Ce topic a pour but de publier une série de One-Shot, normalement sans aucun lien entre eux. Je souhaite par ce moyen explorer un peu ce que pourraient donner des changements vis-à-vis du canon d'Harry Potter, explorer les conséquences si certaines scènes ou choix avaient été faits différemment. Possiblement une touche d'Harmony dans ces histoires, mais je ne prévois pas du tout de romances (ou du moins pas pour le moment).


Première histoire : Fudge ne sait pas en qui avoir confiance. Pourquoi ne pas demander à la magie ? Mais Fudge ne saisira que très tardivement son erreur.


Disclaimer : Le monde d'Harry Potter ne m'appartient en rien. Je ne possède aucune des idées originales de cet univers. Je souhaite juste apporter ma touche à cet univers pour votre plaisir uniquement. Je ne tire aucun revenu de ces textes.


()##()##()##()##()

Le Détecteur d'allégeance

()##()##()##()##()

Cornelius Fudge était enthousiaste ce jour-là. La journée, comme la semaine d'ailleurs, avait mal commencé. C'est Ombrage qui a été à l'origine des premiers soucis du Ministre. Elle, ou plutôt son dernier décret, le Décret d'éducation numéro 24, interdisant les regroupements d'élèves. Cela semblait avoir pas mal inquiété les élèves, si bien que ces derniers avaient écrit à leurs parents pour partager leurs inquiétudes, parents qui se sont empressés d'envoyer des hiboux au Ministère pour obtenir des explications et des garanties. Et Cornelius prenait son devoir au sérieux. Il avait passé les derniers jours à répondre consciencieusement à tous ces parents. Des parents mécontents étaient des citoyens insatisfaits, et qui étaient donc susceptibles de ne pas supporter Cornelius dans ses actions à venir. Du coup, si barbant que fût la tâche, Cornelius avait passé tout le week-end et le début de semaine à écrire des courriers.

Mais ce matin en arrivant au Ministère, Cornelius avait en plus trébuché sur un chat noir. La pauvre bête s'était écartée en lui crachant dessus, pendant que Cornelius remettait en place son chapeau. Heureusement, Cornelius n'était pas trop superstitieux. Il ne croyait pas à toutes ces fadaises que les Moldus racontaient à propos de miroirs brisés, de chiffre 13. Néanmoins, il se méfiait quand même. Les malédictions, elles, existaient vraiment, et on pouvait se servir des animaux pour les transmettre. Mais après avoir jeté un regard à droite et à gauche, ne voyant personne, Cornelius se ressaisit, et continua son chemin. Il entra au Ministère, passa le poste de garde, en saluant l'Auror qui était de faction, débarqua dans l'Atrium pour rejoindre ensuite l'ascenseur, sans prendre le temps de saluer le préposé au guichet. Là, après une courte attente, il monta jusqu'au Niveau 1, pour ensuite aller directement à son bureau.

Encore des lettres à répondre, il allait vraiment devoir prendre le temps d'aller discuter avec sa Sous-Secrétaire, elle devait apprendre à agir plus finement, avec plus de délicatesse et de sens politique. Ce n'allait pas être une entrevue facile. Doras, sa secrétaire particulière, lui amena un thé sur le coup des 10 heures. En le sirotant, Cornelius repensa au chat noir du matin, et se demanda si cette rencontre pouvait signifier quelque chose, en bien ou en mal. On verra bien.

Mais ce qui illumina la journée du Ministre, c'est lorsqu'il reçut, peu avant le repas du midi, une note volante qu'il avait impatiemment attendue. Saul Croaker le prévenait qu'il avait terminé sa mission, et que s'il le voulait, le Ministre pouvait passer au Département des Mystères pour en voir le résultat. Et cela mit Cornelius de très bonne humeur.

Il n'attendit pas, et se rendit immédiatement dans l'une des salles du Département des Mystères, pour y retrouver deux sorciers masqués, debout juste à côté d'une étrange arche métallique. Un petit cadran sur le côté laissait voir une aiguille, et un arc de cercle gradué, le 0 étant situé au milieu du cadran, et au lieu de chiffres gravés, seuls deux cercles vides se trouvaient de chaque côté.

« Mr le Ministre, l'appareil est achevé, comme je vous l'ai annoncé. Il ne reste plus qu'à indiquer les deux personnes concernées, et l'appareil pourra alors être utilisé. »

« Bien, bien… Comment procède-t-on ? »

« C'est extrêmement simple, au final. Il suffit de pointer de la baguette sur la machine, et d'énoncer Regulare, immédiatement suivi par le nom des deux personnes sélectionnées pour le test. Rien d'autre n'est nécessaire. Pour vérifier le réglage, il suffira de regarder le cadran, le portrait des personnes sera montré sur la machine. »

« Enfantin donc. »

« Ensuite, il suffit de demander aux personnes à tester de passer sous l'arche. Le cadran montrera alors leur allégeance. Comme je vous l'ai expliqué lorsque vous m'avez posé le problème, on ne peut pas déterminer l'allégeance envers une seule personne. Il faut nécessairement une base de comparaison. Cet appareil permet de comparer le degré d'allégeance d'une personne vis-à-vis deux références. Cela n'indiquera pas au final si une personne vous est fidèle, mais… »

« Ce n'est pas grave. Vous avez fait du très bon travail. »

Saul voulut continuer son avertissement, mais Cornelius l'interrompit d'un geste de la main. Le Ministre n'attendit pas plus. Il tendit sa baguette, et prononça : Regulare Cornelius Fudge et Harry Potter.

Si les Langues-de-plomb avaient été surpris, ils ne le montrèrent pas. En se penchant sur le cadran, on pouvait voir maintenant que les deux cercles avaient été remplacés par une petite image animée, représentant d'un côté Cornelius Fudge, et de l'autre Harry Potter. Les deux se tournaient ostensiblement le dos.

Le Ministre se frotta les mains, et s'en repartit tout guilleret. Il était l'heure du repas, Cornelius alla donc se restaurer, mais son après-midi allait être palpitante. Il y avait encore un peu à préparer, mais il espérait pouvoir tester sa machine le soir même.

()##()##()##()##()

C'était Lucius Malefoy qui lui avait donné cette idée, lors d'une de leur réunion le soir, tard, après que tout le monde soit parti. Cornelius s'était plaint auprès de son ami de ne pas savoir en qui pouvoir faire confiance, et que les supports d'Harry Potter et d'Albus Dumbledore étaient partout au Ministère et sapaient ses efforts méritoires pour faire avancer les choses…

Et Malefoy avait alors dit :

« Et bien, faites une machine qui vous le dira. Vous avez tout le Département des Mystères sous vos ordres, ce sont les meilleurs sorciers d'Angleterre. Une telle machine ne devrait pas être hors de leur portée. »

Cornelius resta silencieux pendant quelques minutes, sirotant son Brandy de temps à autre.

« C'est une bonne idée, Lucius, » finit-il par dire. « Je descendrai au Département demain, ce n'est pas si sorcier que ça finalement, il y en aura bien un qui pourra le faire.

Plusieurs semaines avaient passé, et lors d'une autre de ces réunions avec Lucius, Cornelius avait abordé de nouveau le sujet avec lui.

