Relecture Brynamon.
Je me lance dans ma première fic sur Naruto (donc soyez indulgent car j'ai bien ramé) et ce sera un OS en quatre parties. C'est un crossover (donc un UA) avec le film que j'ai vu en juin dernier « Pacific Rim » qui était toujours en salle quand j'ai écris la première partie de l'histoire. J'ai bloqué un peu sur la suite, mal à l'aise pour manipuler Naruto, mais ma sœur m'a bien briefée récemment (elle est calée en manga) et j'ai pu écrire la deuxième partie. Et l'avant-dernière est en cours d'écriture.
Ce crossover peut surprendre mais ça m'est venu assez rapidement comme une évidence en visionnant le film alors je me lance en espérant qu'il y aura un retour positif.
Bien sûr tous les personnages et les univers ne m'appartiennent pas.
Bonne lecture.
JAEGER CONTRE KAIJU, L'AFFRONTEMENT DE L'EQUIPE 7
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POV NARUTO UZUMAKI NAMIKAZE
Konoha, village caché des feuilles
PAYS DU FEU
A l'aube de cette journée, je m'extirpai de mon lit avec du mal. Je n'étais pas motivé. Encore une journée à espérer que nous n'allions pas être réduit à néant par ces monstres marins, ces Kaijus.
A vingt ans, je trouvais mon espérance de vie un peu trop raccourcie pour accepter cela sans broncher. J'avais trop de choses à réaliser : faire mon deuil en rendant justice à mes parents, devenir Hokage et trouver un moyen de déclarer ma flamme à Sakura. Mais le plus urgent était surtout de devenir pilote de Jaeger.
Le problème était que quand j'avais voulu postuler pour devenir pilote il y a deux ans, après la troisième attaque à Lima, mon défunt père s'y était opposé avec une fin de non recevoir. Il avait prétexté un besoin de me préserver. Mais je savais qu'il manquait de confiance en moi. Il craignait que je ne sache me contrôler alors que je détenais en moi une partie de Kyûbi : le renard à neuf queues qui avait attaqué le village le jour de ma naissance et qui avait causé la mort de ma mère lors de l'extraction du Bijû par l'homme masqué.
Mon père, le Yondaime, était arrivé trop tard, alors il avait scellé une partie de Kyûbi en lui et l'autre en moi. Il m'avait expliqué les choses très tôt pour que je sache y faire face. Il m'avait aussi entrainé en parallèle de Kakashi-Sensei, et cela m'avait permis d'apprendre et de maitriser une technique de rang A dont mon père était l'auteur : le Rasengan (Orbe tourbillonnant) qui demandait une maitrise parfaite du changement de forme de chakra.
Mais au moment de me montrer comment maitriser le chakra de Kyûbi, il avait hésité. Et la semaine suivante, il était mort en affrontant l'homme masqué, qui était réapparu dans le but de prendre possession des Bijûs. Nous étions au nombre de neuf. Mon père l'avait blessé si gravement que celui-ci avait disparu depuis. Mais j'étais aux aguets. Je ne connaissais toujours pas le pourquoi des agissements et de l'acharnement de cet homme, ni son identité. Je ne savais pas pourquoi il avait lancé une offensive aussi violente contre Konoha (mon village). Je le découvrirai à sa prochaine attaque (car je ne doutais pas qu'il soit encore une menace) et je le détruirai.
Tsunade Senju était devenue le cinquième Hokage, en digne petite fille du Shodaime, elle avait su faire face à ce nouveau fléau qu'était ces Kaijus. Elle méritait le tire de Sannin, elle avait fait partie du Trio Légendaire composé de Jiraya (ero-sennin) et d'Orochimaru (mort depuis un bout de temps maintenant).
Elle avait aussi suivi la voie de mon père, refusant à son tour mon besoin de partir en guerre.
-Je sais que tu souffres Naruto-kun et ça te rend incapable de te maitriser. Je le fais aussi en la mémoire de ton père qui nous a délivrés du mal.
-Ce n'est pas certain Tsunade baa-chan. Je sais qu'il rôde quelque part, nous ne sommes pas à l'abri.
Elle n'avait pas répondu, comme souvent, et une semaine plus tard c'était Sasuke et Sakura qui était partis passer le test pour devenir pilote. Et j'en avais longuement voulu au Godaime.
