Auteur (enfin, on essaye ;) ): Daiya

Titre : Destinée, chapitre 1

Origine : Harry Potter (j'ai lu pour le moment les quatre premiers tomes. Risque de spoilers.)

Disclamer : Les personnages et l'univers appartiennent à personne d'autre que J.K. Rowling. Je ne fais que les emprunter (pour le plaisir de les faire souffrir !)

Couple : futur HP/DM

Note : Ceci est ma première fic HP, j'espère donc qu'elle sera à la hauteur, et que vous prendrez plaisir à la lire. Je remercie en particulier Setsu' qui m'a aidé à faire de cette fic quelque chose de publiable.

Je la dédie à ma Marion à moi. J'espère que je réussirai à te convaincre un peu plus encore par la suite. Je t'adore ma puce (tu aimes ce surnom ? ;p).

Bonne lecture, je l'espère…

"'' Destinée ""

Chapitre 1

" Mais qui va gagner ce match ? Nous sommes aujourd'hui réunis devant une partie magnifique qui se terminera forcément par la victoire de l'une des deux équipes, mais laquelle ? Les Serpentard ont actuellement l'avantage sur les Gryffondor mais tout peut changer. Blaise Zabini s'apprête à tirer… et il marque ! Il marque et l'équipe de Serpentard totalise actuellement 8 points d'avance sur Gryffondor. Mais déjà Ron Weasley reprend le jeu en main mais… attendez… Oui ! Harry Potter vient d'attraper le Vif d'Or ! Gryffondor sort victorieuse de cette époustouflante partie ! "


Quel conard !

Je rentre dans les vestiaires, envahi d'une rage palpable, d'un écœurement sans borne.

« Draco, je… »

Je lève la main en signe de silence.

Plus tard, pas maintenant.

Qu'on me laisse en paix.

Le jet brûlant de la douche ne suffit pas à me calmer.

Cette haine, plus forte que n'importe quel sentiment, est si aiguë qu'elle me fait mal sourdement.

Rien ne la fera partir, seul le temps la fait diminuer.

Je le sais.

Je vis avec, je la sens au plus profond de moi.

Quelques fois endormie, somnolente, mais le plus souvent présente, sournoise et ambitieuse.

La mort est la reine, et la haine son dauphin.

Elle se glisse insidieusement et s'intègre en vous comme une marque au fer chaud.

Brûlante.

Insupportable.

Elle devient une partie de vous.

Comme un tatouage indélébile.

Même si la souffrance qu'elle engendre est extrêmement douloureuse, elle procure tant de jouissance qu'on en oublie le reste.

Elle est mesquine et trompeuse.

Elle se délecte de ce qu'elle détruit, de ce qu'elle tue.

Et cette haine si détestable, si égoïste, est pour moi un compagnon.

Comme une vieille amie d'enfance, que je chérie jalousement.

Elle est ma sœur, mon sang.

En ce moment elle est là, avec moi.

Je la sens.

Elle coule dans mes veines, nourrit mon cœur, mon cerveau.

C'est elle qui, en cet instant même, m'intime d'y aller, d'en finir.

Dois-je l'écouter ?

Je n'en sais fichtrement rien.

Pourtant la tentation est si forte…

J'éteins l'eau et sort de la douche passablement calmé.

En moins de temps qu'il faut pour dire " Serpentard " je suis déjà dehors, habillé et coiffé.

Certains sorts peuvent être bien pratiques !

Je ferme les yeux et respire profondément, sentant la haine s'amplifier brusquement.

' Du calme, du calme ' je lui intime mentalement.

Je sais qu'il est là, qu'il arrive.

Je le sens.

Je perçois sa haine, aussi puissante que la mienne.

C'est comme si elles communiquaient toutes les deux.

Et je sens ce lien qui lentement s'accroît, qui se fait de plus en plus court, de plus en plus douloureux.

J'ouvre brusquement les paupières et croise son regard.

« Potter. »

Ma voix vibre de fureur.

« Malfoy. » jette-t-il sur un ton identique.

Nous restons ainsi durant de longues et délectables secondes, les yeux dans les yeux.

Haine contre haine.

Rage contre rage.

« Tu ne te moqueras plus impunément de moi, Potter. »

Un sourire narquois se forme sur son visage.

« Tu te prends pour qui, Malfoy ? Figure-toi que je n'ai aucun ordre à recevoir de quiconque, et encore moins de toi ! »

Je renifle d'un air dédaigneux.

« Espèce de petit prétentieux. Tu n'es qu'une merde, Potter. Tu me pourries mon oxygène, tu gâches mes journées. »

Il éclate d'un rire sarcastique.