« Un des langues-de-plomb travaille sur votre proposition de l'autre fois, concernant un détecteur de fidélité… Il a bien quelques idées, mais il va y avoir des limites. Je ne pourrais pas savoir si les gens me sont juste fidèles, mais je pourrai connaître leur allégeance vis-à-vis d'une autre personne. Ce n'est déjà pas si mal. Si je m'enregistre dedans, ainsi que Vous-Savez-Qui, je vais pouvoir… »

« Vous-Savez-Qui ? Mais ce n'est pas vous qui dites qu'il ne peut pas être revenu. Cela ne servira à rien de savoir cette information-là, vos ennemis actuels ne sont pas de ceux-là. »

Cornelius considéra un instant la remarque. « C'est vrai en fait. Plutôt utiliser cette opportunité pour écarter mes vrais ennemis. Par contre, j'ai déjà réfléchi à cette question. Je ne peux pas me comparer à Dumbledore. C'est un héros de guerre. Tous les gens lui seront plus fidèles qu'à moi, même lorsqu'ils me sont fidèles au fond d'eux-mêmes. Je n'ai pas fait d'action d'éclat par le passé, contrairement à Dumbledore, et j'ai peur que cela ne perturbe la machine. Non, il me faudra quelqu'un de moins éclatant, de plus subversif… »

()##()##()##()##()

Au début de l'après-midi, Cornelius envoya un hibou à Ombrage, pour l'informer qu'elle pourrait publier le soir même le décret qu'ils avaient prévu entre eux. En parallèle, il envoya un autre hibou au service du Transport Magique, pour leur indiquer de mettre en caisse l'arche contenue dans la salle 38 du Département des Mystères, et de la faire livrer pour le dîner à Poudlard. Cela ne devrait pas poser de problème, l'après-midi leur suffirait à assurer le transport de l'arche. Et de plus, ce sera une surprise pour les gens de Poudlard.

Il ne lui restait plus qu'à rédiger quelques textes de loi supplémentaires, qui lui permettraient de pleinement utiliser le potentiel de la machine. Après avoir nettoyé Poudlard, Cornelius avait bien l'intention de nettoyer aussi le Ministère. Mais il fallait commencer par Poudlard, là où se trouvaient ses deux ennemis principaux. Cornelius en jubilait d'avance, son mouvement était imparable, et Dumbledore ne pourrait rien faire, il n'avait rien vu venir.

()##()##()##()##()

Le soir, à Poudlard, Harry et ses amis se rendaient dans la Grande Salle pour le dîner. En s'approchant de leurs places habituelles, Harry vit qu'il devait se passer quelque chose de spécial. Tous les professeurs étaient déjà attablés, alors qu'habituellement, à cette heure-ci, ils discutaient souvent à côté de leur table. De plus, il y avait cette grosse caisse, placée juste à côté du podium. Surtout, il y avait Ombrage, qui le fixait des yeux depuis qu'il avait passé la porté, avec un très grand sourire, bien plus grand que son sourire mielleux habituel. Il y avait quelque chose qui se passait, et Ombrage ne devait pas être étrangère à la situation.

Ne pouvant pas mettre la main dessus pour le moment, Harry décida de ne pas s'en occuper, et de s'asseoir entre Hermione et Ron qui ne l'avaient pas attendu et étaient déjà assis. Il se pencha néanmoins vers ses deux amis, pour parler de la caisse et d'Ombrage. Hermione comme Ron n'avaient pas plus d'idée que lui. Du coup, advienne que pourra.

Mais il n'eut pas longtemps à attendre. La Grande Salle était maintenant remplie, et les élèves attendaient que les plats apparaissent pour commencer à manger. Néanmoins, cela tardait, et beaucoup chuchotaient entre eux. Plusieurs se demandaient aussi ce que pouvait être cette caisse au milieu. Harry jeta un coup d'œil vers la table Serpentard. Les Serpentards étaient en partie regroupés autour de Malefoy, et ce dernier parlait lui aussi à voix basse à ses condisciples. Lorsque Drago leva les yeux et rencontra ceux de sa Némésis, un sourire suffisant apparut sur ces lèvres. Et Drago leva même son verre vide à l'attention d'Harry, pour bien montrer qu'il l'avait vu le regarder. Donc, ce serpent était au courant de quelque chose. Et ce ne pouvait pas être bon.

Puis, Ombrage se leva, et alla vers le podium.

D'un de ses raclements de gorge, elle demanda le silence, avant de commencer son discours.

« Mes chers enfants, comme vous le savez, le Ministère et son très compétent Ministre, doivent déployer de très nombreux efforts pour contrer les diverses rumeurs qui se propagent au sein de notre société. De plus, le Ministère ne peut plus dépenser de l'argent pour ceux qui se défient de lui et de ses actions. Voyant que ses efforts sont jusqu'à présent sans réels effets, le Ministre a décidé d'aller plus loin. Avec son accord, j'ai donc décidé de publier un nouveau Décret d'éducation, le Décret d'éducation numéro 25.

Ce Décret est très simple : "L'ensemble des élèves et du personnel éducatif de Poudlard doivent passer un test de fidélité envers le Ministère. Tout élève échouant à ce test sera renvoyé. Et tout personnel dans la même situation sera remercié." »

()##()##()##()##()

Le brouhaha remplit la salle, tout le monde se mit à parler en même temps. Ombrage se racla plusieurs fois la gorge, complètement inutilement, car personne n'écoutait. Elle grommela un instant.

«Sonorus, SILENCE ! » Tout le monde se tut. « Merci à vous. »

Hermione leva la main. Ombrage lui fit signe de parler.

« Madame la Haute Inquisitrice, comment voulez-vous tester la fidélité d'une personne ? Ce n'est pas quelque chose que l'on peut savoir en cochant une question sur un papier [1]. »

« Tu as raison, ma petite… Mais vois-tu, le Ministre a déjà pensé à ce problème... »

« Il y pense même tout le temps, » rigola quelqu'un au fond.

« …, et il y a apporté une solution ! »

Ombrage tendit la baguette vers la caisse, et d'un Alohomora, elle ouvrit la caisse. Les pans de la boite tombèrent de chaque côté, avant de s'évanouir en fumée, laissant apparaître une espèce de portique, formé de deux arches courbées en métal noir qui se rejoignaient en haut de l'ensemble. Les arches brillaient doucement à la lueur des bougies du plafond.

Les portes de la Grande Salle s'ouvrirent soudain, et le Ministre Cornelius Fudge, ainsi que plusieurs Aurors firent leur entrée.

« Inquisitrice, je vois que vous avez annoncé la nouvelle. »

()##()##()##()##()

Fudge s'avança jusqu'au podium, et se retourna pour regarder les élèves. Puis il fixa une personne en particulier.

« Mr Potter, veuillez donc vous approcher, s'il vous plaît. »

Harry se figea. Pour sûr, il allait être renvoyé, on ne pouvait pas dire qu'il faisait confiance à Fudge, le test ne pouvait pas fonctionner sur lui. Il regarda autour de lui, puis porta son regard vers la table des professeurs. Ombrage rayonnait, et le regardait avec son regard mesquin. Plus loin, Rogue avait le visage fermé. Il ne semblait pas prendre plaisir à la situation, contrairement à ce qu'Harry aurait cru. Mais quand il regarda le directeur, le Professeur Dumbledore avait lui aussi le visage fermé, et le regard rempli d'excuses. Dumbledore ne pouvait visiblement rien faire ici. D'un petit geste, le regard triste, Dumbledore l'invita à s'avancer.

Soudain, Harry sentit une main se poser sur son épaule, et une voix lui chuchoter à l'oreille. Hermione…

« Ne t'inquiète pas Harry. Quoi qu'il se passe, je serai toujours avec toi. »

Harry se tourna vers elle.

