CHAPITRE 1
Nous étions tous dans le salon et le ton commençait à monter entre Heero et moi. La fin de la guerre était en jeu avec cette ultime mission.
A cette nouvelle chacun de nous avons été très soulagés. Quatre ne cessait de sourire encore plus que d'habitude, c'en était presque flippant. Trowa avait l'œil qui brillait d'une excitation pure et constante, la même que l'on pouvait voir lorsqu'il regardait son petit blondinet. Wufei s'était enfin décidé à participer aux tâches ménagères. On ne le voyait plus sans qu'il ne repasse, lave, aspire, cuisine… Et on peut dire que j'en ai bien profité. Heero était encore plus concentré sur son labtop afin de garantir la réussite de la mission à 100 . Je pense plutôt qu'il utilise cela pour m'éviter. Il m'ignore totalement. Pas un regard, ni une parole. C'est pire qu'avant. N'allez pas croire que je ne sache pas pourquoi. Au contraire je ne le sais que trop bien…
FLASH BACK
Nous étions encore sous l'effervescence de l'annonce d'une dernière mission faite il y a 5 minutes que Quatre m'entraîne avec lui dans sa chambre qu'il partage avec Trowa. A peine installés sur le lit qu'il entame la conversation :
Duo, maintenant que la guerre est finit tu vas pouvoir lui dire.
Je savais de quoi il voulait parler. En effet, Quatre avait découvert il y a quelques mois que j'avais des sentiments pour Heero. Il était tellement excité et heureux pour moi.
Je ne crois pas, non.
Mais pourquoi ? Tu voulais attendre que tout ça finisse et enfin te déclarer.
Justement, la guerre n'est pas encore finit. Je lui dirais après la mission. Je ne veux pas tout gâcher et prendre le risque de compromettre la mission ainsi que la paix.
Arrête ! Tu as juste peur et c'est normal mais tu ne peux pas rester comme ça. Tu essayes de tout garder pour toi mais ce que tu ressens est trop fort. Je perçois tes sentiments. Ta peur d'un refus est aussi grande que l'amour que t'éprouve pour lui. Cela te ronges et te rends triste. Quand tu es triste, je suis triste. Quand je suis triste, Trowa est triste. As-tu déjà vu un Trowa triste ? C'est affreux.
La peur d'un refus. Répète-je dans un petit rire. Tu peux parler. Tu n'as pas eut à avoir peur vu que ce n'est pas toi qui as fait le premier pas. A cet instant des rougeurs se forment sur les joues de petit blond. Mais si c'est pour éviter que Trowa ne soit triste…
Ne dis pas ça. J'aimerais seulement que mon meilleur ami soit aussi heureux avec l'homme qu'il aime que moi je le suis avec le mien.
Je veux bien mais… comment réagira t-il ? J'espère de tout mon cœur que se sera positif. Je ne sais pas comment faire face à une réponse négative. Cela me détruirai.
Ne sachant pas trop quoi répondre à ça Quatre finit par poser une main réconfortante sur mon épaule avant de me serrer dans ses bras. Nous restons ainsi pendant quelques instants avant que quelqu'un ne frappe à la porte. Trowa fait son apparition. J'en profite pour me lever et sortir mais avant de franchir la porte je dis à Trowa qu'il peut me remercier. J'aperçois le sourire de Quatre avant de refermer la porte.
