« Je m'appelle Kurosaki Ichigo. Avant je pensais comme vous tous. Si vous aviez le choix entre partir en famille pour les vacances et rester à Karakura pour déglinguer des Hollows, je pense que vous auriez prit la première option. C'est ce que j'ai fait. »

A Karakura, il arrive aussi que la paix soit dominante pendant un certain laps de temps. Pour Ichigo Kurosaki, lycéen, ce genre de moments lui permet de souffler et de concilier sa vie étudiante avec son devoir de Shinigami remplaçant ... sauf lorsqu'en ce moment, la situation est légèrement différente. Car, au cours de l'année, un inlassable cycle se poursuit, et en l'occurence ... il est en vacances. Comment ça ? Pourquoi n'a t-il pas l'air plus heureux ? Après tout, les vacances sont toujours des moments rêvés pour n'importe quel lycéen, non ?

Mais voilà là où se trouve le problème : Ichigo n'a rien à voir avec les personnes de son âge. Dire « étrange » à propos de sa famille ressemblerait vaguement à un compliment. Alors partir en vacances avec eux, c'est déjà quelque chose.

Mais si en plus à ces derniers s'ajoutait une fille qui comprenait vaguement le monde réel ...

- Hé, Ichigo ! Dépêche-toi, on va être en retard ! Grommela la voix de la dénommée Kuchiki Rukia, qui portait un sac-à-dos et une petite valise en guise de bagages.

La jeune Shinigami se trouvait évidemment dans la chambre de la personne à laquelle elle venait de s'adresser. Ce dernier grogna légèrement avant de se lever du lit sur lequel il était allongé depuis un moment maintenant. Il lança un regard qui mélangeait lassitude et irritation à la petite squatteuse de service.

- Pour la dixième fois, je suis déjà prêt, mais mon père n'est toujours PAS là. Donc on ne fait qu'attendre.

Il avait usé un ton glacial, voire brutal. Cela aurait pu choquer Rukia. D'ailleurs, son but était peut-être de la secouer pour qu'il puisse la ramener à la réalité. Mais voilà. Elle était complètement ailleurs. Complètement en train de planer, si bien que la pique sévère du rouquin lui passa complètement par-dessus la tête. Les yeux violets de la petite Kuchiki continuaient de briller d'une lueur plein d'espoir. Sans dire un mot, elle vint s'asseoir à coté d'Ichigo, qui lui lança un regard désapprobateur dont elle fit fi.

- C'est super d'aller en vacances, je suis impatiente. Fit-elle, à moitié perdue dans ses imaginations.

- C'est pas comme si tu le répétais depuis que mon père l'a annoncé, hein ... Déplora Ichigo de son coté.

Il n'était pas content, pour sa part. Partir en vacances ne l'avait jamais amusé. Il ne faisait que suivre le mouvement, parce qu'abandonner Yuzu et Karin n'était pas son genre - il aurait pu faire une exception pour son père par contre - et il se devait d'y aller, même de mauvaise grâce. Là, il y avait Rukia en plus. A vrai dire, le Shinigami remplaçant ne saurait dire si c'était une source de motivation ou de désespoir. Quoiqu'il en soit, il était persuadé que tout allait mal se passer. Emmener cette Shinigami qui ne sait même pas ouvrir une brique de jus de fruit à l'aéroport, prendre l'avion avec elle ... un soupir échappa de la bouche du lycéen.

Un bruit de sonnerie attira l'attention des deux jeunes personnes.

- Ton père ? Demanda Rukia avec une once d'impatience.

- Non, il a les clés pour ouvrir, répondit Ichigo avec assurance.

Rapidement, le rouquin dévala les marches des escaliers pour atteindre la fameuse porte qui cachait visiblement une personne. De qui il s'agissait ? Bon, ce n'était pas non plus d'une extrême importance. Sa main se porta sur la poignet et il ouvrit.

- Bonjour, Kurosaki-kun !

Personne n'aurait pu se tromper sur la personne après ces deux mots à vrai dire. Inoue Orihime se tenait là devant lui, radieuse et arborant une veste mettant en valeur sa plastique pour le moins déroutante.

- Oh, salut Inoue. Répondit-il, moins enthousiaste que son interlocutrice. Quelque chose ne va pas ?