Leur visage se matérialisa devant mes yeux. Ils étaient mes amis de toujours, nous avions grandi ensemble même s'ils étaient plus fourrés ensemble qu'avec moi. Elle s'était détournée un moment puis elle avait renoué avec moi quand Sasuke s'était éloigné à son tour, marqué par la disparition brutale de sa famille, assassinée par son frère ainé : Itachi Uchiwa. Je ne connaissais que trop l'histoire et y repenser me faisait souffrir. Sakura avait donc renoué avec moi, passant du temps chez moi, fuyant l'atmosphère étouffante de sa maison où ses parents se déchiraient. Elle était fille unique comme moi j'étais fils unique. Cela aussi nous avait rapprochés. Elle m'avait encouragé pendant nos études, et j'avais déployé tout mon potentiel pour l'épater, ce fut d'ailleurs agaçant pour mon père car elle avait réussi là où il avait échoué.
Je pris un bain rapide et descendis déjeuner. Je vivais seul dans la maison familiale. Chaque matin je priai pour l'âme de mes parents… et de Sasuke. J'avais un manque terrible que je n'arrivais pas à combler.
Attablé, je mangeai des ramens sans entrain dès le petit-déjeuner. Je ne savais pas faire la cuisine alors…
Puis j'eus la mauvaise idée d'allumer la radio, écoutant d'une oreille les infos. Un nouveau Kaiju avait dévasté Sydney, détruisant le mur de la vie en moins d'une heure. Je frémis, l'appétit coupé. Je ne supportais plus de rester là, à voir le monde s'incliner devant des créatures sorties du centre de la Terre. Cette brèche entre nos deux mondes me paraissait étrange. Cela sortait de nulle part, les explications données étaient confuses et insatisfaisantes. Si l'homme masqué n'était pas si affaibli, j'aurais pu croire à une manœuvre de sa part. Ou alors j'étais juste parano.
Je pris mon sac que je mis en bandoulière et allai m'entrainer avant de rejoindre le Godaime pour une éventuelle mission. J'étais un Jônin confirmé mais j'avais refusé de prendre sous mon aile une équipe, je préférai partir en mission régulièrement avec Sakura. Elle était ma partenaire, mon amie, celle que j'aimais. Et je devais la protéger car elle se mettait en danger un peu trop facilement, comme si elle cherchait effectivement un sort funeste.
Sur le terrain, je l'y trouvai déjà. Elle patientait tranquillement, un livre en main, assise sur le ponton face à la rivière. Elle se redressa en me voyant arriver et me fit un léger signe. Pas de contact, elle n'aimait plus qu'on la touche. En mode de combat, elle frappait et éliminait son adversaire d'un seul coup avec sa technique acquise auprès du Godaime qui l'avait prise sous son aile à son retour de Hong- Kong sans Sasuke.
J'étais le seul qu'elle tolérait parce que j'avais fait partie de son équipe, l'équipe 7. Y penser était douloureux. Cela me ramenait au drame de la mort de Sasuke il y a un an lors d'un combat contre un Kaiju de type III. Sakura l'avait vu mourir, elle avait été reliée à lui au moment de sa mort et en avait été profondément traumatisée. Depuis, elle avait perdu cette énergie un peu brute et cette flamme que j'aimais tant. Seuls nos entrainements et nos missions lui procuraient un semblant de sensations. Je la voyais revivre un instant. J'étais prêt à tout pour ce bref moment où je la retrouvais.
-Tu rêvasses encore Naruto, dit-elle avec lassitude.
Je me passai la main dans les cheveux, confus. Elle était déjà sur l'eau, dans l'attente de mes clones. Je la rejoignis d'un bond agile et déclencha mon Kage bunshin no justsu (Multiclonage) afin qu'elle perfectionne ses attaques.
La matinée passa ainsi, jusqu'à ce que Kakashi-Sensei nous interrompe. Il avait pris un coup de vieux à la mort de son ancien élève dont il se jugeait responsable. Il était celui qui avait insisté pour que Sasuke puisse partir loin d'ici. Il croyait l'aider en lui donnant un nouveau but. Sasuke avait fini par retrouver et affronter son frère Itachi, déserteur, assassin et traitre. Et il était mort sous les coups de Sasuke qui depuis portait en lui ce fardeau.
-Le Godaime vous demande tous les deux.
-Une mission ? S'éclaira Sakura.
-En quelque sorte.
Nous le suivîmes donc, perplexes. Dans le bureau de Tsunade baa-chan, nous nous postâmes droit, torse bombé, dans l'attente de son attention. Elle était contrariée, je frémis d'avance. Je craignais ses colères épouvantables. Et pour peu qu'elle ait ingurgité un peu trop de sake…
Car il n'y avait pas d'heure pour les festivités selon elle.
