Bien le bonjour !

Alors voilà, c'est une petite fic sympa en deux parties, sans grande prétention, dont le message principal pourrait être : "Il y avait déjà les Songfics, alors je me suis demandé pourquoi pas une manga-fic ? Si on peut reprendre les paroles d'une chanson pour illustrer son histoire, pourquoi pas la voix off d'un manga ? C'est ainsi que tout- ou de moins la plupart de- ce qui est en italique provient de 'dousaibou seibutsu', comme ça, pas de problèmes de plagiat ou droit d'auteur d'emblée …"

Voilà, vous savez tout. Et si vous connaissez l'histoire en question, le début a plus de similutude avec que la fin. J'espère que cela vous plaira, cela faisait un moment que je trainais ce two-shot sur mon pc...

Bonne Lecture !


The One I Love

Toi et moi. Il semble que nous nous ressemblons beaucoup.
Pas par nos apparences ou personnalités.
Et même pas par les circonstances qui se sont accumulées depuis nos 17 années de vie.
Mais c'est comme… la façon dont nous pensons est la même.
Et c'est pourquoi je suis tombé amoureux de toi.
Et c'est pourquoi tu es tombé amoureux de moi.

OoOoOoO

Ca a commencé comme ça.

« Hé Remus, regarde ! » Sirius avait appuyé son front contre la vitre, sans se donner la peine d'être attentif au cours soporifique du professeur Binns. Il ne se formalisa pas non plus que son cri ait attiré l'attention de toute la classe tant qu'il avait attiré son ami. Il pointait le ciel du doigt. « On dirait Scoubidou, tu ne trouves pas ? »

Le jeune homme interpellé leva les yeux au ciel, se demandant, une fois de plus, pourquoi il avait un jour permis à Sirius de regarder la télévision chez lui pendant les vacances. Puis, sous les regards intrigués de James et Peter, il dirigea ses yeux sur le ciel nuageux. « Tiens, c'est vrai, on dirait scoubidou ! » Ne put-il s'empêcher de corroborer.

« Tu trouves aussi ? » Et Sirius tourna vers lui son visage de petit enfant excité et émerveillé, les yeux brillants- pas que Sirius était stupide au point de s'extasier sur un nuage mais cette distraction du cours de Binns était tout ce dont il avait besoin pour être heureux.

Remus acquiesça et échangea un regard de connivence avec le jeune homme. Une longue conversation sur les similitudes entre le chien animé et le nuage commença. Et, à cet instant précis, James songea que ce devait une des premières fois que Remus et Sirius partageaient quelque chose qu'ils ne partageaient avec personne d'autre.

OoOoOoO

Au départ, nous étions juste deux amis dans la même maison, qui logent dans le même dortoir. En réalité, à bien y réfléchir, nous avons toujours été ensemble, à quatre, depuis notre entrée à Poudlard. Mais il y avait cette relation si forte, presque fusionnelle, entre James et Sirius que personne, surtout pas moi, surtout pas Peter, ne pouvait s'imaginer être autre chose qu'un bon ami.

« C'était dingue ! J'te jure, je t'avais jamais vu comme ça ; aucun de vous deux en fait. T'aurais aussi bien pu lui arracher le cou, Mumus… » James, alors qu'il parlait, les yeux à moitié fermés, assommé par la nuit blanche, faisait de grands signes avec les bras pour argumenter son propos.

« Désolé »

« Ah non ! » Coupa Sirius « C'était génial… J'ai compris hier, compris que même si j'étais Patmol, il manquait ce truc et là… wouah »

« Sirius » Grinça Remus en rabattant les couvertures de l'infirmerie sous son menton « Arrête, on dirait que t'as joui pour la première fois » A ces mots, dans un parfait ensemble, les deux autres garçons rougirent et toussotèrent. Remus fronça les yeux, inquiet. « Mais qu'est-ce qu'il s'est passé exactement ? »

« Ouais, Pat, qu'est-ce qui s'est passé de si extraordinaire, hier ? Moi et Pet, on était terrifié de vous voir ainsi, Lunard et toi »

« Mais c'est ça, Prongs, exactement ça ! » S'exclama Sirius en tapant ses mains avec emphase sur le lit de Remus « Vous aviez peur de nous voir nous battre ! Tu as déjà vu un rat ou un cerf avoir peur de deux canins s'amusant à se mordre ? »

« Se mordre ? » Murmura Remus avec un teint blafard, visiblement effrayé par cette éventualité.

« Non » Avoua James, sans comprendre où ça les menait « Mais vous montriez les crocs et … »

« L'instinct » Acheva Sirius en coupant son ami « L'instinct animal, mec. Ça m'a pris aux tripes, JE n'étais plus Patmol, c'était Patmol qui était moi. J'ai croisé les yeux de Lunard et j'ai su- j'ai su – comment le faire »

« Faire quoi ? » Questionna Remus avec impatience, complètement perdu. C'était toujours la même chose avec Sirius, il adorait raconter aux autres ce qu'il vivait mais jamais ne parvenait à faire comprendre aux autres ce qu'il vivait.

