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Vestiges
Ce qui autrefois avait été un abris n'était plus qu'un amas de ruines, hantées par le souvenir du drame qui s'y était joué une décennie plus tôt. Des ruines. Rien que des ruines. L'écho du bonheur et des jours heureux s'était tût. Les lieux pleuraient en silence ceux qui avaient disparu. La mort avait frappé de plein fouet ce havre de paix, fauchant ainsi deux vies qui avaient à peine vécu.
Autrefois, ces ruines avaient une valeur de refuge, dans la tempête qui s'abattait sur le monde. Les murs avaient protégé leur vies, s'étaient dressés comme des remparts infranchissables entre eux et le danger. Mais la forteresse s'était écroulée cette nuit-là. Nuit de fantômes, nuit de sorciers, de magie noire ... nuit d'horreur. Les secours, les amis fidèles, tous étaient arrivés trop tard. Ils n'avaient pu que constater l'étendue de la tragédie, et entrevoir le futur sombre qui les attendait. La pièce s'était jouée sans eux, à forces inégales
On dit qu'il reste toujours des traces, après ces moments de détresse. La maison n'offrait à la vue des passants que des débris, des vestiges, semblables à ceux d'un coeur brisé. Le coeur de Lily. Le coeur de James. Le coeur de tous ceux qui avaient péri pour LE combattre. Ils avaient battu à l'unisson, avec des milliers d'autres, dans le but de vaincre. Pourtant, à cet instant, cela n'avait pas suffit.
Ce qui restait des pièces semblait si fragile que l'on pouvait craindre que la aison s'effondre, même si on l'effleurait à peine. Dans cet abris avaient retentis, autrefois, des éclats de rire et des éclats de voix. Des visages bienveillants s'étaient couverts de fossettes et de larmes. Leurs traits avaient été tirés par la joie et par la peur. Ils avaient vécu l'angoisse et le bonheur, la détresse et l'euphorie. Mais vivre ainsi, dans la crainte des lendemains, sans que l'optimisme ou l'espoir ne puissent faire totalement disparaître l'alarme de leur esprits, était-ce réellement vivre ?
Eux aussi avaient dû jouer un rôle, pour Harry, pour eux, pour le monde. Faire semblant pour profiter des si rares moments d'allégresse. Un sourire pour se donner courage, un rire pour secouer des craintes aussi blessantes que des épines, un regard complice pour se dire que tout irait bien, malgré tout. Tout irait bien, un jour.
Mais il avait suffit d'une minute, à un homme sans coeur, sans âme, sans scrupule, pour que tout vole en éclat, et que la vie de nombreuses personnes soient irrémédiablement bouleversées.
Harry, debout, observa un instant les vestiges de son enfance. Une larme silencieuse roula sur sa joue. Les ruines qui subsistaient lui faisaient d'autant plus mal que l'impression que ses parents étaient morts en vain serrait son coeur.
_ Harry ?
Il sursauta. Hermione posa une main compatissante sur son épaule, son visage trahissant la fatigue des dernières semaines et le soucis qu'elle se faisait pour son ami
_ Il n'a pas gagné, murmura le jeune homme en la fixant, et il ne gagnera pas, ajouta-t-il en se tournant vers les ruines, comme une promesse qu'il leur faisait,
Il ne gagnerait pas, jamais.
Mais les vestiges, eux, subsisteraient toujours, témoins muets qui résistaient au temps, comme une stèle érigée en mémoire des deux sorciers morts, et de tous ceux qui avaient connu le même sort, ou qui courraient les mêmes risques en combattant le sinistre mage noir.
Alors, qu'en pensez-vous ? Laissez moi vos avis, je serais heureuse d'y répondre :) Bon week-end !