Les Îles Sévii.
Si ma vie était un film, on commencerai par montrer des images de cet archipel où j'ai passé toute ma vie. Les plages de sable fin, la mer azure, les jungles sauvages, les autochtones tous bronzés et surfeurs, les pokémons exotiques... Que de choses qui ne représentent pas là où je vis réellement.
Après ce bref commentaire, le film ferai une transition abrupte des images de soleil et de sable chaud à la pluie et au froid. L'Île Banquise. Juste le nom dit tout. On parle rarement de cet île, et je comprends pourquoi. Ici, il n'y a presque pas de plages mais beaucoup de falaises. L'océan est gris et se confond avec le ciel tout aussi terne les jours où il pleut, c'est-à-dire environ trois-cent-cinquante jours par an. Et niveau bronzage des habitants, croyez-moi, c'est pas trop ça.
On est situé à à peine vingt-cinq kilomètres de l'Île Lien, et pourtant le climat ne pourrai pas être plus différent. J'y suis déjà allée pour visiter la salle de jeu avec Vicky. J'ai failli mourir de chaud environ trois fois et mon corps est devenu un énorme coup de soleil. On m'a appelée le Colhomard pendant une bonne semaine, jusqu'à ce que ma peau ait fini de peler et ma fierté de souffrir.
Pour finir l'introduction de ce merveilleux film qu'est ma vie, on finirai sur un plan avec moi dans ma chambre, assise sur l'appui de fenêtre, embrassant mon p'tit oeuf d'amour entouré de mes deux bras tous pâles. Je serai habillée de ma magnifique grenouillère noire avec les oreilles et la queue de Chaglam, et ma paire de chaussettes la plus chaude. On me filmerai à contre-jour et une musique douce passerai. On ferai une transition avec un fondu pour finir sur un plan de mon visage avec l'oeuf bleu bien collé en-dessous de mon menton. Ma tête serai appuyée sur la fenêtre où la pluie tape depuis environ trois heures non-stop.
Mon film commencerai par la vie ennuyeuse d'une fille de dix-sept ans totalement normale, si on oublie le fait qu'elle n'a toujours pas commencé son voyage que tous les enfants de dix ans entament. Interdiction des parents ? Accident? Handicap ? Pauvreté ? Non, rien de tout ça. Juste un manque d'intérêt incroyable et une frousse qui attaque les intestins.
Ce récit de vie fade rencontrera ensuite un événement inattendu. Une révélation. Un bouleversement dans la vie de la jeune héroïne. Pour cet élément, je dois encore y réfléchir. Je sais que cet oeuf que la dame de la pension m'a offert jouera un rôle important. Son éclosion sera certainement l'élément déclencheur de mon aventure. Le manque d'intérêt se transformera en passion pour ces être formidables que sont les pokémon. Je partirai à l'aventure, gagnerai cinq badges de Kanto, aurai un "breakdown", serai encouragée par ma famille et mon amie Victoria, gagnerai les badges manquants, irai battre la Ligue, mènerai un combat légendaire contre Red. J'emporterai la victoire de justesse avec style et deviendrai Maître de la Ligue de Kanto jusqu'à ce qu'un morveux nous batte, moi et mon équipe fantastique, après dix ou quinze ans de règne.
On peut dire que j'aime les drames et les films. Quand on habite aux les Îles Sévii, on a le choix entre le surf et la télévision. Le choix se fait par rapport à votre nom de famille : les Florez et autres noms caliente passent leur vie à la plage, les blancs-becs de Solberg regardent des films et rêvent leur vie.