« Le lien canin » Sirius chercha le regard du loup-garou et lui fit un clin d'œil. « Tu sais, impressionner, jouer, faire semblant, dominer. Tous ces trucs d'animaux… C'était instinctif ! Je n'aurais jamais permis à un loup-garou de me maîtriser comme ça mais Patmol savait »

« L'instinct, hein ? » Répéta James, toujours sceptique « Et il te venait d'où, cet instinct ? De ton inconscience ? »

« Merde, James ! » Claqua Sirius, il n'appelait James par son prénom que lorsqu'il était énervé ou quand il y avait quelqu'un d'autre que les maraudeurs dans le coin. « Trouve toi une biche et tu verras bien que c'est pas des conneries ! »

« Ah ouais » James haussa les épaules, visiblement vexé, et se leva. « Bien Patmol, à la prochaine pleine lune, je te laisserai en tête à tête avec ta chienne, si t'y tiens tant »

Plus tard, Sirius jurerait à Remus qu'il ne l'avait jamais considéré en tant que tel.

Au départ, nous étions juste deux amis. Puis, nous sommes devenus bien plus. Meilleurs amis.

OoOoOoO

« Hey, Remus ! » Le jeune homme releva les yeux de son livre et s'étira sur son transat. Sirius se tenait devant lui, deux balais à la main « Viens jouer ! »

Il jeta un coup d'œil autour de lui. « Où est James ? »

« Parti draguer une fille » Sirius arbora une grimace moqueuse « Rousse, les yeux verts, l'air coincé. Un bon substitut de la vraie quoi qu'un peu fade à mon goût »

Remus leva les yeux au ciel et se leva sous le soleil de plomb de cet été 76. « Et Peter ? »

« Cheminocation avec sa mère. Il discute pour rester deux jours de plus avec nous. »

Remus grimaça et attrapa un des balais. « Il va encore se plaindre d'avoir les genoux en compote »

« Il avait qu'à envoyer un hibou ! » S'écria Sirius en décollant, souaffle à la main, un air joyeux au visage.

Comment fait-il ? Comment fait-il pour avoir tant d'énergie, sous cette chaleur de plomb ? Remus parcourut péniblement la longueur du parc sorcier sur son balai et échangea quelques passes avec Sirius avant que celui-ci ne soit happé par un autre groupe de garçons lui proposant une partie.

« Je retourne par terre, il fait trop chaud » Déclara Remus. Il baissa son balai vers le sol mais une main agrippée à son dos le coupa dans son élan

« Tu t'occupes des anneaux » Lui confia Sirius avec un air décidé « Je compte sur toi »

Sirius est ce genre de mec. Ce genre à toujours se donner à fond, dans chaque chose qu'il fait. Il y met du cœur, de l'ardeur, de telle sorte que chaque jour devient amusant, une véritable aventure. C'est définitivement … impossible pour moi. C'est impossible pour moi, donc je l'envie. Je suis incapable de faire ça, donc je l'admire.

« Alors, c'est déjà fini ? » Questionna Sirius d'un air triste en regardant les autres joueurs. Remus, la mâchoire pendouillant, la respiration haletante, faillit en perdre l'équilibre. Pas encore assez ? Était-il jamais rassasié ? Il était là, dans les airs, sous un soleil de plomb, depuis plus d'une heure et pourtant son enthousiasme pour une simple partie de Quidditch improvisée n'avait toujours pas diminué.

« Une dernière balle » déclara un mec qu'il ne connaissait pas, visiblement le chef du groupe dans lequel Remus et Sirius s'étaient inclus bon gré, mal gré.

Le premier mec la passa au second, qui fit une passe au troisième puis fut intercepté par le premier qui fit une passe un quatrième puis jura en se rendant compte que le quatrième n'était pas de son équipe. Le quatrième semblait au moins aussi trempé de sueur que Remus et faillit bien laisser tomber la balle rouge quand un cognard passa à un mètre au dessus de sa tête. Un cinquième reçut la balle puis le premier la récupéra ou bien était-ce le troisième ?

Trop de gens nouveaux, conclut Remus, et il reporta son attention sur le seul joueur qu'il connaissait. Sirius fendait l'air, évitant tantôt un cognard, s'emparant de la balle puis l'envoyait de l'autre côté du terrain. Un sourire énorme entachait son visage et démontrait sa bonne humeur.

Puis il récupéra le souaffle, se tourna vers Remus et, avec un clin d'œil qui eut pour effet de réveiller le jeune homme, il l'envoya de toutes ses forces vers les buts adverses. Mais la balle fut rattrapée par numéro quatre qui fonça en direction de Remus.

Non… doucement !, Songea Remus en le voyait gagner encore plus de vitesse tant qu'il s'approchait. Le souaffle s'échappa de ses mains trente centimètres trop tôt, il fila telle une bombe vers l'anneau de Remus qui s'exhorta à une pique de vitesse. Le temps se suspendit, sa main frôla la balle...

« TU L'AS EUE ! » Le hurlement de Sirius résonna à ses oreilles plus que l'impact de la balle contre ses paumes tendues. « Tu l'as eue, Mumus ! » Scanda le jeune Black en revenant vers lui. À peine arrivé au sol, il lui sauta dessus, l'étreignant par derrière, en répétant qu'ils étaient les meilleurs.

