J'ai été très heureuse de voir que vous appréciez mon humour.
En plus, dans les reviews sur In Paris with love vous avez pour beaucoup d'entre vous parlé de l'écureuil rose ... vous aurait-il marqué ?:P Alors je me suis lâchée ! (En essayant de répondre à vos attentes !)
PS : OS dédicacé à PinkBlueGreen, Sky Marcus, Gwenetsi, Crazy'Leou, AmyDiNozzo, Furieuse, chou05, Aurore13, AnkouBZH, Diane ... Chers reviewers, je vous aime.
- Mais bordel c'est quoi ces marches ... Grommela un Tony éméché en trébuchant dans l'escalier de son immeuble.
- Mes clés. Mes clés. Grmlbl où sont mes clés ?
Il tâta ses poches, celles de son manteau, et les trouva enfin dans la poche arrière de son jean.
Les mains moites et tremblantes, la vue trouble, il tira du trousseau celle qui ouvrait sa porte et la présenta à la serrure.
Premier essai.
Deuxième essai.
- Mais bordel c'est quoi cette serrure !
Il avait beau forcer, rien à faire. La serrure était irrémédiablement en froid avec sa clé. Impossible de l'y faire rentrer.
Généralement il n'avait pas le même problème avec les filles. D'ailleurs cette pensée lui arracha un sourire.
Puis il ne se rendit compte qu'il tanguait dangereusement vers l'avant que lorsque son front frappa le battant, trop occupé qu'il était à essayer d'ouvrir, et le télescopage avec la porte le fit sursauter brusquement.
Tony toucha du bout des doigts le 6 en relief qui venait de se dessiner sur son front et grimaça.
- J'habite pas au 7 moi ?
Ses pupilles s'écarquillèrent en une vision d'horreur lorsqu'il se rendit compte de sa bévue et il s'empressa de faire un demi tour sur lui même.
Ah. Trop de demi-tour.
Il avait fait un tour complet sur lui-même et se retrouva à nouveau face au 6 qui le nargua de son relief et de ses bords coupants, rappelant son front à son doux souvenir.
- Grmbzchre.
Il refit donc un savant demi-tour au ralenti pour se retrouver face à SA porte. De SON appart. Et de SON lit, pensa-t-il avec un sourire béat.
Il s'empressa donc de présenter sa clé à cette nouvelle serrure qui n'opposa pas d'objections et s'ouvrit dans un cliquetis.
Et soupira d'aise lorsque son intérieur s'offrit à sa vue trouble.
Il s'empressa d'ôter son manteau, luttant contre les manches qui ne daignaient pas laisser libre ses poignets. Inquiet, il vérifia sur le miroir à côté de sa porte que son manteau ne s'était pas transformé en pieuvre comme il le soupçonnait, et haussa un sourcils blasé lorsqu'il vit son reflet.
Il avait connu mieux. Bourré il se pensait toujours incroyablement séduisant.
Il avait toujours été convaincu que, soûl encore plus que sobre, d'un sourire il les faisait toutes craquer. Un sourire au miroir lui offrit la confirmation que pour tomber dans ses filets quand il était dans cet état, soit elles étaient aveuglés, soit encore plus raides que lui.
Ou désespérées.
Un mouvement attira son attention.
Tony fit brusquement volte-face, tâtant sa poche à la recherche d'une arme qui n'y était pas. La noirceur régnait dans son appartement, seule une fenêtre aux stores ouverts lui offrait une vision correcte grâce à l'éclairage public, mais de sa cuisine il ne voyait qu'un trou noir.
D'ailleurs il aurait juré que quelque chose venait d'y bouger.
Il marcha donc en crabe jusqu'au battant de sa porte pour atteindre l'interrupteur sans quitter la cuisine des yeux. Lorsque la lumière fut, il fouilla la pièce du regard, marchant à pas de loup jusqu'à avoir une vue complète de l'endroit.
Enfin à pas de loup...
Il avait eu la bonne idée de partir du bar avant que l'alcool ne fasse totalement effet. Vous savez cette petite période après avoir bu plus que de raison pendant un laps de temps minime; vous vous sentez bien, et puis d'un coup ça monte.
Et alors là, on part.
Lui venait de passer du stade 1- j'ai bu mais t'as vu comme je tiens bien ?
Au stade 2- ah en fait non.
Il cligna des yeux plusieurs fois.
Frotta ses poings contre ses paupières.
