L'Ami Imaginaire
Chapitre 1
Une jeune fille se baladait dans le parc, la musique de son mp3 envahissant son esprit.
Emma, une brune aux yeux marrons foncés, avait 13 ans.
Dans son collège, elle n'avait aucun ami... Quelques connaissances, mais sans plus.
Même ses parents n'étaient pas particulièrement proches d'elle.
Peut-être ne s'en rendaient-ils pas compte, mais ils s'éloignaient de leur fille au fur et à mesure que celle-ci grandissait.
C'était principalement à cause de leurs amis, qui organisaient beaucoup de sorties entre adultes.
Mais Emma ne leur en voulait pas, la solitude lui plaisait.
Et puis...
Lorsqu'elle était seule, elle pouvait discuter avec lui.
Qui est-il ?
Jack. Son meilleur ami. Imaginaire.
Oui, elle était pleinement consciente que Jack n'existait pas, c'est pourquoi elle préférait ne pas discuter avec lui lorsqu'il y avait quelqu'un d'autre. De peur d'être prise pour une folle.
Mais à ses yeux, ce n'était pas être folle que de vouloir avoir un ami lorsque le reste du monde l'ignorait.
Sa timidité était son plus grand défaut, mais elle n'arrivait pas à s'en défaire. Donc elle vivait avec. Et ne souffrait plus des conséquences depuis que Jack était apparu.
À ses yeux, un ami imaginaire était bien mieux que n'importe quel autre être humain réel.
L'imagination peut créer une personne doté du même sens de l'humour que toi, des mêmes pensées, des mêmes points communs...
La personne idéal en somme.
Mais les gens trouvent cela bizarre car 'Ce n'est pas réel.'.
Mais la réalité est un bien grand mot. Chaque personne possède sa propre réalité.
Les croyants pensent que Dieu existe, et qu'il fait donc parti du réel, mais les athées/protestants pensent qu'il est imaginaire.
Et pourtant, personne ne blâme sérieusement les croyants.
Personne ne les envoie dans un hôpital psychiatrique.
Personne ne les prends pour des attardés mentaux.
Enfin... Par le terme 'personne' j'entends bien sûr toutes les personnes qui ne portent aucun jugement trop exagéré sur les gens aux croyances différentes des leurs.
POV Emma :
Les passants ne le savent pas, mais je ne me balade jamais seule.
Jack est toujours avec moi. Quoi qu'il m'arrive, quoi que je fasse.
Il est plus grand que moi, d'au moins une tête, a les cheveux noirs et les yeux bleus. Et il sourit tout le temps.
Je discute avec lui via mes pensées. C'est un des point pratiques des amis imaginaires.
Et cela me fait sourire de savoir que personne ne sait.
Même pas mes parents.
S'ils savaient, j'ai peur de leur réaction... Et s'il réagissaient mal ? S'ils décidaient de m'envoyer dans un hôpital psychiatrique ?
« Ne pense pas au pire, Emma. »
Jack a raison. Je me fais trop de soucis. Ils sont mes parents, après tout.
Et puis... Nous ne sommes plus en 1950, où l'imagination d'une fille pouvait effrayer. Les mentalités ont évoluées.
Du moins je l'espère.
Au bout d'une heure de marche, je me décide enfin à rentrer chez moi.
Une fois à la maison, j'enlève mes chaussures puis monte dans ma chambre après avoir vérifié que mes parents ne soit pas là.
Je m'affale sur mon lit puis voit Jack s'installer sur ma chaise.
« Ça fait du bien, une heure de marche.
- En effet. Et il fait bon dehors.
- Ouais. L'été est là. Bon... Moi il faut que je fasse mes devoirs.
- Je te laisse les faire en paix alors. »
Jack m'offre un sourire avant de disparaître. Puis je me lève et vais faire mes devoirs.
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Mes parents sont rentrés. Je descends les escaliers pour les accueillir.
« Bonjour Papa, bonjour Maman !
- Bonjour ma chérie. Ta journée s'est bien passée ?
- Oui Maman, et la tienne ?
- Très bien, oui.
- Tu as fais tes devoirs ?
- Oui, Papa.
- Bien. On va bientôt manger.
- D'accord, je remonte ! »
Une fois en haut, je vais directement sur mon ordinateur, puis sur l'actualité. J'aime être au courant de ce qu'il se passe, ça m'offre de nouveaux sujets de conversations avec Jack.