« Tu te fous de ma gueule, là ? Tu es prétentieux. N'inverse pas les rôles, s'il te plait ! Je ne supporte pas que tu me mettes dans le même sac qu'un petit branleur comme toi ! Pour ce qui est du reste, je suis entièrement de ton avis, pour une fois : avec toi, l'air est irrespirable, et la vie invivable ! Que veux-tu, quand je vois ta sale tête de merdeux, j'ai envie de vomir ! Mais je fais avec ! Et puis tu es tellement insignifiant que ce n'est pas bien difficile de te zapper !

« Je t'emmerde, Potter. » je siffle avec agressivité. « Et je t'abhorre plus que tout au monde. Plus vite tu crèveras, et mieux je me sentirai ! »

Il m'adresse un sourire méprisant :

« Ferme ta grande gueule, Malfoy. Rien de ce que tu me diras ne me blessera, et tu le sais très bien ! N'utilise pas tes deux pauvres neurones pour rien ! D'ailleurs, je ne vois même pas pourquoi je reste ici à converser avec un petit conard comme toi, futur Mangemort par la même occasion. Crève bien sur le chemin du retour. »

Sur ce il se retourne et commence à partir.

« Tu ne me parles pas sur ce ton, Potter. » je hurle alors. « Je vais t'apprendre à me respecter ! Ce soir, 20h30, derrière le lac. »

Il me refait face.

« J'y serais. »

Sur un hochement de tête commun, nous nous séparons.


Assis sur une pierre plate, je contemple le spectacle qui se présente à mon regard.

La lune déverse sa pâle lumière sur l'eau immobile et silencieuse, et sa couleur maintenant argentée lui donne un aspect irréel. Ce lac me donne l'impression d'être la barrière entre le monde des vivants et celui de la mort, faisant miroiter une vie céleste bien plus agréable que celle que l'on vit sur terre.

J'aime cet endroit la nuit, car il m'inspire une grande quiétude. Je me dis qu'il est le moyen de quitter ce monde quand je le souhaite.

Voilà pourquoi la paix qui émane de ce lieu me rempli de sérénité.

Le silence et la beauté éphémère.

Un craquement me sort de ma méditation.

Avec un soupir de regret, je me lève lentement.

Je pourrais toujours m'asseoir de nouveau après avoir régler son compte à Potter.

Celui ci ce tient à un bon mètre de moi.

Je sens en moi sa haine, farouche et indisciplinée.

Je m'étonne une nouvelle fois face à cette constatation.

Même après tant d'année, la haine de Potter n'est toujours qu'une boule nerveuse et bouillonnante d'impatience.

Il n'a toujours pas réussit à la canaliser, à la dompter.

La mienne est froide et calme, et elle s'agite à peine lorsqu'elle le sent.

Elle me fait mal, certes, mais seules ces ailes frémissent à l'intérieur de moi.

Je relève la tête et croise son regard.

Ses prunelles brûlent les miennes, autant que les miennes brûlent les siennes.

Seules nos respirations et nos haines sont en marche.

Même nos cœurs semblent être mis en pause.

Puis, aussi soudainement que brutalement, chacune de nos mains attrapent notre baguette.

Alors je libère ma haine.

Et elle quitte son antre avec un plaisir certain, un plaisir sadique.

Un plaisir qui me ferait presque frissonner de peur.

Les sorts pleuvent, de plus en plus rapides, de plus en plus violents.

De plus en plus dangereux.

Et lorsque j'atteins cette dangerosité, je sens que ma haine commence à se réjouir : elle peut enfin laisser libre court à sa puissance destructrice.

Et je sens alors en moi un trop plein d'émotions, un vide si puissant, et pourtant si peu vide qu'il me fait tourner la tête, qu'il me donne la nausée… qu'il me fait vivre…

Tout cela est tellement fort que j'ai la douloureuse et incroyable impression que mon cœur ne va pas tenir…

Et pourtant…

Je ne vois que lui et sa haine, et je me bats contre ça.

Et je voudrais que cela dure éternellement.

Car je me sens vivant.

Je te hais, Potter, par Merlin oui, je te hais. Et c'est cette haine qui me fait vivre. C'est cette haine qui me rend vivant, car j'éprouve au moins quelque chose de réel, de concret. Quelque chose que je peux sentir en moi.

Nos corps se rapprochent, se frôlent puis se touchent.

Alors se produit en moi comme une explosion : nos haines s'entrechoquent.

Nos baguettes sont abandonnées.

Les coups remplacent les sorts.