-Nous attendons vos instructions, s'impatienta Sakura, à mon grand damne.
Elle était un peu comme elle, elles se ressemblaient sur certains aspects : susceptible, brutale et impatiente.
-Il y a une nouvelle session de recrutement, répliqua étonnamment calmement Tsunade baa-chan
-J'ai peur de ne pas comprendre, me risquai-je.
-Les tests d'aptitude pour devenir pilote de Jaeger.
Mon cœur fit un bond, exalté.
-Je vous ai inscrits tous les deux et j'ai eu une réponse positive. Vous devez vous rendre immédiatement à Hong-Kong. Bien sûr incognito, notre pays est inconnu, j'ai dû un peu modifier ton cursus Naruto, pour l'adapter à leur demande. Sakura connait le protocole, elle t'expliquera.
-Mais pourquoi ce changement, baa-chan ?
-Je vous ai vu à l'œuvre ces derniers mois, je sais que votre binôme est puissant, la connexion neuronale a plus de chance de fonctionner entre vous. Ils cherchent aussi des gens combattifs et je sais que tu seras vigilant Naruto-kun.
Je jetai un œil prudent à Sakura, elle était d'une pâleur à faire peur. Nous étions sur le départ, non sans l'avoir remerciée, quand elle rajouta :
-Et de toute façon mourir pour mourir autant que vous soyez aux premières loges, soupira-t-elle.
Sakura qui avait retrouvé des couleurs, me lança un sourire qui me remplit le cœur, me faisant ignorer les dernières paroles de Tsunade baa-chan.
-Vous avez deux heures pour vous préparer et dire au revoir à vos proches.
-On se rejoint à l'entrée du village, Naruto, décréta Sakura.
OoooO
Hangar à Jaegers, Baie de Hong-Kong
CHINE
Les adieux avaient été difficiles. Le trajet silencieux. Je refoulai mes souvenirs et me concentrai sur l'atterrissage de l'avion militaire.
Un homme noir, d'une stature imposante, très charismatique, nous accueillit alors que nous venions d'atterrir sur la base. Il posa sur nous des yeux sombres impénétrables.
-Bienvenue Sakura-san. (Il se tourna vers moi) Bienvenue, Namikaze Naruto.
Il se pencha en avant en signe de salut (auquel nous répondîmes) et puis il nous demanda de le suivre. Pendant qu'il avançait, je regardai les environs qui ne laissaient apercevoir grand-chose. Dans l'ascenseur (une machine qui nous fit descendre de plusieurs niveaux) il nous proposa de nous changer et de le rejoindre ensuite dans son bureau.
Face aux portes blindées de nos chambres, Sakura me fit un léger signe et entra dans la sienne face à la mienne. J'eus le temps de voir son malaise. Revenir ici devait lui rappeler beaucoup de choses. Un certain poids m'alourdit les épaules en franchissant le seuil de ma propre chambre. J'y entreposai mes maigres affaires et m'allongeai un instant, songeur. J'espérais être à la hauteur et ne pas la laisser tomber. Elle comptait sur moi, je le savais.
Un coup frappé à la porte me ramena sur Terre. Une jeune femme brune se tenait au côté de Sakura. Elle se pencha dans un salut respectueux que je lui rendis et se présenta comme coordinatrice.
-Je suis Mori Mako. Appelez-moi Mako. Je vais vous conduire jusqu'au bureau du Marshall Pentecost Stacker.
Dans le bureau dépouillé de celui-ci, nous nous assîmes rapidement alors que Mako resta en retrait.
-J'ai eu vos CV en main. Impressionnant.
-CV ?
De quoi parlait-il ?
-Tais-toi Naruto ! Siffla Sakura.
Je me tins droit sans un mot. Je frottai mon front, me sentant nu sans mon bandeau. Les paroles du Marshall étaient claires et concises.
-Nous sommes la résistance, les gouvernements nous ont abandonnés, je n'ai plus réellement de fonds, je fais avec les moyens du bord et surtout je recherche des pilotes expérimentés comme vous Sakura et des pilotes compatibles même s'ils sont novices comme vous Naruto parce que la menace s'amplifie et que si nous ne faisons rien, nous serons bientôt tous morts…
Il chercha à attraper mon attention.
-Quelque chose vous chiffonne Naruto-san ?
-Quand est-ce que l'on passe aux choses sérieuses ?
