Petit blabla de Ash Dys : Me revoilà d'attaque pour une énième fiction ! Après avoir tergiversé un bon nombre d'heures et de jours, je me suis décidée à poster ce prologue en tant que Gruvia sur Ffnet. Il s'agit bien évidemment d'un AU se situant à Paris et mettant en scène mes chouchous, à savoir Juvia et Gray. J'orthographie les noms de Juvia et Gray selon l'habitude anglaise (qui correspond à celle des scans et de Ffnet par ailleurs) et j'espère que cela ne vous dérangera pas. Merci beaucoup à tout ceux qui liront ceci et j'essaierai de m'engager à terminer cette fic là. On se retrouve en bas de page !
Disclaimer : Fairy Tail revient à Hiro Mashima, je ne détiens malheureusement pas Gray... Mais cela ne saurait tarder /SBAFF/.
Summary : AU. Dans un Paris chic, bourgeois et hautain, évolue la petite famille F. Gray, archétype du gosse fortuné et imbu de lui-même voit son destin s'entremêler avec celui de Juvia L., une élève des Beaux-Arts extravagante qui va l'aider dans sa quête de lui-même.
Notes : Je sais que je risque de partir dans du spoil, mais j'avertis tous mes lecteurs, la fiction risque fort de passer en Rating M selon ce que je vais en faire. Bien que je n'aime pas parler de sexe, lemons tout ça tout ça (c'est juste pas trop mon truc), les thèmes de la drogue, mort, ainsi que d'autres thèmes plus ou moins malsains seront évoqués voire détaillés. Ce prologue doit être lu avec un minimum de second degré et n'est pas à prendre au pied de la lettre. Autre détail : il s'agit d'une analepse introductive.
Aaaaah, j'oubliais. Un sujet capital : le titre de la fiction. Il n'est pas encore... fixé pour de bon. En réalité, ce titre ne colle vraiment qu'au prologue. Il s'agit plus d'un sous-titre vis-à-vis de tous les chapitres se focalisant sur Gray. Donc, je le changerais quand je trouverai quelque chose de parfait. Bonne lecture sinon !
Reviews à Reviews pour les Anonymes et non enregistrés :
La Fooooole : Comment lire et ne pas laisser de review ? Surtout si c'est toi qui as écrit. Alors... Que dire à part que ton style d'écriture ne cesse de m'impressionner ? Que tu arrives toujours aussi bien à nous plonger dans ton histoire, dans ton monde, celui que tu as créé pour tes deux chouchous comme tu dis. P.S. : Poste vite la suite *O
Sinon, au niveau des personnages, tu as un peu changé les caractères non ? Je parle de Gray (normal, on n'a pas encore "vu" Juvia) qui est un drogué. Plutôt étonnant comme comme changement par rapport au manga.. .Mais pas déplaisant. C'est intéressant de voir les différents comportements qu'un personnage peut avoir selon les auteurs. Et puis, cette ambiance assez glauque et noire créée par ce Gray est vraiment saisissante. J'ai hâte de voir (enfin lire) à quoi va avoir l'air Juvia.
J'ai aussi beaucoup aimé la présence de la musique.
Bref ! Je sais, je suis toujours aussi peu douée pour les commentaires, mais au moins, je t'en laisse ;)
— Haha, merci Aho-Chan. Je plaide coupable, ce prologue était à l'origine plus un exercice de style qu'autre chose. *fuis* Oui, mon AU est complètement AU et les personnages risquent fort d'être OOC. Pourquoi un Gray junkie d'ailleurs ? Parce que je pense que Gray est un personnage excessivement fragile, qu'il est froid, et dans un monde contemporain où il n'aurait l'occasion de se défouler en faisant des Ice-Make, il pourrait être un personnage comme ça. C'est peut-être stéréotypé mais c'est comme ça que je me le représente. Un peu asocial, lunatique, pourtant bien intégré au milieu d'un groupe d'amis. Pour l'ambiance, la suite va couper un peu l'impression du prologue... J'en dis pas plus ;).
La suite pour bientôt oui !
JuviaCrazy : Coucou! Ah qu'il est bien écrit ce prologue! Bon début! Lucy et Grey frères et sœurs? Pourquoi pas...Tu vas parler de Gajil pour Juvia ou pas ( je suis juste fan de leur amitié c'est pour ça ) ? En tout cas, pour une Gruviste ( ça se dit?) en manque ( ou pas d'ailleurs), tu ne me déçois pas du tout! J'attends la suite avec impatience! Et t'as pas mis Leon, comme Gajil on va le voir ou pas? En tout cas, je veux la suit!
