NEMESIS
Do you know what "nemesis" means ? A righteous inflictions of retribution manifested by an appropriate agent, personified, in this case, by an horrible cunt : me.
(Tu connais le sens du mot « Nemesis » ? L'infliction légitime d'un châtiment par l'intermédiaire d'un agent approprié, personnifié en l'occurrence par un horrible salaud, moi.)
Snatch – Guy Ritchie
Et plus classiquement, Némésis est la déesse grecque de la vengeance et de la juste colère des Dieux.
En langage courant, une némésis est la poursuite implacable d'une vengeance qui apparaît, pour celui qui la poursuit, comme une justice immuable.
Après cette minute culturelle, l'intro traditionnelle consiste à préciser que rien ou presque ne m'appartient.
Attention c'est M parce que un peu de lemon et de la violence. Notez que Gohan et Videl seront le fil conducteur mais que vous croiserez à peu près tout le monde.
Merci à ceux qui, sur mes précédentes fics, m'ont encouragée à continuer à mettre en ligne ma production anarchique.
Bonne Lecture.
Chapitre 1
La nuit sans lune enveloppait les deux silhouettes généreusement. Ils volaient vite et s'efforçaient de rester à basse altitude, zigzaguant abruptement dans le but de dérouter leur poursuivant. Mais son aura persistait, proche d'eux, de plus en plus proche.
- On se pose ! grinça finalement Videl.
Le petit garçon, qui avait tendance à la distancer, se retourna avec étonnement. Il la suivit pourtant tandis qu'elle atterrissait entre les arbres. Quand il la rejoignit, il la trouva essoufflée et transpirante, tenant toujours précautionneusement le paquet entre ses bras.
- On ne le sèmera pas, haleta-t-elle en se tournant vers lui.
- Ne dis pas ça, on a toutes nos chances! protesta Goten.
Videl secoua la tête négativement, l'air préoccupé.
- Tu ne le connais pas. Ecoute-moi, tu es beaucoup plus rapide que moi et toi, il ne te repèrera pas.
- Qu'est-ce que tu racontes ? Repartons maintenant, on perd du temps ! s'écria Goten avec impatience.
Videl écarta minutieusement les coins du linge qui emballait le ballot qu'elle transportait de plus en plus difficilement. Un visage de nourrisson, les yeux mi-clos et tranquilles, s'en dégagea.
- Au moins, elle ne pleure pas. C'est une chance, reprit-elle à mi-voix, prends la et ramène la comme on a dit. Je me charge de le semer.
- Comment tu vas faire ? Il va t'attraper ! Tu ne voles même pas assez vite ! Il ne faut pas se séparer, c'est la règle et c'est toi-même qui m'en a rabattu les oreilles, objecta encore Goten. Je le battrai s'il le faut!
Videl sourit faiblement et lui tendit le bébé avec détermination.
- T'inquiète pas pour moi, j'ai vu pire. Fais ce que je te dis et tu me trouveras au petit déj demain.
- Je te dis que je peux le combattre ! insista Goten en saisissant le bébé avec embarras.
- Un jour sûrement, Goten. Pas aujourd'hui. Dépêche-toi.
Sans attendre de réponse, elle reprit son envol dans une direction totalement différente de celle qu'ils suivaient jusqu'alors. Goten l'appela avec fureur mais elle était déjà loin. Le nourrisson commença à râler, privé de la chaleur et du confort des bras de Videl. Goten ajusta sa prise pour mieux l'envelopper, jurant entre ses dents. Il réalisait qu'ayant maintenant la responsabilité du bébé, il n'avait plus d'autres choix que de se conformer aux ordres qu'il venait de recevoir.
Videl réunit ses dernières forces pour s'éloigner au maximum de l'endroit où elle avait abandonné Goten. L'expédition avait été longue et fatigante. C-18 lui avait pourtant interdit de s'y aventurer. Videl devait admettre qu'elle avait pris un maximum de risques, y compris celui d'emmener Goten, mais elle avait réussi. Malgré la situation dangereuse dans laquelle elle se trouvait maintenant, elle ne regrettait pas d'avoir bravé la réprobation des autres et d'être allée au bout de son idée.
Il se rapprochait. Elle était à court de force et à court d'idée. L'environnement lui était à peu près favorable. Nuit noire et forêt. Mais il ne se servait pas que de ses yeux. Finalement, à bout de souffle, elle prit le parti de se poser sur la branche d'un chêne touffu, adossé au tronc épais, et de tenter de baisser son ki au maximum. Si elle n'avait pas perdu son bracelet, elle aurait eu toutes ses chances. Il n'aurait plus eu aucun moyen de détecter sa force. Elle guetta les feuillages qui formaient un dôme autour d'elle en calmant sa respiration sifflante.
Subitement, le ki de son poursuivant disparut. Elle ferma les yeux pour mieux se concentrer mais elle ne le trouvait plus nulle part. Un mauvais pressentiment commença à faire battre son cœur à toute allure. La brise nocturne agitait les branchages et ne lui laissait aucun espoir d'entendre quoi que ce soit. La fraîcheur la fit juste frissonner. Elle restait totalement immobile et silencieuse et se prit à espérer, sans trop y croire, qu'il s'était éloigné.
Elle mit du temps à se rendre compte que l'arbre sur lequel elle avait trouvé refuge commençait à pencher dangereusement. A la dernière minute seulement, elle se sentit partir en avant et le craquement terrible du tronc implacablement déraciné retentit lentement. Elle ne put réprimer un cri en perdant l'équilibre et tenta de s'élever dans les airs pour éviter d'être entraînée par la chute de l'arbre.
