Voici ma fiction sur le thème Anniversaire que nous proposait les histoires d'Alice. C'est une fiction en une dizaine de chapitre qui se déroule bien après la naissance des enfants d'Edward et Winry
Bonne lecture à tous et toutes

Chapitre 1

Des pleurs, plus précisément un enfant qui pleure, c'est sur cet arrêt sur image que se réveille en sursaut un jeune homme dans son lit. Enfin question de parler. Il n'a pas dormi, presque pas et le lit était loin d'être le sien. Les images sont confuses, cet appartement vide semble si froid à cette heure matinale. Et ce bleu, qui lui pourrit la vie depuis son enfance est le roi de cette pièce. Étourdissements et nausée sont au rendez-vous. Ne pas manger n'était pas la meilleure idée mais à part l'eau, il ne supportait rien d'autre. Un sursaut à cette idée lui parcourut l'échine pour le faire revenir à la réalité. Alexandre et Nina étaient entre de bonnes mains, Alphonse les avait avec lui et May veillait comme une mère. Une minute de répit avant de se précipiter vers la cuvette des toilettes puis de se passer la bouche à l'eau en se surprenant encore de son reflet dans le miroir.

Un teint blanc, des cernes bien marqués, des yeux dorés sans âme et surtout cette longueur de cheveux ridiculement courte. Un coup de ciseau dans un moment de folie, ou pas.
Il se rallongea sur l'édredon et essaya tant bien que mal de se rendormir. Un souvenir, une voix et une image lui revenaient, lui laissant un goût pâteux dans la bouche.

Une bague, une alliance pour être précis qui se transforma en un claquement de doigts en or liquide pour se déposer sur une texture veloutée prenant la forme d'un cœur. Un symbole particulier et inutile sur ses gants blancs. « Tu seras toujours avec elle de cette façon. ». Puis dans un murmure « Ça va aller, je te le promets. » et une main se posant sur son épaule pour y rester pendant tout le temps du cérémonial. Une réponse de sa part « Merci Flamme », la seule fois où il a osé utiliser ce surnom. Un sourire triste mais apaisant et un « je t'en prie. » fut à peine prononcé.

C'est là-dessus qu'il se réveilla deux heures plus tard. Il devait être 8 heures du matin, le soleil pointait le bout de son nez dans les rideaux tirés et le téléphone sonna.

- Bonjour Edward, je ne te réveille pas j'espère.
Il hocha la tête ne se rendant pas compte que son interlocuteur ne le voyait pas.
- Edward ? Tu vas bien ?
- Oui, dit-il d'une petite voix absolument pas convaincante.

Cette voix, bien particulière résonna dans sa tête, le temps de faire le point, il se ravisa au téléphone.

- Oui excellence, je vais bien. Veuillez me pardonner, je viens juste de me lever.

Il faut dire qu'il n'était pas habitué à entendre son prénom prononcé par cet homme. Toujours la même rengaine avant, « Fullmétal », mais ce surnom avait été effacé des registres. Il ne restait que la légende qu'on voulait bien faire circuler.
Des excuses pour un manque de respect dans le ton de sa voix, cela aussi tenait de la légende.

- C'est pour m'assurer que tu viens bien cet après-midi visiter le laboratoire qui a été installé selon tes plans. Je comprendrais si cela ne te convient pas.
- Si, si, ça va. De toute façon, Alphonse et May seront là. Je ne vais pas les lâcher à la dernière minute.
- Très bien, je te retrouve cet après-midi alors... Ça va aller, je te le promets.

Non cela n'irait pas, mais de toute façon, les choses étaient ce qu'elles étaient, pas moyen de faire marche arrière maintenant qu'il avait accepté. Quand il avait remis sa montre, il s'était juré de ne jamais remettre les pieds à Central, et surtout pas dans ce QG de malheur. Comme quoi même les promesses les plus profondes peuvent être trahies.

- Au fait, je me suis permis de faire livrer vos affaires ce matin. Comme, je te l'ai dit, tu restes dans cet appartement autant de temps que tu en as besoin. Mais interdiction de changer la décoration, je tiens à ma garçonnière.
Cette boutade sur un ton ironique fit sourire Edward. Un moment de nostalgie du passé sans doute.

- Merci excellence, à tout à l'heure.

Edward raccrocha le téléphone, et soupira. S'il on lui avait dit avant le drame qu'il habiterait dans la tanière du tombeur de Central, devenu généralissime, il y a déjà quelques années maintenant, il aurait bien rit. Tout le monde savait à quel point ils s'entendaient comme chien et chat du temps où Edward était alchimiste, mais pourtant c'était vrai, Mustang lui avait remis les clés à Resembool. Désormais, c'était leur point de chute à lui, mais aussi Alexandre et Nina, ses deux enfants. Il savait qu'il ne manquerait de rien, le Führer l'avait promis mais rien n'était plus pareil, tout lui semblait vide et fade. Il n'était plus que l'ombre de lui-même.

Edward n'était plus alchimiste et Mustang avait pris du galon et hérité de la maison de Bradley par la même occasion. Plus de compétition, depuis que l'ancien colonel avait vu lui aussi la porte et possédait le don dédié à cette transmutation.
La transmutation humaine, ce tabou ultime, peut être que s'il n'avait pas perdu ses pouvoirs, il aurait retenté la chose alors qu'il savait très bien que rien n'y ferait. Il devait vivre désormais avec le poids seul de ses péchés. Personne ne pouvait mieux le comprendre qu'Elle, personne ne pouvait le faire rire comme Elle et malgré tout le pire était quand même arrivé, Elle n'était plus là.
C'est sur cette pensée qu'il s'effondra dans le sofa juste derrière lui.

