Hello, hello
Clinton Francis J. Barton devait initialement être un OS d'une taille raisonnable (ou pas) mais qui m'a légèrement (très légèrement) échappé... en témoignent les 67 pages de plan (et où de nombreuses scènes ne figurent même pas).
Les chapitres feront sensiblement la même taille (3.5k/4k) ; les titres des chapitres seront toujours des titres de chansons mais n'auront pas grand chose à voir (allez comprendre, tiens) s'entend que le titre colle au chapitre mais pas nécessairement la chanson/les paroles etc.
J'essaie d'indiquer à quel moment se passent les scènes vu que, pour le moment, la timeline va de 1974 (bon, OK, 1980 mais en fait 1974 quand même) et, pour l'instant, va jusqu'en 2017 (mais ira jusqu'en 2018 avec Infinity War, tout le tralala).
Niveau personnages et Canon : j'essaie d'en inclure le plus possible, de limiter les OC (et éviter les OOC parce que OOC, tout ça). Ca ira des zigotos de base (Tony, Clint, Nat, Thor, Steve, Bruce, Sam) ; aux zigotos qu'on aime (Scott, Bucky, Loki, Coulson, etc.) ; à d'autres zigotos (Hammer, Laura, Kate, probablement un peu Xavier etc.). Niveau marge de manoeuvre : le MCU arrivera quand il arrivera (pas en 1980 quoi) mais tous les films vont être repris et revus ; les séries (Agent Carter ; Agents of S.H.I.E.L.D ; Daredevil ; Jessica Jones ; Luke Cage ; Iron Fist ; et celles qui arrivent comme The Defenders ou The Inhumains) ; les comics ne seront pas archis présents sauf pour de petites références (et pas mal pour Clint, quand même ; notamment le run de Matt Fraction qui est comme mon Saint Graal ; puis quelques références, de nouveau, à Lemire ou Ultimate Hawkeye. Rien pour Blindspot -en Hawkeye, pas l'allié de Daredevil- etc. pour l'instant).
Il y a, du coup, un risque de spoilers ; notamment sur les films et les séries Marvel !
Un gros gros merci Bleunvenn, qui a revu les premiers chapitres pour me donner son avis ! Je me suis tellement emballée pour CFJB que je n'étais plus vraiment (rd : plus du tout) objective. Un gros merci à chocobi6, à qui j'ai parlé pendant 1h au téléphone de cette fic et qui a lu tout le plan (et qui ne m'a pas tué malgré tout, donc ouais... merci à elle). Un énoooorme merci à LiliEhlm pour avoir, encore une fois, corrigé cette fic !
Evidemment, tout ça n'est pas à moi. L'univers et les personnages ne m'appartiennent pas (et croyez-moi : j'en pleure tous les soirs)
Chapitre 01 : Hitch A Ride
Octobre 1980
Harold leur a dit de n'ouvrir à personne. Jamais. Sous aucun prétexte. Et Barney est bien décidé à suivre à la lettre cette règle édictée. Les conséquences, sinon, il les connaît et les craint. Les conséquences sont à moitié allongées sur lui, collées, serrant un oreiller contre elles tout en regardant les images à la télévision. Juste les images. C'est une vieille télévision, les couleurs sont ternes, l'image saute de temps en temps et le son n'est pas très bon. Ce dernier point n'est pas un problème pour Clint ; merci à leur père pour ça, d'ailleurs. Barney baisse les yeux et ignore de son mieux les coups de sonnette répétés. Il frotte les cheveux de la petite silhouette contre lui et murmure un « désolé Clint » dont il est seul à connaître l'existence.
Et, toujours, on sonne à la porte.
Tout de même curieux de cette ténacité (on évite de venir sonner chez eux, en règle générale. Même lorsque Harold et Edith se hurlent dessus à vingt-trois heures passés, même lorsqu'un objet vole et s'écrase avec force et fracas contre le mur, même lorsque les coups pleuvent), Barney fait se tourner Clint vers lui. Son petit frère plante tout de suite son regard perçant sur les lèvres de son aîné. Si Barney fait ça, c'est qu'il se passe quelque chose. Forcément. Il commence à s'inquiéter. Avant que son frère commence à dire quoi que ce soit, Clint se tourne vers les escaliers puis de nouveau vers son aîné. La question est claire.