« Mais, Hermione. Ils n'attendaient que ça depuis le début de l'année, me virer de l'école. Et avec ce décret stupide, ils vont te virer toi aussi. »

« Mais ce n'est pas le plus important Harry, tu sais… Après tout, il y a d'autres écoles. Alors que ton amitié est unique pour moi. Allez, et montre-leur ce que sont les vrais Gryffondors. »

Harry hocha de la tête, puis il se leva. Le Ministre commençait à s'impatienter.

« Et bien, vous voilà Potter. Vous en avez mis du temps. Bon, nous allons enfin voir quelle est votre véritable allégeance. Car voyez-vous, cette machine est réglée pour voir si une personne m'est plus fidèle qu'à vous. »

Harry en fut estomaqué. Comment peut-on ne pas être fidèle envers soi-même ? Est-ce que les sorciers sont tous aussi stupides. Il en aurait éclaté de rire si cela ne l'avait pas concerné en tout premier lieu, avec des conséquences si graves.

« Vous vous moquez de moi ? »

« Pas du tout, Potter. Voyez-vous, avec tous les mensonges que vous et Dumbledore aviez racontés depuis la fin de l'année dernière, le Ministère a dû dépenser des fortunes pour remettre les choses en ordre. Et maintenant, cela suffit. Le Ministère ne paiera plus pour soutenir les personnes qui agissent contre lui. Et cela commencera par cette école. »

« Mais, et Vol — »

« Ne dites pas un mot de plus. Cessez de parler de ces fadaises. Et maintenant, allez sous l'arche, » termina Fudge d'un ton menaçant. Les Aurors se rapprochèrent pour forcer Harry à obéir.

Harry bougea finalement, et se plaça sous l'arche. Il ne se passa rien. Il n'y eut ni flash, ni sensation bizarre, ni lumière, ni bourdonnement. Il y eut qu'un seul petit claquement, alors que l'aiguille avait bougé, et avait atteint le taquet sur l'un des côtés du cadran.

« Bravo Mr Potter, l'aiguille, ici présente, montre que vous ne m'êtes pas fidèle, donc que vous n'êtes pas fidèle au Ministère. En vertu du Décret d'éducation n° 25, vous ne faites désormais plus partie des élèves de Poudlard. Vous pouvez aller faire vos bagages. Plus tard, le Poudlard Express vous raccompagnera à Londres, et vous laissera libre de faire ce que vous voulez. »

Les épaules d'Harry s'affaissèrent. Il s'était attendu à cela, bien sûr. Mais se l'entendre dire restait déstabilisant. Il s'approcha du cadran, et il y vit le portrait d'Harry faire un bras d'honneur à la silhouette de Fudge sur le côté opposé du cadran, puis lui faire un clin d'œil. Harry eut presque envie de sourire à la scène, mais son esprit était toujours triste de ce qui venait de lui arriver.

Soudain, quelque chose le frôla. Il releva les yeux. C'était encore Hermione. Et cette fois, elle s'était placée au milieu de l'arche, et elle regarda Fudge d'un air de défi.

Bien sûr, l'aiguille bougea immédiatement, et fit entendre de nouveau le petit bruit sec alors qu'elle allait de nouveau en butée. Évidemment, du côté d'Harry. Le portrait d'Harry eut un grand sourire. Harry la regardait étonné, lui demandant presque pourquoi elle était aussi pressée d'être expulsée de l'école.

Le Ministre, de son côté, était aussi étonné. « Miss Granger. Je… Une personne avec vos capacités ferait une carrière exceptionnelle au Ministère… »

« Mr le Ministre, je crois que vous n'avez pas très bien saisi la situation. Vous croyez que je place mes aspirations de carrière devant mes camarades ? Et bien, vous vous trompez lourdement. De plus, faire partie d'un Ministère tel que le vôtre est bien la dernière chose que j'ai envie de faire. »

Et elle écrasa alors Fudge d'un regard plein du mépris qui avait clairement transparu dans ses paroles. Fudge ne rajouta pas un mot. Hermione se tourna vers Harry, et lui prit la main.

« Viens, nous n'avons plus rien à faire ici. »

Puis, elle le traîna presque à travers la salle pour sortir de la pièce. Une fois dehors, Harry l'arrêta.

« Hermione, tu n'avais pas à faire ça. »

« À faire quoi ? Tu l'as dit tout à l'heure, ils allaient de toute manière me virer, moi aussi. On ne peut pas dire que j'ai confiance en Fudge, et encore moins si on le compare à toi. Du coup, pourquoi attendre ? »

Harry ne sut quoi répondre.

« Allez viens, on va se préparer tranquillement. Si la situation change, ils viendront nous chercher. Et si elle ne change pas, on sera au moins prêts. »

()##()##()##()##()

La grande salle resta silencieuse. On entendit clairement la porte de la grande salle résonner alors qu'elle se refermait derrière Harry et Hermione. Le claquement résonna même pendant plusieurs secondes, avec la réverbération du son qui n'était gêné par aucun bruit. Puis ce fut soudain l'effervescence.

La table Gryffondor se leva presque d'un homme, et elle s'avança en groupe vers l'arche. Tous ceux qui passèrent, les Weasleys en premiers, eurent le même résultat : une fidélité pour Harry, et quelques-uns arrivèrent à faire toquer l'aiguille, même si la plupart avec un niveau qui s'échelonnait entre le maximum et le premier quart du cadran. Les Serdaigles discutèrent pendant un moment. Puis une partie d'entre eux se levèrent aussi, et allèrent vers l'arche. Encore une fois, c'était des soutiens d'Harry. Les Poufsouffles se mélangèrent en silence aux Serdaigles et passèrent le test.

Les Serpentards se présentèrent eux aussi, mais leurs résultats furent à la très grosse majorité pour Fudge. Et Fudge put enfin se féliciter d'avoir eu quelques élèves fidèles. Ces derniers se félicitèrent pour ne pas avoir été expulsés. Fudge put se réjouir un peu plus lorsque le reste des tables se présenta finalement sous l'arche. Il y eut bien quelques supports d'Harry en plus, mais le reste lui était acquis. On parlait là surtout des plus jeunes, pour qui être expulsé était vraiment trop traumatisant, ce qui faisait que leur allégeance partait vers le Ministre plus par peur que pour une autre raison, ou pour une véritable fidélité.

Parmi les élèves plus âgés, il ne restait qu'une poignée de Gryffondors, et à peine plus de Poufsouffles. Les Serdaigles étaient un peu plus nombreux, mais c'était juste un calcul tactique de leur part. L'absence d'études allait vraiment à l'encontre de leurs aspirations de carrière, et c'est pourquoi ils étaient un peu plus nombreux que les deux premières maisons. Par contre, pas un des membres de l'Armée de Dumbledore nouvellement formée n'était resté. Fudge se disait en lui que les préfets allaient devoir être renommés (il n'en restait plus un seul, sauf chez les Serpentards).

D'ailleurs, parmi les Serpentards, tous ne lui avaient pas montré une fidélité sans failles. De manière surprenante, certains d'entre eux tenaient Potter en meilleure considération que lui-même. Des hululements avaient même accompagné ces résultats. Blaise Zabini sortit de la Grande Salle d'un air digne, pas du tout gêné d'avoir été mis au ban de sa maison. Tracey Davis le suivit peu après, beaucoup moins sûre d'elle-même.

