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À Demain... ma fille


Le sol s'était effondré devant eux, alors qu'ils étaient si près du but. Un gouffre trop grand à sauter les séparait désormais de Demain. Si proches de la réussite, tout semblait à présent perdu, et l'espoir s'était envolé. Encore une fois, sa fille était déçue, et Grug devinait que s'il ne se passait pas quelque chose, elle allait à nouveau se renfermer. Il ne pouvait pas laisser faire cela, il devait faire quelque chose, n'importe quoi ! Maintenir le sourire de sa fille, même si celui-ci n'était pas pour lui. Faire quelque chose, n'importe quoi, même si c'était fou...

Et soudain, il eut une idée. Comme un éclair de génie, tandis que sa détermination se raffermissait à mesure que cette idée s'éclaircissait. Il y avait un moyen de parvenir à Demain. Un moyen complètement fou, et il n'était même pas sûr de sa réussite, mais c'était tout ce qu'il avait pour le moment. Il devait essayer, même si cela impliquait de devoir les laisser partir sans lui. Il appartenait à l'Ancien Monde, celui de la peur et des grottes. Mais eux, ils se développaient dans un Nouveau Monde, capables de dompter ce qui les entourait sans plus de craint. Ils pouvaient atteindre Demain et y être heureux, à condition de renoncer à hier. Et ça, Grug ne savait pas s'il en était capable.

Son rôle n'était certainement pas là. Il devait plutôt leur servir de support et d'élan pour qu'ils prennent leur envol, même si lui même ne pouvait pas voler. Il devait les laisser partir. Parce qu'il les aimait plus que tout. C'était sa famille. Un ultime cadeau à sa fille.

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Et il sut qu'il avait eu raison, lorsqu'il présenta son idée aux autres. Lorsque Guy réussit la traversée et arriva sain et sauf de l'autre côté. Lorsque sa belle-mère, pour la première fois, lui accorda sa confiance et son respect. Lorsqu'il vit la fierté qui brillait dans les yeux de sa femme, dans les gestes devenus plus doux de sa dernière née. Lorsque, pour la première fois depuis bien longtemps, Eep redevint sa petite fille, refusant de le laisser seule, se blottissant dans ses bras pour ce câlin qu'il venait d'inventer (n'était-il pas un peu tard pour inventer une marque d'affection pareille ?) avant de lui dire qu'elle l'aimait. Pourquoi fallait-il qu'ils soient sur le point de se séparer peut-être de manière définitive, pour qu'enfin ils se retrouvent ?

Mais ce fut avec un sourire, triste mais ferme, qu'il la laissa partir à son tour, qu'il la lança vers sa destinée. Toute sa famille était passée de l'autre côté, où elle serait en sécurité, heureuse. Lui seul était resté en arrière. Ce n'était pas grave... Il était sûr que leur bonheur et leur survie étaient assurés. Et qu'il trouverait un moyen de les rejoindre, un jour ou l'autre. Un moyen, n'importe lequel, même s'il était fou. Pour qu'ils soient à nouveau tous réunis. Pour que même lorsque le jour meurt, laissant la place à la nuit, la lumière demeure.

À Demain.