La force naturelle remplace la magie.

Mon poing s'abat dans sa poitrine, son genou se loge dans mon estomac.

La violence atteint son paroxysme, et la douleur est maintenant grandissante.

Presque insupportable

Et pourtant si agréable…

Nous tombons et roulons sur le sol.

Son corps tendu par la haine est sous le mien, et notre colère nous brûle tous les deux.

Mes mains enserrent son cou.

Il se débat, mais mon corps est plus fort que le sien.

Je vois ses yeux s'ouvrirent.

Je sens son torse s'affoler, je sens sa respiration se bloquer dans sa gorge obstruée.

Je vois son visage changer de couleur, quittant le rouge pour le livide.

Ses yeux roulent sous ses paupières papillonnantes.

Et ma haine crie de joie, de plaisir.

Ma haine est satisfaite devant ce spectacle.

La vie de Potter quitte peu à peu son corps.

Il ne se débat plus.

Seul le mouvement irrégulier de ses paupières témoigne de sa vie.

Alors doucement, lorsque je sais qu'il ne lui reste que quelques instants avant que son cœur ne s'arrête vraiment, je relâche doucement ma pression.

Il hoquette, des larmes coulent le long de ses joues.

Ma haine hurle de plaisir en moi, et un sourire cruellement satisfait étire mes lèvres fines.

Je me lève.

Je récupère ma baguette.

Je me tourne vers le lac, et mon regard se perd dans la sérénité aquatique.

Mon cœur retrouve alors un rythme normal.

Et ma haine retourne en moi, calme et paisible.

Je quitte alors ce lieu, sans un regard pour le corps suffocant sur l'herbe humide.

Je me sens bien.

Si bien.

Ma nuit sera sereine, mon sommeil ne sera pas entaché par des cauchemars atroces et insupportables.


Lorsque je pénètre dans la grande salle le lendemain matin, j'ai un mauvais pressentiment, comme une nébuleuse impression de vide, un vide plein de turbulences.

Un mal de cœur me tord de douleur, cependant rien ne transparaît sur mon visage. Aucun battement de cils, ni même un léger soupir.

La tête haute, l'œil alerte et exacerbé, je me dirige vers ma table où m'attend toute ma cour.

Je m'assois majestueusement et tend la main vers le pichet de jus de citrouille.

« Draco, pour le match, hier, je… »

Un frisson de colère me parcourt, ma main tremble légèrement, faisait vaciller le liquide orangé.

Il ose m'appeler par mon prénom, un minable de sixième année.

« Ferme ta gueule. »

Ma voix est calme, presque sereine.

Un silence de mort s'abat sur toute la table, des premières années aux septièmes années.

Tous sans exception.

J'aime ça.

Mon regard dérive sur ma gauche.

« Parkinson, passe-moi les toasts.»

Je tends négligemment la main vers elle.

Elle me jette un regard furibond et me donne la corbeille avec une rage contenue.

Je me sers et tartine de confiture un morceau de pain grillé.

« Ça t'écorcherait ta sale petite bouche de prince de dire merci ? » demande froidement une voix féminine à ma gauche.

Je prends le temps de finir ma bouche.

Je connais les bonnes manières, et parler la bouche pleine est l'une des actions les plus irrespectueuses, et surtout les plus dégradantes, que je connaisse.

Puis, sans prendre la peine de la regarder, je lui réponds avec une sorte de dédain indifférent.

« Hum, oui, cela m'écorcherait la bouche en effet. Voyons, tu sais bien que ne m'avilis pas face à ce genre de bassesses futiles. »

Je sens son regard de haine qui tente de me transpercer.

Intérieurement, je souris.

« Tu n'es qu'un sale conard, Malfoy. » fulmine-t-elle.

Lentement, avec un plaisir non dissimulé, je me tourne vers elle et attrape son menton entre mes doigts.

« Et toi tu n'es qu'une petite insolente. Et je t'ai déjà demander de me parler autrement Parkinson. Comme tu l'as si bien dit, je suis le Prince, et toi… toi tu n'es pas encore une princesse, et encore moins une reine. Alors cesse de te croire supérieure, ma belle. Tu n'es rien d'autre qu'une sale gosse de riche arriviste. Et tu ne réussiras jamais à me surpasser. Mets-toi bien ça dans la tête. »

Elle ouvre la bouche, et je la coupe tout de suite en posant mon index sur ses lèvres.

« Je crois que tu n'as pas compris. Ce n'est pas parce que notre mariage est une chose acquise que tu dois t'octroyer le droit de me tenir tête. Mon nom, je l'aurais toujours, jusqu'à ma mort. Toi par contre… Tu ne porteras le nom de mes ancêtres que si je le décide. Et dans le cas contraire, tu pourras toujours te trouver un petit conard dans ton genre.»

