Titre : La maison idéale
Disclaimer : Non, ils ne sont pas à moi... (ouin).
Genre : assez doux (mais si, je vous assure, je peux le faire).
Couple : pas encore.
Chapitre 1) Comment acheter quand même une maison
Heero Yuy était écrivain.
Certains, son agent la première, trouvaient qu'il avait du talent.
Lui s'en foutait, du moment qu'il parvenait à écrire le nombre voulu de pages en temps voulu et que au final cela se vendait, avoir du talent ou non lui importait peu.
Cela lui pesait même parfois, au moins une fois par an, aux alentours du printemps lorsque la jeune et jolie jeune femme qui lui servait d'impressario semblait prise d'une fièvre subite et se mettait à délirer sur la nécessité pour lui de se montrer à son public.
Comme s'il ne suffisait pas qu'elle ait obtenu de lui la permission de faire apposer au dos de ses livres une photo de lui, fort heureusement d'assez mauvaise qualité (il avait en sorte de la choisir lui même).
Mais si floue que soit la dite photo, il y a vait des gens avec une assez bonne vue ou assez d'imagination pour l'identifier dans la rue.
Il détestait ces gens là, mais comme disait Réléna, c'est la rançon de la gloire.
La rançon de la gloire ? Peut être, mais il préfèrait de loin l'anonymat et vivre en paix.
C'est pourquoi, en cette fin d'après midi du mois de mars 2089 il se trouvait dans la voiture d'un agent immobilier à la recherche d'un nouveau logement, le précédent étant clairement localisé et assiégé par des "fans" six jours sur sept, ce qu'il ne parvenait pas à comprendre d'ailleurs.
D'accord, du fait de son succès il avait une fortune assez conséquente, à laquelle s'ajoutait celle héritée de ses parents.
D'accord, il était loin d'être laid.
D'accord, il était à 24 ans, toujours célibataire.
Mais... tout de même, il n'avait rien à voir avec un chanteur à la mode.
Alors, pourquoi cette insistance de la part de ces gens à vouloir le rencontrer à tout prix ?
Cela défiait l'entendement.
Il avait renoncé à comprendre comment fonctionnait l'esprit de ses contemporains et n'avait surtout pas voulu écouter Réléna qui lui conseillait de profiter de cet engouement, sous prétexte que la célébrité ne dure qu'un temps.
Rien à fiche de plaire à ces histériques.
Même si les ventes devaient en souffrir.
Il n'avait pas vraiment besoin de cela pour vivre.
Ce n'était qu'une sorte de passe temps.
Qui ne justifiait pas qu'il accepte de trouver des intrus un peu partout dans son appartement, de son balcon jusqu'à son lit.
Ce jour là, il avait eu envie de balancer le sans gêne par dessus la rambarde de sa terrasse, histoire de lui apprendre à vivre, après tout, tomber du premier étage dans une piscine presque de la taille d'un bassin olympique n'aurait pas fait de mal à la créature en chaleur qui se tortillait entre ses draps, dans la plus totale nudité.
Ce jour là, il avait compris qu'il lui fallait partir au plus vite, aussi loin que possible de la "civilisation".
Il avait déposé le paquet, draps compris, pudeur oblige, sur la pelouse et avait fermé la porte à double tour, baissé tous les volets et fait un tour d'inspection.
Puis il avait commencé à chercher la région la moins peuplée du globe qui ne soit ni un désert ni une étendue glacée.
Le lieu idéal localisé il s'était éclipsé en pleine nuit, muni de l'équipement adéquat pour qui veut se cacher un minimum sans pour autant se faire trop remarquer.
Pas de bagages, il pourrait toujours acheter le nécessaire une fois parvenu à destination.
Et deux jours plus tard il atteignait enfin le lieu qui lui avait paru convenir, s'était engouffré dans la première agence et avait passé la journée à sillonner la région à bord d'une voiture de moins en moins confortable au fil des heures et en compagnie d'un vendeur dont la jovialité première n'était plus qu'un lointain souvenir et qui avait de plus en plus de mal à s'extirper de son véhicule et à trouver les clefs ouvrant les portes des maisons composant le panel de l'agence.
Il était dix huit heures passé et il commençait à douter d'avoir fait le bon choix lorsque, après un long trajet au milieu d'une forêt l'agent immobilier avait stoppé assez brutalement devant un portail de fer forgé.