- Non, non pas du tout ! Assura la jeune femme. Je suis juste venue vous dire au revoir ! Kuchiki-san m'a dit que vous partiez. J'aurais aimé vous accompagner mais c'est impossible ... je vais avec Tatsuki-chan pendant une semaine chez sa famille.

Elle avait prononcé ces derniers mots avec un élan de tristesse. Ichigo arqua un sourcil. Oui, c'est vrai qu'Inoue était quand même une proche amie et devait être déçue de se faire mettre un peu sur le coté, comme ça.

- T'inquiètes pas, Inoue. Fit doucement Ichigo. J'échangerais presque ma place avec toi.

- Merci, Kurosaki-kun ! S'écria t-elle. Au fait ! Sado-kun part au Mexique dans deux jours et ne vous accompagne pas non plus, mais Ishida-kun sera à l'aéroport avec vous ! Je dois vite partir, maintenant. Tatsuki-chan doit m'attendre ! Tu pourras passer le bonjour à ta famille et à Kuchiki-san ? Merci !

Et elle partit à vive allure. La jeune femme avait parlé tellement vite, le Shinigami remplaçant eu même du mal à tenir la conversation tant son rythme de parole fut rapide. En tout cas ... QUOI ?! Ishida les accompagnaient ?! C'est quoi ... ces conneries ?! ... Bon, s'il pouvait emmener le Quincy dans ses ennuis, pourquoi pas. Visiblement, il manquait clairement de prudence. Un bruit de klaxon fit revenir le jeune homme aux cheveux oranges à la réalité. Bah oui, le voilà. Blasé, le rouquin hocha la tête à sa vue.

- ICHIIIGOOOO ! Hurla son père, en descendant de la voiture. Va appeler ...

- C'est bon j'ai compris. Rétorqua sèchement l'aîné des Kurosaki, laissant son père sans voix.

Il pourrait se montrer un peu plus enthousiaste quand même, non ? Isshin fit une mine suspicieuse : c'est sûrement à cause d'une fille !

Ichigo mit un peu de temps à ramener les trois filles qui logaient dans la maison pour monter dans la voiture - bagages obligent - et à fermer les portes du domicile qu'il ne reverrait plus avant un petit moment. Non vraiment, ça ne l'enchantait pas ... du tout. Son regard croisa rapidement celui de Rukia, qui pétillait de vie. Bon, si ça pouvait lui procurer une pareille joie ... il acceptait quand même de faire ce petit sacrifice. Entre aller abattre des Hollows et partir en vacances avec sa famille, il n'y avait tout de même pas photo et le lycéen n'y réfléchit pas. Il s'installa à l'avant avec son père au volant, tandis que les trois filles se posèrent derrière. Le trajet allait être relativement long. La tension commençait à gagner ... Isshin. Allez savoir pourquoi.

- J'espère qu'il n'y aura aucun problème ! S'inquiéta t-il pour la quinzième fois alors qu'il roulait, provoquant un soupir d'exaspération de la part de son fils.

- J'espère que tu comprends qu'on s'en fout ! Grogna ce dernier.

- Quoi ?! Fils indigne, va ! Tu dois me soutenir ! Ta mère m'a toujours soutenu, elle !

- Papa, occupe-toi de la route ... Soupira Karin devant l'attitude des deux plus âgés de la famille.

Parce que conduire sans regarder devant n'était pas une chose bien conseillée à vrai dire. Pendant ce temps-là, Yuzu bavardait avec Rukia sur on-ne-sait quel sujet qui pourrait être intéressant. Pfiou ... même le trajet est barbant. Etonnamment, Rukia n'avait pas dit le moindre mot déplaisant pour l'heure, ce qui rassura un petit peu Ichigo. Son impatience ne lui a peut-être pas fait perdre toute sa tête non plus.

Il faut dire qu'elle pourrait être un peu reconnaissante aussi. Même si c'était elle qui avait falsifié ses passeports et tout le reste des papiers d'identité, c'était bien eux qui avaient accepté de l'emmener. Bon, en même temps, lui-même se voyait mal dire à Rukia de partir, pendant qu'ils iraient en vacances.

