Notes: Je suis québécoise mais j'écoute Supernaturaldans sa version anglaise. Je ne connais ni la traduction de France, ni celle du Québec. Il se peut donc que certains termes soient différents de ceux utilisés dans ces traductions et j'en suis désolée. Vagues spoilers jusqu'à la saison six, épisode 17, mais UA par la suite. S'adresse à des lecteurs et lectrices matures.

Je ne fais aucun bénéfice en publiant cette histoire. Supernatural et ses personnages ne sont pas ma propriété.

Première publication sur ce site. Et maintenant, pour l'histoire...

La berceuse du chasseur

Chapitre 1 : Après la chasse

La chasse est terminée. La sorcière est morte.

Sous la pluie battante, l'Impala fonce sur le ruban de route noir et désert. Du côté passager, Sam Winchester grimace et essaie de trouver une position confortable malgré la lourdeur de ses vêtements mouillés qui collent désagréablement au siège. Le système de chauffage pousse de l'air chaud à plein régime vers lui, sans qu'il arrive à se réchauffer. Après de longues heures passées sous une averse froide de novembre, il ne rêve que d'une douche brûlante, de draps secs et propres, et du corps de son frère blotti contre le sien. Il jette un coup d'œil à Dean qui conduit, les dents serrées, ses cheveux humides plaqués contre son crâne. Son visage est blême, à l'exception de taches rouges malsaines sur ses joues qui trahissent une nouvelle poussée de fièvre.

«Ça va ?» demande Sam sans laisser son inquiétude transparaître dans sa voix.

Dean se contente de hocher la tête. Le rhume qu'il traîne depuis une semaine semble avoir brusquement empiré ce matin. Il a passé une partie de la journée à tousser et à éternuer. Sa respiration est laborieuse et chargée. Les comprimés d'ibuprofène et de tylénol qu'il croque comme des bonbons depuis son réveil n'ont pas paru efficaces contre la fièvre. La poussée d'adrénaline qui l'a maintenu pendant la chasse est en train de retomber et fait lentement place à l'épuisement. Heureusement, ni lui ni Sam n'ont été blessés, physiquement du moins.

«Tu vas manquer la sortie» murmure Sam en pointant la route.

Dean ralentit brusquement et oblique vers la gauche. Les pneus de l'Impala crissent sur le goudron mouillé.

«Désolé» marmonne-t-il.

Aussitôt que Dean ouvre la bouche, ses dents se mettent à claquer. Sam le connaît trop bien pour dire quoi que ce soit. Ils sont détrempés et fatigués tous les deux. Il forme lentement un plan dans sa tête et se surprend à sourire dans l'obscurité.

Leur motel est bientôt en vue. Dean stationne la Chevy devant la porte de leur chambre et coupe le contact, à l'affût. Sam peut voir qu'il écoute les cliquetis rassurant du moteur qui s'éteint lentement.

«On y va ?» demande Sam avec un enthousiasme un peu forcé.

Dean ouvre sa portière et s'extirpe lentement de son siège. Une fois à l'extérieur, il demeure appuyé contre la voiture et éternue presque sans bruit dans le creux de son coude. Sam l'observe à la dérobée et déverrouille la porte de leur chambre.

Les cinq premières minutes sont silencieuses. Les deux frères commencent par se déshabiller jusqu'à ce qu'ils soient simplement vêtus de leurs boxeurs et t-shirts humides. Sam vérifie ensuite la ligne de sel et les différents charmes et protections qu'ils ont installé à leur arrivée, trois jours plus tôt pendant que Dean met la cafetière en marche. Il se détourne de Sam pour avaler à sec trois comprimés d'acétaminophène.

«Tu veux la première douche ?» demande-t-il d'une voix rauque.

«J'avais pensé qu'on pourrait la prendre ensemble.»

Sam s'approche de son frère par derrière et pose doucement ses mains sur ses hanches. Dean a un long soupir et penche la tête sur le côté, lui accordant ainsi la permission de poser ses lèvres sur son cou.

«Sam. Je suis fatigué.»

«…et malade.»

«C'est un rhume. J'suis pas à l'article de la mort.»

«Je veux juste… laisse-moi m'occuper de toi, pour une fois. S'il te plaît.»

