Bonjour à tous !

Voilà, j'ai décidé de publier mon histoire. J'espère qu'elle va vous plaire. Bien entendu, les reviews sont les bienvenues. J'attends avec impatience vos avis, vos conseils, etc…

Bonne lecture !


Ding, Dong, Ding,…

Le brouhaha des conversations s'intensifiait et se faisait de plus en plus fort. En l'espace d'un instant, un amas de personnes s'était rassemblé devant le parvis de l'église. La lourde porte de l'édifice religieux grinçait péniblement à chaque allée et venue comme si le temps s'était figé. Une silhouette noire s'avançait lourdement. Sa démarche était triste bien que digne. Tous les visages endeuillés se détournèrent de leur occupation, les conversations cessèrent et tous se retournèrent attristés. Une haie d'honneur s'était formée naturellement pour laisser passer celle que tout le monde plaignait en ce jour particulièrement funeste. Regina, âgée de 84 ans, venait de perdre celle qu'elle aimait depuis 60 ans maintenant. Au bras de son fils, Henry, elle essayait tant bien que mal de rester forte durant cette épreuve difficile. Il était hors de question qu'elle s'effondre devant toutes ces personnes. Elle était distinguée et n'avait jamais failli à son statut de personne fière et digne. D'un geste franc, elle releva donc la tête tout en s'avançant au milieu de la foule.

- Regina, je suis vraiment désolée – soupira une dame de l'assemblée – j'espère que vous allez tout de même bien…

Oh que Regina avait envie de répliquer méchamment. Comment cette femme pouvait-elle penser qu'elle se sentait « bien » ! Elle venait de perdre l'amour de sa vie. Mais à la place de lui répliquer violemment, elle s'arrêta et lui sourit tout simplement. Un sourire qui en disait long et suffisamment pour que cette femme n'ose plus émettre ne fusse qu'un seul mot.

Après 2 h de cérémonie, les personnes présentes se séparèrent. Regina et Henry essayèrent de s'échapper, mais ils étaient à chaque fois arrêtés par les "condoléances" et les serrements de mains. Ils finirent tout de même par se frayer un chemin et rentrèrent à la maison.


- Maman ?

Regina se retourna vers son fils. Ce dernier venait de s'extirper de la voiture tout en guettant la moindre parole de sa mère. Pourtant, rien ne sortit de la bouche de Regina. Seul un regard vide et creux était perceptible.

- Je sais que c'est difficile… mais l'enterrement était la plus dure des étapes, crois-moi. C'est fini maintenant, tu peux te reposer tranquillement – dit Henry en créant un sourire plus que forcé sur son visage.

Regina releva la tête, cette grande maison était bien vide sans tous ses occupants. Elle revoyait son fils jouer au basketball dans l'allée du garage. Elle eut un sourire aux lèvres en se remémorant les longues nuits d'été où elle s'installait avec Emma sur le proche de leur habitation. Leurs conversations pouvaient s'éterniser jusqu'au petit matin, mais jamais elle n'avait ressenti le moindre ennui. C'était sans doute la magie d'un amour sincère...

Aujourd'hui, l'allée centrale avait perdu de son charme et la façade était devenue austère. Les massifs de roses, qui jadis ornaient le jardin de la maison, avaient fanés. Bref, cette demeure avait abandonné sa splendeur d'antan. Aujourd'hui, Regina se sentait terriblement seule, sa femme lui manquait tellement. Cette dernière était, depuis une soixantaine d'années, tout ce que la jeune veuve chérissait au plus profond de son être. Malheureusement, la vie en avait décidé autrement, car Emma ne passera plus jamais cette porte d'entrée.

Henry et Regina entrèrent dans la maison et la veuve se dirigea rapidement vers la cuisine sans un regard pour son fils. Malgré ses 84 ans, il fallait se rendre à l'évidence, elle était toujours en pleine forme. Henry se dépêcha d'accrocher son manteau et suivit sa mère. À peine arrivé, il remarqua que Regina se servait un thé bien chaud. Il fit un mouvement d'approche et agrippa délicatement le bras de celle-ci.

- Maman, je t'en prie parle-moi – intervient tristement Henry – tu n'as rien dit depuis la mort de maman et ça fait une semaine maintenant ! Tu peux comprendre que je m'inquiète pour toi. Je suis dans le même état que toi. Si seulement on pouvait faire face à deux, nous serions plus forts. Ne t'enferme pas dans ta bulle, laisse-moi t'aider je t'en conjure !

La seule réponse qu'Henry reçut était, comme toujours, un simple sourire et une main posée sur son avant-bras. Le jeune homme ne put retenir sa colère, bien qu'au fond de lui c'étaient les pleurs qui voulaient s'échapper. Excédé et en levant les mains d'un geste las, Henry s'écria :

- Ecoute, si tu ne veux pas me parler, je rentre chez moi !

Regina enlevait le sachet de thé de sa tasse puis se retourna et leva son bras pour désigner la porte d'entrée à son fils. Henry avait compris, il était loin d'être bête : sa mère voulait être seule. Le seul problème c'est qu'il ne pouvait s'empêcher de se tracasser pour elle. Était-ce une bonne idée de la laisser seule dans cette demeure vide ? Pourtant, il n'avait pas le choix, car sa mère refusait tout dialogue et tout réconfort de sa part. Il fit donc volte-face, retourna dans le hall d'entrée et s'empara de sa veste. Avant de sortir, il passa sa tête entre la porte du hall et de la cuisine et, tout en regardant fixement sa mère, il lui dit :

- Je t'aime, tu sais.

La porte claqua et plus aucun bruit n'était audible. Seul le son de la cuillère, cognant contre la tasse, faisait encore échos.