Si leurs parents sont (enfin) de retour, il va tout de suite monter pour ne pas leur faire face. Du haut de ses six ans, Clint sait qu'il doit fuir et éviter leur père autant que possible... quitte à devoir faire fi du repas. Il sait que, de toute façon, Barney lui apportera quelque chose quand il ira se coucher ; dans quelques heures, donc. Une bouche se pose sur le haut de son crâne. On l'embrasse et le recule de nouveau.
« Ça fait cinq minutes qu'on sonne. Papa et maman ont les clés. Papa aurait crié depuis longtemps, si c'était eux. Ce n'est pas eux. »
« Ouvre pas. » Demande Clint. « 'pa veut pas. »
« Reste là, Clint. Je reviens. »
Dans le vain espoir de le faire effectivement rester sur le canapé (Clint semble monté sur pile et a toujours besoin de bouger, gigoter, faire quelque chose), dans le salon, Barney l'emmitoufle parfaitement dans la couverture dans laquelle ils étaient encore tous les deux quelques secondes plus tôt. Clint se laisse tomber sur le côté et s'allonge à la place encore chaude de son frère. Il sourit. Barney l'imite puis quitte la pièce. Il y revient pour chercher son trousseau de clés, rangé dans son sac de cours qui traîne au pied de la table de la salle à manger. Il laisse la porte du salon ouverte pour surveiller le plus petit. Malgré son âge (ou à cause de son âge), Barney ne peut pas ne pas le surveiller pendant une seconde. Un problème est si vite (trop vite) arrivé. Surtout avec Clinton « je suis une catastrophe humaine d'un mètre cinq » Barton.
Barney se fige, la poignée de porte toujours en main. Là, devant lui, deux policiers en uniforme et un type dans un costume trop grand pour lui, avec des plis au niveau des jambes, des manches trop longues et mal taillé. Il le reconnaît. Ce gars est venu à la maison il y a un an. Non... deux ans. C'était juste après l'anniversaire de Clint. Juste après qu'il a fini à l'hôpital à cause de Harold qui, une fois n'est pas coutume, avait mal jaugé la violence de ses coups et les avait obligés à se diriger vers les urgences. Un assistant social.
C'est cet homme qui avait enquêté sur leur famille, parlé avec leurs professeurs, rencontré les voisins, avait voulu s'entretenir avec eux, seuls, sans les parents à côté. Barney n'avait rien dit sur ce qui se passait à la maison. Clint non plus. Clint ne parlait pas beaucoup, à l'époque. Il ne parle toujours pas énormément aujourd'hui, de toute façon. Mais ils n'avaient rien dit. Il ne voulait rien dire. Il ne voulait pas perdre Clint. Il sait comment ça se passe, si on parle. Les frères restent rarement ensemble. C'est dur de trouver deux places, alors deux places au même endroit. Ça serait encore plus dur pour eux, a-t-il songé. Il est trop grand, trop propice à poser problèmes d'ici peu et Clint est trop sourd pour eux. Si même leurs parents ne veulent pas d'eux... qu'est-ce que de parfaits inconnus voudraient s'encombrer des deux boulets Barton ? Qu'on le laisse rire.
« Charles. » Lui sourit tristement (ou maladroitement ? Barney a plus l'impression d'être face à un sourire triste, forcé et désolé qu'un maladroit). « Tu te souviens de moi ? »
Il hoche la tête.
« Clinton est avec toi ? »
Il hoche de nouveau la tête. Il n'en dit pas plus.
« Tu nous laisses entrer ? Il faut que je vous parle. À tous les deux. »
« Vous me parlez. Vous n'entrez pas. Je devrais même pas vous avoir ouvert. »
Barney entend du bruit dans le salon. Il lève les yeux au ciel quand Clint se précipite sur lui et s'accroche à sa taille. Le premier soupire mais ne tente rien pour lui faire lâcher prise et retourner dans la pièce d'à côté. Un bras autour de ses épaules, il le laisse rester. Les deux policiers se regardent étrangement quand ils voient le deuxième gosse arriver et à quel point il est jeune. Ils ont l'air de mutuellement se dire « c'est toi qui t'y colle, vieux ».
