Bonjour ^_^ Vous êtes contents de me revoir, hein ? Avouez-le ! Avouez ! Pardon… Et bien voilà, j'avais promis de revenir, et me revoilà ! Avec une nouvelle fic, pas très longue, une fois de plus… En fait c'est parce que le scénario que j'ai en tête est tellement long que j'ai préféré le découper en plein de petites fics. Comme ça, dans le pire des cas, si je lâche en cours de route, vous serez moins frustrés que si je vous abandonnais en pleine action.
Vous commencez à connaître la règle : la fic est finie est fait dodo sur mon ordi. Prochain chapitre à la demande (demande par review, ça me paraît évident…). Ceci est ce que j'appelle une introduction in media rey, c'est-à-dire que ce qui se passe là, en fait, ça se passe à la fin ^^
Rien n'est à moi, et c'est bien dommage.
Bonne lecture !
Prologue
La première chute de neige de la saison tombe sur Paris. Les flocons se posent sur les trottoirs, les toits, les rebords de fenêtre et les parapets froids. Les passants s'arrêtent et lèvent la tête, les enfants rient, courent et tournent sur eux-mêmes. Le soleil est couché depuis longtemps, il fait sombre…
Entre Notre-Dame et la tour Eiffel, sur un pont, il y a un accordéoniste qui joue et qui chante du Jacques Brel.
Quand on n'a que l'amour
À s'offrir en partage
Au jour du grand voyage
Qu'est notre grand amour.
Quand on n'a que l'amour
Mon amour toi et moi
Pour qu'éclatent de joie
Chaque heure et chaque jour…
Il y a un gamin qui traverse le pont en courant, une vieille dame au bras de son mari, un homme avec un tout petit enfant sur les épaules, et un couple d'amoureux dans les bras l'un de l'autre, qui tournent lentement sur eux même en riant et en s'embrassant, heureux.
Quand on n'a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours.
Quand on n'a que l'amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs…
L'accordéoniste regarde les amoureux d'un air amusé. Ils sont américains, il les a entendu se parler tout à l'heure. À un moment, l'homme s'est approché de lui et lui a demandé cette chanson dans un français impeccable. Il est content qu'il y ait encore des jeunes pour apprécier la bonne musique, et surtout il est content de constater que Jacques Brel émeut jusque de l'autre côté de l'Atlantique.
Quand on n'a que l'amour
Pour unique raison
Pour unique chanson
Et unique secours…
Le gamin qui court sur le pont est le petit-fils de l'accordéoniste, il s'arrête à sa hauteur et, ne parvenant pas à attirer son attention, se retourne pour voir ce qu'il regarde.
- C'est qui, eux ?
Comme pour répondre à la question, les amoureux échangent quelques mots entre deux baisers, entre deux rires joyeux, et le regard du garçon s'éclaire.
- Chouette ! Des Américains !
Quand on n'a que l'amour
Pour habiller matin
Pauvres et malandrins
De manteaux de velours.
Quand on n'a que l'amour
À offrir en prière
Pour les maux de la terre
En simple troubadour…
L'accordéoniste continue de chanter, il veut finir sa chanson. Le gamin sort un bonnet roulé en boule de sa poche, le déplie et se l'enfonce jusqu'aux oreilles. Ensuite il fourre ses mains dans ses poches en soufflant de la buée et se balance d'un pied sur l'autre, plus ou moins en rythme avec la chanson. Il regarde les amoureux d'un air à la fois exaspéré et envieux.
- C'est pas vrai, ils essaient de se bouffer, ou quoi ?
L'homme, qui comprend le français, l'entend et étouffe un rire dans le cou de la femme.
Quand on n'a que l'amour
À offrir à ceux-là
Dont l'unique combat
Est de chercher le jour.
Quand on n'a que l'amour
Pour tracer un chemin
Et forcer le destin
À chaque carrefour.
Quand on n'a que l'amour
Pour parler aux canons
Et rien qu'une chanson
Pour convaincre un tambour…
- Remarque, eux au moins ils crèvent pas de froid…, poursuit l'enfant. D'ailleurs, puisqu'on en cause, tu pourrais accélérer un peu, le vieux ? Je me les gèle !
Le vieux en question sourit. En règle générale, il aurait réprimandé son petit-fils sur son langage, mais ce soir rien ne saurait le mettre de mauvaise humeur. Il termine la chanson pour le jeune homme, qui la lui a demandé si gentiment…
Alors sans avoir rien
Que la force d'aimer
Nous aurons dans nos mains,
Le monde entier…
Puis la musique s'arrête. L'homme avec un petit garçon sur les épaules, qui s'est arrêté pour écouter, applaudit doucement en hochant la tête, et son fils l'imite en riant. La vieille dame et son mari lui sourient en passant. Le jeune homme se détache de la jeune femme, mais il n'arrive pas à se détourner d'elle, et il se penche pour l'embrasser encore. Quand il veut reculer elle retient son visage entre ses mains et appuie son front sur le sien. Le gamin pousse un profond soupir qui ne se veut absolument pas discret.
- Oui, bon, ça va !, lance le jeune homme, en français, se détournant enfin de sa compagne pour porter son attention sur lui. Tu verras quand tu seras amoureux !
- Jamais !, répond l'enfant d'un air bravache.
Peter rit et se tourne vers l'accordéoniste.
- Merci, Monsieur.
- Ce fut un plaisir.
Il veut lui donner de l'argent mais l'homme lui fait signe que non.
- Un plaisir, je vous dis…
Peter sourit, souhaite une bonne soirée et prend Olivia par la main. L'accordéoniste et le gamin les regardent disparaître dans les petites rues, vers le Marais.
- Qu'est-ce que ça rend con, l'amour, grommèle l'enfant.
- Dis donc, surveille ton langage, petit !
Le garçon aide son grand-père à ranger l'accordéon, mais demande quand même, parce qu'il est naturellement curieux :
- Dis, c'était en quel honneur, cette chanson ?
Du menton, le vieil homme désigne la petite rue par laquelle les amoureux ont disparu.
- Ils viennent de se fiancer…