« Lâche-moi » Remus se dégagea en secouant la tête de dérision « et va prendre une douche, Pat' »

Parfois, ainsi, j'ai l'impression d'apprendre en le regardant.

Sirius acquiesça et reprit le balai des mains de Remus en éclatant de rire quand celui-ci retroussait le nez. Il s'éloigna en chantonnant gaiement. Puis, quand il fut à distance raisonnable, se retourna et lui demanda avec ce sourire en coin espiègle dont il avait la spécialité « Hey, Rem, ça fait quel effet d'attraper la balle gagnante ? »

Mais les seuls regrets que j'ai en ce moment sont probablement … l'inexistence.

OoOoOoO

« Je dis juste que c'est Halloween, mec. Ne me fais pas ça ! »

Remus haussa les sourcils et sortit le nez de son livre en entendant les pleurnichements de Sirius.

« Prongs, pas ce soir… Pas pour Halloween ! »

« Patmol » James s'immobilisa en plein milieu du dortoir, Sirius à genou avec une grimace suppliante devant lui, et annonça, gravement « Lily Evans – La Lily dont je suis amoureux depuis plus d'un an et qui jusqu'ici ne m'adressait que des sourires crispés – cette Lily a accepté, de son plein gré, avec envie, de passer la soirée d'halloween avec moi »

« Mais »

« Sirius ! » Coupa James « C'est notre dernière année. Ma dernière chance avec elle ! Et puis, par le slip de Merlin, t'es majeur ! Tu crois pas que t'es un peu grand pour avoir peur ? »

Remus se mordit les joues pour ne pas éclater de rire.

« Traitre » Gémit Sirius en se laissant tomber sur ses fesses « c'était sensé rester entre nous, ça »

« Et bien, maintenant que Lunard sait ton abominable secret » Ironisa James « tu n'as plus qu'à lui demander de te protéger »

« Mais Remus ne peut pas me protéger, James ! » geignit Sirius à la manière d'un enfant suppliant sa mère pour obtenir un jouet « Il me fait peur exprès ! »

Remus, n'y tenant plus, éclata de rire. Chaque année, depuis la première, Remus s'était demandé pourquoi James, si enclin à jouer des tours à tout le monde, ne faisait rien à Sirius. Après tout, ni lui, ni Peter, encore moins Lily, n'y échappaient. Mais puisqu'il était un peu rancunier de frôler la crise cardiaque dix fois sur la journée et aussi, surtout, parce qu'il n'était pas maraudeur pour rien, Remus ne se privait jamais de devenir le persécuteur de Sirius tout le long du 31 octobre.

Et puis, il fallait avouer, Sirius réagissait avec tant de ferveur et de spontanéité, mêmes aux tours qui n'impressionnaient plus les premières, que c'était un vrai régal pour les yeux.

James soupira, décoinça sa jambe (que Sirius serrait fermement contre lui) et alla s'enfermer dans la salle de bain en prétextant qu'il devait se préparer mentalement pour sa soirée du lendemain.

Timidement, Sirius s'installa sur le bord de lit de Remus et lui lança un petit regard nerveux. Présentant un halloween avant l'heure, Remus releva des yeux un peu machiavélique sur son ami et un sourire sadique apparut sur ses lèvres. « Je me réjouis que le 31 arrive… » Murmura-t-il.

« Jaaaammmmeeesss ! »

Avant que je l'aie compris, il était devenu mon meilleur ami.

OoOoOoO

Mais quand je l'ai réalisé …

« AAARRRGGGGHHHTTTT! »

« Mwahahaha… »

Remus, allongé dans le fauteuil de la salle commune (James avait déclaré avoir besoin de silence dans le dortoir pour se mettre en condition pour son rendez vous du soir), éclata de rire en voyant Sirius parcourir la salle commune en hurlant.

« Lily » Jappa-t-il « Elève-la! Viiiiiite »

Lily Evans releva les yeux du cours qu'elle étudiait et sourit à Sirius. « Un problème ? »

« Enlève-la ! » Répéta Sirius en sautant sur place, ses mains tentant désespérément d'atteindre son dos « Dépêche-toi ! »

La jeune fille se leva puis pâlit en voyant ce qui pendait dans le dos du gryffondor. « Où… d'où est-ce que ça vient ? » S'inquiéta-t-elle en se touchant le dos pour s'assurer qu'elle n'avait pas été touché également « mais c'est horrible ! »

Décidant que le spectacle avait assez duré, Remus se leva, attrapa l'araignée velue et la déposa dans le creux de sa main. Sirius et Lily firent un saut magistral en arrière, se serrant l'un contre l'autre comme si ça allait les protéger.

« Muigalis inovesa » Diagnostiqua Remus en observant l'animal « Complètement inoffensive » Lily se remit à respirer mais elle resta aussi blanche que Sirius quand l'araignée grosse comme son poing se mit à parcourir l'avant-bras du jeune homme. « Je vais la remettre dehors » Sur son passage, les élèves s'écartèrent jusqu'à ce qu'il atteigne la fenêtre.