Sam sait qu'il a gagné lorsque Dean se tourne vers lui et lève les yeux au ciel. «C'est bien parce que tu m'as sorti du pétrin ce soir…» concède-t-il en acceptant la main tendue qui l'entraîne vers la salle de bains.

Quelques minutes plus tard, ils sont tous les deux sous le jet chaud de la douche. Dean cesse bientôt de grelotter et soupire d'aise en appuyant son dos contre la paroi de verre, les yeux fermés. Sam fait glisser la barre de savon lentement sur les épaules et l'abdomen de son frère, qui sourit et le laisse faire. De ses longs doigts puissants, le cadet frotte doucement la peau habituellement dorée qui a un éclat pâle sous les lumières halogènes. Les grandes marbrures mauves qui la traversent indiquent que la fièvre n'est toujours pas tombée, mais Dean se détend lentement sous ses caresses.

Il a fallu qu'ils assistent tous les deux à la mort de l'autre –plus d'une fois- et qu'ils traversent l'enfer, littéralement et figurativement, pour découvrir que ce qui les liait l'un à l'autre était encore plus profond et complexe que ce qu'ils pensaient. Il a fallu à Sam vingt-huit ans avant de s'apercevoir que Dean lui suffisait, qu'il n'aurait jamais besoin de rien, ni de personne d'autre. Il soupçonne Dean d'avoir fait la même déduction des années auparavant, mais jamais son frère n'aurait tenté quoi que soit s'il avait eu le moindre doute à propos des sentiments de Sam. Quand Dean aime, il aime entièrement, férocement, sans compromis. Il a marché avec la Mort pour lui, il est allé en enfer pour lui, s'est battu contre le reste du monde, contre le paradis, le purgatoire, les démons et les anges.

Son grand frère, son amant, son protecteur, hésitant et terrifié lorsqu'il l'a embrassé pour la première fois. Parce qu'il a été élevé ainsi, parce que c'est la seule façon d'être qu'il ait jamais connu, Dean s'est appliqué à s'oublier au détriment des autres, comme s'il n'était qu'un accessoire. Au début de leur nouvelle relation, c'est celui-là que Sam a connu, et depuis, il travaille chaque jour à briser ce moule, parce que Dean mérite mieux, a toujours mérité mieux. L'apprentissage est difficile. L'aîné des Winchester résiste, motivé par ce qu'on lui a enfoncé dans le crâne depuis son enfance : prendre soin de Sammy.

Et qui prend soin de Dean , a objecté Sam de nombreuses fois, avec toujours cette même supplication dans le regard. Dean n'a pas besoin qu'on prenne soin de lui. Mais moi, moi, Dean, j'en ai besoin. Il faut être rusé et patient pour arriver à ses fins avec un grand frère buté. Faire croire, par exemple, qu'on a besoin qu'il accepte sa vulnérabilité. Et c'est la vérité.

Les choses changent, lentement, et parfois, Dean laisse tomber ses murs. Ne reste alors plus devant Sam qu'un homme plein d'incertitudes et de doutes, terrorisé par les sentiments qui s'agitent en lui et percent la surface. Dans ces moments encore trop rares, Sam a parfois l'impression que son cœur va éclater, terrassé par une vague d'amour immense et sauvage, par la peur de blesser, ne serait-ce qu'une autre fois, quelqu'un qui porte déjà tant de cicatrices intérieures.

Sam est brusquement ramené au présent par la sensation agréable des mains de son frère sur son corps, des doigts mouillés qui tracent une ligne depuis son nombril jusqu'à son sexe déjà gorgé de sang qui frémit à leur contact.

Il regarde Dean qui a les yeux entrouverts, les paupières lourdes, comme s'il allait s'endormir. Son pénis pointe paresseusement vers lui, et la seule vue de l'excitation de son frère dédouble celle de Sam qui se rapproche lentement jusqu'à ce que leurs membres érigés et sensibles se frottent l'un contre l'autre. Dean gémit et embrasse Sam doucement, donnant de petits coups de langue aux lèvres ouvertes de son frère comme un chat qui lape du lait.

«Dean…» murmure Sam en mettant un terme au baiser.

Son frère marmonne quelque chose qui ressemble à : «l'ferme, Sammy» et glisse son genou entre ses jambes pour aller faire pression sur le scrotum de Sam.

«Mmm… Dean… On pourrait… continuer tout ça dans le lit.»

Son frère lève les yeux en soupirant.