"Et puis je sens mon GSM vibrer, je regarde ce que c'est et c'est un numéro que je connais pas qui m'envoie "sava ?" . Je demande qui c'est et pourquoi son orthographe est aussi exécrable et là, la personne me réponds "Et toi ? lol" alors je lui réponds... "
Cette jeune fille s'appelle Victoria, Vicky pour les intimes. Elle fait partie de la catégorie "Florez" que j'ai citée précédemment. Cette appartenance à cette catégorie se traduit par une peau olive, un corps d'athlète, des yeux bruns presque noirs, la taille minimale de un mètre septante et l'intérêt de toute la gente masculine des îles aux alentours. On dit à quelqu'un qui n'habite pas sur mon île "Ariane Solberg" et on répond par un "à tes souhaits". On lui dit ensuite "Victoria Florez" et il répond "Vicky ?!". Story of my life.
Je suis plus passionnée par ses tics que son histoire. Elle mordille son bic, ce qui veut dire qu'elle parle pour ne rien dire. Elle passe sa main dans ses cheveux bruns assez souvent, ce qui veut dire qu'elle est nerveuse. Je me demande pourquoi.
"Il s'est avéré en fin de compte que c'était Émeric qui utilisait le GSM d'un de ses potes. Dingue, pas vrai ?"
"In-croy-ya-ble."
D'habitude, Vicky raconte des trucs intéressants, mais Marco est juste à côté d'elle, en train de lui faire les yeux doux et de contracter constamment ses muscles, donc elle radote et parle comme une idiote avec une voix trop aiguë. J'imagine qu'elle est nerveuse à cause de lui.
Le bon point de quand on ne part pas à l'aventure à dix ans, c'est qu'on reste chez soi. Le mauvais, c'est que l'école continue jusqu'à dix-huit ans, voire plus tard, voire plus tôt, cela dépend de ce que vous voulez faire. Plus tard si vous sentez en vous l'âme d'un grand scientifique. Plus tôt si finalement, vous décidez de partir. A exactement 18 ans si vous décidez de vivre une vie médiocre en étant petit fonctionnaire. Eh oui, seuls les dresseurs vont loin dans ce monde.
Là, on est en cours de reproduction pokémon. Oui, ça existe. Non, ce n'est pas intéressant. Oui, c'est obligatoire. Oui, le prof parle de mon oeuf que je trimballe partout et est fasciné par "ce rare spécimen". Oui, il me fout la honte tous les jours où j'ai ce cours abominable. Oui, il va sûrement interrompre Vicky un moment ou un autre et parler ensuite de mon oeuf.
"Et puis il m'envoie "sinon on sort quand ensemble ? Ptdr" puis un smiley bizarre qui tire la langue et à l'air vaguement pervers. Alors je lui répond "Va te faire-"
"Mademoiselle Florez, si ce que vous racontez à mademoiselle Solberg est si important que votre récit ne peut attendre la fin du cours, pourquoi ne partagez-vous pas cette histoire avec le restant de la classe ?" Cet homme n'a aucune imagination, un prof sort cette phrase au moins huit fois par mois !
Je voyais bien depuis une minute qu'il la regardait du coin de l'oeil. Vicky croit que parce qu'on est au dernier rang, Mr Grégoire nous oublie. Vi se tait directement, et mâche son bic frénétiquement.
Pour la seconde partie de ma "vision", ça va sûrement arriver. D'ailleurs, le regard du vieil homme s'est déplacé sur moi. Voici ma minute de honte hebdomadaire.
"Ariane ! Comment notre cher oeuf se porte ?" tout le monde se retourne vers moi, c'est-à-dire 15 élèves sans compter les trois de ma rangée. Ils n'attendent qu'une erreur de ma part pour se moquer de moi pendant une semaine. Ou alors ils s'en fichent. En tant qu'adolescente, je préfère croire qu'ils vont se foutre de ma petite gueule. Je sens mes joues rougir immédiatement. Saleté de peau pâle.