Je repousse sa tête vers l'arrière.

Seuls ses yeux me témoignent sa colère, son corps n'a aucun tremblement, aucune raideur.

Cette fille est mon double féminin, et c'est pour cette raison que j'éprouve à son égard de l'admiration, mais également du mépris.

Admiration parce que tous ces défauts et qualités, avec lesquels je vis, elle les porte à merveille.

Et mépris car, contrairement à moi, elle est capable de se rabaisser pour obtenir ce qu'elle souhaite, c'est à dire le pouvoir.

Bien que je considère cela comme une futilité de plus (ou une lubie de mon père), ce mariage me satisfait assez, car autant que cela se fasse avec une personne de mon rang, et de mon statut intellectuel. Et Pansy Parkinson est une fille de caractère, or seuls les gens de caractère sont dignes de mon intérêt.

« Bien, puisque tout cela a été mis au clair, je vais pouvoir manger en paix. Remercions cette très chère Parkinson pour ce petit divertissement. Bon appétit à tous. »

J'aime sentir ce silence respectueux et craintif autour de moi.

C'est tellement jouissif de percevoir la peur que vous inspirez aux autres.

J'en oublierais presque ce fichu pressentiment qui ne me quitte plus depuis mon réveil.

Je porte mon verre à mes lèvres.

Un frémissement, au plus profond de moi, me coupe dans mon élan, comme un battement d'ailes.

Léger, presque indistinct.

Inconsciemment, je mon regard se pose sur la porte, tandis que le frémissement s'intensifie.

Un groupe pénètre dans la pièce.

Il est là, je le sens.

Je n'ai pas besoin de le voir pour le savoir.

Le groupe s'écarte.

Et je le vois.

Il me fixe, froid et hautain.

Mes yeux me brûlent, comme si une lave incandescente avait remplacée mes prunelles.

Je sens ces vibrations coutumières rouler en moi, et je m'enivre de leur signification.

Je sais qu'il partage ce que je ressens, que notre animosité est semblable : puissante et dévastatrice.

Et si délectable, si étourdissante…

Par Merlin, comme je le hais !

Ce sentiment est en moi, ce sentiment est moi.

Et pour le perdre, je devrais mourir, car cela serait la seule façon de m'en détacher.

Cette haine est inscrite en moi pour toujours.

Pour toujours.

Presque d'un commun accord, nos regards de détachent, et il rejoint sa table tandis que je reprend mon verre.

Au fond de moi, les frémissements, se sont transformés en un vague et confus fourmillement, et les ailes de ma haine me chatouillent doucement.

Je souris.

Un sourire qui semble sans vie, mais qui est pourtant parfaitement vivant.

Ce sourire qui me caractérise. Celui qui me montre que je ne suis pas qu'un corps inutile.

Celui qui me permet de savoir que je vis.

Ce sourire que ma haine fait naître sur mes lèvres.


Le reste du petit-déjeuné se déroule dans une ambiance silencieuse, ponctuée de petits rires de-ci de-là.

Le premier cours de la journée est celui de Potions, en commun avec les Gryffondor.

J'aime ce cours, j'aime l'apaisement que me procure la préparation des potions.

J'aime l'odeur qui se dégage de cette salle, une odeur âcre, qui vous prend à la gorge et reste en vous pendant des heures. Comme une odeur de mort

J'y arrive le premier, Goyle et Crabbe derrière moi.

Le reste des Serpentard nous rejoint peu à peu, et quelques Gryffondor se décident à venir.

Le cours du professeur Rogue est le seul où les Serpentard arrivent en avance, et où les Gryffondor y sont pile à l'heure, voire en retard pour certains.

L'hommes que je respecte le plus au monde apparaît brusquement, comme s'il était venu en transplanant, chose dont je doute peu.

Il ouvre la porte et nous pénétrons un par un dans la salle, moi le premier.

Le cours débute dans un léger brouhaha venant du côté droit, brouhaha vite tut par Rogue qui enlève de ce fait vingt points aux imbéciles de Gryffondor.

Tandis que mon regard croise celui de Potter, une moue doucement ironique plisse mes lèvres.

Son regard m'exprime sa colère, et il se retourne vers ce qui lui sert d'ami.

