L'Atlantis venait de se poser sur la planète Palma, récemment envahit par les humanoïdes. Ces-derniers avaient tous détruits, massacrant la population quelle quelle soit. Puis ils étaient repartis, tout simplement. Ç'avait été un acte de pure violence, sans aucun but puisque la planète était neutre. Une action typique des humanoïdes, comme le constatèrent le capitaine Albator et son équipage.

« Au moins, soupira Johnny en regardant le paysage complètement chamboulé, on ne risque pas de se faire attaquer vu que les humanoïdes sont déjà passé par là et... ont fait le ménage.

-Oui, malheureusement, répondit Albator avant de donner l'ordre à ses hommes de commencer les recherches.

Car c'était bien pour ça que le célèbre vaisseau pirate avait fait cet arrêt. Pour chercher d'éventuels survivants.

Le petit Johnny s'éloigna de son côté, le visage las. Pour une fois il n'arrivait pas à ressentir de la colère contre les monstres qui avaient tués tous ces innocents. Il se sentait juste... impuissant.

Perdu dans ses pensées il ne remarqua pas le vaisseau de couleur rouge, stationné au milieu d'un éboulis de pierres à une dizaine de mètres de lui. Quand il leva enfin les yeux du sol où il cherchait sans grands espoirs une trace de vie, il les écarquilla. L'appareil était un peu plus grand que les petits vaisseaux 2 places que possédait l'Atlantis, et il avait 2 grandes vitres sur le toit, qui permettait au jeune garçon d'apercevoir l'intérieur.

Johnny n'en revint pas. Le vaisseau semblait intact ! Il se mit aussitôt à courir vers lui, criant d'une voix forte :

-Il y a quelqu'un ?! Est-ce qu'il y a quelqu'un ?! S'il vous plaît répondez !

-Ça sert à rien gamin. Il n'y a personne...

Le cuisinier de l'Atlantis sursauta et se retourna, faisant face à une jeune fille en combinaison noir et prune.

-Qui êtes-vous ?!

Il était sur la défensive, la main sur la crosse de son pistolet laser (bref vous voyez de quelle arme je parle;-)). La nouvelle venue ne sembla nullement impressionnée, et s'adossa au vaisseau.

-Je te retournes la question gamin. Et ne me dis pas « vous », je déteste ça.
Les 2 terriens -car l'étrangère était bien une humaine- se regardèrent en silence, l'un avec méfiance et l'autre avec nonchalance. Johnny profita de ce moment pour détailler la jeune femme. Mince, elle avait la peau mate et des cheveux noirs légèrement ondulés qui lui tombaient au milieu du dos. Elle n'avait pas d'armes sur elle, ou du moins elles n'étaient pas visibles.

Comprenant que le garçon ne parlerai pas le premier, l'étrangère commença :

-C'est mon vaisseau, lança-t-elle sans bouger. Le Rebel. J'ai atterris pour venir en aide aux palmassiens mais les humanoïdes étaient trop nombreux, et mon appareil a été endommagé. Alors je suis bloquée ici, conclut-elle avec un haussement d'épaules.

-Pourquoi vous... tu me racontes ça ? Je pourrais très bien être au service des humanoïdes.

-Non, je ne crois pas.

Et sans plus de cérémonie elle se remit en marche vers l'arrière de son vaisseau. Comme elle s'en doutait, le gamin ne l'en empêcha pas.

-Si tu cherches des survivants, reprit-elle, va plus loin. J'ai déjà écumé ce coin en long, en large, et en travers.

Puis elle se pencha à l'intérieur du Rebel et saisit une boîte qui ressemblait fort à une caisse à outils. Elle semblait avoir complètement oublié Johnny. Mais ce-dernier, trop curieux pour faire ce que le prudence lui recommandait -à savoir prévenir son capitaine-, la suivit. Il découvrit alors qu'une bonne partie de l'arrière gauche du vaisseau était salement abîmé. Et maintenant qu'il était plus près de l'appareil, il remarquait les nombreuses éraflures, pets et impacts de celui-ci.

Tout à son inspection, Johnny ne s'aperçut pas qu'il était observait.

-Quoi ? cracha-il finalement devant le regard amusé de la jeune femme.

-Comment es-tu arrivé ici ?

-Je ne vois pas en quoi ça te regardes, marmonna le gamin.

-Il ne t'ai quand même pas poussé des ailes pour traverser tout l'univers ?

Bon gré mal gré, mais surtout parce qu'il sentait qu'il pouvait faire confiance à cette inconnue, Johnny avoua, non sans une certaine fierté :

-Je fais partie de l'équipage du capitaine Albator.

Pas impressionné pour un sous, la jeune femme haussa simplement un sourcil. Puis elle commença les réparations. Johnny garda le silence quelques minutes, avant de craquer :

-Je m'appelle Johnny.