«Ok, si Samantha veut être confortable.»

«La ferme, trou-de-cul.»

«Salope.»

«Grand con.»

«Vache.»

Mais après, la douche prend un tour plus tendre. Dean laisse Sam lui laver les cheveux et lui frotter le dos sans trop protester, et concède même que l'énorme ecchymose en train d'apparaître sur sa cuisse gauche est douloureuse. Ensuite, son frère le guide jusqu'au lit king qu'ils partagent en l'épongeant doucement avec une serviette de motel un peu rêche. Il rabat les couvertures et Dean s'étend silencieusement, le corps parsemé de gouttelettes qui glissent lentement sur sa peau parcourue de chair de poule.

Sam prend le temps d'admirer la façon dont son amant semble s'abandonner à lui, les jambes légèrement écartées, les mains derrière la tête, son pénis large et tumescent appuyé sur son bas-ventre. Une excitation presque sauvage naît au creux de ses reins. Il pourrait jouir ainsi, seulement en pressant sa main sur son sexe avec assez d'insistance. Puis, il plonge les yeux dans ceux de Dean et y voit un mélange de vulnérabilité et d'incertitude. Cette attitude lui serre la gorge à chaque fois, lui donne envie de prendre son frère contre lui et de le garder du monde extérieur pour le restant de leurs jours.

«Je t'aime» dit-il en allant le rejoindre sur le lit. «Je t'aime, Dean. Je veux m'occuper de toi. Laisse-moi m'occuper de toi.» ajoute Sam en s'étendant sur le côté et en caressant doucement le visage de son frère. La peau est tiède sous ses doigts. La fièvre semble être tombée finalement.

«Prends-moi, Sam.» répond Dean en lui souriant presque timidement.

Sam sourit, est secoué d'un long frisson. Demander à son cadet de le prendre, c'est lui accorder le contrôle, c'est accepter de se laisser aller. Dean ne montre cette facette de sa personnalité qu'à son frère, et encore, rarement.

Alors Sam l'embrasse presque désespérément, et Dean s'accroche à son cou de la même façon. Leurs langues se caressent et se poussent, ils gémissent dans la bouche de l'autre. Les larges mains de Sam se promènent sur le corps de Dean, ne négligent pas un centimètre de peau. Ils restent ainsi quelques minutes, perdus dans leur intimité et dans un plaisir à la fois intense et langoureux. Puis, Sam quitte la tiédeur du lit et va chercher le tube de lubrifiant dans son sac, sous les vêtements roulés en boule et les couteaux. Lorsqu'il revient vers son frère, ce dernier s'est tourné sur le ventre, les genoux relevés, les bras croisés sur son oreiller, sa tête appuyée dessus.

Les yeux de Sam s'assombrissent de désir. Il n'a jamais vu Dean se laisser aller aussi complètement, se soumettre ainsi. Inconsciemment, le jeune chasseur pousse un long grognement et se lèche les lèvres.

«Mon Dieu… Dean.» marmonne ne Sam en s'agenouillant entre ses jambes.

«Vas-y, Sam» répond son frère d'une voix presque inaudible.

Sans se faire prier, Sam ouvre le lubrifiant et en applique généreusement sur ses doigts. La vue de son index qui appuie doucement sur l'anus de Dean le fait gémir à nouveau, son pénis frémit, et il sent les premières gouttes de liquide pré éjaculatoire couler sur son gland.

Il enfonce son doigt jusqu'à la première phalange dans le muscle chaud et serré de Dean qui pousse un gémissement. Son frère est habituellement silencieux pendant leurs ébats, et l'entendre se laisser aller sans retenue provoque une nouvelle onde de chaleur au creux du ventre de Sam. Il travaille le rectum avec application jusqu'à ce qu'il trouve les terminaisons nerveuses de la prostate.

«Oui, juste là. Sam…»

Dean gémit le prénom de son frère, comme une litanie, tandis qu'il ajoute un doigt, puis un autre, dans un mouvement de va-et-vient, en prenant soin de frotter la prostate presque à chaque fois. Et soudainement, c'est trop, pour l'un comme pour l'autre. Sam serre son pénis à la basse, pour faire reculer l'orgasme qui se construit lentement dans son ventre. Dean est traversé de violents frissons, le corps couvert de sueur. Il étouffe un cri dans l'oreiller.