L'aéroport ... enfin. Rapidement, les portes s'ouvrirent. Les passagers descendirent rapidement. Un bon bol d'air frais pour le Shinigami remplaçant, qui mit les mains dans les poches de sa veste noire avant de s'éloigner un petit peu. Il inspira et expira. Rester 2 heures à coté de son père était vraiment quelque chose de mauvais pour la santé, il en avait maintenant la preuve irréfutable. Pourtant, c'était loin d'être terminé.

- ICHIGO ! Rugit Isshin. Tu fais quoi là ?! Viens aider à prendre les bagages plutôt !

- C'est bon ça va, j'arrive. Répondit presque calmement l'intéressé.

Rukia, Yuzu et Karin regardaient la scène, placées un peu en retrait. La tension était palpable dans l'air entre ces deux-là visiblement.

- Partir en vacances se déroule toujours ainsi ? Demanda doucement Rukia.

- Non ... il n'y a que chez nous que ça se passe comme ça. Soupira Karin, agacée par la situation.

- Onii-chan et Papa se disputent souvent alors les laisser côte-à-côte ... Songea, à haute voix, Yuzu, offrant ainsi une réponse presque involontaire à la pensionnaire de la Soul Society.

Les trois filles portaient de petits sacs. Il fallait bien que les hommes portent quelque chose de plus conséquent, non ?

Chose qu'ils firent, sans que ce soit réellement avec joie, du moins en ce qui concernait Ichigo. Parce qu'apparemment, Isshin était heureux rien qu'à voir le visage lumineux de « Rukia-chan ! » comme il aimait l'hurler. Mais tout n'allait peut-être pas être si ... calme. Si on peut dire que la situation passée n'avait pas été mouvementée. Des prises de becs perpétuelles, c'était quand même l'essence de vie chez les Kurosaki. Ils prirent l'ascenseur, et rapidement, les portes s'ouvrirent, laissant comme d'habitude une foule de personnes plus qu'impressionnante apparaître dans le champ de vision de la petite famille. Accompagné de ses deux filles, Isshin ouvrit la marche, tandis que Rukia vint se positionner à coté d'Ichgo.

- Dis, ils vont tous venir avec nous ?! Questionna Rukia, alors qu'une certaine surprise était sensible dans son ton.

Ichigo avait un air profondément blasé, cette fois-ci.

- Bien sûr que non, tu as déjà pu voir à quoi ressemble un avion non ? Tu penses que ça peut contenir autant de gens ?

Rukia parut songeuse pendant quelques secondes, tout en continuant sa petite marche avec son ami roux. Mais visiblement, ses réflexions ne lui donnaient pas satisfaction, et son regard plein de questions se posa une nouvelle fois sur le possesseur de Zangetsu.

- Mais alors, où vont tous ces gens ?

- En vacances. Tu crois qu'il existe qu'un lieu de vacances ou quoi ? Tout le monde ne va pas en France. Répondit finalement Ichigo, dont la situation commençait à l'exaspérer au plus haut point.

- Ah bon ... pas la peine d'être si désagréable, paysan ! Répliqua finalement Rukia, le temps de comprendre le ton sur lequel venait de parler Ichigo. On a pas ça, à la Soul Society ...

- J'avais remarqué. Je suis surpris qu'il y ait l'eau courante au Seireitei je dois dire.

Un coup de poing sur l'arrière du crâne fit néanmoins taire le jeune homme aux cheveux roux. Elle était violente ! Elle pourrait se calmer un petit peu là, ils étaient quand même en public. Quelques furtifs regards interrogateurs ne tardaient d'ailleurs pas à se tourner vers les deux Shinigamis.

Ichigo lança un regard noir à la petite brune qui l'accompagner, mais cette dernière n'en tint pas compte du tout.

Au bout de quelques minutes à chercher quel chemin à suivre, le petit groupe arriva tout de même. Il fallait maintenant faire la queue ... et c'était vraiment très long. Rukia prit un air un peu déçu : partir en vacances était-il aussi contraignant ? Ichigo posa discrètement les yeux sur elle, tandis qu'elle s'appuyait sur le chariot à bagages, les yeux rivés sur le sol.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive encore ? Se lança finalement le rouquin.

Les yeux de la concernée se levèrent doucement vers l'homme qui avait boulversé son univers.

- Occupe-toi d'avancer, paysan. Rétorqua t-elle doucement.

