Courage, force d'esprit, hardiesse et tolérance
Le garçon ouvre les yeux, ils sont bleus. Sa peau, ses cheveux et le sable tout autour sont lumineux. Dans ce désert blanc, seuls ses deux iris tels deux oasis ramènent un peu de fraîcheur dans cette chaude pâleur.
La tempête embue le voyage du garçon, il ne voit plus l'horizon. Une ombre au loin le fait rebrousser chemin. Elle se déplace à grande vitesse provoquant chez le petit voyageur un mélange de détresse et de peur.
Mais en ce territoire pas la moindre trace d'espoir. Hurle vent aride, fouette le climat torride ! Le petit d'homme tourne, tourne, tourne. Tout est pareil, tout écrasé par le soleil. Tout à part la menaçante ombre noire.
Il court à sa rencontre. Il fait face, à l'encontre de sa peur. Il se rétame dans le sable. Il se retourne, on ne voit plus que son râble. Il embrasse le paysage. Il enfouit son visage et disparait, et disparait le mirage.
Une petite coupe en or heurte sa botte. Il la ramasse et la tend haut dans le ciel. Le reflet ne parvient pas à l'éblouir. Soudain, le petit objet devient lourd, comme si la soif du garçon avait suffi à la remplir.
L'eau est trop chaude. L'esprit du rodeur a beau souhaiter un breuvage, la chaleur le trouble et c'est le naufrage. Au loin se dessine un lac à l'eau claire et pure. Au loin se décline une vaste clairière à fière allure.
Le garçon s'avance à pas légers vers le lac. Arrivé à sa lisière, il ne s'arrête guère. Le lac disparait au profit du désert. Le garçon continue à pas lourds à travers la clairière. Mais l'herbe verte qui normalement glisse a la jaunisse.
Apparait le gigantesque lion qui fixe le garçon longuement avant de rugir bestialement. Garçon qui soutient le regard du lion avant hurler méchamment. Du Dieu ou du fils d'Adam, on ne saurait dire qui a les plus belles dents.
Baille le lion et l'enfant. En même temps, puis se sourient gentiment. Le garçon pose un baiser sur le museau du lion. Le lion lèche le visage du garçon. Ce dernier râle. Le lion se moque, puis il éternue.
Le lion courbe l'échine, sa référence pleine d'élégance calme l'enfant. L'enfant salue à son tour comme pour sceller à tout jamais l'échange de ces deux étranges moitiés. Le lion se détourne, dans les ténèbres s'enfouit, laissant l'enfant seul dans la nuit.
Le garçon continue son avancée dans les ténèbres. Un cavalier surgit de nulle part et lui arrache son sac en forme de corne biscornue. Le jeune homme, fou de rage ramasse des pierres et les lance sur son adversaire.
La monture poursuit sa route sans son cavalier, mis en déroute par de la vulgaire caillasse. Le garçon reprend son bien, prend l'ironique fronde du voleur et laisse à sa carcasse ses gourdes d'eau. Lui, boira plus tard.
Un peu plus loin, l'enfant est attaqué par des corbeaux. Il se protège la tête avec son sac en forme de corne qu'il finit par porter comme chapeau. Les corneilles baillent une déchirure dans le tissu du sac.
La nuit suivante, le garçon rêve que le lion lui rend visite. Au lieu de rugir, la bête se penche pour lui dire, « Tu as un nom, fils d'Adam ? ». Le garçon le lui chuchote à l'oreille. Le lion repart nonchalamment d'où il est venu.
Le lendemain le garçon arrive devant une ville fortifiée. Un garde vient l'accueillir, « Baissez-vous. ». Le garçon obéit et voit le garde sortir une lame d'un fourreau et l'adouber avec. « Au nom d'Aslan, le grand lion d'or, je vous fait pas la présente, chevalier de Narnia, Messire Godric de Gryffondor! ».
Fin.