()##()##()##()##()

Alors que les portes se refermaient vers les dernières les derniers élèves expulsés, les élèves restants se regardèrent entre eux. Certains, comme les Serpentards, se réjouissaient bruyamment du fait que tous les Sang-De-Bourbes, et même les Traîtres-à-leur-Sang avaient été virés. D'autres se sentaient un peu gênés de la situation, et les plus jeunes ne savaient en fait pas quoi en penser.

Au milieu de tout ça, Fudge regardait la salle, avec un mélange d'exultation, mais aussi de doute : près des quatre-cinquièmes des élèves de Poudlard avaient été à l'instant éjectés de la salle. Il restait moins d'une centaine d'élèves dans la salle, et plus on allait vers les classes âgées, moins il restait d'élèves. Néanmoins, le Ministre raffermit sa résolution. Il voulait faire le nettoyage de toute la société, et il allait continuer. Il allait être célèbre pour cette action !

Fudge se tourna vers la table des Professeurs, qui était restée silencieuse depuis le début de la scène. La plupart des visages étaient fermés, certains montraient même leur effroi devant la situation. Seule Ombrage semblait se réjouir.

« Et bien, Mesdames et Messieurs les Professeurs. Il ne reste plus que vous. Comme vous l'avez entendu, le décret passé vous concerne aussi, et j'ai toute autorité pour le faire appliquer ! »

Le Professeur Dumbledore ne se leva même pas. »

« Êtes-vous vraiment sûr de vouloir continuer, Cornelius ? Ne pensez-vous pas vous être déjà assez couvert de ridicule comme cela ? »

« Couvert de ridicule, vous plaisantez ? Cette machine marche parfaitement. Et vous m'avez toujours conseillé de nettoyer la corruption du Ministère. Vous voyez ? Toutes les personnes déloyales envers le Ministère sont en train d'être écartées. Elles ne pourront plus influer sur NOS décisions, et sur NOTRE politique. J'ai suivi vos conseils à la lettre. »

« Je crois surtout que vous avez ouvert vos oreilles à la mauvaise personne… »

« Toujours des bravades, Directeur. Mais cela ne vous sauvera pas, ce coup-ci. La loi du Ministère s'applique à Poudlard. Maintenant, c'est à votre tour. »

Le Professeur Dumbledore resta silencieux pendant quelques secondes. Son regard avait pris un air calculateur, et il semblait peser différentes options dans sa tête.

« Très bien. Nous allons tous passer dans votre machine. »

Le Professeur McGonagall tourna violemment la tête vers Dumbledore. Son masque était complètement tombé, et elle était furieuse. Furieuse après Fudge pour avoir imposé un tel diktat sur les élèves de Poudlard, sur ses élèves. Elle était aussi en colère après elle-même, à ne pas pouvoir agir. Et surtout, elle était furieuse après Dumbledore, qui laissait les choses se produire. Elle prit sa respiration, et se prépara à incendier le Directeur. Mais ce dernier tourna la tête à ce moment, et la fixa des yeux. Il avait l'air résolu. Il n'hésitait plus. Soudain, il lui fit un clin d'œil furtif, Minerva n'était même pas sûre de l'avoir vu. Et la colère que la Directrice des Gryffondors éprouvait se dégonfla d'un coup. Elle n'y pouvait rien ici. Alors elle allait agir comme la vraie Gryffondor qu'elle était, elle ferait face à ses obligations, comme elle l'avait toujours fait.

Le Professeur Dumbledore jeta un coup d'œil de l'autre côté, puis se tournant de nouveau vers Fudge, il dit simplement :

« Je vais laisser mes estimés collègues passer devant, je passerai en dernier. »

Fudge le regarda soupçonneusement, se demandant quel tour le vieux Directeur allait lui jour. Dumbledore fit signe à ses collègues de se déplacer vers la machine.

Ombrage, toujours au pupitre, passa la première. Le résultat fut sans suspens. Ce fut d'ailleurs la première à faire tinter l'aiguille du côté de Fudge. Les autres professeurs se présentèrent à sa suite, et le résultat désespéra Fudge. Tous étaient fidèles à Harry. Hagrid le premier, qui eut un peu de mal à passer sous l'arche, il dut se pencher en avant pour arriver à se faufiler dans l'espace. Et à sa suite, les Professeurs Flitwick, Chourave et Vector n'eurent aucune hésitation. Trelawney avait toujours un air un peu à l'Ouest, mais elle passa quand même. Pomfresh se prêta au test elle aussi, et resta bien sûr fidèle à son malade préféré. Même Rusard y passa, et montra de la fidélité, quoique de justesse, envers Harry. Vint le tour de Rogue. Fudge le regarda se présenter, sûr que lui au moins ne pourrait pas être fidèle à Harry Potter. Et pourtant, l'aiguille balança du côté d'Harry, et à un niveau pas mauvais d'autant plus. Fudge fixa surpris le Directeur des Serpentards, et ce dernier le regarda froidement du masque qui n'avait pas quitté son visage depuis de début. Puis un murmure… « Pitoyable... » Fudge se demandait s'il avait bien entendu.

Suivi McGonagall, qui fusilla littéralement Fudge du regard. Une fois l'arche passée, McGonagall s'éloigna, sans jeter le moindre regard à Fudge, elle se rapprocha de ses autres collègues, maintenant remerciés.

Enfin, Dumbledore lui-même s'approcha de l'arche. Et il regarda fixement Fudge, qui se ratatina sous l'effet du regard. Un des Aurors raffermit sa prise sur sa baguette, l'air pas vraiment à l'aise. Tous savaient que l'instant allait être historique : voir un personnage du calibre de Dumbledore être écarté de son poste de prédilection…

Dumbledore se présenta sous l'arche, et l'aiguille bascula du côté d'Harry. Fudge fut soulagé, il avait craint un instant que l'aiguille puisse basculer de son côté, et qu'il ne puisse pas saisir ce prétexte pour virer le directeur.

« Et bien, et bien, je crois que le poste de Directeur de l'École de Magie et de Sorcellerie de Poudlard vient de se libérer. »

« En effet... » prononça Dumbledore.

Et brusquement, le plafond de Poudlard s'éteignit, et la Grande Salle fut plongée dans le noir.

« Mais, que se passe-t-il ? »

« On nous attaque ? »

« Au secours ! »

« Tenez le Directeur en jour ! »

« Que quelqu'un jette un sort de Lumière ! »

Plusieurs Lumos furent lancés, et commencèrent à éclairer la scène.

Les Aurors avaient tous sorti leurs baguettes, tout comme Fudge et Ombrage. Mais si les Aurors visaient le Directeur, les deux autres pointaient leurs baguettes dans le vide. Ce n'était même pas eux qui avaient lancé les Lumos, des professeurs, et des élèves l'avaient fait. Le Directeur quant à lui, continuait de regarder fixement, nonchalamment, le Ministre. Et il poursuivit ce qu'il avait commencé.

« En effet, vous venez de faire démissionner la totalité des Professeurs et du corps enseignant de Poudlard. Le château se met donc en retrait. Nous allons donc tous devoir le quitter, d'ailleurs.