J'ai pris ma décision et c'est maintenant que je vais enfin me déclarer à Heero. Je me dirige vers la chambre que nous partageons ensemble et y entre. Il est là, assit sur son lit et son ordinateur portable sur les genoux. Il ne me regarde pas. Je me mord la lèvre inférieure et retiens de justesse le soupire d'exaspération qui menace de franchir mes lèvres. Je torture mes doigts en signe de nervosité. Je me rends compte du temps passé immobile dans l'embranchement de la porte lorsque je rencontre son regard cobalt interrogatif. Je sursaute légèrement comme pris en faute et détourne le regard. Bon, je me lance :
Heero… commençais-je sans le regarder mais je sais qu'il m'écoute. Cela va faire bientôt un peu plus de 3 ans que l'on se connaît et… je ne voulais pas que ça se fasse ainsi alors je lève mon regard pour le plonger dans le sien. Je voulais attendre notre retour de cette mission pour te le dire mais… je le garde pour moi depuis trop longtemps. Je le vois se lever du lit après avoir éteint et fermer son ordinateur maintenant posé plus loin. Il ne dit toujours rien mais m'encourage à continuer. Je souffle un bon coup et me lance. Cela va faire déjà quelques temps que j'ai compris que les sentiments que je ressens pour toi vont bien au-delà d'une simple amitié. Au début je prenais ça pour de l'admiration mais ça devenait de plus en plus fort avec le temps. Je n'ai ressenti cela pour personne d'autre et je t'avoue que ça m'a fait un peu peur au début. Qu'y avait-il de plus que l'amitié ou encore de l'attirance ? J'ai trouvé, l'amour. Je suis amoureux de toi Heero.
J'attendais sa réponse et le temps qu'elle prit à se faire entendre me parut une éternité. Mon cœur rate un battement lorsque je vois la mâchoire de Heero se crisper. Les informations reçues par son cerveau venaient d'être analysées et apparemment pas appréciées.
Je n'en ai rien à faire de se que tu ressens. Ce n'est pas mon problème. Je n'ai pas voulu ça et ne t'ai nullement encouragé. Je ne m'attendais vraiment pas à ça. Mes yeux me piques à cause de mon énorme envie de pleurer mais je retiens tant bien que mal les larmes qui menacent de couler. Il ne se passera jamais rien entre nous, jamais.
Il se tut et je commence enfin à cligner des yeux dans le but de revenir à la réalité.
Tu sais Heero, je t'ai dis que j'étais amoureux de toi et non que je voulais que tu me tombe dans les bras là maintenant car tes sentiments étaient réciproques. Je savais déjà que c'était impossible. Je n'osais espérer. Je voulais uniquement que tu le saches. Cela me pesais à un point que j'avais l'impression de te mentir. Après quelques instants je continu. La seule chose que j'attendais de toi était un peu de tact. Tu aurais pu dire « désolé Duo mais tes sentiments ne sont pas partagés » et tout se serait arrêté là. Mais non ! C'est trop difficile pour toi. Il a fallut que tu me fasse sentir comme un moins que rien en insistant sur le « jamais ».
Depuis le temps que l'on se connaît tu devrais savoir que se n'est pas mon genre. Tu n'es pas mon genre. Et pour nous faciliter la vie à tous les deux je propose de ne plus faire chambre commune.
C'est bon j'ai compris. Apparemment je t'indispose. Ne t'inquiète pas c'est moi qui bouge.
Après ça, Heero est sorti de la pièce emportant avec lui son labtop. Tout en rangeant mes affaires dans mon sac, je ne savais pas comment réagir à ce refus : colère ou tristesse. Il ne voulait même plus partager la chambre avec moi. Il croyait quoi que j'allais lui sauter dessus dans son sommeil et abuser de lui ? Même ça c'est impossible, il est trop sur le qui-vive endormi. Et où allais-je pouvoir bien dormir ? Je ne voulais pas déranger Wufei, ni les deux amoureux. Puis j'ai repensé à la pièce au dessus du garage. Elle est plutôt bien isolée.
Suite à cet épisode, l'atmosphère ce fit pesante. Tous l'avaient bien remarqué. Wufei ne savait pas pourquoi mais n'osait demander des explications. Trowa savait par l'intermédiaire de Quatre mais ne disait rien. Quatre lui, culpabilisait de m'avoir forcé à parler à Heero. Ce dernier m'ignorait, je n'existais plus.