Hein ? ... Ah, oui. Pendant qu'il l'avait fixé, ça avait visiblement bougé devant. Et les quelques mumures de mécontentement qui provenaient de l'arrière incitaient le fils d'Isshin - qui avait avancé sans prévenir - à continuer. Soudain, Ichigo sentit son téléphone vibrer, sans sa poche. Sa main se dirigea vers cette dernière, avant que son attention ne soit captée par la voix de celle qui l'accompagnait.

- Je suis fatiguée, Ichigo. C'est encore long ? Se lamenta la membre de la Treizième Division du Seireitei.

- Comme tu peux voir, il y a encore du monde. Fit juste remarquer le lycéen, en fermant les yeux.

- Et après, on monte dans l'avion ? Reprit la jeune femme aux cheveux noirs, avec un regain d'espoir.

- Non, il va ensuite falloir attendre avant d'embarquer, et encore attendre avant de décoller. Tenta d'expliquer avec calme son interlocuteur.

- Quoi ?! S'indigna Rukia. Mais pourquoi attendre autant ?!

Devant le haussement d'épaules de la part de son interlocuteur, la Shinigami poussa un profond soupir de lassitude. Elle n'était pas heureuse comme ça ! Elle voulait vite arriver rapidement dans l'avion ! Cet engin géant qui vole, était tellement impressionnant ! Elle avait vraiment hâte de rentrer là-dedans.

- Tu n'es pas obligée de rester avec moi dans la file d'attente, hein. Regarde Yuzu et Karin ont bien laissées mon père seul pour aller s'acheter quelque chose, tu peux aller les rejoindre.

Rukia haussa d'abord les sourcils devant la proposition d'Ichigo mais très rapidement, elle aquiesça dans un petit sourire enjoué. La jeune femme repartie en direction des deux soeurs Kurosaki qui décidèrent de l'attendre, étant donné que la Shinigami leur faisait quelques grands signes. Pff, pour la discrétion, cette fille était un cas. Ichigo retourna à son occupation plus barbante qu'autre chose. Son père était désormais à coté de lui, et lança un petit regard à son fils.

- Hé, mon fils. Tu seras à coté de Rukia-chan dans l'avion ! Tu devrais être content, non ? Demanda t-il, un large sourire aux lèvres.

L'intéressé détourna vivement le regard.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, répondit-il, sans pourtant être convaincu par ses propres paroles.

Finalement, c'était bon. Les deux Kurosaki posèrent leurs bagages, qui étaient regardés par les hôtes avant de rouler doucement pour rejoindre l'avion avant qu'eux-mêmes n'y iraient. Enfin, voilà une bonne partie de cette horreur passée. Père et fils vinrent rejoindre le reste de la famille - en y incluant Rukia - qui était assise sur des bancs, à attendre, jus de fruits à la main.

- Mes chéries ! Nous avons accompli un dur labeur ! S'exclama Isshin en tentant de prendre ses trois « filles » dans ses bras, mais ne pouvant finalement qu'enlacer Yuzu, étant donné que Karin se dégagea rapidement de l'étreinte et que Rukia l'avait évité.

- C'est bon hein, déplora Karin. C'est pas comme si c'était quelque chose d'extraordinaire non plus.

Isshin prit un air dévasté lorsque ces quelques mots sortirent de la bouche de sa fille. Si cruelle ! Masaki ... Masaki ! Il avait oublié son portrait !

Le père des Kurosaki prit sa tête entre les mains et se la secoua une bonne dizaine de fois, avant que ceux qui ne l'entouraient ne décident de partir, blasés par son comportement devenu trop gênant. Par ailleurs, les regards s'étaient évidemment tournés vers lui.

Tous regagnèrent une rangée de banc, plus loin.

Rukia se posa à coté d'Ichigo, ce dernier fermant les yeux, à attendre. Yuzu et Karin commençaient à discuter de leur coté, également.

- Ichigo.

... C'était reparti pour un tour. Elle ne pouvait pas rester là, à attendre, comme tout le monde ? Machinalement, le rouquin posa ses yeux sur elle. Il l'interrogea vaguement du regard, étant bien épuisé par tout ce qui venait de se passer. Il s'attendait une fois de plus, à une question à laquelle n'importe qui pourrait répondre. Enfin, venant de la part de la petite Shinigami, il semblerait que rien ne soit finalement simple.