« Charles... »
« Qu'est-ce qui se passe ? » L'aîné Barton se tend, se crispe, s'inquiète. Ça ne peut pas sentir bon. « Pourquoi vous êtes là ? On vous a dit que tout va bien. »
L'assistant social hausse les sourcils et ne cache pas le fait qu'il lorgne très largement sur le poignet bleu, vert, jaune de Clint et qu'il a remarqué que Charles ne s'appuie pas sur son pied droit. Barney lui en est presque reconnaissant. Ce qu'il déteste quand on lui pointe de telles évidences. Elles ne font que le culpabiliser. S'il ne voulait pas tant garder Clint, rester avec son frère... Clint pourrait être dans un foyer sûr (Et lui aussi. Peut-être. S'il a de la chance). Il pourrait être ailleurs. Ailleurs est forcément mieux qu'ici.
« Charles... »
« Non. » L'interrompt le jeune Barton. Son agitation attire l'attention de Clint qui lève les yeux vers lui et, bien sûr, essaie de lire sur ses lèvres. « Qu'est-ce qui se passe ? Mes parents sont pas là. Vous n'avez p... vous... »
Ça y est. Il comprend. La réponse se lit sur leur visage. Leur air désolé en dit long. Trop long. Ces trois-là ne doivent pas être très bons au poker ; pas avec des têtes pareilles. Barney re-ramène Clint contre lui, fait en sorte qu'il ne regarde personne. Qu'il reste, même si c'est juste pour quelques misérables minutes, inconscient que tout leur monde, aussi imparfait et craignos soit-il, vient de voler en éclat. Charles inspire et, à contrecœur, se décale pour les laisser entrer. Toujours, il garde Clint contre lui. Même lorsqu'ils sont tous dans le salon il ne se sépare pas de lui.
Le mec en costume (l'assistant social type qu'on voit à la télé, ceux qui apparaissent dans les reportages ; un qui pense bien faire et veut bien faire mais fait rarement aussi bien qu'il le pense) s'installe sur le canapé. Un des flics, le plus grand, prend place dans le fauteuil fétiche de Harold quand son collègue tire plutôt une chaise. Peu pressé d'entendre ce qui va suivre (et qui va officialiser ce qu'il a déjà compris), Barney attend deux bonnes minutes avant de terminer pas loin de l'assistant social, à la place qu'il occupait avant d'aller leur ouvrir. Il n'aurait pas dû leur ouvrir. Il aurait dû écouter leur père, lui obéir ; ça aurait été mille fois préférable.
Barney prend Clint sur ses genoux. Son frère le regarde, la tête penchée sur le côté et les yeux froncés. Il sent, lui aussi, qu'il se passe quelque chose. Leur père a tellement tort : Clint est loin, si loin, d'être un stupide gamin qui ne comprend rien à rien.
o o o
Mars 1981
Cinq mois. Ils ont tenu cinq mois dans ce stupide foyer rempli d'adultes stupides et d'enfants qui, sans surprise (non mais vraiment) stupides eux aussi. Barney n'arrive pas à décider desquels sont les pires tant il n'y en a pas un pour rattraper l'autre.
Les autres gosses ? Ceux qui pensent qu'ils ont le droit de s'en prendre à son frère ? Clint est son frère. Le sien. À lui. Rien qu'à lui. Si quelqu'un à le droit de s'en prendre à Clint, c'est lui et lui seul. Barney ne va pas hésiter à se battre contre qui cherche à le contredire sur ce point. Si ça veut dire que, du haut de ses quatorze ans, il doit claquer la tête d'un gamin idiot (on y revient) de onze ans qui pense en avoir une paire pour avoir réussi à prendre par surprise, avant de le frapper (ce n'est pas drôle, sinon), le gosse sourd n'en ayant que sept... Barney le fera. Et plutôt deux fois qu'une. Que les conséquences aillent au diable. Après un coup comme ça, il doit toujours prendre Clint sur son dos et le ramener dans sa chambre pour lui lire une histoire (et ce monstre ne jure, en ce moment, que par les documentaires pour enfants sur les dieux, nordiques et égyptiens notamment. Comment on raconte ça, hein ? Il n'en sait fichtre rien) pour le calmer. À chaque fois, Clint finit par s'endormir sur son lit, s'accrochant à son aîné autant qu'il le peut, et ils sont bons pour passer la nuit comme ça.
