Titre : Le garçon et l'Agent orange

Chapitre : Prologue

Résumé : Une enquête qui emmène Booth et Brennan très loin de chez eux devient très personnelle pour Booth.

Spoilers : 6X09, mais pas au-delà.

Ratings : Flirte entre T et M, mais laissez-le savoir si c'est trop 'sexy' pour du T.

NA : Voici une petite FF centrée sur Booth. Je joins de nouveaux personnages de mon cru, mais qui ont un lien certain avec la série et la personne qu'est profondément Booth. Aussi, évidemment, le couple vedette est BB, mais ce n'est pas une FF axée sur la romance comme l'était l'autre. Je ne peux vous assurer l'état de la relation à la fin de l'histoire, mais je peux vous assurer qu'il y aura de la tension. Comment pourrait-il ne pas y en avoir après 6X09?

Disclaimers : Les personnages originaux sont de moi. Le reste appartient Hart Hanson et Kathy Reich. La chanson Je repars de David Usher avec Marie-Mai appartient probablement à David Usher mais, malgré qu'elle ait été la muse de ce premier chapitre, elle n'a aucun lien avec cette histoire. J'aime juste vraiment beaucoup cette chanson.


La porte se referma en un lourd claquement et je la coinçai entre elle et moi. Ses yeux de glace de figèrent sur les miens. Sa respiration était dure, irritée, coupante et jamais, elle n'avait été aussi belle à mes yeux. Mes mains montèrent à son front et déplacèrent une mèche de cheveux. Soudainement, je ne puis plus résister. Je ne pouvais plus faire semblant que je pouvais lui résister. Je l'embrassai sur les lèvres, puis le long de la mâchoire et ses yeux de glace se refermèrent.

Sans prendre le temps de réfléchir un instant, je resserrai une main sur sa taille et l'entraîna avec moi vers ma chambre laissant derrière nous un sentier de vêtements. Ce ne fut que lorsque je me tins au-dessus d'elle sur mon lit qu'elle ouvrit enfin ses yeux pour lesquels j'aurais tué, pour lesquels je me serais laissé tuer.

Elle sourit. Un sourire qui m'était destiné à moi; et seulement moi, Seeley Booth, ne pourrai à jamais le voir. Il m'était réservé. Je lui souris à mon tour puis l'embrassai.

Ma main s'était enfilée dans ses cheveux, mon front s'était collé au sien, mes lèvres se promenaient et embrassaient chaque centimètre de son visage, une fine brume avait envahi chaque parcelle de notre épiderme et au moment où mon autre main joignit la sienne sur mon oreiller à côté de sa tête, j'ai su qu'elle venait de comprendre la différence entre coucher ensemble et faire l'amour. Ouvrant grands mes yeux pour ne pas manquer une seconde de ce magnifique spectacle dont j'étais l'artiste, j'embrassai une perle de sueur qui coulait sur son front, une larme versée sur sa joue et je m'abaissai à son oreille pour lui chuchoter que je l'aimais. Elle ne me répliqua pas. En guise de réponse, sa main dans la mienne se tendit, ses doigts se dressèrent à travers les miens et je sentis tout son corps se raidir contre le mien.

Elle laissa échapper un « Booth! » étouffé et je continuai ma mission ignorant le téléphone qui sonnait sur ma table de chevet. Mes lèvres retournèrent à son cou, sous son oreille et le téléphone, avec une insistance acharnée, continuait sa vibration de plus en plus puissante contre mon oreille. Je voulais l'ignorer. Je voulais que ce moment soit éternel, mais ce stupide téléphone continuait son irritante mélodie.

« Seeley, ton téléphone, dit une voix étouffée à mes côtés.

- Hun?

- Seeley… », la voix endormie continuait.

Il se leva carré dans son lit couvert de sueur. La vividité de son souvenir, la sensation de sa peau contre la sienne, sa douce odeur dans ses narines... Rien n'avait été vrai, tout n'avait été un rêve. Un autre horrible rêve. Il se laissa retomber sur son oreiller. Son téléphone avait, à présent, arrêté de sonner. Il leva les yeux pour regarder le cadran du réveil : 23h. Ça allait de mal en pis.

Soupirant, il jeta un coup d'œil à la femme à ses côtés, ses cheveux blonds étendus sur son oreiller et dos face à lui. Il en était soulagé. Il ne fallait pas qu'elle découvre, qu'en fait, les cauchemars qu'elle croyait qu'il avait n'étaient que des rêves; de très réalistes, magnifiques, exténuants et puissants rêves qu'il avait peur de revivre. Il ne fallait pas qu'elle voit la preuve encore très évidente du sujet de son rêve à travers les couvertures de leur lit. Il soupira à nouveau, prit le téléphone sur la table de chevet et se dirigea vers la salle de bain.