Et moi, sans que je n'en m'aperçoive j'en voulais un peu à Quatre. Nous étions moins proches. On se parlais toujours, étions encore les meilleurs amis du monde mais avec une certaine réserve de mon côté. Et cela me faisait mal autant que ça lui faisait mal. J'avis beau être en colère contre le japonais je l'aimais toujours. On ne peut pas haïr la personne que l'on a aimée des années du jour au lendemain. Résultat, je déprime un peu, ne parle plus autant, embête moins Wufei. Je ne reste avec eux que lorsque cela est nécessaire sinon je m'enferme dans ma chambre.
FIN FLASH BACK
Les ordres de la mission ne nous ont pas encore été parvenus mais ça ne serait tardé, alors nous restons sur le qui-vive. Une semaine est passée après ma confrontation avec Heero et bientôt un mois que ce dernier recevait régulièrement la visite de Réléna. Ils se sont vite mis ensemble. J'ai été le dernier à être au courant. Cela m'a fait un choque de l'apprendre par Wufei alors qu'il se moquait de Heero. J'étais rentré dans la cuisine pendant la discussion comme si de rien était, me suis installé à table à coté du japonais, pris mon petit déjeuné et reparti dans ma chambre sans un mot.
Ca m'a fait mal mais moins que la douleur apparue le lendemain car il y a une différence entre savoir et voir. J'étais comme la majorité de mon temps dans ma chambre et regardais par la fenêtre le paysage lorsqu'une voiture rose se gara devant le garage. Réléna en sorti et fut accueilli par un baisé de Heero. J'ai cru que mon cœur allait me lâcher.
Depuis ce jour j'ai compris que ma colère devait cesser. Elle n'était pas bonne et ne menait nulle part. Mon comportement est redevenu presque comme avant. Je gardais ma jalousie en sourdine. J'ai appris à cacher certains de mes sentiments à Quatre tout en lui montrant d'autres. Je ne voulais plus qu'il puisse lire en moi. Il se serait encore inquiété.
Nous avions reçu la date de la mission il y a une semaine. Autrement dit il fallait être les plus discrets possible et ne pas prendre le risque de nous faire démasquer par Oz. C'est ainsi que je m'inquiétais des visites de Réléna car voyez-vous elle n'est pas d'une grande discrétion avec sa voix aiguë et tout se rose. Et voilà où nous en sommes dans le salon où le ton commence à monter entre Heero et moi. Je viens de faire pars de mon avis aux autres pour avoir leur opinion. C'est alors que le japonais s'est levé :
Tu dis n'importe quoi parce que tu es jaloux qu'on soit ensemble.
Waou ! Heero, c'est très mature ce que tu viens de dire. Jaloux parce que vous êtes ensemble, mais tu entends ce que tu dis ? Si ça avait été le cas il y a belles lurettes que j'aurais ouvert ma gueule. J'ai autre chose à foutre.
Et comme quoi ? Tu passes ton temps à glander dans ta chambre.
Ouai si tu le dis, c'est que c'est vrai. N'empêche que je préfère ça plutôt que de vos regarder vous bouffer de telle manière qu'il serait facile de savoir ce qu'a mangé l'autre pour le petit déjeuné.
Tu nous espionnes ? Tien donc.
Si j'avais voulu vous espionner, il aurai suffit dans m'installer dans ce fauteuil vu que avez prit le canapé comme lit. Tu as une chambre je te signale.
STOP ! C'est Quatre qui venait de crier. On pouvait lire de la colère dans son regard. Je me calme immédiatement près à abandonner encore une fois et laisser couler. Mais pas Heero apparemment puisqu'il continu à me provoquer. Notre dispute continue encore puis le calme plat.
Je ne sais plus ce qu'il vient de se produire mais je me retrouve parterre sur les fesses et ma joue en feu. J'ai les larmes aux yeux. J'ai pu entendre Quatre crier d'horreur. Je suis totalement déconnecté. Je crois qu'Heero vient de me gifler et qu'il y a mit toute sa force. Je regarde mes co-équipiers, ils ont tous l'air horrifiés de ce qui vient de se passer. Heero quand a lui semble surpris. Le bruit signalant la réception d'un message électronique me sort de ma léthargie. Notre ordre de mission est arrivé.
à suivre...