Les branches et les feuilles l'empêchèrent de se dégager totalement et son corps fut propulsé vers le sol. Elle put amortir à peu près le choc et atterrit sur le ventre sans trop de dommages. Elle entreprit aussitôt de se relever. En un clin d'œil, elle évalua qu'elle n'avait subi aucune fracture et elle tenta de se repérer dans l'espace pour s'enfuir. Quand elle se mit à courir, elle entendit sa voix.
- Ca sert à rien de courir ! Reste-là ! grondait-il avec colère.
Elle ignora la menace et continua sa course. En une minute une main saisit sa tête et la précipita au sol. Il plaqua son visage dans la terre. Elle peinait à respirer et sentait sa fureur. La peur s'empara enfin d'elle tandis qu'elle réalisait qu'elle pourrait mourir étouffée s'il maintenait sa pression trop longtemps. C-18 lui répétait sans cesse que son inconscience causerait sa perte. Elle comprenait bien la sentence à cet instant.
Il relâcha son emprise et lui permit de relever la tête. Elle cracha de la terre et inspira avec force.
- Où est le bébé ? grogna-t-il.
- Quel bébé ? bredouilla-t-elle.
Les doigts se resserrèrent autour de son crâne et elle fut viscéralement convaincue qu'il allait maintenant le lui faire exploser.
- Arrête ! Je n'ai pas de bébé! hurla-t-elle
Il sembla se calmer. Il la libéra et la saisit par le cou pour la remettre sur pied et lui faire face. Elle le dévisagea avec méfiance. Elle avait bien reconnu son aura quand il s'était mis à les poursuivre, elle avait déjà eu affaire à lui par le passé. C-18 lui avait plusieurs fois expliqué l'importance de connaître ses ennemis. Lui était le fils aîné de Son Gokû, par conséquent, particulièrement redoutable. Elle avait bien fait de se séparer de Goten.
- Ce soir, tu as fait la pire connerie de toute ta pitoyable existence, annonça-t-il en la fixant de ses yeux exaltés par la colère.
Elle eut un mouvement de recul quand elle sentit son niveau d'énergie augmenter brutalement et le transformer.
- Où est la petite ?
- Je ne sais pas de quoi tu parles ! gémit-elle. Tu vois bien que je n'ai pas de bébé !
Il scruta les environs d'un air préoccupé sans la lâcher.
- Tu sais qu'elle ne survivra pas si tu l'as cachée dans les bois. Dis-moi où elle est !
- Je ne sais pas, souffla Videl piteusement.
Il inspira profondément et lui asséna un coup qui l'assomma aussitôt.
A son réveil, chacun de ses muscles protestait avec vigueur, formant une chorale de douleur, et tout particulièrement son cou enflé. Elle s'assit avec des précautions infinies. Un de ses poignets était enserré dans une menotte reliée par une chaine à un mur. Elle tira instinctivement dessus pour jauger la longueur de liberté qu'on lui avait accordée. Détaillant d'un regard circulaire la pièce où elle se trouvait maintenant, elle aperçut Gohan à quelques pas d'elle, debout, la dominant de toute sa hauteur massive, les bras croisés et le regard réprobateur.
Elle cilla, s'attendant à ce qu'il la frappe à nouveau mais il restait immobile. A côté de lui, sur une chaise se tenait une femme, qu'elle reconnut comme étant Bulma Brief. Elle ne l'avait jamais rencontrée en personne mais avait eu de multiples occasions de la voir en photos. Le ventre de Videl se noua et elle fronça les sourcils.
- Je suis…, commença Bulma avec une certaine douceur.
- Je sais qui vous êtes, coupa la captive avec agressivité.
- Où est mon bébé ? demanda Bulma sur le même ton.
- J'en sais rien. C'est vous qui régnez sur cette planète. Pas moi.
Bulma soupira. Videl voyait clairement qu'elle avait pleuré. Ses joues creusées, ses yeux cernés, ce que Videl et Goten avaient fait, ne laissaient aucun doute là-dessus.
- Pourquoi faites-vous ça ? reprit Bulma. Ce n'est qu'un bébé.
- Elle ne serait qu'un bébé si son père et vous n'aviez pas fait tout ce que vous avez fait, cracha Videl.
Gohan eut un mouvement de colère mais Bulma posa sa main sur son bras pour le calmer. Videl se mordit les lèvres et maudit son impulsivité. Elle parlait trop.
- Calme-toi, Gohan souffla Bulma.
Videl sentait la rage pure du saïyen. Elle ne put s'empêcher de se reculer encore un peu jusqu'à s'adosser complètement au mur.
- Pourquoi prenez-vous nos enfants ? interrogea Bulma.
Videl baissa les yeux et décida de cesser de regarder la mère éplorée qui avait manifestement opté pour la carte de l'apitoiement.
- Elle a tout juste un mois. Elle a besoin de sa mère, tu crois pas ? tenta encore Bulma, toi-même un jour…
- Je ne sais pas ! hurla Videl. Je ne sais pas où est votre gamine ! Je ne sais rien !
- Bien, répondit Bulma soudain très froide, peut-être son père trouvera-t-il un meilleur moyen de te faire parler.
Videl déglutit et releva la tête. Bulma se levait déjà en échangeant un coup d'œil entendu avec Gohan.
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