Donc eux... ou les adultes trop aveugles pour dire quoi que ce soit et qui n'interviennent que quand ça devient trop bruyant. Donc lorsque Barney a déjà réglé les choses et est en train d'emmener Clint plus loin. Ces mêmes qui ont essayé de les séparer et d'envoyer Clint dans un autre foyer, supposé plus adapté. Ceux qui, toujours, ne comprennent pas que son frère parle si peu et seulement en sa présence. Peut-être que si on reprenait et réprimandait les autres qui se rient de lui, s'ils masquaient mieux leur agacement évident à la façon dont Clint parle et ne se tournaient pas vers Barney pour traduire ce que son cadet dit... son frère serait plus à l'aise. Il dit ça comme ça, après.
« Barney ? T'es... t'es sûr ? On va... problème. »
« Tu veux rester ici, C. ? » L'autre secoue négativement la tête. Barney sourit. « Moi non plus. Donc... tu viens ? »
Clint continue d'hésiter. Il voit les deux sacs à dos plein, chacun sur une épaule de Barney. Il ne manque pas non plus leur vieille valise (probablement pleine de vêtements elle aussi) qu'il a dans une main. Il ne sait pas si Barney est capable de partir sans lui. Il ne pense pas. Il espère que non, surtout. Barney a toujours été là ! Il l'a toujours protégé. Il le protégera toujours. Il sera toujours là, n'est-ce pas ? Barney s'impatiente. Plus ils s'attardent, plus ils risquent de se faire attraper. Pourtant, Clint ne bouge pas, ne se décide pas et le fixe à la place.
« Jamais sans toi, crevette. » Soupire-t-il en l'amenant contre lui de sa main vacante. « Le choix le plus important de notre vie c'est ici et maintenant, et c'est toi qui décides. » Il sourit aux grands yeux grands ouverts de son frère. « Si tu veux rester, je reste. Si tu veux qu'on tente le coup ailleurs, on y va. Mais tu dois te décider maintenant. »
Il se décide maintenant. Clint glisse ses doigts entre ceux de Barney et va serrer la hanse de la valise. L'aîné sourit. Bingo ! Barney met un doigt devant sa bouche, intimant l'autre au silence le plus total, puis montre le chemin. Il a confiance en son frère. Clint saura ne pas trahir leur fuite. Leur père leur a appris à être silencieux et ne pas se faire remarquer. Ils descendent jusqu'aux cuisines du foyer. Barney ouvre la fenêtre au-dessus de l'évier, y pose leurs affaires puis grimpe pour les jeter dehors.
Clint le regarde faire. Calme et sage, comme à la maison. Silencieux comme leur père aimait l'entendre. Barney redescend et attrape Clint sous les aisselles pour le percher à son tour. Il ne fait pas confiance aux chaises. Les chaises grincent. Les chaises tombent. Les chaises font du bruit et le bruit trahit leur présence ici. À genoux près de l'évier, Clint le regarde et attend ses instructions.
« Je vais sauter. Dès que je te fais ça... » Barney lève le pouce. « Tu sautes. Je vais te rattraper. Tu risques rien. »
On hoche la tête et accepte cette consigne. La confiance aveugle que Clint semble placer en lui surprend et décontenance Barney. Il n'en mérite pas tant. Pas après toutes les fois où il n'a pas tenu parole ; pas après toutes les fois où il ne l'a pas correctement protégé. Il saute et rejoint l'extérieur. Il fait immédiatement signe à Clint qu'il peut l'imiter. Il faudra quelques instants à son cadet pour oser faire le grand saut.