Ouvrit un œil.
Les deux.
Bordel.
C'était bien un écureuil, là sur sa table ?
Il fit un pas en avant. L'être ne bougea pas, le fixant de ses billes noires.
Un écureuil.
Ce n'était pas banal, mais ça pouvait arriver. Même si là ...
Non.
Nooooon.
Un écureuil était assis là, le cul posé sur la table de la cuisine, les pattes jointes comme s'il serrait une noisette imaginaire. Et il le regardait. Comme un con.
- Salut. Lança Tony.
Quoique. En fait c'était plutôt lui qui avait l'air d'un con à parler à un écureuil rose.
Ah oui parce qu'en plus d'être un écureuil il était rose. Tout pour lui.
- M'étonne pas qu'il vienne chez les gens, ça doit être un exclu. Pensa l'italien à voix haute.
Un albinos rose. Un albirose.
Tony inspira et expira fortement, ouvrant grand les yeux pour s'aérer l'esprit. Et s'approcha de sa cafetière.
- Grmebdhn.
L'autre ne bougea pas.
Il appuya sur le bouton de sa machine, regardant le liquide noir tomber dans son verre après un horrible gargouillement.
Des volutes des fumées s'en échappaient. Des ptits nuages.
La vision de cet or noir lui rappela Gibbs.
Ouais, même bourré il pensait à lui. Il imaginait la tête que ferait son patron quand il arriverait le lendemain avec sa gueule de bois.
Et il sourit à cet image.
Il aurait sûrement droit à un slap et/ou un regard noir.
Il n'avait jamais vu Gibbs bourré, d'ailleurs. Ces deux mots allaient plutôt mal ensembles. Gibbs buvait, oui. Mais il tenait. C'était quoi son secret ?
Gibbs, bourré. Raide. Défoncé. Avachi sur le tapis en mode-je-me-vide-de-mes-boyaux-sinon-tout-va-bien. Doux Jésus.
Il arqua un sourcils à cette pensée, et portant le verre brûlant à ses lèvres, se mît à se marrer tout seul.
Quel serait son état bourré... Est-ce qu'il ferait partie de la catégorie des gens qui font des bad-trips ? Hum nan. Il le voyait très mal se mettre à pleurer comme une madeleine en évoquant un par un les noms de ses exs.
Nan, Gibbs est un sang chaud. Gibbs, soûl, dans la logique des choses serait sûrement un "colérique". Un de ceux qui a l'alcool mauvais.
Il le voyait bien se ramener avec une tronçonneuse aux bureaux. Genre J'AI BU JE SUIS EN COLÈRE ! D'abord il défoncerait sûrement les ordis. Pauvre McGee.
Oui, il imaginait super bien son patron danser la polka avec sa tronçonneuse, tout joyeux en train de découper en rondelle le précieux matériel informatique.
En kilt. La polka en kilt. La classe.
Gibbs serait sûrement très chic en jupe.
Mais avec quelque chose en dessous hein.
Et puis l'écureuil rose aussi. D'ailleurs... L'est passé où lui ?
Une autopsie de la pièce du regard ne révéla aucune trace de l'animal. Haussant des sourcils interrogatifs, Tony plissa la bouche en une moue déçue et s'aventura dans son salon.
Enfin slaloma jusqu'à son salon, s'arrêtant devant des obstacles imaginaires et se prenant les pieds dans d'autres plus vrais.
Et se stoppa net.
C'était bien Ziva, là, sur son canapé ?
Il plissa les paupières.
Non. Jamais elle ne viendrait chez lui dans cette tenue.
Cette évidence lui assura qu'il s'agissait bel et bien d'un mirage sur lequel il alla s'asseoir, faisant disparaître la vision dans des volutes de fumée.
Décidément son imagination l'étonnerait toujours.
Et en l'occurrence elle lui jouait de sacrés tours. McGee était debout devant lui, au centre de la pièce. Dans un jogging de rappeur. La casquette de travers. Des bagues en or aux doigts, un énorme pendentif en forme de dollar accroché au cou, le pantalon lui arrivant à la moitié du caleçon, la gueule de travers, une moue moqueuse au visage. Sans oublier l'énorme sono qu'il portait négligemment sur l'épaule, dont les hauts parleurs bougeant comme dans les dessins animés crachaient un violent flot de cruelles paroles.
Abby à ses côtés déguisées en fée clochette.
Et Jimmy. Mon dieu. Jimmy, en tarzan.