Il me jaugea avec froideur.
-Les choses doivent se faire progressivement. Il y a des tests à passer.
-C'est bien de ça que je parlais.
-Nous allons d'abord faire le tour des lieux pour vous présenter aux équipes déjà en place.
Quelques niveaux plus haut, nous arrivâmes devant le Shutterdome. Le Marshall composa un code et là, dès qu'il tira la lourde porte, ce fut le choc. J'avais beau avoir vu les machines dans les magazines, c'était incomparable. Elles étaient phénoménales. De pures merveilles. L'entrepôt grouillait de monde en action. C'était grisant.
Nous nous arrêtâmes devant le modèle 1, d'origine russe : « Cherno Alpha », le plus lourd et le plus lent du lot. Ses pilotes, un homme et une femme d'origine russe nous saluèrent rapidement. Ensuite nous vîmes l'opposé, le dernier modèle 5, d'origine australienne : « Stryker Eurekâ », le plus rapide, le plus performant. Il était piloté par Hercule Hansen dit « Herk » et son fils Chuck. Je leur tendis la main, Chuck la serra comme si j'étais contagieux. Je n'en tins pas compte, me baissant pour caresser leur chien.
-C'est Max, me précisa Herk.
-Mon chien, précisa Chuck.
Il me rappelait Pakun, en un peu plus potelé. J'aurais pu rester à jouer avec lui indéfiniment si je n'avais pas ressenti le changement d'atmosphère. En relevant la tête, je vis Sakura, muette et pâle, devant un modèle de Jaeger que je connaissais pour l'avoir vu sur une des photos qu'elle conservait.
« Coyote Tango».
Un modèle 1 deuxième génération, d'origine japonaise. Celui-là même qui avait vu périr Sasuke.
-Ah, soupira le Marshall, sinistre. Que de souvenirs.
Je savais que le Marshall lui-même l'avait piloté, avait même dû le piloter seul après la mort de son binôme lors d'un combat. Il avait dû ensuite renoncer à piloter pour des raisons que je ne connaissais pas.
-Il y a deux canons à mortier balistique, chacun sur une épaule. Il possède des jumelles intégrées, pour des tirs à distance. Le blindage a été renforcé pour prévenir de l'empoisonnement par radiation, continua le Marshall.
Radiations. Il vit mon malaise.
-Rassurez-vous, cette menace n'existe plus depuis longtemps. De plus, il y a désormais deux noyaux nucléaires comme pour le « Gypsy Danger » pour le rendre plus puissant. Je n'ai pas pu me résoudre à le mettre hors-service malgré son côté archaïque.
-On parle de nous, entendis-je.
Deux hommes approchaient avec assurance, tout sourire. Je les observai, prudent. Sakura, elle, n'avait même pas pris la peine de les regarder.
-Je vous présente les frères Becket, pilotes de « Gypsy Danger ».
Nous eûmes quelques échanges. Je leur posai plein de questions auxquelles ils répondirent avec joie. L'un deux s'adressa à Sakura qui lui répondit vaguement par un salut. L'homme prénommé Yancy posa sa main sur mon épaule :
-Bonne chance pour les sélections.
Je lui répondis avec un hochement de tête, puis ils s'éloignèrent non sans un regard triste vers Sakura. Je me posai à ses côtés, fixant ce mastodonte de métal aux couleurs sobres. Sakura et Sasuke avaient été les seuls à reprendre derrière le Marshall, bien des années plus tard, et leur destin avait été tout aussi tragique.
Je lui jetai un œil, elle était coriace, ne laissant pas ses émotions la submerger. Mais elle était ailleurs comme éteinte. Le Marshall rompit le silence pour que nous allions manger. Mako nous guida silencieusement mais je devinais sa contrariété.
-Il y a un problème Mako-san ? Lui murmurai-je alors que Sakura était bien plus en avant, récupérant un plateau de victuailles.
-Ne le prenez pas mal mais Sakura-san ne devrait pas piloter, elle est encore fragilisée par la mort de son binôme.
-Il était notre ami, soulignai-je.
-Justement. En plus elle était encore connectée à lui quand il est mort. C'est un traumatisme dont on ne se remet jamais.
Elle avança comme pour clore le sujet.
OoooO
Le lendemain
Après une bonne nuit de repos, je dormais toujours très bien et même un peu trop, je me préparai pour la première partie des épreuves de sélection : le test de compatibilité physique. Une formalité nécessaire. J'étais confiant, j'avais dans mon cœur mon père et ma mère. Je revêtis une tenue souple, pour combattre en toute facilité.
