Bonsoir à tous ! Une petite fiction annexe, en deux chapitres seulement, l'histoire d'amour avec Olivier Dubois et Charlie Weasley, à travers les années.
Toute la fiction est écrite en « tu », du point de vue d'Olivier.
Chapitre 1 : L'attrapeur de Gryffondor
La première fois que tu le vois, tu es assis dans un compartiment du Poudlard Express et tu te rends au château. Tes parents, si fiers de leur seul fils, t'ont laissé monter dans le train seul, et te voilà donc avec ta grosse valise et ton hibou. Alors que tu t'installes, c'est d'abord un petit garçon maigrelet, de ton âge, qui débarque dans le compartiment, à moitié terrifié.
- Mes frères me poursuivivent, ils veulent me lancer un sort, caches-moi s'il te plaît !
Avant que tu aies pu répondre, deux garçons plus âgés, un assez grand et aux cheveux longs, et l'autre plus petit, musclé et bronzé, passent la porte. À cet instant précis, tu ignores encore que toute ta vie tournera autour de lui, encore des années après, et, avec le recul, tu te dis que tu aurais du fuir, ce jour-là.
- Tiens, salut toi, lance le plus grand, je suis Bill Weasley et voici mon frère Charlie. Je crois que tu as déjà rencontré mon autre frère, Percy.
- Ou-oui, bégailles-tu, avant d'ajouter je suis Olivier Dubois.
- Enchanté, Olivier, répond Charlie. Nous voulions juste montrer un peu de notre magie à notre frère, mais il a peur que nous le transformions en araignée, je ne vois pas pourquoi.
- Oui, moi non plus, dit Bill Weasley.
Les deux frères rigolent et Percy, résigné, s'assoit en face de toi, attendant la réaction de ses frères.
- Bon, on vous laisse faire connaissance, mais n'oubliez pas, Gryffondor c'est les meilleurs !
A peine sont-ils partis, que Percy te raconte en détails les blagues qu'ils lui font subir, pour le préparer à Poudlard, selon eux. Tu rigoles un peu, malgré toi, et tu discutes avec Percy. Tu apprends ainsi que Charlie joue au Quidditch et que tous les Weasley adorent. Percy est ravi de découvrir que ton père aussi est un grand fan du Noble Sport et que tu vas parfois à des matchs de la Coupe de la Ligue avec lui.
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Lorsque tu es réparti à Gryffondor, tu es content puisque tu connais déjà les trois frères Weasley. Bien sûr, Percy n'a pas encore été réparti, mais tu n'as aucun doute sur sa maison. Au fur et à mesure de la soirée, tu rencontres Stan, Joyce, Lise, Denis, Cassandra et Michaël, tes camarades de promotion. Enfin, Percy vous rejoint.
Voilà, tu vas passer sept longues années avec eux. Tu es plutôt content et toute l'inquiètude que tu ressentais le matin même, quand ta mère était venue de réveiller, s'est envolée. Ce n'est qu'au bout de deux jours que tu penses à lui écrire toutefois, car Percy reçoit un courrier de la matriarche des Weasley.
Tes premiers cours se passent bien, et le plus souvent tu restes avec Percy et Denis. Le premier mois, tu ne le vois pas passer, et ça y est, c'est le début de la saison de Quidditch. Tu as déjà eu ton premier cours de vol, mais tu savais quelques bases que ton père t'a enseigné. Seulement, tu es trop jeune pour jouer dans l'équipe. Tu as hâte d'être à l'année prochaine pour cette unique raison.
Le match commence et tu es impatient de voir les Gryffondors dans les airs. Les tribunes sont aux couleurs rouge et or ou bleu et argent, pour les Serdaigles, leurs adversaires durant ce match. Bien entendu, tu portes l'échape de ta maison.
- Charlie est considéré comme le meilleur attrapeur de tout Poudlard, t'explique fièrement Percy, alors que les joueurs entre sur le terrain.
- J'espère qu'ils vont gagner alors !
- Moi aussi. En plus, quand il y a des victoires de match, il y a la fête dans la salle commune, c'est Bill qui me l'a raconté.
