Je n'aurai pas dû le laisser entrer dans ma tête.
Clarice était allongée dans son lit, silencieuse, entourée par la pénombre et la calme. Aucun bruit dans la chambre, excepté celle de sa respiration. Elle reposait sur l'oreiller, les mains de chaques côtés de son corps, les yeux ouverts scrutant l'obscurité.
On aurait dit une gisante. Pourtant il se livrait dans sa tête une bataille sans mercie et sans espoir.
Tous ces mots...ces phrases qu'il avait prononcées...et cette voix grave et pénétrante qui ne la laissait jamais en paix...
Tout avait changé en elle depuis le premier jour où elle avait entendu son nom.
Le sujet ?
Hannibal Lecter.
... Hannibal le Cannibal.
Un frisson l'avait parcourue de haut en bas.
Croyez-moi, vous ne voudriez pas avoir Hannibal Lecter dans votre tête.
Et comme c'était vrai. Oh, comme c'était vrai...
Clarice ferma quelques instants ses yeux fatigués.
Un visage surgit assitôt devant elle. Son visage, ces traits, son front, ses cheveux jetés en arrière.. Et son regard. Ses yeux bleus profonds qui l'avaient explorées. Qui avaient vus au travers d'elle-même.
Clarice rouvrit les yeux en sursaut.
Non.
Elle ne laisserait pas l'ombre d'un psychopathe assièger ses rêves.
Une ombre... rien de plus.
Oui, mais une ombre qui l'avait sauvée, qui avait pris soin d'elle... malgrè tout.
Une fichue ombre qui m'a aussi déshabillée pendant que j'étais inconsciente, oui !
Et qui l'avait touchée. Et embrassée.
Em-bra-ssée...
Un tremblement incontrôlable la parcouru. Malgrè la température de la pièce en hiver, Clarice eu soudainement chaud. Horriblement chaud.
Rompant le calme parfait qu'elle avait réussit à maintenir jusqu'à présent, la jeune femme se retourna furieusement, en empoignant son oreiller contre sa tête.
Ne pas y penser. Ne pas y penser. De toute façon, elle ne l'aimais pas. C'était un tueur.
Mais là, une voix s'éleva haut dans sa tête.
Tu ne l'aimes pas ? Un homme te sauve la vie, te soigne, t'embrasse, t'épargne, te fais comprendre que tu as le pouvoir de lui demander d' arrêter ses horreurs pour toi... et tu le déteste??
Clarice resta sans réaction, surprise. La voix continua.
Et puis toi, pourquoi l'as-tu sauvé? Pas pour le rendre au FBI, tu le sais bien... tu n'as fait qu'écouter ton coeur... non?
Les émotions de la jeune femmes débordèrent. Son coeur était si oppressé, qu'il allait éclater.
Alors Clarice libéra les larmes qui avaient été retennues depuis trop longtemps. Elle pleura sans se retenir, effrayée d'entendre le son de ses sanglots dans la nuit.
Effrayée d'entendre la vérité criée par son Coeur.