"As-tu calculé sa fréquence de mouvements cette semaine ? Cela fait plus de sept mois que tu l'as-" exactement sept mois, trois jours, deux heure et cinquante-quatre minutes "-et il devrai bientôt éclore. Tu sais bien à quel point le lieu et l'atmosphère de l'éclosion de l'oeuf sont importants pour son développement psychologique. Il faut qu'il te voie en premier, comme ça il te prendra pour sa maman, et pas quelqu'un d'autre. Il faut aussi que tu aies du lait avec toi pour directement le nourrir. A moins que... "
Il fait la tête et prend la voix du prof qui attend que la classe finisse sa phrase. On répond alors tous en choeur "ce ne soit pas un mammifère" avec la voix unie la plus monotone du monde. Vingt adolescents dans un cours aussi mou que celui-là ne peuvent que répondre avec une voix monotone.
Après ça, il repart avec ses schémas de je-ne-sais-quoi sur le tableau. Je remarque que Vicky prend note, ce qui veut dire que je n'ai pas à le faire. (ses notes sont toujours meilleures que les miennes de toute façon. Elle sont propres, ordonnées et toutes les phrases ont un début, une fin et un verbe. Je ne vois même pas pourquoi j'essaie encore de noter des trucs. Je finis par lui voler ses feuilles et jeter les miennes. Je pense bien arrêter pour l'écologie et le bien de la planète.) Je prends donc le temps d'observer un peu mon bébé qui est sur mes genoux, comme toujours. Il est hypnotisant pour moi.
Ma première observation faite quand Cordula, la dame de la pension, me l'a offert était qu'il est beau. Il est recouvert d'écailles bleu ciel brillantes. Ma deuxième observation fût que l'oeuf était comme humide. Et il l'est encore. Au moins, mon cours de reproduction pokémon m'a servi à conclure que la petite chose habitant cet oeuf est un pokémon de type eau, peut-être aussi d'un second type qui ne change pas trop l'aspect de l'œuf, du genre glace ou normal. Ensuite, Vicky m'a dit que ça allait être un reptile à cause des écailles, et sûrement un Kaiminus car elle avait remarqué un Aligatueur femelle gigantesque à la pension près de chez moi peu de temps avant la découverte de mon bijou. Moi, j'ai rien vu. Je sais déjà pas à quoi ça ressemble, un Aligatueur.
Je suis une buse pour reconnaître les pokémons de nom. Non, juste en général, en fait. D'après Vicky, c'est un petit crocodile toujours excité. Elle m'a aussi conseillé d'investir dans des protège-tibias car il aura sûrement tendance à mordiller son dresseur (c'est-à-dire moi !). C'est à ce moment là que je me suis rendue compte qu'écouter mieux en cours aurai pu me servir en fin de compte. Encore heureux que j'ai mon amie.
La sonnerie me sort de ma rêverie. Vi se lève directement, comme électrocutée et prend son sac. Comme d'habitude, elle sort de la classe en discutant avec un quelconque garçon "fou amoureux" d'elle dont elle se fiche puis m'attends juste dehors en disant gentillement au garçon de dégager. J'ai de la chance que ce n'est pas Marco, sinon j'allais devoir le supporter jusqu'au port.
Vu que c'est la dernière heure de cours, elle rentre avec moi. Sa mère travaille jusque tard le soir donc elle préfère rester en ma compagnie. Les années passées avec elle m'ont apprise qu'elle a une hantise de la solitude. Depuis qu'elle a dix ans et que sa mère et une de ses tantes estimaient qu'elle était assez grande pour ne plus être baby-sittée par ladite tante, elle passe les soirées sans sa maman avec ma famille et reste généralement dormir. Ses petites soeurs sont déjà chez Gloria, une autre tante, car elle a des enfants de leur âge qui rentrent une heure plus tôt de l'école, comme tous les pré-adolescents.
Bref, on prend le ferry "scolaire" depuis l'Île Famille (là où la seule école de l'archipel se trouve) ensemble. La plupart des élèves se rend au port (si on peut appeler ça comme ça... C'est juste un ponton avec deux ferrys qui peuvent y rester en même temps) mais seulement une petite partie (une cinquantaine d'élèves) prend le même que nous.
Vicky s'assied à côté de moi et discute avec Anna, une fille de notre année, pendant que je reste silencieuse. Je prends toujours la place contre la vitre pour guetter les horizons.