OoOoOoO

Le téléphone laissait une sonnerie retentir. Edward avait raccroché, mais bon, il était habitué à la brusquerie du jeune homme. Roy Mustang soupira dans le fauteuil de son bureau. Il devenait trop tendre en vieillissant, c'était certain. Il approchait de la quarantaine à grand pas et pourtant il pouvait d'un claquement de doigts faire tomber n'importe quelle femme dans son lit tellement il respirait la sensualité. Mais cela ne l'intéressait plus depuis bien longtemps. Comment ne pas être tendre avec Edward face aux derniers évènements. Comment lui en vouloir alors qu'il ressentait la même peine, en même temps.
La porte de son bureau était ouverte, et jetant un coup d'œil à la pièce d'à côté, il ne pouvait s'empêcher d'y penser. Les souvenirs affluaient lui donnant un mal de tête épouvantable. Le lieutenant Breda passa la tête, frappant sur le chambranle pour demander la permission d'entrer.

Il acquiesça d'un signe de tête. Une pile de dossiers à traiter l'attendait. Comme tous les jours de sa pauvre vie, il devait s'occuper de papiers. Le terrain lui manquait beaucoup, mais il était le chef suprême désormais. Le premier dossier le tétanisa sur place. Ordre de mutation à North-City. Comment pouvait-il oublier qu'il avait accepté malgré toutes ses supplications. Le général Armstrong héritait de la meilleure gâchette du pays. Et lui perdait tous ses repères privés et professionnels en une fois. Quelle ironie.

- Je peux m'en occuper si vous le désirez excellence. Je sais que c'est difficile pour vous. Je n'aurais pas dù apporter ce rapport. Veuillez me pardonner.
- Cela ira. Je me suis fait à cette idée, lâcha Mustang à son subordonné. Tu peux y aller, s'il n'y a rien de particulier.
- Merci, Monsieur. Au fait avez-vous des nouvelles d'Edward ? C'est aujourd'hui qu'il revient parmi nous ?

Le Führer hocha la tête signifiant sans doute les deux. Comment et pourquoi, il ne préférait pas y penser. De toute façon, c'était le passé. S'il pouvait, il le changerait mais cela relève de l'impossible au risque de vexer Greed.

- Il sera là cet après-midi. Je pense que vous devriez passer le voir avec Havoc et Falman. Cela fait toujours du bien de voir des gens que l'on connait quand on se sent triste.

Breda fit signe que oui et se retira.
Regardant le dossier sur la table, il ne put s'empêcher d'ouvrir le premier tiroir de son bureau où se trouvait un écrin noir. Il l'avait gardé se demandant pourquoi. Il l'ouvrit et ne pût retenir un grincement de dent en voyant le bijou qui se trouvait à l'intérieur. « Je suis désolée Monsieur, je ne suis plus apte à travailler pour vous. J'aimerais faire acte de ma demande de mutation auprès du général Armstrong ». Cette phrase avait semé le malheur dans la vie du généralissime. « Monsieur, je vous en prie, vous êtes ma seule faiblesse » et un oui froid, distant, avait scellé leur destinée.

Pleurer, cela servait à quoi ? Ses larmes s'étaient taries le jour de la mort de son meilleur ami et il s'était juré de ne jamais recommencer. Pourtant, c'est le cœur lourd qu'il reposa l'écrin dans ce foutu tiroir de ce foutu bureau.
Il avait besoin de se défouler, mais difficile de prétendre que l'on doit s'entrainer pour les évaluations quand c'est soi-même qui en juge ! Peut-être devrait-il revenir à ses bonnes vieilles habitudes d'avant. Au moins on ne se risque pas d'être malheureux avec des aventures sans lendemain. Un rappel s'énonça, un ridicule et ironique rappel. « Tient, il ne me servira plus désormais. J'ai pris soin de barrer celles que je t'ai volés » tendant son carnet de rendez-vous à un lieutenant Havoc décontenancé. « j'vous ai rien demandé d'abord » se retournant ouvrant l'objet du flagrant délit pour y jeter un œil. Cadeau de bienvenue de son retour à Central en forme et sur ses deux jambes. Havoc avait réussi à le rattraper, enfin grâce à la pierre philosophale d'Ishval. Cadeau empoisonné du docteur Marcoh, cette pierre dont il était un des principal responsable avec l'alchimiste écarlate, lui avait permis de retrouver son homme de main, mais en plus la vue.
Edward ne lui avait pas fait de réflexions sur ce sujet, pourtant, les frères Elric étaient reconnus par tous pour s'en être sorti sans.
Mince, le dossier d'admission était toujours sur son bureau et les matricules des trois scientifiques devaient être inscrits dans le registre. Cela tombait bien, une occasion de sortir de ses murs. Mais sans Elle.
Il prit sa veste, le dossier et fit signe à Havoc de tête. Il l'avait nommé comme remplaçant et ne pouvait se résigner à sortir seul. Le pays avait bien trop souffert et bon nombre de dégénérés pouvaient l'attendre dehors dans un angle mort. C'était comme cela.

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TBC
Merci à sabine de la relecture

Ariane.

Merci pour vos reviews !