« Mais, mais mais… l'Inquisitrice Ombrage a été confirmée dans son poste, elle est toujours — »

Dumbledore le coupa :

« Elle n'a jamais été reconnue comme Professeur, ni par moi, ni par la Directrice adjointe, qui aurait pu me remplacer dans ce rôle. Elle a été imposée au début de l'année au poste de Professeur de Défense contre les Forces du Mal. Mais elle n'a jamais été confirmée à ce poste. »

« Je la nomme donc Professeur de Poudlard, et Directrice de Poudlard. »

« Vous n'avez pas ce pouvoir. Seuls les directeurs en poste l'ont. Ce sont les Fondateurs qui ont créé le poste de Directeur, et qui lui ont donné les pouvoirs afférents. Le Ministère n'existait même pas à cette époque. Vous avez fait une erreur Fudge, vous ne pourrez pas contrôler cette école par vos lois stupides. »

« Mais j'ai quand même pu vous virer, vous comme les élèves. »

« Parce que c'est du ressort du Ministère, le Ministère a voix de délégation sur le système éducatif, mais pas sur Poudlard lui-même. C'est comme ça que vous avez pu nous faire démissionner. Maintenant, fichez-nous la paix, nous avons tous les élèves à faire préparer pour retourner à Londres. »

Le Professeur Dumbledore fit signe à ses quatre directeurs de maison de se rapprocher, et il commença à organiser le retour impromptu des élèves dans leurs familles. Les parents devaient être contactés, et il fallait trouver un accueil pour tous les élèves qui ne pourraient pas rejoindre leurs parents le soir même (ou même plus longtemps pour certains). Ils quittèrent la Grande Salle, tout en discutant.

Les Professeurs restants se dirigèrent vers les élèves restants, pour leur faire rejoindre leurs dortoirs, et préparer leurs affaires. Quelques-uns s'opposèrent, soutenant qu'ils n'étaient pas expulsés, mais rien n'y fit, tous quittèrent finalement la salle à leur tour.

Ne restèrent que Fudge, Ombrage et les Aurors, se demandant tous quoi faire maintenant

()##()##()##()##()

Dans la salle commune des Gryffondors, Harry comme Hermione étaient prêts. Ils étaient redescendus tous les deux dans la salle commune pour attendre, et s'étaient installés côte à côte dans un des canapés. Ils virent les Gryffondors presque tous remonter petit à petit. Ron descendit bientôt du dortoir. Il avait rejoint assez vite Harry en haut, et devait maintenant avoir fini de préparer lui aussi ses affaires. Il se laissa tomber à côté d'Harry, qui se poussa un peu pour lui faire de la place, se rapprochant d'Hermione. Hermione se serra contre Harry, recherchant un peu de réconfort face à la situation.

Tous les trois restèrent silencieux, la situation avait l'air irréelle. La salle commune était complètement silencieuse, malgré le monde. Contrairement à leurs habitudes, aucun Gryffondor ne chahutait ce soir-là.

Beaucoup plus tard, le Professeur McGonagall finit par passer la porte et entrer dans la salle commune. Elle avait le visage triste, et elle fit signe à tout le monde de s'approcher. Puis la porte se rouvrit de nouveau, et un groupe de Gryffondor entra, mené par un McLaggen complètement irrité. Harry était pourtant sûr que ce dernier ne lui aurait aucune fidélité…

Il s'apprêta à poser la question, avant d'être interrompu par le Professeur McGonagall.

« Dépêchez-vous d'aller préparer vos affaires, » dit-elle. Et elle fit signe aux Préfets. « Vous autres, remontez dans les dortoirs, et aidez donc les premières à ranger leurs affaires. »

Ron et Hermione se levèrent pour aller suivre les ordres de leur Directrice. Harry resta interloqué, ne comprenant pas ce qui se passait. Tout le monde partait finalement. Tout le monde partait à cause de lui… Plusieurs réflexions sombres lui traversèrent l'esprit, et des craintes. Il allait devoir retourner chez les Dursleys…

Puis quelqu'un s'assit à ses côtés. Hermione était revenue, et elle lui prit la main.

« Je sais à quoi tu penses. Ce n'est pas de ta faute Harry, c'est celle de cet abruti de Fudge. » Harry la regarda avec de grands yeux, surpris devant tout d'entendre jurer.

« Quoi ? Il le mérite. Vraiment, » s'excusa à moitié Hermione devant l'expression d'Harry.

Finalement, Ron descendit avec les deux derniers première année. Voyant que tout le monde était là, McGonagall reprit la parole.

« J'ai la grande tristesse de devoir vous annoncer que Poudlard va complètement fermer. L'ensemble des élèves va être raccompagné à Londres par le Poudlard Express. Comme vous n'avez pas pu prendre votre repas ici, nous allons nous organiser pour vous faire passer un buffet froid pendant le voyage. »

Quelques élèves poussèrent un soupir de soulagement, et l'estomac de Ron juste à côté laissa entendre un grognement, ce qui fit sourire Harry.

« Pour ce qui est du reste, nous allons prévenir vos parents à tous, afin qu'ils puissent vous récupérer à Londres. Pour ceux qui ne le pourraient pas, car il sera tard à Londres, nous allons vous héberger. Tout n'est pas encore décidé, mais ce sera le cas avant que nous soyons arrivés à Londres. Pour les élèves non expulsés, j'imagine que vous allez être rapidement contacté par le Ministère qui reprendra en charge la suite de votre éducation. Pour les autres, je ne peux pas vous proposer de solution pour le moment. Cela risque de se traiter au cas par cas, mais toute l'équipe éducative de Poudlard restera là pour vous aider. Nous ne vous laisserons pas tomber. Je suis vraiment navrée de la tournure prise par les événements, et je ferai de mon mieux pour vous aider à surmonter cette épreuve. Si vous avez la moindre question, n'hésitez pas à me la poser. Je serai du voyage de toute manière. »

Harry se leva, et s'approcha du professeur. Il attendit patiemment que McGonagall réponde aux élèves devant lui, avant de prendre son tour.

« Professeur ? Pour mon cas… »

« Potter, vous irez là où vous savez. Il n'est pas question de vous renvoyer chez vos tuteurs à cette période de l'année. »

La tension qui habitait dut transparaître, car McGonagall poursuivit. « Ne vous inquiétez pas trop. Il y aura toujours quelqu'un pour s'occuper de vous. L'ami de votre père, déjà. Moi aussi d'ailleurs, je ne laisserai pas l'enfant de Lily et de James abandonné. »

Tout cela rassura un peu Harry, qui fit même un léger sourire à la réponse du professeur. Harry rejoignit ensuite ses deux amis, pour attendre la suite.

()##()##()##()##()

Le lendemain, l'Angleterre s'éveilla dans une atmosphère étrange. Les gros titres de la Gazette parlaient tous de la fermeture de Poudlard. Les retours des lecteurs étaient unanimement négatifs, aussi bien pour ceux qui avaient du aller récupérer leurs enfants à la gare sur le coup des 4 h du matin, comme sur les lecteurs en général, surpris par l'énormité de la nouvelle. Mais la société sorcière n'était pas au bout de ses surprises.

L'arche avait été réinstallée dans l'Atrium du Ministère, et Fudge avait bien l'intention d'y faire passer tout le monde, du premier au dernier sorcier travaillant au Ministère. L'échec de Poudlard ne l'avait pas assagi du tout, et il était persuadé que cela allait « nettoyer » toute la société, et que les gens le remercieraient à l'avenir.

À l'instant présent, ce fut une catastrophe générale. Fudge avait commencé par le Département de la Justice Magique, et par les Aurors. Leur directeur, Amélia Bones, était passée en première. Elle était irritée d'avoir dû aller récupérer sa nièce fatiguée plus tôt le matin. Mais Amélia était en tout premier lieu une personne du Ministère, et elle se faisait force de ne pas se laisser influencer par sa vie personnelle. Pourtant, son aiguille ne bougea pas d'un pouce, elle resta parfaitement neutre.