Il raccrocha le téléphone, sa conversation avec Hacker l'ayant pour le moins irrité. Il le posa sur le comptoir de la salle de bain et laissa couler une eau glacée dans sa douche avant d'y pénétrer. Le front collé contre la tuile froide, il se sentait exténué. Il n'avait pas dormi depuis des semaines, ses rêves le hantant à la seconde où il fermait les yeux. Il était effrayé de dormir, il ne voulait pas dormir. Il savait qu'au moment même où il s'endormait elle viendrait le rejoindre, lui faire vivre cette douce torture qu'il ne se permettait pas d'apprécier. Il devait maintenant faire 13 heures de route dans le même mètre carré qu'elle, à partager le même air et probablement plus tard, le même hôtel. Il ignorait ce qu'il avait fait au Seigneur pour mériter une telle pénitence.

Il baissa son regard et soupira. Même une conversation avec Hacker et une douche d'eau froide n'arrivait pas à effacer les dernières traces de son rêve. Il soupira, choisissant le moyen le plus rapide de s'en débarrasser afin pouvoir aller faire ses bagages le plus rapidement possible, et il dirigea sa main vers le sud.


Quelques heures plus tôt, très loin, beaucoup plus au nord, une jeune femme dans la mi-vingtaine pénétrait l'auditorium de l'Université où elle devait assister à son cours du soir. Agrippant une copie de la lecture de la semaine sur le coin de la porte, elle y jeta un œil, leva les sourcils puis croisa son professeur du regard qui lui sourit en coin.

S'assoyant quelque part à l'arrière de la classe, elle enleva ses mitaines, son foulard, puis sa tuque dont quelques flocons de neige se laissèrent tomber mouillant l'espace de travail devant elle et laissant voir ses cheveux d'un châtain foncé dont les reflets, avec la lumière des néons de la salle, tiraient aujourd'hui vers le roux. Elle posa ses lunettes embuées sur sa table; ses yeux, parfois bruns, parfois verts, n'étant pratiquement jamais exposés sans leurs murs de verre, tentaient de distinguer les formes autour d'elle. Elle plaça sont vieux sac de cuir à ses pieds, en sortit un crayon surligneur et marqua de son rose jovial le nom de l'auteure du papier du jour.

Malgré l'heure tardive, elle appréciait cet instant. Le moment peu avant un cours où elle sentait sa curiosité monter. Son professeur, un homme dans la soixantaine dont les cheveux blancs trahissaient l'expérience de toute une carrière, avait été un des hommes les plus secrètement influents de l'histoire judiciaire du Québec, voire du monde entier. Il avait influencé tonnes de médecins légistes et autres spécialistes des sciences judiciaires. Le document qu'elle avait entre les mains le reflétait bien. Devant la salle, des dizaines de différents crânes de formes et de tailles variées se tenaient sur une table à côté d'un instrument qu'elle devinait être une caméra à haute définition. Ouais, le cours de ce soir allait définitivement être intéressant.

Et il le fut. Toutefois, alors que le docteur Drolet expliquait les différentes congruences dans la structure osseuse d'un crâne et son évolution pendant que la personne à qui il appartenait vivait, la jeune femme sentit son téléphone à sa taille vibrer. Au même moment, elle vit son professeur agripper son téléphone, y répondre, le refermer et mentionner quelque chose comme la fin prématurée de leur cours. Elle jeta un coup d'œil à ses messages-texte et reconnut immédiatement le numéro. Elle leva son regard vers son professeur qui lui faisait signe de s'approcher de lui.

Elle se dressa, remit sa tuque et son foulard avant d'enfourner dans son sac le document sur lequel elle avait surligné de rose : Brennan T., Addy Z. (2005) The Evolution of the Coronals Suture, The Antropology Journal, pp 32 to 45. Elle remit ses mitaines et courut vers son professeur qui avait une très bonne nouvelle à lui annoncer. Vêtue de sa petite jupe de tweed, de ses collants colorés et de ses bottes qui lui montaient jusqu'aux genoux, elle n'était certainement pas habillée pour l'aventure qui l'attendait.

À suivre


NA: Et voilà, je me relance. J'espère que vous apprécierez. Cette FF sera plus longue que la précédente!