Le souafle est lancé, et les poursuiveurs s'élancent. Pendant ce temps, Charlie encourage son équipe, avant de se poster à un point stratégique. Rapidement, tu ne le quittes plus des yeux. Il entame un duel d'attrapeur avec le Serdaigle et les figures qu'il réalise te semblent extradordinaires. Petit à petit, tu comprends pourquoi on dit qu'il est le meilleur attrapeur de Poudlard. Tu es littéralement fasciné par son jeu.
L'équipe de Gryffondor gagne le match grâce à une action spectaculaire de Charlie qui lui permet d'attraper le vif d'or. Dans les hourras et les applaudissements, tu fixes son visage rayonnant et tu sautes sur place, tellement heureux.
Au fur et à mesure des mois, tu vas regarder chacun de ses entraînements, chacun de ses matchs, tu le suis des yeux, envoûté par ses muscles, ce visage bienveillant, et sa dextérité.
Il te parle de temps en temps, puisque tu traîne avec son petit frère. Dès le mois de mai, tu lui avoues que tu présenteras l'année prochaine pour l'équipe de Quidditch. Il te conseille de bien t'entraîner cet été et tu lui promets de le faire. Tu le feras vraiment, c'est certain.
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Lors de ta deuxième année, Charlie Weasley est en cinquième année. Il devient préfet et capitaine de l'équipe de Quidditch. Tu admires sa réussite de loin, ne sachant pas trop comment l'aborder. Dès la rentrée, tu restes beaucoup plus avec Denis, tandis que Percy va souvent à la bibliothèque ou se promener dans le parc avec Stan.
Comme prévu, tu te présentes aux sélections de l'équipe de Quidditch de Gryffondor. Charlie te choisit comme gardien, et même s'il avait fait de toi un agent de ménage, tu aurais accepté. Les entraînements sont rudes et Charlie n'est pas un capitaine facile. Mais tu sais que tu as besoin de progresser et tu veux absolument que l'équipe gagne la Coupe de Quidditch. Tu ne veux pas que Charlie regrette de t'avoir sélectionné.
Lors de ton premier match, tu t'élèves dans les airs, un peu tremblant, puis, dès le lancer de souafle, tu te concentres. Tu es tellement fixé sur les poursuiveurs adverses, que tu ne vois pas le cognard qui fonce droit vers toi. Trop tard.
Lorsque tu te réveilles, Charlie somnole sur la chaise à côté de ton lit, et tu as l'impression que ton cœur va sortir de ta poitrine. Ton idole veille sur toi ! Lentement, tu détailles chaque parcelle de son visage. Tu n'oses pas le déranger et il finit par ouvrir les yeux, au bout de longues minutes.
- Hé p'tit, ça va ? Je me suis inquiété pour toi !
Tu manques de souffle en l'entendant parler. Il était anxieux. Il a pensé à toi. Tu ne sais pas quoi répondre, rien que de savoir cela te met en joie.
Cette année-là, Gryffondor a perdu le premier match, mais a gagné la coupe. Lors du dernier match, tu n'as laissé passer qu'un seul but. Tous t'ont acclamé, mais c'est surtout les félicitations de Charlie qui t'ont fait chaud au cœur.
Il aurait pu être déçu, tu avais fait une erreur de débutant. Mais il a cru en toi, et de cette façon, tu as pu, toi aussi, croire en toi.
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- Je veux la coupe pour ma dernière année à Poudlard, on l'a loupé de peu l'année passée, alors que pour la première année d'Olivier dans l'équipe, on l'avait eu haut la main.
Charlie marque un silence et tu es ravi qu'il te cite dans son discours. Ta quatrième année commence relativement bien, si on oublie que c'est la dernière année de Charlie à Poudlard. Deux années à jouer au Quidditch ensemble vous ont rapproché, tout autant que tu t'es éloigné de Percy. Vous vous parlez cordialement, mais tu es désormais plus proche de Charlie. Il partage ses tactiques de match avec toi et l'année dernière, toute l'équipe a bu un verre au Trois Balais, puis Charlie et toi êtes allés voir la Cabane Hurlante, tous les deux. Un des meilleurs après-midis de ta vie. Sans exagèrer.