Avec le slip en peau et les dreads locks, une liane dans la main, il s'apprêtait à sauter dans le vide depuis le rebord de la commode.
Sous le regard ébahi de Tony, il serra entre ses doigts la liane accrochée on ne sait où et se lança dans le vide avec un hurlement de conquérant, après avoir tapé du poing sur son torse musclé et parfaitement imberbe.
Et là, il se prit les pieds dans sa corde improvisée.
Et se rétamât lamentablement sur le sol de l'appart, glissant sur quelques mètres sur la moquette, brûlant sa peau nue au passage dans un couinement de douleur.
Puis disparut, ainsi qu'Abby la fée, dans un bruissement d'ailes.
Laissant McGee entrer à nouveau dans le champ de vision d'un italien blasé, qui arqua un sourcil à sa vue.
Tim venait de lui offrir son plus beau sourire, dévoilant deux belles canines endiamantées.
Puis il se mit à danser le hip hop. Il se positionna au sol et tourna sur lui même comme une toupie, laissant savamment échapper un bras ou une jambe de temps à autres dans un mouvement étudié.
Totalement emballé par ce spectacle improvisé, l'italien se prêta au jeu. Il se leva du canapé et imita son ami, se tordant dans tous les sens comme un épileptique au rythme de la sono endiablée qui faisait trembler ses murs. Un mélange de rap, de reggae et ... Au vu des espèces d'hurlements d'ados pré-pubères un mélange de Justin Bieber et Tokyo Hotel. Peut-être même quelques remix de Gilbert Montagné. Plutôt étrange. Mais tout à sa danse, Tony ne s'en préoccupa pas davantage, occupé à tester la danse du ventre avec Abby-la-fée, tandis qu'il remarquait avec surprise que Gibbs se trémoussait en cadence, en kilt sur le bar.
L'écureuil venait de réapparaître. Sur la tête de McGee. Il lui servait visiblement de casquette naturelle, ce qui ne semblait pas perturber l'informaticien outre mesure.
Quoique pour être perturbé à cet instant précis il fallait vraiment le vouloir, nan ?
L'écureuil dut confondre une noisette avec la tête de Tony, car ce dernier remarqua le petit froncement de paupière de l'animal en position d'attaque. Il laissa d'ailleurs échapper un cri quand il lui sauta dessus.
Apres moult roulements sur le sol, il le chopa par le dos, se débattant du mieux qu'il pouvait, et le balança dans les airs.
Et ouvrit les yeux au contact des dizaines de petites plumes qui lui tombèrent dessus.
Se rendant compte dans un éclair de lucidité qu'il venait bel et bien de balancer un coussin sur son plafond, l'éventrant au passage, et non pas un écureuil rose.
D'ailleurs il était où, c't'enflure ?!
Tony se mît brusquement debout sur ses deux pieds, en position de défense, les bras en croix devant lui.
- NINJA ! Hurla-t-il.
Et il bondit sur le canapé.
Mais il avait sous-estimé la puissance de ses jambes, ou peut-être la distance qui le séparait du fauteuil, et il s'écrasa lamentablement au sol le nez en avant, les jambes encore posées en hauteur sur le dossier de son canapé. Poussa un petit couinement douloureux.
Et s'étala de tout son long sur le parquet avec une grimace. Sur lequel il resta avachi avant de sentir l'absence de tee-shirt sur son torse. D'un coup d'œil il fut assuré du fait qu'il était effectivement torse nu, qui plus est en caleçon.
Et il avait beau réfléchir, il ne se rappelait pas s'être déshabillé.
Se relevant difficilement, il avisa son portable, posé sur le meuble de l'entrée, craignant ce qu'il allait y lire ... 3h ?! Mais il était parti du bar à minuit !
Qu'est ce... Qu'est ce qu'il avait fait durant ce laps de temps ? Comment s'était-il retrouvé avec un oreiller éventré ?
Puis la dure réalité le frappa de plein fouet. Il venait de passer au stade 3- Mais... Qu'est ce que j'ai fais durant ces deux heures desquelles je n'ai aucun souvenir ?
Brusquement très soucieux, il se précipita devant son miroir.
Et sa mâchoire se décrocha.
Il avait les cheveux roses.
Rose écureuil.
Mouhahaha. Verdict ?
Qu'avez-vous pensé des pensées d'un Tony un peu (doux euphémisme) soûl ?