«S'il te plaît, Sam, maintenant. Il faut… je veux te sentir à… à l'intérieur…Maintenant.»

«Ok… ok. Attends, mon amour, on y est presque» balbutie Sam en lubrifiant son pénis le plus rapidement possible, sans trop de stimulation.

Et le fait que Dean ne passe pas de commentaire sur le «mon amour» qui a échappé à Sam témoigne de son désir, son besoin, son excitation.

Une main sur la hanche de son frère, l'autre sur ses fesses, Sam perce l'anneau frémissant de son anus et s'enfonce profondément en un mouvement fluide ininterrompu jusqu'à ce qu'il sente son scrotum claquer sur le périnée sensible de Dean. Les deux frères gémissent à l'unisson, et Sam s'immobilise un instant, pour laisser à Dean le temps de se familiariser avec la pression de son pénis pulsatile dans son rectum. Ils pratiquent habituellement la sodomie dans des positions opposées, et Sam sait que son frère éprouve encore une certaine crainte à être celui qui reçoit. Il se contente donc de déplacer sa main depuis la hanche jusqu'au matelas, près des épaules tendues de Dean, et de se pencher jusqu'à ce qu'il soit appuyé sur le dos de son frère. Il lui embrasse la nuque doucement, délicatement, savoure sa respiration rapide et l'odeur salée de sa sueur et de son liquide pré éjaculatoire.

Dean réagit violemment aux lèvres chaudes de Sam sur lui et redresse brusquement les hanches. «Bouge, s'il te plaît, bouge, Sammy.» Son frère se redresse et empoigne son bassin plus fermement. Il se retire jusqu'à ce que son gland brèche la couronne rose de l'anus brûlant de Dean, puis s'enfonce à nouveau jusqu'aux testicules. Les cheveux devant les yeux, la bouche entrouverte, il entame un mouvement de va-et-vient lent en changeant d'angle à chaque fois jusqu'à ce qu'un cri inarticulé de Dean lui indique qu'il a trouvé sa prostate.

L'aîné se redresse lentement sur ses bras, la tête arquée vers l'arrière, gémissant sans retenue, et Sam sait qu'il ne pourra plus se retenir longtemps, mais son frère le devance.

«Sam je… ahhh… je… j'ai besoin… je ne peux plus…»

La main droite de son cadet glisse jusque sur son ventre et empoigne fermement son sexe tendu, humide et douloureux. «Vas-y, Dean. Laisse-toi aller. Pour moi. Jouis. Je veux que tu éjacules sur ma main, je veux sentir ton orgasme.»

Sam commence à connaître assez bien son partenaire sexuel pour deviner le moment précis où il atteint son point de son retour. Il le pénètre avec plus de vitesse et plus de force, tout en le branlant vigoureusement, prenant soin de caresser le frein de son pénis à chaque fois qu'il remonte vers le gland.

Soudainement Dean s'immobilise, la tête baissée, tous les muscles de son corps tendu. Il pousse un cri rauque, inarticulé, et éjacule abondamment sur la main de Sam et sur le drap, parcouru de frissons incontrôlables tandis que son bassin est secoué de mouvement erratiques.

Son orgasme massif, la façon dont il gémit doucement en tentant de rattraper son souffle auraient suffit à faire jouir Sam, mais ce qui l'achève délicieusement est la sensation des muscles chauds de son frère qui se resserrent soudainement autour de son pénis dur et sensible. «Dean !» crie Sam plus fort qu'il ne l'aurait voulu, sans pouvoir se retenir, sans pouvoir réfléchir, tandis qu'il emplit son amant de sa semence et perd le fil du temps, les battements de son cœur frappant contre ses tympans, à l'intérieur de sa poitrine, et pendant un moment, il croit qu'il est tout à fait possible de mourir d'amour. Littéralement.

Quelques secondes –une éternité- plus tard, Sam se retire lentement de son frère et s'effondre à ses côtés, en prenant soin de garder un bras autour de ses épaules. Dean se blottit contre lui.

«Wow» murmure-t-il d'une voix étouffée.

«Je t'aime» réplique Sam.

Dean se retourne entre ses bras pour pouvoir le regarder dans les yeux. Ses cheveux courts se dressent dans tous les sens, ses lèvres sont pâles dans son visage aux joues rouges. Sam s'attarde aux grands cernes qui soulignent ses yeux et au pli de fatigue qui tord sa bouche malgré la vague de détente post-orgasmique qui adoucit ses traits. Il soupire.