Et alors passèrent les Aurors. Dumbledore avait fait passer le message par l'intermédiaire de Kingsley de ne pas s'opposer à la manœuvre, car des forces armées auraient pu se rebeller devant ce qui était une véritable purge. Néanmoins, la purge élimina 90 % des Aurors, et 60 % de l'appareil judiciaire de Ministère. Devant un tel état, Amélia supplia Cornelius de cesser immédiatement, et de révoquer son ordre, ce que Fudge refusa bien sûr de faire.

Amélia demanda alors à repasser le test, et cette fois l'aiguille bascula du côté d'Harry.

Avec un reniflement, elle passa à côté de Fudge, et alla regrouper ses affaires.

La suite ne s'arrangea pas. Tous les employés n'avaient pas forcément un avis tranché sur la question, entre Harry Potter et Cornelius Fudge. Mais entre ceux qui avaient eu un enfant expulsé de Poudlard, ceux qui avaient malgré tout récupéré le leur par la fermeture de Poudlard, et ceux qui voyaient avec effroi la structure du Ministère se faire laminer, les soutiens de Fudge n'étaient pas vraiment légion. Et ce n'était pas arrangé par l'attitude des Aurors restants, car ce n'étaient pas les plus diplomatiques d'entre eux qui étaient restés. Il y eut pas mal de sorts lancés sur les réfractaires pour les faire déguerpir.

Tout cela prit la matinée, et une bonne partie de l'après-midi. Le soir même, Fudge convoqua le Magenmagot pour nommer les remplaçants aux différents postes de directeurs de départements. Du moins ce qu'il en restait. La plupart des grandes familles Sangs-Pur étaient encore là, se réjouissant de tout le pouvoir qui allait leur échoir, car elles n'avaient plus d'opposition. Car la purge avait fait des ravages dans les autres strates de la société. Très peu de familles commerçantes étaient restées. Ce qui fait que les postes de directeurs échurent soit à des personnes très loin d'avoir les capacités ou l'expérience de maîtriser leur nouveau poste, soit à des personnes qui avaient la claire intention d'en profiter pour accumuler du pouvoir.

Mais la suite prit Fudge complètement au dépourvu.

()##()##()##()##()

Le lendemain, le secrétaire de Fudge rentra dans le bureau de manière impromptue, et força Fudge à se rendre à l'Atrium. Chaque fois que Fudge lui demandait pourquoi, sa secrétaire refusait de répondre, et le pressait encore d'avancer. À la sortie de l'ascenseur, Fudge fut comme happé par le bruit qui régnait dans l'Atrium. Une foule compacte était massée là, et remplissait tout l'espace, jusqu'au guichet d'accès aux ascenseurs. Les Aurors formaient une haie, et empêchaient quiconque d'aller plus loin. Juste devant les Aurors se tenait Albus Dumbledore. Voyant le Ministre arriver, celui-ci lui fit signe de s'approcher. Des chuchotements, et quelques coups se propagèrent dans la foule, et tout le monde se tut pour laisser les deux sorciers se parler. C'est Dumbledore qui commença.

« Mr le Ministre, je vous laisse une dernière chance de tout laisser tomber. Vous êtes allé trop loin, mais vous pouvez encore rattraper les choses. »

« Rattraper quoi ? J'ai fait exactement ce que je voulais, vous êtes un ennemi politique, Dumbledore, et je n'ai fait que vous écarter de mon chemin. »

Dumbledore ferma les yeux et secoua la tête.

« Alors, je n'ai pas le choix non plus. Mr le Ministre, je ne reconnais pas votre décision, je ne reconnais pas la politique que vous menez, et par ricochet, je ne reconnais plus les instances du Ministère. En fait, je renie désormais au Ministère le droit de me gouverner. »

Quelque part, à plusieurs endroits du Ministère, un nom s'effaça de plusieurs registres et grimoires. »

« Pfff, une manœuvre de criminel, Et cela n'a jamais empêché de les juger. Et cela n'empêchera pas du tout ma politique de s'appliquer. »

« Un criminel décide seul. Je crois que je ne vais pas être le seul à prendre cette décision. »

Et sur ce, Dumbledore fit demi-tour et sortit de l'Atrium.

Tout le monde l'avait entendu, avec le silence qui régnait. Puis un à un, chaque sorcier et sorcière s'approcha de Fudge, et renia aussi la gouvernance du Ministère. Certains en leur nom propre, d'autres au nom de leur famille. Dans les recoins du Ministère, les noms se barraient par pages entières des registres. Tout cela dura une bonne partie de la journée. Au niveau du réseau de cheminettes, des pans entiers commencèrent à se désactiver, lorsque le sorcier propriétaire d'une cheminée connectant tout un quartier partait du réseau. Mais ce ne serait que plus tard dans la journée que les membres restants du Ministère allaient s'apercevoir du problème. Pour les cheminettes, ce serait facile, il suffira de recréer de nouvelles connexions directes entre les cheminées restantes. Mais d'autres influences allaient être plus subtiles. Déjà, le poids des délégués à l'ICW (La Confédération International des Sorciers) allait mécaniquement diminuer, car représentant de moins en moins de sorciers. Le nombre de sièges de l'Angleterre allait être réduit, mais cela se passera dans quelques jours.

()##()##()##()##()

Albus Dumbledore ne tarda pas trop à rependre les choses en mains. Il commença par convier plusieurs des personnalités majeures qui avaient renié le Ministère. Amélia Bones, bien sûr, mais aussi Augusta Londubat, George Abbott, Emily Boot et d'autres encore. Il avait utilisé pour cela la salle à Poudlard qui servait aux réunions entre professeurs. L'objectif, pour lui, était de lancer un gouvernement alternatif permettant de remplacer le Ministère dans son rôle. Et la première chose à faire était d'en rédiger les statuts magiques et les règles de fonctionnement. Il proposa pour cela Amélia, qui était connue chez tous pour son intransigeance et pour son honnêteté. Albus était à peu près sûr de recueillir l'unanimité par cette proposition, et aussi d'avoir une personne très sérieuse pour ce rôle fondateur du nouveau gouvernement.

À la sortie de la réunion, Harry Potter et Hermione Granger se trouvaient en train d'attendre la sortie des participants de la réunion. La veille au soir, Hermione, qui était revenue au Square finalement, avait surpris une conversation de Dumbledore qui préparait cette réunion. Dumbledore était déjà persuadé que Fudge ne reculerait pas, il avait donc préparé par avance ses plans pour assurer une suite efficace à sa propre décision. Mais Hermione avait surtout retenu de la discussion la rédaction future de nouveaux statuts. Il fallait absolument qu'elle puisse voir Amélia, qui risquerait d'être chargée de ces statuts. Le souvenir de l'ELFE étant encore frais dans sa tête, et Hermione y voyait là une occasion de faire avancer ses idées. Elle en avait parlé dans la chambre avec les deux garçons. Ron avait rapidement rejeté l'idée. Hermione lui avait rabâché l'an passé ses idées, et il en avait un peu assez. Il eut par contre le génie diplomatique de ne pas dire tout ça directement à Hermione, ce qui évita une de leurs célèbres disputes. Harry de son côté était circonspect. Il était bien d'accord avec Hermione sur le fond, son expérience avec Dobby lui avait montré tout le mal qui pouvait être fait par de mauvaises pratiques. Néanmoins, les idées d'Hermione lui paraissaient quand même un peu farfelues. Élire des députés Elfes de maison, loups-garous… Néanmoins, et comme Ron, il eut la sagesse de ne pas partager le fond de sa pensée avec son amie. Par contre, il lui proposa à la place de l'accompagner à Poudlard, ce qui suffit à contenter Hermione, qui se jeta dans ses bras. Ils arrivèrent à eux deux à convaincre le Professeur McGonagall de les faire passer par la cheminette (c'était la première chose que Dumbledore avait restaurée, un accès cheminette entre son bureau de Poudlard et le Square, ainsi que diverses maisons sorcières), sans lui dévoiler leur but. Harry n'était en effet pas sûr que McGonagall accepterait facilement leur intervention. Dès lors, Hermione avait passé le reste de la soirée à griffonner sur des parchemins, jusque tard dans la nuit.