— Merci beaucoup ! Roh, je serais vilaine de ne pas parler de Gajeel, Leon et Ultear ! Ils arriveront par la suite... Et auront leur propre importance. Pour bientôt ! (je me répète o/)
Abybu : J'ai adoré, c'est tellement bien écrit! Je sent que je vais adorer la suite. Pourvu qu'elle arrive vite.
bisous et bon courrage
— Merci beaucoup, le chapitre 1 est déjà bien avancé, je pensais le poster dans la semaine mais, après réflexion, je vais le retravailler encore un peu.
Aaaaah, j'oubliais. Un sujet capital : le titre de la fiction. Il n'est pas encore... fixé pour de bon. En réalité, ce titre ne colle vraiment qu'au prologue. Il s'agit plus d'un sous-titre vis-à-vis de tous les chapitres se focalisant sur Gray. Donc, je le changerais quand je trouverai quelque chose de parfait. Bonne lecture sinon !
Prologue
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La vie d'un bouchon de champagne.
En pleine campagne. Il pleut. Dans un grenier, où la fenêtre laisse échapper des effluves de renfermé par ses fines zébrures entre le bois rongé par le temps et le verre de grossière qualité, est entassé une extraordinaire masse de choses. Des cadres de toiles, du tissu recousu, déchiré, en lambeaux, de la poussière surtout, et tout un microcosme vivant partant des fines toiles d'araignées aux arabesques tant artistiques au profil sec d'un vieil oiseau empaillé. Au milieu de tout ça, sur le sol délabré, se trouve un vieux bouchon de liège clair. Un bouchon de champagne qui a vécu dix ans comme trois, trente ans comme cent et qui ne finira qu'en cendres une fois l'entière grange calcinée. Ce seul détail qui n'attire guère le regard n'est pourtant pas sans intérêt. Il y a bien des gens par poignées qui publient des milliers de pages d'autobiographie avec un narcissisme débordant. Alors, dites-moi… pourquoi pas une courte biographie concernant un bouchon de champagne ? Un bouchon de champagne qui a vécu des scènes que vous n'avez point vécu et que vous n'aurez sûrement jamais l'occasion de vivre. Un bouchon de champagne, témoin silencieux d'un passé que lui seul connaît maintenant, peut-être, avec la clarté et l'objectivité de la mémoire que l'homme n'a pas. Un bouchon de champagne qui est empreint et empêtré dans une série de faits et de situations que d'autres n'oseraient même imaginer.
Car le détail tue.
Chez les F, le soir est un moment important de la vie de famille. Le soir, et les dîners pompeux de cette maisonnée bourgeoise et pleine de chic ; le soir, et les conversations politiques et professionnelles supposées sérieuses mais qui volent dans les esprits comme deux post-it usés et décollés ; le soir, et le film à regarder pour se cultiver et comprendre comment Tarantino a pu percer dans le monde du cinéma avec autant de cynisme et de verve. Le soir, pour s'oublier artificiellement avec sa coupe de champagne.
Il y a bien Olivia F, la mère de famille, le pilier solide, responsable et pleine de zèle. Il y a aussi, Alexei le père, éternellement bienveillant avec ses lunettes rondes tombantes et ses gros cigares plantés dans le cendrier posé près du journal quotidien. Il y a bien aussi, Lucilia, la grande soeur brillante, Sorbonne et khâgne de lettres, esprit assez bien fait, bien organisé, pour pouvoir réciter une page de citations de Platon.
Et Gray l'adolescent désabusé au sourire goguenard et aux intentions douteuses, toujours trois coupures de weed au fond de son sac.
Une belle bande d'hypocrites.
La mère qui noie son chagrin dans le bonheur de ne rien ressentir après ingurgitation d'analgésiques, de gélules homéopathiques et sirops divers par dizaines. Le père aux allures respectables traînant pourtant tard le soir, écumant les bars, à la recherche d'un épanchement1 de dernier instant, à la recherche d'un échappatoire1 à l'ennui. Tous plus faux les uns que les autres. Comme cette jolie blonde2 aux jambes interminables, cette jolie blonde qui minaude tous les soirs dans des rallyes aliénants en se vantant d'être immunisée au chagrin d'un amour trop inexistant, d'une insouciance trop cadrée et d'une vie si peu subversive en s'enfilant trois flûtes de champagne et deux galoches à son voisin de droite.
Il faut de la controverse. Du scandale. Du sexe, du sang, de la violence, de l'idéal, du sublime et du crack. Crack ?
Ah le petit3. Berçant de lointaines chimères, invincible, une guitare à la main et une clope au bec. Arrogance. Fierté. Merdeux . C'est le qualificatif allant le mieux au petit Gray. Enfant choyé par une mère hypocondriaque et s'envoyant des substances dans le sang presque par mimesis de la génitrice 4, il porte tous les attributs de cet adolescent mal développé. Mal assisté. Mal adapté. Une petite dégaine je-m'en-foutiste et une gueule d'angelot déchu, les doigts fins et brisés sur le manche d'une strato opaline5. Ça scande en anglais, ça flirte dans la langue de Molière. La langue déliée dans l'appareil buccal d'une autre, d'une énième inconnue, est pourtant bavarde et flatteuse. Ça se trouve une cause à défendre dans l'insipidité d'une jeunesse mal gardée. Ça rêve, de bars, de musiques, de femmes, de filles, de voitures, d'histoires, ça fuit, ça dérive, et ça mord le bitume.