Je vois parfois un ou deux Lovdisc sauter hors de l'eau, mais à part ça, rien de hors du commun.
Un jour, un Léviator a attaqué le ferry. C'est même paru au journal de l'archipel. Encore heureux qu'on a Terry, une Pokémon Ranger, qui est là pour ce genre de problèmes avec ce ferry. Elle est là aussi pour si des algues se coincent dans l'hélice ou des trucs du genre qui sont moins dangereux. Mais elle est aussi là pour les pokémons dangereux. Il paraît qu'il lui a fallut seulement une minute trente pour calmer la bête. Depuis, elle est fortement respectée ici, malgré qu'elle vienne de Hoenn (les étrangers, ici, les gens les aiment moyen, à moins qu'ils ne soient que des touristes...).
Je n'ai pas eu la chance d'observer ça, ni Vicky d'ailleurs. Au moment-même où Terry était super cool et impressionnante, j'étais occupée à vomir dans les toilettes de l'école et Victoria à me tenir les cheveux et me réconforter. J'ai donc raté le truc le plus intéressant qui s'est passé depuis les trente dernières années à cause d'une mauvaise digestion de Magicarpe. En plus, il y a eu une rumeur comme quoi j'étais enceinte rien qu'à cause de ça.
Le pire du pire, c'est qu'on a du aller dormir chez Émeric (le gars qui envoie des SMS) parce que le service de ferry a été ensuite fermé pour cause de "légères perturbations". Traduction : le Léviator s'est calmé le temps que le ferry passe puis, étant la créature violente et avide de sang qu'il est, a appelé ses petits copains pour l'heure du thé (le thé étant du sang humain). Encore heureux que la compagnie de la Flèche des Mers a d'abord voulu s'assurer en hélicoptère qu'il était bien parti, sinon on aurait pris le ferry suivant et on aurait certainement pu observer de près les canines des serpents de mer.
Après deux arrêts de cinq minutes sur les îles Bénédiction (là où Vi habite) et Lien (là où Anna habite) et un total de une heure et cinquante minutes, on arrive (finalement) à l'Île Banquise, à 18h35 tout pile.
Exceptionnellement, il ne pleut pas, et on dirait même que le soleil va réussir à battre la couche de nuages habituelle. On sort sur le quai et cinq autres adolescents ainsi que deux adultes descendent aussi. Je ne les connais que de vue. Deux filles, deux garçons, deux femmes et une personne du troisième genre. Quelqu'un d'assez androgyne. Pas de seins mais un visage féminin. Des cheveux longs mais un pantalon bouffant. Je vois plus ou moins où il (elle ?) habite. C'est sur le chemin de ma maison à la pension. Je ne lui ai jamais parlé par faute de timidité aiguë avec les inconnus.
On attends que les autres personnes soient partis et que le ferry redémarre avant de traverser les quelques mètres de plage permettant d'arriver au village. Je sais pas pourquoi on fait ça. On n'aime pas être près des autres gens, j'imagine. Bref, le village. Rien n'est plus beau que son nom : Île 4. Ça roule sur la langue comme un nom de personne venant de Kalos. Population : 174. Bientôt 173, d'après ma mère qui tient ça de la pharmacienne. La vieille Ariane va bientôt passer l'arme à gauche et je serai alors la seule détentrice de ce charmant prénom.
On passe quelques maisons construites plic ploc puis on arrive chez moi. C'est une maison qui ressemble à toutes les autres, elle n'a rien d'incroyable. Pas de fleurs, pas de rideaux flashy, rien qui ne sorte de l'ordinaire. A part que c'est ma maison, à moi. On frôle ses murs gris et vert foncé afin d'atteindre la porte d'entrée en bois.