-Seira.

-Tu voyages seule?

-Je te trouves bien curieux tout à coup.

Le jeune garçon se renfrogna, et énonça finalement :

-Il faut que j'y aille.

Seira hocha la tête et après quelques hésitations, il partit.

Pendant 2 heures il farfouilla dans les décombres sans rien trouver. Alors qu'il reprenait le chemin de l'Atlantis, il tomba à nouveau sur le Rebel. Et si sa nouvelle connaissance était à la même place que précédemment, son activité avait différé.

-Seira ?

L'interpellé ouvrit les yeux. Elle ne dormait pas vraiment, bien qu'elle en aurait eu besoin.

-Tiens c'est toi gamin ? Alors tu as trouvé des survivants ?

Johnny secoua la tête.

-Tu connais mon prénom maintenant alors arrête de m'appeler comme ça, bougonna-t-il cependant.

-Certainement pas... gamin.

La jeune femme se releva lentement, et se repencha sur la partie détériorer du vaisseau.

-Tu n'as pas encore réparé ?

Ce n'était pas un reproche, juste une simple constatation.

-Non, et je pense que ça prendra un bout de temps.

-Et... tu vas rester sur cette planète pour réparer ?

-Je n'ai pas le choix, l'un des propulseurs est endommagé. Je pourrais à peine parcourir une centaine de mètres avant de m'écraser.

Aussitôt le grand cœur de Johnny refit surface.

-Mais tu as assez de vivres pour tenir ?

Nouveau haussement d'épaules.

-Honnêtement je ne pense pas. Mais je trouverais bien des restes sous les décombres.

-Mais tout à été détruit ! s'exclama le jeune garçon face à l'insouciance de Seira.

-Ça fait partit des aléas de l'aventure gamin.

Pourtant Johnny ne lâcha pas l'affaire.

-Peut être que le capitaine..., commença-t-il avant d'être coupé brutalement.

-Non.

La jeune femme semblait on ne peut plus sérieuse.

-Je suis indépendante Johnny. Je n'obéis à personne, et mes décisions n'engage que moi. Je suis libre.

Elle articula particulièrement le dernier mot, et le gamin nota qu'elle l'avait appelé « Johnny ». Alors quand elle était sérieuse, Seira nommait les gens par leurs prénoms ? Intéressant...

Alors qu'il aurait du regagner l'Atlantis -puisqu'après tout, si Seira voulait se débrouiller seule, c'était son choix-, le jeune garçon ne put s'y résoudre.

-Tu pourrais monter clandestinement...

Il maudit aussitôt sa propre audace. Il savait pourtant que le capitaine n'appréciait pas les clandestins.

-Tu tiens absolument à m'avoir sous les yeux ou quoi ?

Bien que le ton soit léger, on sentait poindre.

-Euh... non, pas du tout...

Johnny était gêné, et il se sentait bête de l'être. Mais sans qu'il sache pourquoi, il s'inquiétait pour cette étrangère qu'il avait rencontré il y avait à peine quelques heures. Et peut être, en prenant la responsabilité d'une passagère clandestine, il voulait montrer à son capitaine -qui par le principe ne devait pas être au courant- ce dont il était capable.

-Tu luttes contre les humanoïdes non ?

-Comme je te l'ai dit.

-Moi aussi. Et tout l'équipage de l'Atlantis.

-Je m'en doutais figures-toi gamin.

Johnny serra les poings. Ces réponses qui n'en étaient pas commençaient à l'énerver. Mais à sa grande surprise, Seira accepta :

-Enfin, soupira-t-elle, je ne vois pas vraiment combien de temps je survivrais ici, alors... pourquoi pas.

Avec un clin d'œil, elle ajouta :

-Je te fais confiance pour faire pénétrer le Rebel à bord de l'Atlantis.

Le jeune garçon acquiesça, le sourire aux lèvres avant de s'élancer vers la montagne rocheuse derrière laquelle était amarré le célèbre vaisseau.

Le transfert de l'appareil se passa sans problème, et Johnny dégota à son amie un coin du sous-sol -qui servait aussi de hangar et de réserve- où personne à part lui ne s'aventurait jamais. Le Rebel avait eu juste assez de puissance pour s'y poser sans attirer l'attention des quelques personnes restaient à bord.

-Alors nous sommes bien d'accord gamin, conclut la jeune femme juste avant que Johnny ne remonte dans la salle de contrôle où toute l'équipe qui venait de rentrer l'attendait. Je reste ici le temps de réparer mon vaisseau, sans que personne ne sois au courant.

-Tu peux me faire confiance, lança le petit cuisinier en tournant les talons avec un grand sourire.

Enfin il faisait quelque chose de bien de façon totalement autonome. Rien que de ce le lui dire lui rendait le cœur plus léger.