Il faut bien un tremplin à la réalité et quelque part où se morfondre.
Alors, l'esprit haletant, le gamin pleure, pleure de ne pas être encore homme, pleure de ne pas vivre dans son rêve. Thème récurrent. Ça se sent poète maudit, atteint du mal du siècle. C'est pourtant surtout touché par le fléau de la fainéantise. Ça se dit accablé de maux : c'est pourtant trop accablé de repos. Quel lourd fardeau qu'est la liberté d'agir selon une volonté traître, se glissant sous la porte dès qu'on a le dos tourné. Et chaque soir tout ce petit monde se réunit autour de la coupe de champagne blonde, pétillant de ragots silencieux sur lequel l'oeil passe.
Le message qui file dans l'air électrique est tacite mais aucun membre ne semble le saisir au vol, la gêne se comble de silence et le malaise devient récurrent au point d'en devenir commun. De temps en temps, la svelte blonde intellectuelle de la famille se redresse, porte à ses lèvres une goulée de champagne mousseux et s'avachit à nouveau dans le canapé tandis que le plus jeune de la famille, écouteur vissé sur une oreille et portable à la main suit distraitement la conversation que mène le couple marié. Un bruit sourd se fait entendre : le « poc » caractéristique de la bouteille fraîchement décapsulée.
20h36.
L'aiguille ponctue le spectacle de cette banale famille d'un rythme pressant. Plus qu'une heure à tenir. Le jeune impétueux sort en trombe du salon, sous l'œil lassé du père, qui écrase mollement un cigare dans les cendres dans un beau cendrier de marbre sculpté. La sœur s'indigne, la mère garde un air résigné. Le temps est en suspens, un instant d'évasion et le bouchon de champagne trônant sur la table assiste à la scène de sa muette présence. Deux longs doigts fins s'en saisissent et jouent avec, tremblotant d'une nervosité palpable. Gray est revenu. Yeux injectés de sang et quelques traces de poussière blanche sous son nez.
Une altercation débute. Toujours. La même, mêmes menaces, même refrain, couplet, pont, thème, motif, riff, fade out…
Un peu de distorsion6 ne ferait pas de mal parfois mais le décor change. On7 en est transporté de l'autre côté du mur : un mur recouvert de posters de groupes de rock divers, recouvert de rêves éparpillés en quelque sorte, une pile d'amplificateurs pour toute étagère, une basse sur le rebord du lit et une collection de guitares.
Mais c'est surtout l'expression froide du personnage qui intrigue et pousse à la question. Une expression uniforme, distante mais empreinte d'une résolution effrayante, comme celle qu'on acquiert après avoir vu ses rêves brisés comme de la glace d'un regard morne et impuissant. Cette flamme gelée, coupante, brûlant ses pupilles d'engelures. Le bouchon toujours trituré entre le délicat majeur et index de Gray, pressé comme la détente souple d'une arme à feu, s'imprègne de l'atmosphère. Chaos de non-dits. Le tacite inspire la parole à l'imbécile, et un juron de rage se fait entendre au travers des murs insonorisés. La plainte enragée de l'autodestruction.
Gray jure bruyamment, du sang, moucheté, commençant d'ors et déjà à brunir, tâchant le tapis d'Aubusson chéri de Mme F. Un rictus ironique déforme le visage fragile du jeune garçon. Appliqué à séparer en lignes horizontales le contenu du sachet de poudre neige à l'aide d'une coupure de journal, il ne fait guère attention au coupe-papier en équilibre sur l'ampli tombe, déchirant une longue balafre cramoisie en travers de la peau d'un blanc nacré. Ça a beau saigner, il s'en fout à présent, Gray n'est même plus là.
Un rail, deux. Plus, toujours plus. Plus, toujours plus. Le même refrain. Le même couplet. La même sourdine. La même plantureuse harmonie. Crescendo.
Et il atteint un état comateux.
Overdose.
Le bouchon chute de ses doigts d'araignées et finit sa course près d'une vieille commode d'acajou Louis XV et sur sa descente, il s'imprègne encore davantage de la perte de ceux qu'il côtoie. Un cri retentit de l'autre côté de la pièce, la sœur, yeux hagards, débraillée, hurle à la mort pendant que la maîtresse de maison fixe le corps inanimé tristement avec un air de « on te l'avait bien dit ». Le père appelle les urgences et le corps est transporté. Le bouchon, toujours, ayant mystérieusement atterri dans un des plis de l'ourlet du jean est balloté au rythme des sirènes bleues.
