NCIS ne m'appartient pas.


McGee jette à Ziva un regard inquiet.

Il y a trois mois, DiNozzo avait perdu sa cousine. Ils n'étaient pas très proches, non, mais elle avait le même âge que lui. Crise cardiaque. Il avait alors pris conscience qu'il avait sans doute déjà vécu la moitié de sa vie qu'il allait bientôt y passer. En plus, à l'enterrement, ses autres cousines lui avaient fait remarqué qu'il était seul. Il était seul et il n'avait plus beaucoup de temps. Il s'était mis en tête qu'il allait mourir seul. Il avait alors déprimé pendant deux bonnes semaines.

Il y a deux jours, DiNozzo avait perdu la sœur jumelle de la cousine morte. Alors, pour ne pas qu'il retombe dans la déprime, ses collègues adorés ne l'ont pas laissé seul un seul instant. Ils le suivaient partout : il a appris sa mort le mercredi, à une heure quinze. McGee l'a collé toute l'après-midi. Abby a dormi chez lui après qu'il l'ait accompagnée à son bowling avec les nonnes, Ziva est arrivée chez lui le jeudi à 6h45, l'a emmené faire un jogging, il s'est douché au NCIS et ils ont commencé leur journée de travail. McGee et Ziva se sont relayés pour qu'il ne reste jamais seul. Le soir, Abby l'a retrouvé et ce matin Ziva l'a encore amené faire son jogging.

Il est maintenant quatorze heures trente, et depuis le début de la journée, Tony n'a pas décroché un sourire. Il est aussi bref que possible dans ses phrases, il s'éloigne et essaye de s'évader dès qu'une occasion se présente.

Ziva rend à McGee son regard inquiet. Elle lui envoie un sms.

A toi de lui parler ,moi je l'ai déjà fait la dernière fois.

Il grimace et se lance quitte à parler à Tony, autant le faire avec Ziva.

« Tu sais, Tony, on est là si tu veux parler.

-Je vais bien, le bleu.

-Tu n'as pas sorti de vague depuis hier Tony !

-Vanne, Zeevah.

-C'est la même chose. Tu peux nous parler, tu sais.

-J'ai juste envie de...

-Tu sais, tu n'es pas seul. Tu nous a on est un peu ta famille, non ?

-Si, mais il faut que...

-Et tu ne finiras pas seul, Tony, tu verras, un jour, tu vas trouver une fille qui t'aimera assez pour t'épouser. Et tu auras des enfants, qui te rendront complètement gâteau, et nous, on se moquera de la façon dont tu parleras à ton fils de trois mois.

-Mais on aura tord, parce que nous aussi on parlera comme ça à nos enfants, et là c'est toi qui rigolera. Et ils seront comme des frères et sœurs, ils se verront souvent, on pourra les amener au parc, donner à manger aux canards.

-J'ai vraiment besoin de ...

-Tu ne mourra pas seul, Tony. Dis-nous. De quoi tu as besoin ? On peut t'aider ?

-J'ai besoin d'aller aux toilettes, parce que ça fait deux jours que je n'ai pas fait la grosse commission ! »

Il se lève, se dirige vers les toilettes

« En fait Ziva, tu pourrais peut-être m'aider. Pas à faire caca, hein, mais après. Rejoins-moi dans dix minutes. McGee, on sera de retour dans deux bonnes heures, couvre nous. »