Si bien que le lendemain, les deux abordèrent Amélia à la sortie de la réunion. Hermione n'était plus du tout aussi sûre d'elle-même maintenant. Elle avait les mains moites, fermées sur la liasse de parchemins qu'elle avait préparés. Et c'est la main réconfortante d'Harry sur ses épaules qui lui permit de trouver le courage de faire sa demande. Les trois s'isolèrent dans une salle de classe vide.

« Et bien, Miss Granger, que voulez-vous me demander ? »

Hermione fut surprise. « Mais vous connaissez mon nom ? »

« Mr Harry Potter ne possède pas beaucoup d'amies connues, et ma nièce Susan m'a déjà parlé de vous. En bien, je vous rassure. » Sans parler du Professeur McGonagall qui ne manquait pas une occasion de louer son élève modèle, pensa pour elle Amélia.

Hermione hésitait, et c'est encore la main d'Harry sur sa propre main qui la décida. Les premiers mots furent hésitants, directement lus sur le parchemin qu'elle avait devant elle. Puis Hermione se laissa entraîner par ses arguments, et son discours se fit plus volubile.

À la fin, Amélia se frotta un peu les yeux, et elle observa Hermione, toujours déterminée.

« Voilà un discours conséquent, Miss Granger. Par contre, je me demandais si vous saviez que ce que vous venez à l'instant de faire est assimilable à de la corruption ? »

Hermione pâlit sous la remarque, et elle bégaya dans sa réponse.

« Je… Je ne voulais pas… Vous devez croire… »

« Néanmoins, je trouve votre intention louable. Beaucoup de choses, dans ce que vous m'avez présenté, risquent d'être irréalisables, car trop idéalistes. Dans le monde réel, les choses ne sont pas aussi simples qu'on le pense. Mais je comprends vos intentions, et l'idée que vous voulez porter. Et il me semble que conduire la société à accepter les différences, et à ne pas les dénigrer doit apparaître dans nos nouveaux statuts. Je pense que c'est ce qui a perdu l'ancien Ministère, que d'avoir toujours construits des murs pour cacher ce qui ne leur plaisait pas, au lieu d'essayer de comprendre et d'intégrer… »

« Je ne vous fais aucune promesse, Miss Granger. Mais je vous remercie pour l'éclairage que vous m'avez apporté. »

Les trois se levèrent, et Amélia regarda Harry murmurer à l'oreille d'Hermione, et la faire rosir.

« Miss Granger ? » Hermione la regarda. « Si d'aventure vous vouliez vous lancer dans la vie politique, vous pouvez venir de voir. Je pense pouvoir vous donner quelques conseils, et aider une personne aussi motivée que vous à débuter dans votre carrière... »

« Merci, Mme Bones. »

()##()##()##()##()

Quelques jours plus tard, Fudge était en train de pester dans son bureau. Il était au courant des manigances de Dumbledore, du fait qu'il était en train de constituer un gouvernement rebelle. Fudge était même persuadé que Dumbledore voulait en devenir le chef… Le Ministère n'avait plus aucune prise sur eux. Les convocations à comparaître n'aboutissaient pas, les lois que Fudge pouvait faire passer ne s'appliquaient pas. Il ne restait que la force, et envoyer ces gens à Azkaban, mais Fudge doutait un peu d'en avoir les moyens, avec le peu d'Aurors qui lui restaient. Il avait lancé les recrutements, mais cela allait prendre du temps.

Au moment de sortir, il rencontra Lucius Malefoy au niveau de l'Atrium, juste à côté de l'arche qui avait été laissée là.

« Une très belle invention, cette arche, » commença Lucius. « Vraiment très efficace. »

« Cela a été vraiment un bon conseil que vous m'avez donné, Lucius. Vraiment très bon. Cependant, cela a créé beaucoup de défections au sein du Ministère, j'ai du mal à faire fonctionner tous les départements au niveau nominal. »

« Cela viendra. Vous avez plein de personnes volontaires pour reprendre les places laissées vacantes. »

« Certes, mais cela va quand même prendre du temps. »

« Oh, je pourrais m'arranger pour accélérer les choses, vous savez. »

« Vous feriez cela pour moi ? Mais comment ? »

« Très simple, en faisant entrer au Ministère des personnes qui n'en ont pas le droit actuellement. Il y a des sorciers très motivés parmi eux. »

« Et où se trouvent-ils ? »

« Le premier d'entre eux va justement venir ici. Je peux vous le faire rencontrer, il devrait arriver d'une minute à l'autre. »

Comme pour confirmer les dires de Lucius, un pop retentit au milieu de l'Atrium. Ce qui ne manqua pas de surprendre Fudge, les zones de transplanage étant situées un peu plus loin. Fudge se retourna, pour se retrouver pétrifié devant la vision. Voldemort se tenait au milieu de l'Atrium !

Au début, Fudge n'avait plus de voix. Puis il trouva le courage d'appeler du secours.

« Aurors ! À l'Atrium, Vous-Savez-Qui est ici ! »

Quelques Aurors présents sortirent leurs baguettes, et mirent en joue Voldemort. Quelques pops supplémentaires annoncèrent la venue d'Aurors (le privilège de pouvoir aller rapidement en n'importe quel point du Ministère). Mais Voldemort ne paraissait pas inquiet.

« Allons, allons, je suis venu pour aider. Je suis venu pour apporter ma contribution au Ministère, maintenant qu'il manque de personnel. »

« Vous êtes un criminel, le Ministère n'a pas besoin de vous. »

« Oh, Merlin, que de grands mots… Criminel par ci, meurtrier par là. Vous savez pourtant comme les avis peuvent être très différents. Criminel d'un côté d'une frontière, et héros de l'autre côté… »

« Un meurtre est un meurtre. Que ce soit ici ou là-bas. Aurors… »

« Tsss, Tsss Tsss. Que d'empressement, que de hâte. Sans même chercher à comprendre les raisons de ma présence ici. »

« Et quelles sont les raisons ? »

« Prendre la direction du Ministère, voyons. »

Fudge manqua d'éclater de rire.

« Allons bon, avec tous les Aurors ici, contre vous tout seul. Et vous pensez pouvoir renverser le Ministère ? »

« Vous devriez faire plus attention à ceux que vous choisissez comme entourage, Fudge. »

« Justement, j'ai fait le tri grâce à l'arche… »

« L'arche ? Ah oui, quel formidable outil, effectivement. Lucius m'en a parlé, c'est vraiment une invention fantastique. Je n'aurais pas fait mieux. »

« Lucius ? » Le Ministre se tourna vers son « ami », qui s'était rapproché de l'arche.