- Tu veux un peu de jus de fruit ?

Ses yeux s'écarquillèrent un petit peu devant la question posée par la petite brune. Un léger sourire amusé se dessina finalement sur le visage du lycéen.

- Tu n'arrives pas à ouvrir ta brique, hein ! Se moqua finalement Ichigo.

Rukia détourna immédiatement le regard, du rouge gagnant doucement ses joues. Eh zut ! Ce paysan était plus perspicace qu'il n'en n'avait l'air finalement. Il fallait qu'elle commence à chercher un plan de secours pour expliquer ce qu'elle ...

La main d'Ichigo vint doucement prendre les siennes, geste qui fit tressaillir la petite Shinigami, dont le regard encore plein de gêne, vint se reporter sur son colocataire forcé. Ce dernier perça un trou à l'endroit indiqué, avec la paille, avant de remettre la brique à la Shinigami.

- Quand même, tu devrais bien te souvenir de la manière dont on l'avait ouvert, la première fois !

- C'est bon hein ! Se défendit Rukia. C'était ... il y a longtemps !

La jeune Shinigami se mit à boire, tout en détournant le regard, refusant d'admettre qu'elle avait bêtement oublié la manière dont on ouvrait une misérable brique de jus de fruit. Fort heureusement, à part Ichigo, personne n'avait pu assister à cette ridicule scène. Enfin ... Rukia poussa un soupir avant de redonner l'objet au rouquin.

- Tu n'en veux vraiment pas ? Insista la protégée d'Ukitake.

- Non merci, rétorqua Ichigo.

Rukia haussa les épaules. Bon eh bien ... puisqu'il n'en veut pas, elle ne se priverait pas, de son coté. Mais les minutes défilaient, et pourtant ... rien ne venait perturber la longue, l'interminable attente. La soeur adoptive de Byakuya n'en pouvait simplement plus. Attendre n'était pas dans son genre dans ce type de situations. Ichigo ouvrit soudainement les yeux, provoquant un nouvel élan d'espoir chez la jeune femme aux courts cheveux noirs.

- Qu'est-ce qu'il se passe Ichigo ? C'est bon ? Se mit-elle à espérer.

- ... Non ... en fait, j'ai l'impression d'avoir oublié quelque chose ... bon, c'est sûrement mon imagination. Rétorqua ce dernier, en soupirant.

Soupir partagé par son amie aux yeux violets, mais pas pour les mêmes raisons. De l'autre coté, Yuzu, Karin et Isshin semblaient également s'ennuyer fermement. Karin étant même sur le point de s'endormir sur son banc, si Yuzu ne la tenait pas éveillée par des questions inutiles telles que son plat favori - alors qu'elle connaissait évidemment la réponse - ou sa chanson préférée.

Mais une voix retentit : c'était la voix salvatrice, qui annonçait enfin l'embarquement pour le vol en direction de la France. Rukia eu un large sourire de joie, se leva rapidement et jeta sa boisson avant que sa main ne prenne celle d'Ichigo, dans un élan d'enthousiasme qu'elle n'avait plus eu depuis des heures.

- C'est par où ?! Allons-y ! S'impatienta t-elle.

- Du calme Rukia, l'avion ne partira pas sans nous ... Soupira une fois de plus Ichigo, en se levant.

- Allons-y mes enfants ! Direction la France ! S'exclama également Isshin, joyeusement.

Un large mouvement de foule permit facilement de voir la direction qu'il fallait emprunter pour atteindre l'avion. Mais une fois de plus, il fallu attendre dans une file d'attente longue, et montrer ses passeports en arborant son sourire le plus hypocrite - chose qu'elle savait tout de même faire à la perfection d'après Ichigo - avant enfin, de pouvoir atteindre le gigantesque appareil volant. Elle tenait fermement la main du rouquin pour le forcer à se dépêcher, malgré quelques regards suspects, et même de la part de Yuzu. Cette dernière était placée en retrait avec Isshin et Karin. C'est à sa soeur que sa voix s'adressa.

- Regarde, Karin-chan ! Rukia-chan et Onii-chan sont amoureux ! S'étonna Yuzu.

- Ne dis pas n'importe quoi, Yuzu. Personne ne ferait une telle erreur. Répondit sa soeur aînée.

