sauvé mais comme le dit si bien l'expression "le coeur a ses raisons que la raison ne connaît pas".

De par son rang, Fersen était très souvent présent à la cour bien qu'il s'était résolu à ne plus rencontrer la Reine en cachette.

Les semaines passèrent pour Oscar entre courbettes et esquives, épuisée, elle décida de rentrer plus tôt que prévu au manoir des Jarjayes où elle découvrit dans le salon un visiteur inattendu.