Je n'ai pas abandonné Asto' et Dray. Promis. Mais certaines choses ont fait que cette nouvelle fic devait naître ce soir. Cafard, abandon, désespoir fictif, presque réel, parce que je suis si peu sociable que je suis possessive avec les quelques privilégiés pouvant prétendre à un rôle d'amis.
Bref, pardon de mon absence, de m'égarer, de tout, et si vous en avez envie…
L'histoire se situe quelque part dans le « 19 ans plus tard », dans un Poudlard différent : nouvelle administration, nouveaux professeurs… Nouveaux élèves. Et les routes d'Alice von Gotha et de Lucifer Mogg s'y croisèrent…
Point de vue omniscient, centré sur le personnage d'Alice (mis à part, peut-être, quelques exceptions.)
Prologue
Concert d'hurlements.
Uniquement féminins, de prime abord, véritable recueil d'insanités autrichiennes. Sinistre résonnement, dans un château allemand du duché de Gotha, par une nuit d'automne orageuse… Seules deux fenêtres sont éclairées. La première donne sur un intérieur boisé, chaleureux, aux murs intégralement recouverts d'une riche bibliothèque, traitant pour une grande partie d'alchimie, sans doute le fruit de la collecte de plusieurs générations d'érudits. Sur un riche fauteuil de velours noir se tient un homme, grand et brun, au teint rendu pâle d'appréhension. Un verre de Whisky-Pur-Feu à la main, écoutant avec attention les cris à la fois déchirants et vulgaires qui troublent le silence de la nuit. La seconde fenêtre, un étage plus haut, deux travées plus loin, présente une scène peu commune : une femme échevelée, transpirante, à moitié dévêtue, aux jambes écartées et au visage tordu sous la souffrance. Le sang qui se répand sur les draps blancs et la présence de sages femmes indiquent clairement la cause de sa bruyante douleur : elle est en train de mettre un enfant au monde.
Il ne s'agit pas de n'importe quel enfant. Sans le savoir, alors qu'il peine à quitter les entrailles de sa mère, cet enfant sera l'héritier légitime du Duc Von Gotha, enfant unique et dernier de sa lignée, et d'une partie de la grande famille autrichienne des Habsbourg. Deux grandes familles sang-pur d'Europe de l'Est – d'ailleurs ravagées par la consanguinité.
Une présentation du contexte semble nécessaire. En espérant ne pas vous rebuter dès la première page…
Ludwig von Gotha rencontra Alison de Habsbourg, sa cousine à un quelconque degré plus ou moins direct, lors de leurs années d'études à Durmstrang. Aussi curieux, et peut-être ridicule, que ça puisse paraître, il l'épousa par amour. Alison, quant à elle, n'épousa qu'un nom… Ce que Ludwig savait pertinemment, et qu'il s'efforcera d'oublier en menant de grandes chasses aux vampires dans les Carpates. Quoi qu'il en soit, l'union fut consommée, et en ce 17 novembre orageux naquit leur premier héritier.
Première et unique héritière serait plus exact. Et pour cause : la mère, de fragile constitution, décéda des suites de cette épreuve dans les heures qui suivirent. Nouveaux hurlements, masculins et désespérés, cette fois-ci, couvrant ceux de sa fille tout juste née.
Il y a plus gai, comme venue au monde. Je ne fais que relater les faits…
Presque anéanti par la disparition de la femme qu'il aimait, le Duc von Gotha reporta tout l'amour qu'il éprouvait à son égard sur la dernière chose qui lui restait d'elle : le fruit de ses entrailles, prénommé Alice, en hommage à sa défunte mère.
L'enfant possédait peu de caractéristiques physiques de sa mère, si ce n'est la petite taille et la maigreur. Son visage fin, ses cheveux bruns et ses yeux verts étaient ceux des von Gotha.
Inutile de préciser qu'Alice devint le modèle-type de ces enfants gâté, choyés, et surprotégés par des parents cédant à tous leurs caprices. Orgueilleuse, arrogante, capricieuse, élevée dans cette idéologie raciste propre à la noblesse de sang sorcière. Rendue encore plus précieuse aux yeux de son père lorsque se déclara chez elle une étrange forme d'hémophilie consanguine lui provocant une épistaxis monoculaire lorsqu'elle se trouvait contrariée ou en état de stress… Vers l'âge de huit ans, le sang recouvrit entièrement l'œil gauche dont il s'écoulait, lors d'une intense frayeur causée par des représailles vampires sur le duché même de Gotha.
A l'âge de onze ans, Alice von Gotha intégra Durmstrang, où elle n'était déjà inconnue de personne, et respectée pour ses origines – et pour le côté sanguinaire de son père, sans doute… - entretenant ainsi son caractère déplorable. Elle était singulièrement studieuse, toutefois, particulièrement douée en potions (rien d'étonnant, quand on sait que les von Gotha ont compté un grand nombre d'alchimistes…) et en runes, et assez mauvaises dans la plupart des matières requérant un minimum de logique et de cartésianisme, telles que la métamorphose ou l'arithmancie.
Parcours d'une fille de riches plus ou moins normal, en somme. Enfin… Jusqu'à la fin de sa cinquième année, où un roturier – néanmoins sang-pur – d'une vingtaine d'année, répondant au nom de Sacha Raspoutov et chargé de l'entrainement des équipes de Quidditch, s'avisa de lui faire la cour, chose à quoi la jeune fille ne se montra pas insensible… Chose qui parvint aux oreilles du Duc qui, considérant sa fille comme pure et innocente, traita le garçon comme un vulgaire vampire et inscrit sa fille à Poudlard… Ultime précaution tout aussi radicale que la première, certes. Mais von Gotha comptait sur la réputation de gentlemen des britanniques pour éviter le déshonneur à sa chère fille.