- Alors, vous êtez prévenus, nous nous entraînerons par tous les temps s'il le faut, mais nous aurons cette coupe ! termine soudain le capitaine.
L'entraînement dure trois heures, et à la fin, tu es épuisé, crevé, sur les rotules. Tu te douches en étant dans le brouillard et tu rentres, tel un inferi, dans la salle commune des Gryffondors.
- Viens voir, petit, j'ai un truc à te montrer.
Tu sursautes. Charlie est bien le seul qui soit autorisé à t'appeler petit, d'autant plus que, bientôt, tu seras plus grand que lui. Malgré ta fatigue, tu te lèves et tu le suis. Il t'entraîne dans le parc et déverouille le loquet de la porte du vestiaire d'un simple sortilège.
- Regardes ce que j'ai ramené !
Il te sort deux bouteilles de whisky pur feu, et, avant que tu puisses dire quoi que ce soit, il t'en tend une.
- Je sais bien que je suis préfet en chef, mais je veux fêter ta futur nomination de capitaine de l'équipe. Car cette année, je vais te former, tu seras calife à la place du calife, l'année prochaine !
La référence à une bande dessinée moldue que Denis t'avait prêté l'année dernière te fait rire, et tu es content que Charlie s'en souvienne, puisque c'est toi qui lui en a parlé. Parfois, tu te trouves ridicule.
Il ouvre sa bouteille avec les dents et tu essayes de l'imiter, mais sans succès. Finalement, tu finis par l'ouvrir avec ta main, c'est quand même plus simple. Tu ne bois pas souvent, mais cette fois-ci, tu te laisses aller.
Charlie n'arrête pas de faire des paris débiles, qu'il perd exprès pour boire. Au bout d'un moment, Charlie te demander de lui proposer un pari. Tu as déjà beaucoup bu. Hésitant, tu ne sais pas quoi dire. Tu fixes ses lèvres depuis le début de la soirée, une idée complètement stupide te vient à l'esprit.
- Embrasses-moi.
Il se penche vers toi, laissant ses lèvres rencontrer les tiennes, et soudain, il n'y a plus rien d'autre, il n'existe plus rien d'autre que Charlie et toi. Il recule et te regarde longuement, avant de recommencer sans que vous ne disiez rien.
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Les jours qui suivent, Charlie ne t'adresse pas vraiment la parole. Pendant les entraînements, il évite de te regarder. C'est tellement étrange de le sentir si distant, alors qu'i peine quelques jours, vous aviez passé la soirée à vous embrasser.
Tu te rends bien compte qu'il t'ignore et tu essayes de te dire que ce n'est pas important. Comme si ta vie ne tournait pas entièrement autour de Charlie Weasley, depuis ta première année à Poudlard.
Il est là, devant à toi, à côté de toi, il parle, il sourit, il vit, mais il est loin, si loin de toi.
Tu commences seulement à comprendre. Tu commences seulement à entrevoir la douleur qui sera la tienne pendant les années à venir.
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Le premier match est un désastre, tu n'arrives pas à arrêter les buts, tu te sens inutile et stupide. Tes camarades de jeu t'encouragent, mais ils finissent par se lasser et essayent juste de marquer plus de points que n'en marquent l'équipe adverse. C'est peine perdue.
Le soir même, tu restes longtemps dans la salle commune. Tu n'as pas envie de retrouver Denis et ses questions pressantes. « Qu'est-ce qui ne pas va, Olivier ? Tu peux me le dire, tu sais. » Déjà, tu n'es pas une fillette, par Merlin, tu n'as pas besoin de parler ! Et ensuite, tu ne vas sûrement par lui dire la vérité. Celle que tu ne peux plus nier.
Tu es amoureux de Charlie Weasley.
Finalement, tu fais un peu fillette, quand même.
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La salle commune se vide, et tu restes dans ton coin. Chacun monte se coucher, et vers une heure du matin, tu te retrouves seul. Enfin, tu peux pleurer. Tu te laisses aller, sans réfléchir.
Un bras se passe autour de ton épaule et une voix rauque et grave répète :
- Désolé, désolé, c'est de ma faute, désolé.