Vaguement déçu que notre duel visuel fut aussi court, je repose mon attention sur le professeur, occupé à nous expliquer comment réaliser la potion Testati qui permet d'arrêter les maux de tête. Ce que Rogue omet de c'est qu'il suffit de rajouter la patte arrière gauche d'une grenouille des marais canadiens pour que la potion devienne mortelle : celui qui en prend voit sa tête exploser comme un ballon de baudruche, tout l'intérieur de sa boite crânienne exposé en charpie au grand air.

Le genre de potion bien sympathique qui me fait intérieurement rire au plus haut point.

Alors que l'on entame la deuxième heure de cours, c'est à dire la pratique, deux coups brefs provenant de la porte résonnent dans la salle.

« Oui ? » demande Rogue de sa voix revêche.

La lourde porte en merisier s'ouvre, laissant apercevoir une longue barbe blanche.

« Mon cher Severus, excuse-moi de déranger ton cours, mais j'ai besoin de voir l'un de tes élèves. »

Puis, sans laisser le temps au professeur de répondre, le vieux se tourne vers la classe.

Je frémis presque lorsque son regard s'arrête sur moi.

« Monsieur Malfoy, veuillez me suivre s'il vous plait. »

Je me lève et fais quelques pas dans sa direction.

« Prenez vos affaires, mon garçon. Vous ne reviendrez pas en cours de potion, je pense. »

Avec une lenteur ni exagérée ni voulu, je range mes parchemins, ma plume et mon livre de potion puis rejoins Dumbledore.

Celui s'excuse une nouvelle fois envers Rogue, et nous quittons la salle.

« Nous allons aller dans mon bureau, nous y seront mieux. » me dit-il doucement.

Je le suis sans un mot, les yeux fixés sur l'ourlet de ma cape.

Le pressentiment de ce matin vient de refaire surface, furieusement douloureux.

Une main glacée m'enserre le cœur, et je sers les dents pour ne pas crier.

Je supplie tous les Dieux, tous autant qu'ils sont là haut ou n'importe où ailleurs, je les supplie de faire que je me trompe, que ce que je ressens ne soit qu'une méprise, un simple méprise.

Une méprise…

Pourvu que je me trompe…

Nous arrivons au bureau du directeur, il me laisse entrer et me présente un siège.

Je m'y assois, les jambes soudainement lourdes.

Je n'ose pas le regarder.

Pour une des premières fois de ma vie, j'ai peur.

Tellement peur que je sens chacun de mes nerfs se tendrent et trembler à l'intérieur de mon corps.

« Draco ? »

Sa voix est douce, encourageante.

Mais je ne peux pas.

Je ne peux pas !

« Draco, tu sais pourquoi tu es ici n'est-ce pas ? »

Non !

Je secoue la tête avec le peu de force qu'il me reste.

Non, je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas….

Je vous en supplie, faites que je ne le sache pas !

Je vous en prie…

« Draco je suis désolé, vraiment désolé… »

Non, non, non…

Je ne veux pas savoir…

Taisez-vous…

« Je ne sais pas comment te le dire, et je pense que je ne vais pas y aller par quatre chemins. »

Je vous en supplie, taisez-vous…

« C'est ta mère, Draco, elle ne va pas bien du tout et… elle te demande auprès d'elle, elle veut te voir. »

TAISEZ-VOUS !

Je prends ma tête dans mes mains tandis qu'un gémissement de douleur sort du plus profond de ma gorge.

Il faut que ça cesse, tous ces bruits dans ma tête, toutes ses aiguilles dans mon corps…

J'ai trop mal, je suffoque.

Je sens une main réconfortante sur mon épaule.

Je sens les larmes presser mes paupières de les laisser s'échapper.

Je ferme mes yeux à m'en faire mal.

J'essaye de faire partir toute cette souffrance de mon corps.

Peu à peu ma respiration redevient régulière, mon cœurs rebat doucement.

Ma crise est passée, mais la douleur est toujours là.

Je relève lentement la tête.

« Je veux y aller, maintenant. »

J'ai mal, mais je sais qu'elle aussi.

Et je sais que cette souffrance, qui me mine depuis tant d'année, n'est que le commencement.

Que son aboutissement, si proche, trop proche… va être une explosion bien plus douloureuse que ça.

Il faut que je sois fort.

Alors je souffrirai en silence, comme je l'ai toujours fait.

Je me battrai contre ses ennemis qui sont les miens.

Et je serai fort, pour elle.

Pour elle.

A suivre…

Si vous avez un petit peu de temps, dites moi si vous pensez que ce premier chapitre mérite une suite ou non.

Donnez-moi vos points de vue, positifs ou négatifs, ce ne sera que bénéfique !

Merci de m'avoir lue.

A bientôt j'espère

Daiya