«Demain, je conduis, et tu vas dormir dans la voiture.»

Dean roule les yeux mais ne proteste pas. Il tend une main un peu tremblante et repousse une mèche humide du front de Sam.

«Tu veux qu'on reparle de ce qui s'est passé ?» demande ce dernier.

Il a droit à un froncement de sourcils.

«C'est comme tu veux.» ajoute Sam, soucieux de ne pas le brusquer.

«On a tué une fille de dix-sept ans, Sammy». Dean baisse les yeux. Le pli de fatigue de sa bouche s'accentue.

«On n'a pas eu le choix.»

«Je sais.»

Les paupières de son aîné s'alourdissent. Sam se lève et va dans la salle de bain chercher une serviette qu'il imbibe d'eau tiède. À la lueur faible de la lampe de chevet, il nettoie délicatement Dean qui sombre lentement dans le sommeil. De peine et de misère, il réussit à lui faire passer une paire de boxeurs propres et un t-shirt, soucieux de ne pas provoquer un nouvel accès de frissons. Dean retombe lourdement sur le matelas et se pelotonne sous les couvertures en grognant quelque chose qui ressemble à : «t'attendspourmer'joindreSam…»

«Je suis là» dit Sam en souriant.

Il vérifie la porte une dernière fois, éteint la lampe et va rejoindre son frère en prenant la position de la grande cuiller, son bras passé autour de la taille de Dean, sa main sur la sienne.

Il soupire d'aise et tente de se concentrer sur la respiration régulière de son amant, mais le cerveau de Sam possède une mécanique toute particulière et il sait qu'il ne pourra pas dormir sans faire un peu d'ordre dans ses pensées.

Oui, ils ont tué une fille de dix-sept ans, une première de classe, présidente du club de science de son école et joueuse de basket accomplie, toute fraîche et innocente avec ses longs cheveux blonds, ses joues roses et son sourire aux dents droites et blanches.

En apparence, la perfection incarnée à saveur américaine.

Ni Sam ni Dean n'ont voulu le croire, d'abord, non pas qu'ils se soient attendus à une vieille peau au visage horrible marmonnant des incantations dans sa maison envahie par les chats –ils ont rencontré trop de sorcières pour se fier à ce cliché, mais l'apprentissage des sciences occultes demande du temps, de la persévérance et la maîtrise de différentes techniques. Une sorcière adolescente est habituellement aussi dangereuse qu'un chaton dégriffé.

Ils ont été stupéfait de constater que Meredith Landon était responsable de la récente vague de suicides étranges à l'école secondaire de la petite ville de Crow's Corner. Encore plus stupéfaits de découvrir que certaines des victimes n'avaient rien fait d'autre pour s'attirer le courroux de la jeune fille que d'avoir une meilleure note qu'elle dans un contrôle ou de contester une de ses idées au Club de science. En deux mois, Meredith avait tué six élèves à l'aide de sacs à malédiction. Toute une carrière pour une adolescente.

Les choses n'ont fait qu'empirer, ensuite, pour culminer au cimetière de la ville quelques heures auparavant, où la sorcière tentait d'invoquer un esprit vengeur pour l'aider à se débarrasser de Sam et Dean.

Incapables de la raisonner, constatant à quel point elle était instable mentalement, les deux frères n'ont eu d'autre choix que de l'abattre lorsqu'elle a brandit devant eux une poupée Vaudou et s'est mis à lui plier la jambe gauche –c'est à ce moment que Dean a poussé un cri de douleur en s'empoignant la cuisse.

Sam a tiré à ce moment, une seule balle, en plein coeur. Dans la mort, Meredith semblait innocente, presque sereine. Saler et brûler son corps n'a pas été une chose facile.

Ils devront partir le plus tôt possible demain matin, avant d'attirer l'attention. Sam règle l'alarme de sa montre pour cinq heures, ce qui leur donne un bon six heures de sommeil. C'est mieux que ce qu'ils ont eu au cours des derniers jours.

Ensuite, pense-t-il, pas question de chercher une autre chasse avant que Dean soit complètement rétabli, quoi qu'il en dise.

C'est en élaborant des stratégies de petit frère pour forcer son aîné à se reposer que Sam Winchester s'endort finalement.