Une fois la porte ouverte (après un combat acharné avec la serrure), j'allume la lumière, dépose mon sac près de la table à manger, vais vite remplir la gamelle de Déca, notre Delcatty, et ressort tout aussi tôt. Vicky dépose aussi ses affaires et me suit sans un bruit. On se dirige alors vers la plage. On prend directement à droite et marchons environ deux kilomètres. Après vingt minutes, après être allées plus loin que le village, plus loin que la pension, la plage finit. Enfin, on a l'impression qu'elle se finit. Mais Vicky et moi, on sait très bien que non. Il y a un tunnel dans la roche à notre droite où il faut ramper deux minutes pour arriver à notre coin à nous.
On a découvert ça il y a sept ans environ dans une partie de touche-touche endiablée. J'ai poursuivit Vi jusqu'ici avec mes petites jambes de hobbit, fière de savoir que miss longues-jambes allait être coincée dans une impasse. Il s'est avéré que l'impasse n'était pas une impasse. J'ai quand même réussi à toucher son talon alors qu'elle rampait dans le tunnel.
Après une longue minute de stress à lutter contre ma claustrophobie, on arrive sur une petite plage abandonnée, encerclée de hautes herbes.
Ici, c'est l'endroit que je préfère dans le monde entier. On est juste nous deux, avec personne pour nous déranger. Vicky peut me raconter toutes ses histoires de sciences et de jeux vidéos et de séries de geek pendant que je joue avec Pasto, "son" Mystherbe sauvage. Nous l'avons rencontré sur cette plage il y a quelques années. Il s'est tout de suite attaché à Vi et elle l'a directement aimé en retour. Depuis, on vient tous les jours possibles ici, à la place d'une fois de temps en temps.
Je me suis souvent demandée pourquoi Victoria n'est pas partie à l'aventure. Elle est sociable, sportive, débrouillarde et elle connaît plein de trucs sur les pokémons. Elle doit bien en reconnaître deux-cent de vue, reconnaître plusieurs dimorphismes sexuels (dont celui du Mystherbe, qui est une question de glande odorante ou je sais pas quoi) et je suis sûre qu'elle sait très bien comment en élever un. D'ailleurs, elle s'occupe très bien de Pasto. Elle le caresse là où il aime, lui donne des aliments qu'elle vole à la pension (personne n'est parfait). Elle lui a même appris à utiliser Doux Parfum et à répondre à l'ordre ainsi qu'à son nom.
Vu que je suis du genre à détester ne pas avoir réponse à mes questions, je décide aujourd'hui de lui poser la question une fois assises.
Elle semble confuse sur le coup et me fixe d'un air vide. C'est le moment où Mystherbe décide d'arriver et sans faire de bruit, il vient s'installer entre les jambes de Vicky qui est assise en tailleur, comme moi. A la place de Pasto, j'ai mon oeuf d'amour.
Vi caresse Pasto, le même air absent fixé sur son visage. C'est à croire qu'elle n'y a jamais réfléchit. Elle est étrange parfois, mais je l'aime quand même.
Après deux longues minutes de silence, elle soupire et me répond finalement.
"Je ne sais pas. J'imagine que parce que tu restes ici, j'ai trouvé ça logique de rester aussi. Je n'ai pas tellement réfléchit à ce que j'allais faire de ma vie. Tant qu'on reste ensemble, tout me va." Et elle me sort un petit sourire avant de plonger sa tête dans les feuilles brillantes de Pasto, les joues un peu rose (si c'est possible avec son teint... C'est peut-être juste mon imagination).
Je m'apprêtais à tout sauf à cette réponse. On a toujours eu une relation bizarre, on réussit à être proche sans vraiment l'être et là elle me sort ça ? Je ne vais pas dire que je suis déçue parce que sa réponse me conforte dans l'idée que j'ai depuis que j'ai reçu mon oeuf.
"Tu sais, maintenant que je vais avoir un pokémon, je pense qu'il est grand temps qu'on parte. Qu'on fasse quelque chose de notre vie. De préférence quelque chose de grandiose."
Elle ne réagit pas et continue à câliner Pasto. On reste ici une bonne heure en silence avant de rentrer chez moi, toujours sans dire un mot.
Ça veut dire oui ou...?