Heero avait rajusté la paire de lunette de soleil censée cacher son regard trop bleu que le brusque arret avait manqué faire tomber et tourné la tête pour voir l'endroit.
Mais il ne voyait pour l'instant qu'un grand portail ouvragé dont les tiges de métal dessinaient des arabesques compliquées qui étaient très différentes de tout ce qu'il avait pu voir auparavant.
Il avait quitté la voiture avec soulagement, il avait passé bien trop de temps dans cette caisse de métal et avait attendu que le vendeur ouvre le portail en grognant des mots sans suite.
Au bout d'une longue allée de sable blond ils avaient découvert la maison et Heero s'était figé, ébahi. Le coeur battant plus fort.
La maison n'avait qu'un étage, avec un toit en tuiles jaunes et un peu roses par endroit, des fenêtres grandes qui laissaient sans doute entrer beaucoup de lumière mais dont les volets de bois étaient pour l'instant clos.
Elle était faite de pierre et de bois, avec une piscine et un parc laissés à l'abandon mais qui avaient visiblement étés pensés avec soin pour ne pas ressembler à toutes les autres piscines et à tous les autres parcs.
Heero avait laissé courir son regard sur la façade et avait sourit.
"C'est ici."
Il n'avait aucun doute à ce sujet.
Pour la première fois de sa vie il se sentait chez lui.
Comme s'il était enfin parvenu à destination.
Il se sentait bien.
Il avait presque l'impression d'être attendu.
La voix maussade du vendeur le tira de ses pensées.
- Voila, c'est la dernière que nous ayons à vous proposer, désolé de vous avoir fait perdre votre temps.
Heero se tourna vers lui, perplexe, mais l'homme était sérieux.
- Je l'achète.
Il y eut un silence.
L'homme le regarda comme s'il était un extra terrestre.
- Vous n'êtes pas sérieux !
- J'en ai l'air ?
A nouveau un silence.
- Mais, elle est vieille...
Heero passa son regard sur la maison, presque amoureusement.
- Je ne trouve pas.
- Elle a été construite en 1989, vous ne pouvez pas vouloir d'une ruine pareille !
Le sourire d'Heero ne faiblit pas, bien au contraire.
Savoir depuis combien de temps existe la maison le réjouit.
Elle a traversé les ans sans se déteriorer. Elle est donc solide et faite pour durer.
"Comme si elle m'attendait."
En lui naissait l'impatience d'y vivre enfin.
- Elle est vendue en l'état. Insiste le vendeur. Avec tout un fatras de vieux meubles.
- C'est à dire ?
- Le précédent propriétaire est mort et personne n'est venu la réclamer, toutes ses affaires s'y trouvent encore.
- Sans importance, je prend le tout. Combien ?
Le vendeur haussa les épaules et donna un chiffre. Une somme astronomique, sans doute lancée pour décourager.
Heero sortit son chéquier et rédigea le chèque sans sourciller. Le tendit à l'homme qui manqua en suffoquer. Tendit la main. L'homme le regarda d'un air stupide.
- Les clefs. Laissa tomber Heero d'un ton froid.
L'homme les laissa tomber dans la main tendue et le regarda se diriger vers la porte.
- Où allez vous ? Demanda t'il.
Heero marqua un bref arret.
- Je rentre chez moi.
- Mais, il n'y a rien ici...
- Sans importance.
- Il n'y a pas l'électricité.
- Je peux m'en passer.
- Et vous allez aussi vous passer de manger ?
- Exactement.
L'homme capitula et battit en retraite. Quelques minutes plus tard sa voiture s'éloignait en trombe.
Heero retira ses lunettes désormais inutiles et les rangea dans sa poche.
- Enfin tranquille. Soupira t'il avec soulagement.
- Je ne vous le fait pas dire. Déclara une voix rieuse.
Heero pivota sur lui même, contrarié au plus haut point.
Il n'avait pas entendu approcher l'intrus.
Il n'avait pas non plus ressentit sa présence.
Mais il la sentait désormais.
Il la sentait même trop bien.
Presque comme une agression.
Il faut dire que l'intrus n'était pas de ceux qui passent inaperçus.
De sa taille, soit près d'un mètre quatre-vingt, voire un peu plus grand, mais à peine, avec de longs cheveux châtains réunis en une natte qui lui battait les reins et des yeux d'une couleur étrange, entre le violet et le bleu.
- Qui êtes vous ? Que faites vous chez moi ?
L'intrus haussa un sourcil.
- Chez vous ?