« C'est ta faute ! » Déclara Sirius en pointant Lily du doigt, dès que l'épaisseur du verre sépara l'animal velu et son dos. « Sans toi, James m'aurait protégé de ce genre d'atrocité ! »

« Potter ? » Questionna Lily en levant instinctivement le regard vers le dortoir des garçons. Puis, elle jeta un coup d'œil à sa montre, puis à nouveau au dortoir, et son teint reprit une couleur porcelaine « Merde, Potter ! » S'écria-t-elle en se précipitant dans sa chambre « J'avais oublié »

Remus s'était à nouveau installé dans son fauteuil, près du feu, et reprit sa lecture, un sourire toujours sur les lèvres. Il sentit les coussins s'affaisser à côté de lui, Sirius, le souffle encore court, déposa sa tête sur l'arrière du montant et regarda le plafond.

« Tu sais, j'aimerais être comme toi, Moony » Déclara-t-il soudain, après une minute ou deux de silence. Le jeune homme ne quitta pas le livre des yeux bien qu'il interrompit sa lecture ; il fronça les sourcils. « Tu es toujours si calme, maître de toi. Tu ne fais jamais rien d'idiot ou d'inconsidéré… je- ce serait bien » Soupira Patmol, la tête de Remus complètement tournée vers lui à la fin de sa déclaration.

Je suis le seul à penser ça, se demanda Remus en fixant pensivement les yeux de Sirius, ou dire des choses comme ça est un peu… bizarre ? Il se racla la gorge et détourna les yeux, sentant ses joues chauffer quand Sirius reprit.

« Je fais de mon mieux et pourtant ça finit toujours par du ridicule ou des graves problèmes… c'est vain »

« C'est moi » Coupa Remus en cachant ses yeux sous une mèche de cheveux « qui t'envie. Tu ne crois pas que c'est bien d'être impulsif pour certaines choses ? »

Un sourire goguenard apparut sur les lèvres de Sirius qui se releva comme s'il s'était brûlé. Intérieurement, Remus grimaça. Il était content d'être envié, l'idiot! C'était comme s'il n'était venu là que pour lui tirer ce compliment…

« Faut que j'aille voir comment va James. Il a définitivement besoin de mes conseils avant le grand soir » Sirius se dirigea vers les escaliers puis, au dernier moment, revint vers son ami, en se tordant les mains. « Dis, Rem, tu … viendras à la projection avec moi ? » Questionna-t-il

Remus se retint d'éclater de rire quand il vit les sueurs froides couler dans le dos de Sirius avant même l'arrivée de la nuit. Il acquiesça et l'autre garçon repartit.

OoOoOoO

Il semblait que nous ne pouvions plus … faire marche arrière.

« Aaah » Geignit Sirius en s'accrochant vivement à la main de Remus. Celui-ci fronça les sourcils puis lui jeta un coup d'œil bizarre.

« Lâche ma main » S'insurgea Remus, les phalanges douloureuses, en secouant son bras. Sirius s'y cramponna encore plus fort.

« Jamais. J'ai trop peur »

Ils étaient dans le parc, sous un croissant de lune, autour d'un feu de camps, tous les élèves de septième rassemblés. La projection consistait à des ombres et des fantômes s'animant devant eux, avec comme toile de fond la nuit noire et épaisse leur donnant un aspect vivant. Un conteur chuchotait des histoires d'épouvante. Mais même Remus trouvait le côté effrayant très bien réussi.

« Si ça ne te plait pas, ne regarde pas » Répliqua Remus, détournant également les yeux quand la scène quasi mythique du meurtre de Nick quasi-sans-tête était rejouée sous les yeux, le côté sanglant plutôt accentué.

Sirius, qui s'était réfugié sous sa cape, gardant précautionneusement la main de Remus enlacée à ses doigts en signe de protection, sortit la tête. Il étouffait. Sous ses yeux, une femme venait de se faire rattraper par le tueur au milieu des bois. Avec horreur, il rabattit le vêtement devant ses yeux et serra la main de Remus contre lui, contre son cœur qui battait si vite.

Le jeune homme lui jeta un coup d'œil à la dérobée et retint son éclat de rire- pas vraiment l'endroit pour rire, maintenant que la sœur de la femme, à peine rescapée, s'aventurait dans le terrier des Acromentula. « Sirius » Fit-il remarquer « Ne regarder qu'avec un œil ne rend pas la chose moins effrayante »

OoOoOoO

Il semblait que nous ne pouvions … continuer longtemps comme ça.

Quand il sortit de la salle de bain, Sirius commença par jeter un coup d'œil à droite, puis à gauche. Il n'y avait personne.

Rassuré, il s'avança dans le dortoir, vêtu de son pyjama le plus complet (cadeau de sa tante, bonnet et chaussons, pantalon et chemise). C'était ainsi, il n'y pouvait rien. Le soir d'Halloween, il fallait que la moindre parcelle de peau soit recouverte. Qui sait ce qui traînait par terre ?

Mais à peine fut-il arrivé à mi-chemin de son lit que la porte s'ouvrit violement dans un grincement lugubre. Sirius, dans un réflexe de survie, sauta à plat ventre à terre et couvrit sa tête de ses mains. Au dessus de lui, un éclat de rire clair retentit.

