Prologue
« Pourquoi tu me demande ça maintenant Al ? J'en sais rien, j'ai pas de réponse. On verra bien le jour ou on y arrivera… » Ed laissa sa phrase en suspens, une note de découragement profondément enfouie derrière la conviction de sa voix. Il regarda son frère cadet avec la bienveillance qui lui était coutumière, il lui était facile de déchiffrer les humeurs et les émotions d'Alphonse, même si celui-ci avait pour seul visage, un heaume de métal usé. Il le connaissait par cœur.
« Et quand ce jour arrivera tu auras toutes les réponses que tu cherche, je te le promets ! » Le regard chaleureux et le timbre assuré de Edward chassa instantanément toutes les pensées noires de son frère. Soudain, celui ci fit un bond par-dessus le canapé ou il était appuyé et se dirigea joyeusement vers le coin cuisine de la chambre.
« Beurk, il y a un reste de pizza au fond du frigo…Je vais te chercher un petit-déj Edward ! Il faut que tu prennes des forces ! Hier j'ai vu une pâtisserie au coin de la rue, je suis sure qu'ils font des super donuts ! J'en ai pour deux secondes !... » Et il sortit énergiquement sans laisser à son frère le temps de répliquer.
« Al… c'est pas la peine… » Soupira le blond. Il écouta son frère descendre les escaliers de l'hôtel. Chaque pas de l'imposante armure faisait trembler le sol et les grincements des articulations n'adoucissaient en rien l'apparence angoissante d'Alphonse.
Tous les matins Edward était confronté à cette effrayante et impitoyable vérité. Tous les matins son ventre se nouait et la culpabilité de submergeais. Il se détestait intérieurement de n'avoir perdu lui que une jambe et un bras. Il aurait tant voulu être l'occupant de l'armure à la place d'Alphonse. Il se sentait entièrement responsable mais ne pouvais s'empêcher de maudire la fatalité. Malgré sa force, le poids était trop lourd à supporter.
Pour le tolérer il avait l'habitude de déverser son excès de haine par poussées de violence et de rage. Ou alors il laissait divaguer son esprit, s'autorisant toutes les pensées les plus cruelles et étouffantes, il se noyait volontairement dans une souffrance psychologique profonde. Car, par-dessus tout, il trouvait le mutisme et la bienveillance d'Alphonse intolérable, pas une fois celui ci ne s'était plaint, ni avais insulté Edward. C'était pour percer cet abcès que l'alchimiste s'infligeait cette mutilation mentale.
« Merde ! Huit heure quinze... » La vue de l'horloge le tira de ses chimères. Il rassembla à la hâte le peu d'affaire qu'il avait, quelques livres, des vêtements, une fiole d'huile, divers objets et papiers pour les mettre négligemment dans un sac en toile. Il s'habilla et quitta la chambre.
Il déposa la clé avec la somme due sur le vieux buffet derrière lequel la gérante tenait ses registres. Puis il sorti dans la rue, le sac sur l'épaule.
« Edward ! Qu'est ce que tu fais là ? Tu devais m'attendre à l'hôtel …» Alphonse sortait de la pâtisserie, un large sac en papier dans les bras.
« J'ai failli passer sans te voir ! Tu veux un beignet? » Il s'accroupi et tendit la pâtisserie à son frère, assis sur le trottoir. Edward ignora l'offre et se mis debout.
« Merci Alphonse, mais en fait j'ai l'estomac un peu noué » Il tapota sa veste du revers de la main et se mis en route. « Il est déjà huit heure quarante, nous avons vingt minutes pour traverser la ville. Il faudra courir ! » Il joignit je geste a la parole et forcit l'allure.
« Tu sais Ed, moi aussi j'ai peur…cette école c'est nouveau pour moi, mais je suis content qu'on y aille tout les deux ».
…
« Al ? Tu peu me filer un beignet ? »
