Il s'est réfugié dans la salle de bain des préfets, c'est pour ce soir.
Dumbeldore vient de le lui annoncer. Pour accuser le coup, il s'est enfermé dans cette salle. Il fait couler les différentes eaux, mousses et bulles dans le gigantesque bassin et s'y glisse. Ses muscles se détendent, il se vide l'esprit. Mais à chaque fois, des images lui reviennent. Celle de sa mère, de Ginny dans la chambre des secrets, de Sirius tombant derrière le voile, de lupin, marqué par le ministère comme un animal… La haine est le seul sentiment qui lui reste. Des bruits de sanglots lui parviennent. Il ouvre les yeux et voit la sirène du tableau, pleurant accrochée à son rocher, ses cheveux or se répandant autour d'elle. Intrigué et surprit, il l'interpelle.
Qu'y a-t-il ?
La sirène relève la tête, ses yeux rouges laissent s'échapper un torrent de larmes.
Un humain ne comprendra pas..
Je suis presque mort, pourquoi ne pas faire un exception ?
Après tout… Les défenses du château s'affaiblissent. Sans cette puissance magique, les tableaux vont perdre vie. J'ai beau avoir 305 ans, je ne VEUX pas mourir !
Je n'ai que 17 ans et je vais peut être mourir d'ici quelques heures.. Je n'ai jamais vu pleurer une sirène…
Evidement, sous l'eau les larmes ne se voient pas. L'océan, c'est comme la pluie. C'est là qu'on dissimule le mieux ses émotions.
Harry sortit du bassin, se sécha et s'habilla. Il s'apprêtait à ouvrir la porte quand celle-ci trembla violemment. Sa cicatrice bouillait, il allait exploser. La sirène n'attendit pas, elle fit pivoter son tableau, dévoilant un passage inconnu. Harry s'y engouffra et couru le plus vite possible vers la lumière qu'il voyait devant lui.
Au milieu du passage, il entendit un hurlement qui tenait autant du chant que du cris. Il s'arrêta une seconde et l'image de la sirène pleurant s'imposa dans son esprit. Il se reprit immédiatement et termina de s'extirper du tunnel. Il se retrouva dans le parc de poudlard . Il se prépara, prêt à combattre. Les premiers mangemorts allaient bientôt sortir. Harry lanca des étoiles aux couleurs des différentes maisons dans le ciel. Le signal était lancé, les renforts allaient arriver.
Harry fit un charme de bouclier imposant pour se protéger des attaques. Pas de sort de mort, il était réservé pour le maître des bâtards, Voldemort. Après quelques secondes, Harry passa à l'offensif. Les sorts fusèrent. Au fur et à mesure, la rage prenait le pas sur son esprit. Soudain l'air devint froid. Harry crut à une attaque de détraqueurs, mais quand il croisa un regard rouge flamboyant, son idée vola en éclat. Il renforça son bouclier et se concentra. Dumbeldore lui avait dit de ressentir les sentiments que Voldemort ne pourrait comprendre. Il fit le vide en lui de nouveau et laissa affluer la compassion, l'amitié, l'amour et l'espoir dans ses veines et son sang. Voldemort commença à se sentir mal. Harry renforça ses pensées, il se rappela Sirius, ses matchs de quidditch, le jour ou il avait envoyé de la boue sur Malfoy et les vacances chez les Wesleay. Voldemort laissa échapper un gémissement de douleur. Harry faisait passer les images par leur liens de sang et sa cicatrice. Harry fit alors un geste bien connu mais de façon tout à fait nouvelle.
AVADA KADAVRA !
Harry avait prononcer le sort avec tout l'amour possible. Voldemort tomba au sol, mort. La pluie commença alors à tomber. Harry se sentait vide, heureux, soulagé, coupable et sinistrement indifférent. Tout un tas d'émotions à la fois. Il sentit la pluie le tremper jusqu'aux os pendant que les renforts s'occupaient des mangemorts restant.
La pluie, c'est comme l'océan , murmura Harry en laissant couler ses larmes.