« Une femme de 21 ans a été envoyée dans un hôpital psychiatrique suite à la découverte de ses troubles psychologiques »
Des troubles psychologiques... ?
Je clique sur le lien puis lis l'article.
« Hier matin, une femme d'une vingtaine d'années a été internée dans un hôpital psychiatrique.
C'est sa voisine, une dame aux environs de 75 ans, qui a prévenu la Police en l'entendant parler seule.
Lorsque la jeune femme a été emmenée, elle a apparemment demandé désespérément de l'aide à Ilhona, que nous pensons être son amie imaginaire.
La femme aurait aussi clamé haut et fort qu'elle n'était pas folle.
Mais seuls les psychiatres sauront la vérité. »
Effrayée par une telle nouvelle, surtout de peur que cela m'arrive à moi, je ferme la fenêtre puis descends à la cuisine.
On ne devrait pas tarder à manger.
En effet, dès que j'arrive, ma mère me prévient que le repas sera prêt dans cinq minutes.
Alors j'attends...
Mon père, qui regarde la télévision, zappe sur la chaîne info puis vient s'installer à table.
De cette dernière, nous pouvons voir la télé.
Ma mère nous sert puis s'assoie aux côtés de son mari.
Au bout d'un moment, les infos se mettent à parler de cette fameuse femme...
Nous avons aussi droit à une vidéo amateur, tournée discrètement par l'un des nombreux voisins alerté par le bruit.
Cette fameuse me paraît vraiment désespérée...
Elle pleure, crie le nom de son amie, crie à l'aide, et s'exclame qu'elle n'est pas folle.
Que les fous, ce sont ceux qui osent enfermer des gens comme elle juste parce-qu'elle est soit disant 'différente'.
« Cette femme est ridicule. »
Choquée par les paroles de mon père, je me retourne brusquement vers lui.
« Elle ose traiter les autres de fou... Ce n'est pas eux qui ont un ami imaginaire ! Et où a-t-elle été éduquée sincèrement ? S'afficher en public comme cela... Pathétique.
- Je suis d'accord avec toi, Raphaël. »
Raphaël, c'est mon père.
C'est cette personne, là, qui vient sans le savoir de critiquer sa fille.
« Je n'ai plus faim... Je monte me coucher. »
Sans écouter les paroles de ma mère, mon père étant trop absorbé par la télé, je débarrasse mon assiette puis monte dans ma chambre.
Je me met à discuter avec Jack par la pensée.
« Tu as entendus cela Jack... ?
- Oui... Je n'aime pas ton père.
- Moi je suis bien obligée de l'aimer... Il est mon père après tout.
- Heureusement qu'il n'est pas le mien. Je ne l'aurais pas supporté.
- Mais toi tu n'as pas à supporter qui que ce soit, si ce n'est moi. Tu as bien de la chance d'être imaginaire, invisible aux yeux de tous.
- En effet. Bon... Je vois que tu ne veux pas aller te coucher...
- Non, c'était juste pour m'écarter de cette conversation qui n'aurait pu que me blesser. Tu crois que Maman a acquiescer uniquement pour ne pas commencer un débat ou elle le pensait vraiment... ?
- Je ne veux pas confirmer tes craintes, alors je vais me taire. »
Je prends mon ordinateur portable puis vais m'installer sur mon lit pour regarder un film avant de dormir.
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Je me réveille doucement suite à l'alarme de mon réveil.
Je me lève en m'étirant puis vais me préparer.
Une fois fait je me dirige vers l'entrée, attrape mes clés, met mes chaussures, une légère veste au cas où puis pars. Mes parents sont probablement déjà partis travailler. Ils rentreront tard e soir puis iront à probablement à une soirée puisque demain c'est leur jour de congé. Nous somme Jeudi, et demain est Vendredi.
Et Vendredi soir... Les grandes vacances commencent !
J'ai vraiment hâte d'en finir avec cette année... Les devoirs et tout ce qui va avec commençaient à m'énerver.
Je ne pourrais pas partir en vacances, mes parents n'ont plus assez de congés. À force de les utiliser pour leurs amis en même temps...
Mais j'ai hâte de savoir ce que je vais faire durant deux mois.