- Karin-chan ! C'est méchant de dire ça ! S'indigna Yuzu.

- Allons, les filles ! On atteint l'avion maintenant ! Fit remarquer Isshin de son coté.

Les places furent rapidement prises. Ichigo et Rukia étaient, comme prévu, ensemble. La dernière citée se plaça sans attendre à coté de la fenêtre. Isshin était deux places plus loin, juste derrière ses deux enfants.

Les yeux de la dernière membre de la famille Kuchiki se rivèrent dehors. L'aile de l'avion était visible ... et c'était tout.

- Il fait chaud ici, s'agaça Rukia au bout de quelques instants.

- Si tu gardes ton manteau, c'est normal. Fit remarquer son voisin.

Elle lui tira vivement la langue avant d'enlever son blouson et de ... le balancer sur Ichigo. Ce dernier lui lança un regard carnassier.

- Je peux savoir ce que tu fous, là ? Dit-il, d'un ton menaçant.

Rukia croisa les bras et détourna le regard.

- J'ai enlevé mon manteau, comme tu me l'as demandé.

Sérieusement ... elle avait beau avoir 70 années de vécu à la Soul Society - ou pas loin - elle demeurait vraiment une sale petite gamine quand elle le voulait. Comme aujourd'hui par exemple.

Hmh ... un léger silence s'installa. Avant que la main de Rukia ne vienne légèrement secouer le bras d'Ichigo, pour attirer son attention. Il ne répondit pas dans un premier temps, espérant qu'elle le laisse tranquille d'elle-même, mais visiblement ce n'était pas parti pour.

- Quoi encore ?

- Il sert à quoi, cet écran ? Questionna Rukia, d'un ton neutre.

- A ne pas t'ennuyer à mourir, c'est tout. Tu trouveras des films, des jeux ou des musiques là-dedans. Tu peux te débrouiller toute seule, non ? Ce n'est pas bien compliqué.

Ceci fait, le jeune lycéen prit rapidement le casque et les écouteurs pour les mettre sur la tête de son amie, en lui expliquant qu'elle ne pourrait pas entendre ce qu'il y avait sans. La jeune femme mit tout de même un certain temps avant de comprendre les subtilités que conféraient la télécommande et ainsi, Ichigo mit une bonne dizaine de minutes avant de pouvoir être enfin tranquille, et rechercher le sommeil.

Mais un silence était évidemment, trop demandé pour une personne telle que Rukia.

Cette dernière sursauta, ce qui attira l'attention du rouquin. Son visage se tourna donc une fois de plus en direction de sa voisine, qui le regarda à son tour, avec une once d'incompréhension : elle entendait des voix ! Des voix étranges ! Et son jeu, Tetris, venait de se stopper brutalement !

- Qu'est-ce qu'il se passe, Ichigo ?! On est attaqués ? Est-ce que tu sens du reiatsu ? Paniqua t-elle doucement alors qu'elle cherchait son Mod Soul dans son petit sac-à-main.

La main d'Ichigo se posa sur la sienne : il lui faisait signe de se calmer.

- Arrête de t'agiter pour rien, c'est juste un message du Capitaine, expliqua t-il.

- Quoi ?! Mais je n'ai pas compris un seul mot de ce qu'il disait ! Se plaint Rukia, désabusée par la situation.

- C'est parce qu'il parle anglais, tu vois. Ce sont les procédures officielles : tout le monde parle anglais dans le personnel.

- Mais je ne sais pas parler anglais, moi !

- Tu n'avais qu'à venir en cours d'anglais au Lycée.

Rukia fit une moue boudeuse et croisa les bras.

Son interlocuteur soupira bruyamment. Décidément, les Shinigamis dans le monde réel, ce n'était donc vraiment pas une bonne idée. L'art de l'euphémisme, évidemment.

Mais en plus, quelque chose troublait réellement Ichigo : il ne trouvait pas le sommeil et ce n'était pas - entièrement - la faute de Rukia. Il avait vraiment l'impression d'avoir oublié quelque chose d'important. Ses affaires ? Le rouquin énuméra ses objets importants, mais ne trouva rien de notable. Même Kon faisait parti des bagages, dans le sac de Rukia.