« Tu vois » Entendit-il la voix de James déclarer « je parie qu'il a dû être assassiné la nuit d'Halloween dans sa vie antérieure »

« Tu as raison, on ne peut pas le laisser dormir seul ce soir » Répliqua une voix féminine

Avec la dignité qu'il lui restait (peu, s'il faut dire), Sirius se releva et jeta un regard à Lily, qui était sur le pas du dortoir des garçons, main dans la main avec son meilleur ami. Derrière eux se tenait Remus, les mains dans les poches et cet atroce sourire goguenard qu'il abordait toujours devant Sirius le 31 octobre.

« Qu'est-ce qu'elle fait là ? » Questionna Sirius de manière peu avenant en pointant Lily du menton « On avait dit pas de filles dans le dortoir ! »

« Du calme, Patmol » l'adoucit James en entrant dans la pièce. Lily resta sagement dans le couloir. « On est juste venu chercher deux oreillers »

« O…oreillers ? » bégaya Sirius en regardant James prendre ses coussins et ceux de Peter « mais… vous allez où ? »

« La nuit des septièmes » Rappela James en adressant un sourire complice à Lily qui rougit. S'il avait été moins inquiet pour son sort, Sirius en aurait ri. « On campe sur le toit de la tour d'Astronomie »

« Qu…quoi ? » Articula douloureusement Sirius d'une voix blanche « mais… c'est halloween ! On ne peut pas dormir dehors le 31 octobre ! »

« Ca arrive une fois sur une vie, un truc pareil ! » Se réjouit James en prenant la direction de la salle commune « Tu viens avec nous ou … tu dors seul dans ce grand dortoir vide ? »

Sirius déglutit péniblement. Il jeta un coup d'œil par la fenêtre où il faisait déjà nuit noire puis, en guise de désespoir, se retourna vers Remus « Tu es sûr que ce n'est pas la pleine lune, ce soir ? »

« Aucun loup-garou à craindre ce soir, Sirius » Répondit à sa place Lily, vaguement amusée par la grimace du jeune Black. Elle ne l'aurait certainement jamais imaginé… comme ça.

« Très bien » Murmura péniblement Sirius « Puisque personne ne m'aime, je suppose que vous vous occuperez quand même correctement de mon cadavre demain matin »

« Patmol… » Soupira James « Tu peux venir sur le toit avec nous. On a campé tout l'été, c'est quoi la différence ? »

« La différence ? La différence, il me demande la différence, l'autre ! » S'agita le jeune homme alors que sa voix montait dans les aigus « Merlin, on est le soir d'Halloween… »

James souffla très profondément. « Alors je suppose que je vais rester là ce soir » finit-il par assumer avec la tête de quelqu'un à qui on vient d'annoncer un cancer en phase terminale. Il se tourna vers Lily avec toujours ce même regard désespéré au visage « Je suis désolé mais c'est mon meilleur ami, même s'il est un peu excentrique parfois… »

« C'est bon » Accepta la jeune fille « Je sais que tes amis sont très importants pour toi… »

« Non » Articula soudain Sirius en se remettant debout. Il se mit face à James et rassembla son courage « Je vais rester seul. C'est Lily Evans, mec. Tu nous as assez cassé les oreilles avec elle pour ne pas manquer l'occas'. » Il déposa sa main sur l'épaule de son ami et l'autre sur son cœur. « Sache que ton sacrifice me va droit au cœur »

« Oh hé c'est bon, oui » Coupa Remus en rentrant dans son dortoir. « Je vais dormir à l'intérieur, j'ai jamais été fan du camping de toute façon. »

« Remus ? » Interrogea James pour voir s'il était sérieux. Mais le jeune homme n'eut jamais l'occasion de répondre car aussitôt cette proposition avait-elle passé sa bouche que Sirius avait sauté sur lui pour l'étreindre.

« Lunaaarrrd ! Tu me sauves »

« Oh c'est bon » bougonna le jeune Lupin en se dégageant « Je vais me doucher »

« Je viens avec toi ! » S'écria Sirius sous les regards atterrés de Remus, James et Lily « Ou pas » termina-t-il, son enthousiasme retombé à la vue des trois autres.

« Ca va être une longue soirée » Soupira Remus.

James s'avança et posa sa main sur l'épaule du loup-garou. « Mon ami, sache que ton sacrifice me va droit au cœur. » Lily pouffa.

« Tu m'en devras une Potter, maintenant file ! Tu ne voudrais pas faire attendre Lily Evans quand même ? »

« Pourquoi tout le monde prononce mon nom avec tant de révérence dans ce dortoir ? » Demanda la jeune fille avec un regard perdu vers James. Celui-ci rougit et partit avec elle vers la salle commune.

« Je vais prendre ma douche » répéta Remus « Tout seul »

OoOoOoO

« Non, Non ! A l'aide s'il vous plaît ! Ne faîtes pas ça » Remus se retourna dans son lit et papillonna des yeux. Face à lui, dans son lit, Sirius gesticulait en pleurnichant des appels à l'aide d'une voix faible.