Il n'en faut pas. Clint s'exécute tout de suite. Il passe ensuite ses bras autour du cou de Barney et respire bruyamment. Comme s'il venait de courir ou de faire un gros effort physique. Peut-être que demander à un môme de sept ans de sauter par la fenêtre de la cuisine de leur foyer pour s'enfuir en est un, de gros effort. Un de ses bras serre les jambes du plus jeune, pour qu'il ne pende pas dans le vide. L'autre lui caresse les cheveux.
« C'est bien, la crevette. Je suis fier de toi. »
Clint ne l'entend pas. Il niche son nez dans le cou de son grand frère et sanglote. Et Barney s'en veut. Que vient-il de demander de faire, de faire faire, à Clint ? Tout en se mordant la lèvre inférieure, l'aîné Barton regarde alternativement leurs affaires abandonnées dans l'herbe et la fenêtre grande ouverte. Ils ne sont pas encore partis. Il n'est pas trop tard.
Contre toutes les attentes de Barney, Clint est celui qui, le premier, se reprend. Les yeux rouges, les traces de larmes bien visibles sur ses joues rondes, le petit blond, toujours dans les bras de son frère, désigne les sacs puis regarde la route. Barney sourit ; se force à sourire. Il le repose par terre et reprend les sacs. Clint veut en prendre un, lui aussi. Il cherche à prendre son sac de cours habituel. On l'en empêche.
« Il est lourd, crevette. J'ai besoin que tu gardes tes forces pour marcher. D'acc ? »
Il hoche la tête. D'acc. Barney lui sourit tout en mettant les deux sacs à dos sur ses épaules. Il reprend la valise puis attrape Clint par la main. Ses enjambées sont et grandes, et rapides. Il ne ralentit pas l'allure malgré les évidentes difficultés de Clint à le suivre. Le plus petit est obligé de courir pour garder la cadence. Il ne se plaint pas, ne dit rien à Barney. Il suit, c'est tout.
Quand, enfin, Charles s'autorise à lever le pied et prend le temps de se tourner vers la petite silhouette qu'il tient à bout de bras et traîne de plus en plus... il voit les larmes qui recommencent à rouler. Clint essaie de les cacher. Il s'essuie les yeux et le nez du revers de la manche de sa veste. Clint pleure quand même et il ne peut y rester insensible. Barney soupire. Il se baisse à son niveau.
« Tu veux qu'on s'arrête un peu ? »
La réponse tarde à venir. Les lèvres tremblotantes, Clint secoue finalement la tête de bas en haut. Il fixe ses chaussures et fuit avec talent le regard scrutateur de son grand frère. Barney reprend la main de Clint et ils avancent de nouveau. Pourtant, aucune plainte ne vient du plus petit. Il suit, tant pis pour l'arrêt suggéré et accepté.
Barney l'emmène jusqu'au jardin public et cherche une place, dans un coin tranquille. Quelques minutes suffisent pour trouver l'heureux élu. Il pose les sacs sur un bout de banc, la valise par terre, puis s'installe et tire Clint pour qu'il s'assoit à côté. Le petit blond, rassuré de pouvoir s'asseoir même si c'est pour une très courte période, n'est pas de cet avis. Il saute du siège puis essaie, à la place, de monter sur les genoux de Barney. Ce dernier sourit, le soulève et le pose sur ses jambes avant de se caler tout au fond du banc.
Un bras autour de Clint, Barney le laisse jouer avec les cordons trop longs de son vieux sweat un peu trop petit. Il n'y a pas grand monde autour d'eux. Deux personnes au niveau du parc de jeu ; un livre pour l'une, un journal pour l'autre ; et trois enfants qui y jouent. Un vieux couple qui promène un chien (qui ressemble plus à un rat, de l'avis de Barney, mais l'animal aboie donc... probablement pas un rat) et tiennent chacun la main d'une gamine. La petite est emmitouflée dans une grosse doudoune, sa capuche mise par-dessus une affreuse cagoule d'un vieux vert sapin. L'écharpe est passée autour afin que le vent ne fasse pas partir la capuche. Ses petites bottines et ses gants font ricaner Barney. Elle doit pas avoir froid, elle, en tout cas.