Il faut de la controverse. Du scandale. Du sexe, du sang, de la violence, de l'idéal, du sublime et du crack. Crack ? Il est des choses auxquelles on ne peut se faire. Le son des machines et des talons sur le marbre nu.
Les voix qui haussent, la toux maladive des patients et les protestations étouffées.
La douceur des lumières tamisées par les rideaux de gaze blanche au crépuscule déclinant.
La nausée qui se répand dans nos veines au contact de cet entêtant parfum de javel, d'antiseptiques, d'alcool, d'infections, de sang, de sale, de vomi, de souffrance, de crève, de miasmes, d'effroi, de cynisme, de mort, de poison. C'est un sale lieu que l'hôpital. On y sauve des vies certes, mais d'abord, on y vient avec une crève quelle qu'elle soit. Les murs immaculés suintent de cette humide nausée, dégoulinent de cette poisse visqueuse comme du pétrole.
Salle 109B, un coeur a cessé de battre. Quel bonheur !
La tension est omniprésente et même un corps de liège ressent cette électricité fendre l'air. Comme si le mouvement avait été figé dans le temps... pour repartir en accéléré.
La salle d'attente est bondée de monde, entre les malades et leurs proches, toutes figures blanches vêtues de grandes blouses bleues, des visages sans noms, sans expression, sans vie, un calme placide règne autour des F, silencieux et pensifs contrastant de l'animation nerveuse. La blonde replace une mèche rebelle en textotant à un ami, tout signe d'inquiétude disparu. Son visage est presque plus maquillé que son expression, et ses yeux ne trahissent qu'un ennui profond, le choc de la situation passé. Les parents attendent, résignés et impuissants, le regard vide de sens et de vie. Ça sent le déjà-vu encore. Encore...
Le patient a repris conscience. Sous perfusion apparemment. La petite famille traîne des pieds derrière une infirmière en robe blanche. Le père a les pupilles qui convergent légèrement là où la blouse blanche ondule près des hanches et la soeur se contente de rouler les yeux.
Il est là. Seul. Perdu.
Une sueur froide lui secoue les reins et il rejette ses épaules frêles en arrière.
Il entend des noms aux consonances orientales, il voit des ombres sur les murs striés de blanc et de gris. Et d'un coup, tout s'emballe, son cœur, son souffle, les tressautements de ses veines bleuies par le froid sur ses bras nus. Ses doigts, rouges et bruns de sang séché et sur le rebord d'une chaise, le bouchon de champagne qui l'a suivi et lui rappelle son quotidien. Gray s'effondre dans son lit en soupirant mollement.
« Et c'est reparti. »
Voilà pour le prologue. Dites-moi si vous avez aimé, ou, au contraire détesté !
xx,
Ash Dys.
PS : Bien évidemment, comme vous avez sans doute compris, Lucilia est un réarrangement du nom de Lucy et Olivia tient pour Ul. Cela peut sembler étrange sans doute d'avoir choisi Lucy comme "sœur" de Gray alors que d'ordinaire, ce rôle échoue à Ultear, mais sur le plan du caractère et de la description physique qui pour moi vont de pair, Lucy collait mieux.
Si Juvia n'apparaît pas dans ce prologue, en revanche, le premier chapitre sera écrit depuis sa focalisation. Vive le Gruvia mes chers fanficeurs(ses) !
Quelques notes explicatives après coup :
1échappatoire et épanchements renvoient ici, sans équivoque aux bordels et autres plaisirs charnels ou alcooliques.
2 renvoie à Lucy
3 Gray a approximativement une quinzaine d'années.
4 une mère hypocondriaque et s'envoyant des substances dans le sang presque par mimesis de la génitrice : on sait que la mère est une droguée aux cachetons, « mimesis » est ici dénote l'imitation de Gray, jeune, des manières de sa mère : bien évidemment, lui ne se drogue pas aux antalgiques…
De même, « mimesis » connote aussi l'aspect parodique de son attitude, renvoyant à la comédie, au théâtre.
5 strato opaline : « Stratocaster », modèle de guitares électriques développée chez la marque Fender, il s'agit de ce modèle ( fr-FR/series/artist/kenny-wayne-shepherd-stratocaster-rosewood-fingerboard-3-color-sunburst/) existant en blanc. (lien sans le – entre http et www)
6 distorsion : terme musical employé pour qualifier un son saturé. Ici il évoque une transformation, un changement dans la routine. D'où l'application d'un « effet sonore » qui peut paraître superficiel.
7 « On » renvoie au bouchon. On suit le mouvement du bouchon qui, je le rappelle, est entre les doigts de Gray.