« Non, s'il te plaît ! Je t'en supplie ! »

Inquiété, le loup-garou se leva et se dirigea vers le lit de son camarade. Le front de Sirius était trempé de sueur alors qu'il se tournait encore et encore dans son lit. Remus fronça les sourcils. C'était un cauchemar mais la manière de réagir de Sirius était étrange. Il ne criait pas, ne hurlait pas, rien comme il le faisait parfois.

On aurait juste dit un enfant effrayé. Est-ce que… ?

« Patmol ! » le réveilla-t-il brusquement. Sirius sursauta, ouvrit les yeux et naturellement se fondit dans les bras de son ami qui se trouva prit au dépourvu. Comme il put, un peu gauchement, Remus tapota dans le dos de Sirius qui avait agrippé sa blouse et s'y cramponnait comme à une bouée de sauvetage. Il sentait dans son cou le souffle saccadé de Patmol et honteusement, il sentait également de petits frissons lui parcourir la nuque.

Arght, quel horrible ami il faisait. Sirius était secoué de spasmes dû à un cauchemar dans ses bras et lui, il frissonnait en sentant son souffle chaud dans son cou ?

Heu, attends… Comment ça il frissonnait en sentant son souffle dans son cou ? C'était quoi, cette histoire encore ?

Je savais qu'il faudrait se rendre à l'évidence. Un jour, il faudrait accepter que ma relation avec Sirius n'était pas normale.
Il était mon meilleur ami mais il était la seule personne que je pouvais prendre dans mes bras sans me sentir ridicule et bête.

« Ca va » Déclara Sirius après un bon quart d'heure à essayer de reprendre le contrôle « Ca va »

« D'accord » Remus se recula et eut le temps d'apercevoir les yeux rouges de son ami avant que celui-ci ne détourne les yeux. « Heu… Patmol ? »

« Je ne veux pas en parler » Coupa Sirius avec mauvaise humeur en se recouchant. Remus soupira et couvrit distraitement son ami en l'observant attentivement. Visiblement, il s'en voulait énormément de s'être laissé allez ainsi devant lui. Ce qui voulait dire qu'il y avait sûrement une part de vrai dans ce cauchemar – un part de lui que Sirius aurait voulu ne jamais montrer à personne.

Remus resta dix minutes encore à veiller le maraudeur, surveillant régulièrement s'il s'était rendormi ou pas. Généralement, à ce moment, Sirius se retournait sur le flanc en râlant et grommelant des choses incompréhensibles qui faisaient sourire le loup-garou.

Quant enfin Remus accepta de rejoindre son propre lit, Sirius ouvrit la bouche et murmura d'une voix faible « Merci Mus, pour… »

« Pas de quoi »

Remus se recoucha avec des dizaines de question sen tête. Pour lui, il devait y avoir un lien entre ce cauchemar et les réactions bizarres de Sirius à Halloween. Après tout, il était quand même un maraudeur fier et vaniteux, ne reconnaissant jamais sa peur – ayant très rarement peur en fait. Et pourtant, la journée de 31, il se faisait continuellement ridiculisé, suppliait pour l'assistance de quelqu'un (et pas seulement celle de James, n'importe qui pouvant le protéger pouvait recevoir ses supplications) et puis, il n'était pas Sirius Black, tout simplement.

Lentement, Remus sentit le sommeil le gagner et se laissa à nouveau couler dans le silence du dortoir. Mais cette accalmie fut de courte durée car à peine cinq minutes après qu'il ait à nouveau rejoint Morphée, la voix de Sirius paniquant s'éleva.

« Pas là. Je vous en supplie, pas là, pas ce soir. S'il vous plaît – pardon ! Je m'excuse je- »

« Patmol ! »

Une nouvelle fois, il se réveilla en sursaut et s'agrippa à Remus pour recouvrer son calme. Mais cette fois, celui-ci savait quoi faire. Il caressa doucement les cheveux de Sirius, lui murmurant que tout allait bien, qu'ils étaient seuls, que c'était un rêve.

Quelques minutes plus tard, son souffle s'était calmé bien que Sirius laissa plus que nécessaire sa tête reposer sur l'épaule de son ami. Ses mains étaient accrochées au pyjama de Remus et il les desserra lentement, un doigt à la fois, puis se laissa choir dans son oreiller, gardant les yeux ouverts. Il était bien décidé à ne plus se rendormir ce soir. Il détestait se sentir si ridicule devant Remus.

D'ailleurs, l'intéressé s'était relevé et avait été récupérer quelque chose sur son lit avant de revenir à sa place initiale. « Pousse-toi » déclara-t-il

« Quoi ? » Questionna Sirius en fronçant les sourcils.

« Pousse-toi » Répéta Remus « Il est hors de question que je me lève à chaque fois que tu me réveilleras cette nuit. Il est seulement deux heures du matin Pat, ça peut encore arriver un certain nombre de fois »

« Le rapport avec que 'je me pousse' »

« Pour me laisser une place » Précisa Remus comme s'il s'agissait de l'évidence même.

« Une place où ? » demanda prudemment Sirius

« Dans ton lit » A bout de patience, Remus déposa son oreiller à côté de celui de Sirius, s'allongea et tira un bout de la couverture à lui « Bonne nuit »

Sirius resta figé et sans bouger.