« Le choix de vos amis est vraiment une tâche primordiale, vous savez... » Lucius fixa un moment Fudge, puis se retourna vers l'arche.

« Regulare Cornelius Fudge et Lord Voldemort »

Le cadran changea. Fudge resta à sa place, mais Harry fut remplacé par l'image de l'homme qui se tenait au milieu de l'Atrium. Le portrait Fudge se ratatina face à son alter ego. Puis Lucius se présenta sous l'arche. Fudge vit avec horreur l'aiguille basculer du côté de Voldemort, quoique pas complètement au bout.

« Tss, vous me manquez de fidélité, mon cher Lucius, vous me décevez… »

« Je vais tâcher de m'améliorer, Maître. »

Puis plusieurs Aurors firent la même action, et dévoilèrent tous leur allégeance au Seigneur des Ténèbres. Quelques Aurors restaient fidèles, mais leur hésitation leur coûta cher. Une volée de Stupefix plus tard, et toute opposition avait été réduite au néant.

Fudge, de son côté, était en train de défaillir. Il faillit même s'évanouir, lorsque Voldemort s'approcha de lui.

« Vous allez être remercié, Fudge. »

« Vous… Vous ne pou-pouvez pas… Seul le Magenmagot peut… »

« Oh oui, seul le Magenmagot peut démissionner et nommer un Ministre, mais ce ne sera pas un problème du tout. Il m'est entièrement acquis, ou presque, ce qui revient au même. »

()##()##()##()##()

Et c'est comme ça que, sans même démarrer une deuxième guerre, Voldemort conquit le Ministère dans son entièreté. Il n'eut pratiquement rien à faire. Le personnel restant lui était soit fidèle, soit était dévoué à leur poste du Ministère pour ne pas avoir d'opinion sur leur dirigeant, et se contenter d'essayer de faire leur carrière ici. Car avec tous les postes libres, ils avaient alors bon espoir d'être promus.

Dans le nord, les choses s'avancèrent. Il fallut deux mois à Amélia pour poser les bases des nouveaux statuts, et une année de plus pour terminer l'organisation complète du nouveau gouvernement. Entre temps, la société s'était organisée. En attendant d'avoir des statuts officiels, pour permettre à leurs enfants de continuer leur éducation, Dumbledore avait été reconduit à son poste de Directeur de Poudlard, et les Professeurs avaient été validés à leur poste. Kingsley prit en charge le poste vacant de DCFM, ce qui permit aux élèves de retourner à Poudlard. Du moins pour ceux qui avaient été initialement expulsés. Ils furent partiellement rejoints par ceux dont les parents avaient aussi renié le Ministère, ce qui ne suffit pas à repeupler la maison Serpentard, dont la majorité des Sangs-Pur étaient tout à leur contentement d'être enfin sous un gouvernement dirigé par un suprématiste Sang-Pur. Le Ministère organisa bien sûr des cours pour ces enfants, en ignorant toutes les manières qui ne correspondaient pas à leur mode de vie, tout en en ajoutant d'autres.

Pré-au-Lard devint le centre de la vie pour ce nouveau gouvernement. Le Chemin de Traverse était interdit à ces sorciers, et il était contrôlé par les troupes du Ministère. Si bien que Pré-au-Lard vit se développer de nombreux commerces. Certains du Chemin de Traverse avaient dû simplement fermer, et ils s'installèrent à la place à Pré-au-Lard. D'autres restèrent ouverts, et ouvrirent une deuxième antenne au niveau de Pré-au-Lard, de manière à toucher toute la population. Gringotts choisit de ne pas prendre position. L'intérieur de leur banque était neutre, mais pour permettre l'accès aux sorciers indésirables sur le Chemin de Traverse, ils ouvrirent eux aussi une antenne à Pré-au-Lard, avec téléportation directe vers la banque elle-même.

Et c'est ainsi que la vie reprit. Là où il n'y avait qu'un gouvernement, il y en avait maintenant deux. L'ancien Ministère ne regroupait pas la majeure partie de la population, mais il disposait encore des structures historiques, ce qui lui donnait des moyens supérieurs. Le jeune gouvernement n'était pas en reste. Si le début avait dû se faire directement à Poudlard, de nouveaux bâtiments furent construits, pour l'abriter. Une architecture plus moderne et plus lumineuse fut suivie. De plus, de nombreux sorciers vinrent s'installer à Pré-au-Lard, quittant Londres qui ne les acceptait plus. Pré-au-Lard devint de fait un grand centre sorcier.

Deux gouvernements coexistèrent, l'un sclérosé, tourné vers le passé et vers les grandes et nobles familles qui le composait, l'autre ouvert et tourné vers le futur, acceptant diverses populations en son sein.

Et devinez lequel se développa ?

()##()##()##()##()

La fin

()##()##()##()##()


Notes de l'Auteur :

Ce coup-ci, cette histoire est une idée originale, donc j'en suis vraiment l'auteur. J'espère que vous avez apprécié cette première tentative de récit.

Par ce chapitre, je voulais commencer un peu à écrire, et voir combien de temps cela me prenait. Écrire une histoire originale est différent de faire une traduction. Dans le cas de la traduction, il faut arriver à comprendre ce que l'auteur voulait dire, comprendre le sens correct des expressions qu'il utilise (et parfois ce n'est pas évident, quand vous n'avez que trois mots qui peuvent prendre plusieurs sens). Ici, je me suis lancé sans filet, sans préparer de script. Juste avec l'idée initiale de cette machine, et de voir ce que cela pourrait donner que de la mettre en œuvre. L'idée du repli de la société est à moitié originale, à moitié lue dans une fiction anglaise. J'avais un peu l'idée avant, mais j'ai eu l'occasion ensuite de lire la fic, puis de constater que l'on avait des similarités dans l'idée. Korelion vous dirait que de toute manière, toutes les idées ont déjà été prises, et je ne lui donnerai pas tort.

Bon, un des résultats, c'est que j'écris plus vite que je ne traduis, même sans script préparé (bon, ça ne compte pas trop, le scénario ici est très simple, mais c'est le but d'un One Shot). D'ailleurs, je ne suis pas trop inquiet pour la suite, si je dois publier une histoire, elle risque d'être longue. J'ai du ici un peu écourter la fin (questions de timing aussi, car mes vacances approchant, je voulais finir ce texte avant. Bon, question de longueur aussi, le texte est un peu long pour un One Shot).

J'espère en tout cas que cela vous a plu. N'hésitez pas à me faire partager votre avis ou vos critiques, et j'espère bien à l'avenir pouvoir poster quelques chapitres de plus ici.

Veuillez cependant m'excuser, je n'ai pu faire qu'une seule relecture du texte, faute de temps, et donc il risque de rester des fautes dans le texte. Je prendrai le temps à la rentrée de relire une deuxième fois, mais en attendant, veuillez accepter mes excuses.


[1] Petite dédicace à l'ESTA, si vous connaissez (un questionnaire obligatoire pour tous les voyageurs voulant entrer sur le territoire des États-Unis). Parmi les questions, il y en a une disant grosso modo : avez-vous l'intention de participer, ou avez-vous participé à des activités terroristes… Comme si quelqu'un aurait l'intention de répondre oui à cette question (qui est ensuite donnée aux services de douane américaine). Bon, je ferme la parenthèse, il me semble que l'ESTA n'existait pas en 1995. Donc Hermione ne peut pas l'évoquer.