Tu inspires son parfum et tu essayes de te calmer. La dernière chose que tu voulais, c'était que Charlie Weasley te voit pleurer. Mais, il a passé son bras autour de tes épaules, et c'est tellement agréable de s'appuyer sur lui, sur ce qu'il est, sur sa force.
Tu te forces un peu à reculer et tu l'observes. Charlie est beau. De cette beauté dure, robuste, à couper au couteau. Il te sourie, se penche vers toi et tu savoures, doucement, le baiser qu'il t'offre.
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L'année avance, et les matchs de Quidditch ne sont pas tous aussi désastreux que le premier. Après tout, lors de ta deuxième année, le premier match a été perdu, mais Gryffondor a gagné la coupe. Charlie n'arrête pas de le répéter aux autres joueurs pour les encourager.
Il te prend à part, souvent, pour te parler des techniques de jeu, d'entraînement et surtout, comment gérer une équipe, les personnalités de chacun. Il n'arrête pas de répéter que tu sera un bon capitaine. Tu espères être à la hauteur de ses espérances.
Dans ces moments-là, parfois, vous vous embrassez, et tu profites ardamment de chaque instant, de chaque minute volée.
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Vers Noël, tu le vois parader au bras d'une Poufsouffle de cinquième année. Le soir-même, lorsqu'il te propose d'aller faire un tour dans le parc, tu refuses sèchement. Sur son visage, tu lis un étonnement non dissimulé.
Il lui faut deux jours pour venir te demander ce qui ne va pas. Quand il t'aborde, tu te sens tellement idiot. Comme si vous étiez un couple. C'est vrai, il ne t'a rien promis, après tout. Pourquoi as-tu le cœur qui se serre de le voir à côté de cette Poufsouffle ? C'est ridicule. Tu ne sais pas quoi dire, alors tu t'en vas sans répondre.
Finalement, au bout d'une semaine, Charlie rompe avec la Poufsouffle et vient te voir.
- J'ai compris, je crois. C'était à cause de Mary ? Je suis désolée, Olivier, je n'ai pas…
- Réfléchi ? Pensé aux conséquences de tes actes ?
Tu es un peu amer en lui répondant. Il hausse les épaules, déconfit. Tu as l'impression qu'il est sincèrement désolé. Alors, tu laisses tomber ta rancœur et tes résolutions stupides de l'oublier, et tu l'embrasses.
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Charlie passe ses épreuves d'ASPICS, pendant que tu joues distraitement à la bataille explosive avec Denis et Joyce. Ces deux-là se sont bien rapprochés, d'ailleurs.
Evidemment, la coupe de Quidditch a été gagné par Gryffondor. Rien ne peut aller contre Charlie et toi, quand vous avez décidé de gagner un match. Et la promesse de s'embrasser en récompense d'une victoire était assez motivante pour chacun.
Ce n'est que quelques jours plus tard qu'il t'a parlé de la Roumanie. Hagrid l'a mis en contact avec des personnes qui travaillent là-bas, et ses bonnes notes en Soins aux créatures magiques lui ont permis d'être pris. Travailler avec les dragons. Les dragons !
Pourquoi avais-tu eu besoin de tomber amoureux d'un homme aussi dingue et têtu ?
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L'année prend fin dans un brouillard étrange, Charlie réussit relativement bien ses ASPICS, et ça y est, vous montez dans le Poudlard Express pour la dernière fois.
Tu lui racontes votre première rencontre dans ce même train, de tes yeux d'enfant effrayé de onze ans, et il rigole. Ce rire si caractéristique, qui t'attires tant. Finalement, vous finissez dans le compartiment à bagages, à vous embrasser comme des damnés.
Tu sais que cela risque d'être la dernière fois.
Tu sais que tu ne risques pas d'avoir grand chose de plus.
Tu sais que Charlie a ce regard étrange et insondable, que tu n'as pas réussi à déchiffrer, au cours des années, et, ce regard, il te fait peur.
Tu sais que dans un mois, il sera en Roumanie.
Tu sais tout ça, mais tu ne pas t'empêcher d'y croire. Un peu.
J'espère que cela vous a plu ! Le second chapitre arrive bientôt. Je me répète : c'est une fiction courte en seulement deux chapitres.
Bonne soirée et bon dimanche !