« Patmol, détends-toi, il ne va rien t'arriver parce qu'on partage un matelas » Dit Remus après cinq minutes à sentir son ami n'osant pas faire un mouvement « Si ça te dérange tant que ça, transforme toi en chien question de pouvoir dormir par terre »

« Je… C'est la première fois que je partage mon lit avec quelqu'un » Avoua finalement le jeune homme en semblant reprendre sa respiration. Remus fronça les sourcils.

« Tu n'as jamais dormi avec ton frère ? Tes parents ? Une copine ? »

« J'ai… Ma famille n'est pas vraiment du genre à essayer de te rassurer quand tu as peur » bougonna-t-il avant de rajouter dans un murmure sombre « que du contraire »

Remus garda le silence un moment, assimilant ces nouvelles informations. « Ton rêve » Reprit-il après un moment « ça a un rapport avec ta peur d'Halloween ? »

« Tu sais ce que Lily m'a dit tantôt ? » Changea-t-il de sujet, la preuve que Remus avait tapé juste « Elle a dit que ça devait avoir quelque chose de noble que ma seule peur soit le jour de la peur – elle voulait dire 'avoir peur de la peur', c'est pas mal, non ? »

« Ca a un lien avec ton enfance, non ? » Continua Remus sans se démonter. A côté de lui, Sirius gesticula, signe qu'il était mal-à-l'aise. « Ouais, je suppose que ça n'a pas dû être de tout repos »

« Je n'ai pas envie d'en parler » Se mura Sirius en se refermant sur lui-même. Remus soupira et se tourna vers lui.

« Si James ne t'avait pas obligé à parler de ta famille, tu n'aurais eu aucun lieu de refuge cet été, Pat' » Lui rappela-t-il « Parfois ça fait du bien de parler et- »

« Tu ne m'as jamais raconté non plus comment tu avais été mordu, Remus » Contra Sirius en remontant la couverture sous son menton « Alors ne viens pas me faire la morale sur le besoin de se confier »

« Okay » Remus s'avoua vaincu et détourna les yeux, légèrement troublé par la présence du jeune homme à ses côtés. Mais qu'est-ce qui lui arrivait bon sang ?

Je savais que nous étions amis mais je savais aussi que quelque chose se passait avec lui. Il était si différent, différent des autres, différent de moi.
Et pourtant, il était mon ami. Et il était plus que ça.

Plus d'une vingtaine de minutes plus tard, Remus était toujours dans le lit de Sirius, toujours éveillé, fixant le plafond avec insistance. Il se demandait pourquoi son cœur battait si vite, pourquoi sa gorge était si sèche. Qu'est-ce qu'il lui arrivait ? C'était Sirius à la fin, pas besoin d'en faire un drame.

L'excentrique, le gamin, le survolté, l'enjoué, l'enrôleur, le séduisant Sirius Black qu'il côtoyait depuis presque sept ans. Il était lui-même couché sur le dos, la respiration calme et lente, signe qu'il s'était rendormi. Il était calme à présent.

Se retournant vers son condisciple, Remus resta un instant figé devant la splendeur de son visage détendu sous le rayon de la lune. D'une certaine manière, il l'avait toujours su. Sirius était beau, attirait l'attention, la convoitise, l'envie. Il avait des traits fins, distingués, une peau nette, blanche l'hiver et mate l'été, ses yeux sombres (que Remus ne voyait pas) étaient anthracites, d'une profondeur intense et pourtant d'une gaieté étonnante. Des lèvres bien dessinées, un nez fin. Oui, vraiment une beauté objective, un dieu grec, l'étalon des sculptures et des peintres.

Mais Sirius était également distingué, il avait des manières qui pouvaient passer pour hautaines mais qui, au contraire, lui conférait un charme magnétique, envoûtant. Surtout que sa manière froide et détachée de se maintenir était en telle opposition avec son comportement gai et emporté qu'il attirait les regards, les renvoyait plus puissamment encore et finalement, on ne pouvait que l'aimer.

Remus songea à la conversation qu'ils avaient eue un peu plus tôt. Il avait toujours voulu avoir quelque chose de la spontanéité de Sirius et celui-ci enviait son calme. Il sourit, attendri de cette vision de luxure qu'il se permettait ce soir, et mû d'un soudain instinct qu'il ne chercha pas à réprimer, il se pencha et déposa ses lèvres sur celles de son ami.

C'était chaud et doux. Presque réconfortant, agréable. Sans un mouvement de plus, Remus se recoucha de son côté du lit et s'endormit, apaisé.

OoOoOoO

Il y a plein de choses qui se bousculent dans ma tête maintenant.

Le lendemain, James était rentré dans la chambre puis avait hurlé – littéralement – en voyant Remus et Sirius dans le même lit. Les deux jeunes hommes étaient sortis du lit en bafouillant des explications bizarres qui n'incluaient jamais les cauchemars de Sirius.