Sakura sortit enfin de sa chambre devant laquelle j'avais attendu une dizaine de minutes, elle avait les traits plus tirés, manquant visiblement de sommeil. Elle me sourit quand même : un sourire vide mais je m'en contentai. Elle était aussi vêtue légèrement. Elle avait un short court, des bandages autour des cuisses pour chauffer ses muscles et un débardeur. Elle avait noué ses cheveux en une queue de cheval minimaliste.
Dans l'ascenseur, elle chercha ma main qu'elle pressa ensuite compulsivement. Cela n'avait rien d'affectif.
-Ne me déçois pas, Naruto.
Il n'y avait pas de colère, de reproche, juste de la peur.
Les portes s'ouvrirent, sa main était déjà loin et elle avait recouvré sa concentration. Nous nous mélangeâmes au groupe présent, attendant patiemment notre tour. Le Marshall, accompagné de Mako, supervisait les échanges. J'affrontai deux autres postulants et Sakura aussi. Et puis ce fut notre tour, l'un contre l'autre. D'un œil, je perçus la réprobation de Mako. Je fis tout pour ne pas m'en agacer. Elle allait comprendre son erreur.
Effectivement, il n'y eut rien de plus naturel que notre affrontement physique. Sakura attaquait, je défendais. Nous communiquions par la pensée ou d'un seul regard. Il ne m'était pas si compliqué de ne pas utiliser mes techniques Ninjutsu.
-C'est bon, conclut le Marshall. Vous êtes compatibles pour la dérive.
J'aurais pu exulter, surtout face au sourire reconnaissant de Sakura, si Mako n'avait soufflé quelque chose à l'oreille du Marshall qui le fit froncer les sourcils.
-Si vous avez quelque chose à dire Mako-san, dites-le-nous !
Sakura s'étonna de mon accès de colère et fixa Mako d'un œil interrogateur. Le Marshall l'autorisa à venir à notre rencontre et nous nous décalâmes sur le côté afin que la suite des sélections continue.
-Même si vous êtes compatibles, il y a un danger à une connexion neuronale entre vous, nous asséna-t-elle d'emblée.
-Quel danger ?
-Ne l'écoute pas Sakura-chan !
-Je parle de votre fragilité émotionnelle Sakura-san : la vengeance est une émotion qu'on ne peut gérer dans la dérive.
Sakura se braqua.
-Et je parle aussi de votre affection pour elle, Naruto ! Cela vous déconcentre !
Je me pétrifiai, sentant sur moi le regard de Sakura.
-Je ne suis pas déconcentré ! Me défendis-je.
-Vous vous mettez en danger pour pouvoir la laisser porter des coups bien inutiles et même si vous réagissez vite pour camoufler vos hésitations, elles sont présentes et seront fatales lors d'un combat.
J'étais mortifié.
-Vous ne nous connaissez pas ! Siffla Sakura. Vous ne savez rien de nos sentiments et de notre vie !
Elle me défendait !
-Nous sommes compatibles, le reste importe peu. Ne reportez pas vos frustrations de ne pouvoir devenir pilote sur nous !
Elle se détourna non sans un salut et quitta la salle. Mako avait rougi. Donc Sakura avait visé juste.
-Puis-je vous laisser Mako-san ?
-Bien entendu, articula-t-elle sans me regarder.
J'avais rejoint Sakura qui ne reparla pas de cette histoire. Nous passâmes le reste de la journée à nous entrainer pendant qu'elle m'expliquait le fonctionnement technique de notre futur Jaeger « Coyote Tango ». Je savais qu'on n'avait pas le choix, mais je trouvais cruel de reprendre ce Jaeger.
OoooO
Trois jours plus tard.
Nous nous entrainions chaque jour pour être en forme physiquement. Cependant je voulais être sur le terrain. Les attaques se rapprochaient, hier soir « Stryker Eurekâ » en avait terrassé un. J'avais assisté à cela aux premières loges. J'étais fébrile.
Mako vint me chercher pour la deuxième partie de l'épreuve de sélection. Malgré son désaccord, le Marshall Pentecost avait accepté que l'on poursuive.
Nous allions donc effectuer le test de la dérive. Ce fut qu'une fois installé dans la tête de « Coyote Tango » que je réalisai ce que cela impliquait. J'allais nager dans les souvenirs de Sakura et elle dans les miens. Etais-je prêt pour cela ?
La suite dans une semaine