Enfin. L'avion commença à démarrer. Ce mouvement sortit la petite femme brune de sa torpeur, et son visage se colla à la fenêtre, pour observer les moindres petits détails. Mais au bout de cinq minutes, elle commença à trouver le temps long. L'avion ne faisait que rouler ... si c'était ça, pourquoi ne pas avoir prit une voiture ?

- Hé Ichigo, c'est quand qu'il vole, l'avion ? Demanda t-elle finalement.

- Bientôt. Maintenant, laisse-moi dormir ! Répliqua ce dernier, agacé.

- Comment tu peux penser à dormir dans un moment pareil ? T'es vraiment qu'un sale paysan étroit d'esprit ! Grommela finalement Rukia, sans pour autant recevoir une quelconque réponse de la part du rouquin, qui semblait perdu dans ses pensées, les yeux fermés.

Tiens donc, il lui arrivait donc de réfléchir. Surprenant. Il ne fallait pas qu'il fasse trop d'efforts, il risquerait sûrement de se blesser. Et finalement, l'avion décolla. Pendant ce cours laps de temps, la Shinigami se sentit étrangement mal. Pourtant, elle combattait dans les airs lorsque des Hollows faisaient leurs apparitions. C'était idiot de penser de la sorte. Instinctivement, elle attrapa le bras d'Ichigo et tenta vainement de se coller à lui, mais ne put entièrement le faire, à cause de sa ceinture qui ne la serrait pourtant pas si fort.

Sourcil haussé, le rouquin la regarda un instant avant de replonger dans ses pensées. Dehors, il faisait maintenant nuit. Rukia se sentie rapidement fatiguée. Ses yeux se portèrent sur sa montre : 23 heures 12. D'après Ichigo, le repas serait servi à minuit 30. D'ici là, elle pouvait bien faire une bonne petite sieste !

- Quoi, encore ?

Ichigo regardait sa voisine en train de s'agiter, les mains sur la ceinture. Il prit un air profondément ennuyé avant de lui enlever ce qui la gênait en douceur, avant de se remettre sur son siège. L'accoudoir qui les séparaient se fit soudainement soulever, par Rukia, ce qui surprit le Shinigami remplaçant de Karakura.

- Tu fous quoi, là ?! Demanda t-il.

- Imbécile ! Tu crois que j'arriverais à dormir assise, moi ?

Sans attendre une quelconque réponse de sa part, la petite brune posa sa tête sur Ichigo et ferma les yeux, satisfaite de pouvoir dormir de la sorte. Un peu tétanisé au départ, le jeune homme aux cheveux oranges finit par la laisser faire. Bon, ce n'était pas désagréable à vrai dire, mais si jamais un membre de sa famille les voyaient ainsi ... oh, peu importe, finalement. Il était un peu gêné par Rukia, mais délaissa rapidement ce sentiment là. Il se surprit en train de poser sa main sur l'épaule de la Shinigami, sans que celle-ci ne fasse quoique ce soit. Etait-elle en train de dormir ? Peut-être. Peut-être non. En un éclair, c'était peu probable ...

- Hé, paysan. N'en profite pas trop non plus, hein.

Sa voix fit légèrement trésaillir l'intéressé qui détourna instinctivement la tête avant de lâcher un « Pour qui tu me prends ?! » qui ne persuada personne. Mais il vola ainsi un petit souire discret à la Shinigami, qui ferma les yeux, pour de bon cette fois-ci, confortablement installé contre l'homme qui avait boulversé sa vie. Même s'il s'agissait d'un paysan complètement stupide.

Ichigo ne pensa plus à rien non plus. Il ne faisait plus que profiter de l'instant et oublia pour de bon ce qui le troublait tant depuis qu'il était arrivé à l'aéroport.

« Je m'appelle Kurosaki Ichigo. Je pense qu'entre choisir de partir avec sa famille en vacances, et déglinguer des Hollows, je choisirai la deuxième option la prochaine fois ... sauf si Rukia vient avec nous. »

- Il ne répond pas ?! Bon sang, ce Kurosaki !

A l'aéroport, il faisait bien nuit. Il y avait de moins en moins de monde, et un jeune homme habillé tout en blanc avec ses valises se tenait là.

- Sur mon honneur de Quincy, je jure que je me vengerais dès lors que je t'aurai retrouvé.