Celui-ci ne fit aucune remarque bizarre à Remus de toute la journée, aussi lui fut-il facile de prétendre qu'il ne s'était rien passé du tout. Il avait eu un moment d'égarement, avait trouvé Sirius mignon et avait posé ses lèvres sur les siennes. Un baiser russe ne tuait personne, même s'il était donné à son meilleur ami.

« Et ce stupide devoir d'astronomie à rendre pour demain… »

C'était l'heure du midi. Remus était perdu dans ses pensées. Pourquoi avait-il embrassé Sirius ? Qu'est-ce qui n'allait pas avec lui ? Il était malade ? Ce n'était pas normal d'être soudain pris d'un élan d'affection pour son ami et de l'embrasser, quand même !

« Au fait, Patmol, Lily m'a aidé à le finir hier donc je ne pourrai pas venir avec toi ce soir »

Bon, Sirius était tellement mignon quand il avait peur. Il remuait, puis il gémissait. Et Remus était très fatigué. Voilà, c'était ça ! La fatigue l'avait fait délirer. Et ça faisait cinq mois qu'il n'avait plus de petite amie. Sa bouche avait ressenti un manque en voyant les belles lèvres de Sirius et y avait répondu sans se soucier plus que ça du propriétaire de la bouche.

« Quoi ? Traite ! Prongs, on avait dit que… Tant pis, j'irai avec Queudvert. Voir les étoiles en amoureux, hein Pet ? On pourra s'imaginer tout ce que James a dû faire pour obtenir l'aide de sa dulcinée »

Encore une fois, était-il normal de trouver la bouche de son meilleur ami charnue, attirante et … Était-il un pervers ? Peut-être que c'était à cause du loup-garou sommeillant en lui. La bête est un prédateur et voir Sirius endormi, livré et en confiance comme ça, son esprit lui avait dit d'en profiter. C'était juste l'instinct animal, Lunard, pas lui. Oui, une revanche sur leurs jeux de domination les soirs de pleine lune.

« En fait, Lily m'a aussi aidé donc… »

Non seulement, la bête avait vu en Sirius le gai Patmol dont il pouvait enfin prendre le total contrôle mais en plus, à cet instant, Sirius était la proie magnifique et désirable, et ses lèvres qu'aucune personne n'avait encore effleurées… Arght, mais pourquoi pensait-il que Sirius était désirable ? Pourquoi s'était-il soudain senti apaisé ? Qu'est-ce qui clochait à la fin ?

« Je croyais que la nuit des septièmes était sensée être pleine de rigolade et de fun, pas remplie d'aide pour les devoirs d'Astro »

Sirius était son meilleur ami. Son meilleur ami très mignon et très sexy. Et très GARCON aussi. On ne peut embrasser ni ses amis, ni un garçon. Et il avait fait les deux. Et, au fond de lui et derrière sa panique, il était content de l'avoir fait. D'un autre côté, c'était effrayant. Pour une fois qu'il s'interdisait de réfléchir avant d'agir, il finissait par poser ses lèvres sur celles de Sirius. Quel genre de tordu faisait ça ?

« On s'ennuyait vers quatre heures du mat'… De toute façon, Lunard ne l'a pas fini non plus, non ? Il pourra t'accompagner à la tour »

Bon, reprenons calmement. Personne ne savait. Il n'y avait que lui et Sirius dans cette chambre. Et Sirius dormait. Il n'y avait donc aucune chance que quelqu'un soit au courant. Il suffisait qu'il oublie lui aussi ce moment d'égarement et l'affaire serait close ; il n'avait qu'à tout oublier et ne jamais laisser ça se reproduire.

« Faudrait pas que tu prennes l'habitude de te faire remplacer par Lunard à chaque fois que Lily pointe le nez, Potter… Remus, tu viendras avec moi ? »

Pas qu'il avait envie que ça se reproduise. Non, pas du tout… ce serait encore pire. Il n'en avait pas envie. Pas du tout. L'idée le dégoûtait… plus ou moins. Non, vraiment ! Il ne voulait pas…

« Remus ? Lunard ! »

Il ne voulait plus jamais sentir la douceur de sa peau sur ses lèvres, le souffle régulier caresser sa joue, ses lèvres accepter sensuellement le baiser qu'il lui donnait, son corps chaud endormi à côté de lui, … Quel cauchemar c'était. Heureusement, c'était fini. Oublié et terminé.

« La terre appelle la Lune ! »

« Hein ? Quoi ? J'ai rien fait ! » Remus sortit de sa transe avec un regard d'horreur pour ses propres pensées. James et Peter le regardaient en fronçant les sourcils, inquiets pour lui, alors que Sirius donnait l'impression de savoir quelque chose …

« Tu viendras avec moi finir le devoir de Sinistra ? » Lui demanda Sirius avec une lueur brillante dans les yeux. Remus se leva précipitamment. Sirius ne savait rien ! Non, il dormait. C'était impossible…

« Oui, si tu veux. Je dois y aller. J'ai un truc à faire. Il faut que j'y aille »

James fronça encore plus les sourcils en voyant Remus presque courir hors de la grande salle. « Mais qu'est-ce qu'il a ? »

« De la lecture en retard sur les phases du sommeil » Répondit Sirius sur le ton de l'évidence. « Alors, avec Evans ? Je veux les détails… »