Elle ne doit pas être beaucoup plus jeune que son frère. Il ne se moque plus.
« Clint ? » Il tapote son épaule pour avoir son attention. « T'as froid ? »
La réponse n'est pas immédiate. C'est ce qui fait que le « non » qui suit est d'office considéré comme un mensonge. Clint cherche souvent à donner la réponse qu'on attend de lui ; donner la « bonne » réponse à défaut de donner la vraie. Tant pis pour lui tant que les autres sont contents. Quand les autres sont contents, ils évitent de lui taper dessus.
Barney prend les petites mains toujours occupées à triturer ses cordons, jouer avec histoire de, et les frictionne de son mieux. Maladroitement, donc. Les lèvres de Clint s'étirent, il pose sa tête sur l'épaule de son frère et ferme les yeux. Il ne peut pas. Ils doivent rester sur le qui-vive et ne plus tarder à se remettre en route. Ils doivent trouver où passer la nuit. Ils... Clint dit toujours ce qu'il pense que l'autre veut entendre. Merde !
« Tu voulais partir, Clint, hein ? » Évidemment qu'il confirme. « La vérité, C. Pas ce que tu penses que je veux entendre. » Clint ouvre la bouche mais aucun son n'en sort. « Ce que je veux entendre c'est ce que tu veux. »
La question n'est pas si difficile. La réponse ne devrait, donc, selon toute vraisemblance, pas être aussi dure à donner. Sauf qu'elle l'est.
« Bordel... » Siffle l'aîné. « Tu veux qu'on rentre ? La vérité, Clint. J'ai besoin que tu me... »
Il n'a que sept ans. Bien sûr qu'il ne saura pas dire ce qu'il veut vraiment. Il ne comprend même pas précisément ce que Barney veut et ce que cela signifie pour eux.
« Viens. On va chercher un coin où passer la nuit. »
Barney va finir par devenir fou. Il va vraiment le devenir si Clint continue à le regarder de la sorte. Les deux grands yeux bleus ; presque disproportionnés sur le visage enfantin ; qui le fixent sont actuellement bien plus stressants qu'autre chose. L'absolue confiance que son frère met en lui lui fait peur. Peu importe ce qu'il veut, ce qu'il demande et ce qu'il fait : Clint sera toujours avec lui. C'est une charge beaucoup trop lourd pour lui. Une charge qu'il sait ne pas pouvoir supporter sur du long terme.
Comment pourrait-il ?
Il donne deux petites tapes sur les épaules de Clint pour le faire se remettre debout. Ce qui, sans surprise aucune, est immédiatement fait. Barney remet les sacs sur son dos, soulève la valise et, toujours, prend la main de son frangin. Même s'il va essayer de moins se presser maintenant (Clint ne peut pas le suivre aussi facilement qu'il le souhaite), Barney ne va pas prendre le risque qu'ils se perdent de vue.
« Si tu repères un endroit, tu tires sur ma manche. » Demande-t-il au plus jeune. « Il faut que ce soit le plus couvert possible pour qu'on nous voit pas, d'acc ? » Clint hoche la tête. « Je te fais confiance, hein. Tu as de meilleurs yeux que moi. »
Un petit compliment, une petite parole gentille ne fait jamais de mal. Surtout quand on est peu habitué à en recevoir.
Hitch a Ride - - - Boston
Fin du premier chapitre (si si, sans blague).
Si vous avez la moindre question (pour ce chapitre ou même pour plus tard, hein !), la moindre remarque, fin le moindre truc, quoi, n'hésitez surtout, surtout pas ! Toutes les remarques sont bonnes à prendre, après tout :) ! Surtout que je me sens (et suis) encore nouvelle sur le fandom Marvel !
J'ai une page facebook sur laquelle je poste une fois par jour une fanfic (souvent anglaise ; très souvent avec Clint) ; où je poste également de extraits d'OS à venir (il y en a une paire Avengers / AoS) ; éventuellement aussi des extraits du prochain chapitre (très probable, même) etc. etc.
Je réponds aux reviews anonymes sur skatyskayt . wordpress . com
Skayt
